MacDo et le sommet de Copenhague
Symbole de la société de consommation, success story mondiale adulée et critiquée, Mc Donald’s annonce en plein début du sommet de Copenhague qu’elle s’engage fortement dans la lutte contre le réchauffement climatique par une pleine page de publicité publiée par la grande presse.
Comme les gouvernements, et même avant eux, l’entreprise Mac Do annonce qu’elle s’engage à réduire ses émissions de gaz de 60% dans ses restaurants d’ici 2020 et de 20% sur l’ensemble de ses activités sur la filière agro alimentaire. Cet engagement porte sur trois axes :
- L’énergie, par la couverture de l’électricité de ses restaurants par des énergies à 100% alternatives dès 2010 et par la création de sa propre énergie renouvelable d’ici 2015 par l’installation de 780 pompes à chaleur aéro et géothermiques
- L’action auprès des fournisseurs avec un plan de soutien aux pratiques agricoles vertueuses
- Un plan de lutte contre les nuisances afin de mieux intégrer les restaurants dans le paysage, avec une série de mesures incluant le traitement des déchets en association avec les communes où est localisé son réseau français de restaurants
Au demeurant l’entreprise prend bien soin d’annoncer que son action n’est pas ponctuelle et s’inscrit dans une démarche initiée dès 1992.
Cette publicité tombe à point nommé pour une triple raison : la tenue du sommet de Copenhague bien sûr, qui focalise l’attention du grand public ; la parution d’une étude montrant que les circuits de la restaurations et particulièrement les circuits de la viande comptent pour 50% des émissions de CO2 [1] de la filière agro alimentaire, enfin Mac Donald’s société critiquée pour son modèle alimentaire bon marché mais dont le rôle comme exemple de mal bouffe générateur d’obésité est dénoncé, vise à frapper les esprits en témoignant de son action pour une environnement plus durable.
Simple effet de communication ou véritable contribution ? La formulation d’engagements précis ne peut qu’être saluée ; certes, certains verront dans cette annonce un moyen de faire oublier les critiques sur les conditions de travail du personnel, ou encore la responsabilité de cette entreprise dans la croissance de l’obésité dans la plupart des pays où opère le fast food.
Ces intentions vertueuses doivent donc être placées dans le contexte plus global de l’identification et de la mesure de la responsabilité sociale des entreprises qui reste encore à perfectionner. Elle montre en tous cas que la recherche d’un avantage compétitif passe aujourd’hui aussi par la réponse aux attentes de l’opinion publique à condition de correspondre à une réalité tangible.
[1] Etude conjointe sur dix filières Viséo/WWF 2009, les entreprises et les changements climatiques
4 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON