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Accueil du site > Actualités > Environnement > Mystique environnementaliste et fadaise de l’hyper-croissance

Mystique environnementaliste et fadaise de l’hyper-croissance

 Le cynisme des intellectuels du Club de Rome, financer par la Fondation Rockefeller, et celui des plumitifs petits-bourgeois avides de « décroissance » dépassant les bornes, il est temps de remettre les pendules à l’heure des hémisphères de la misère.

Le journaliste Thierry Meyssan ayant correctement identifié l’origine de la mystique climatique et environnementaliste (1) nous allons reprendre là où il a abandonné, sur le thème de « l’hyper-croissance et de la nécessaire décroissance ».

Commençons par une citation pathétique : « En 1972, le Club de Rome avait publié un premier rapport intitulé « Halte à la croissance ». Les experts de club mettaient en garde l’opinion internationale sur l’extrême menace que la croissance fait peser sur la planète… En 1972, ils donnaient 60 ans au système économique mondial pour s’effondrer. En mars 2012, ce même Club de Rome a publié un nouveau rapport. Dans ce rapport il est écrit : « tout se déroule comme prévu pour que surviennent de grands désastres, probablement à partir des années 2020. Dans ce rapport, repris par le site Médiapart, les « experts » (sic) affirment que « pour empêcher la destruction du monde il faut s’imposer une décroissance radicale » Voilà qui est clair. À l’évidence, avec les crétins de gauche, de droite et d’ailleurs, qui à longueur de journée font l’apologie de la croissance, il ne devrait même pas nous rester 4 ans pour s’amuser un peu. »

Cette citation présente la quintessence de la pensée petite-bourgeoise-écologiste-vert-écosocialiste. Cette prophétie du Club de Rome tombe à pic puisqu’en effet une grande dépression économique pointe à l’horizon – dépression qui se manifestera évidemment par une décroissance encore plus grande que celle que nous vivons présentement – dans l’indifférence des apologistes de la décroissance – (2).

En effet, n’en déplaise au Club de Rome et à ses laudateurs décroissants, les Trente glorieuses (1945-1975) ont été suivies par les Trente piteuses (1975-2005) qui se sont prolongée par les Trente désastreuses (2005-2035) qui se profilent à l’horizon et ceci n’a rien à voir avec une subodorée pseudo « hyper-croissance » économique puisque la plupart des pays impérialistes sont en récession depuis des années n’en déplaise aux statisticiens américains.

Cette récession mondialisée n’attend qu’une conjoncture catastrophique pour se transformer en Grande Dépression – pire que celle des années trente (1930) – qui sera suivi – comme dans les années trente – d’une guerre mondiale cataclysmique… Voilà qui devrait ravir le Club de Rome et les épicuriens qui se donnent quatre années pour « s’amuser » (sic) !

À bien y réfléchir il appert que la prophétie du Club de Rome et des « objecteurs de croissance », et leur vœu pressant pour la décroissance sonne comme un appel au désastre appréhendé sur lequel ni eux ni personne n’a de contrôle. Le grand capital incapable de sauver son système économique en panade remettra ainsi la responsabilité de la catastrophe sur le dos des victimes, les salariés pressurés.

 

La décroissance galopante

Le prolétariat mondial n’a aucun pouvoir au sein de la société capitaliste alors que les bobos et les intellos voudraient le culpabiliser pour les décisions qu’il n’a pas prises et qu’il tolère, désespéré. Ainsi, depuis 1975, aux États-Unis, le revenu réel des familles ouvrières a diminué de 15 % alors que les familles à salaire unique sont disparues. Aujourd’hui, aux États-Unis, comme partout en Occident, une famille doit cumuler 2 ou 3 emplois-salaires hebdomadaires pour survivre. Aux É.-U., la semaine de travail moyenne s’est allongée de 10 %. Une majorité de travailleurs s’échinent 50 à 70 heures par semaine, dans des emplois précaires – tertiaires – sous-payés – pour tout juste « arrivés » (joindre les deux bouts). Presque 2 % de la population américaine (7 millions d’individus) sont en prison, en attente d’un jugement ou en libération conditionnelle. Aux États-Unis 14 travailleurs meurent au travail chaque jour et des centaines d’autres sont estropier chaque journée. Le taux de chômage réel tourne autour de 15 % depuis des années. Le Bureau de la statistique fédérale masque cette réalité en ne comptabilisant pas les travailleurs découragés qui ont cessé de chercher à se salarier. Au cours du krach financier de 2007-2009, des millions de familles américaines ont perdu leur maison et se retrouvent à la rue, elles vivent parfois dans leur automobile. Pour les autres, le logement compte pour 50 % des dépenses du ménage. Les soins de santé absorbent 15 % du PIB national et davantage du revenu d’un ménage et pourtant la couverture médicale n’est que partielle. Les régimes de retraite sont l’objet d’attaques en règle de la part des entreprises et de leur gouvernement. Le gouvernement américain préconise le programme de retraite « 401 K » dans lequel employeurs et employés versent de l’argent dans un fonds qui est administré par des consortiums financiers de « boursicoteurs » qui l’investissent dans le spéculatif risqué. Depuis l’instauration de ce programme, les prestations de retraites des travailleurs ne sont plus que de 10 % à 33 % de ce qu’elles étaient dans l’ancien régime de retraite. Pendant la crise de 2008, les trois grands de l’auto (GM, Ford, Chrysler) ont réussi à se décharger d’une dette de 50 milliards de dollars US, des fonds de retraite non provisionnés. Un nouveau fonds de retraite a été mis en place (VEBA, Volontary Employee Benefiaciary Association) administrée par la centrale syndicale UAW et dont la valeur est basée sur les cotes boursières des grands de l’auto en chute lente à la bourse américaine. En 2011, les grands de l’auto ont conclu un contrat de travail à deux vitesses avec la centrale United Automobile Workers (UAW). Un nouveau salarié engagé par ces entreprises multinationales sera payé 14 dollars US de l’heure plutôt que 27 $US/h. pour les ouvriers déjà embauchés. Depuis, de nombreuses conventions collectives se signent avec des diminutions de salaire partout aux États-Unis. Enfin, les États-Unis sont au 42e rang mondial pour l’espérance de vie derrière des pays sous-développés et ils ont le taux de mortalité infantile le plus élevé des pays capitalistes avancés (3).

Tout un chacun peut aligner des statistiques comparables à propos de l’économie d’un pays capitaliste ou d’un autre. Évidemment, nous pourrions aussi ajouter que dans les pays en voie de sous-développement plus de 2 milliards d’individus survivent quotidiennement avec moins de deux dollars US par jour. De quelle « hyper-croissance » parle-t-on au juste ? Pire, la crise économique de décroissance du mode de production capitaliste s’amplifie et la misère populaire s’approfondit comme le souhaitent le Club de Rome et leurs flagorneurs les « objecteurs de croissance » en décroissance.

 

Les causes de la décroissance

Le problème du mode de production capitaliste déclinant n’est pas un problème de croissance économique, bien au contraire. Pas même un problème de décroissance financière, monétaire ou boursière. Ce mode de production ne parvient plus à se reproduire, c’est-à-dire, à valoriser le capital qu’il a accumulé et qui se gaspille et s’éparpille sur les bourses du monde en pure perte spéculative surfaite et obsolète (l’immense fortune bidon des milliardaires qui comptabilisent leurs avoirs boursiers spéculatifs). Dans leurs tentatives pour survivre à leurs concurrents monopolistes les entreprises gaspillent, détruisent des marchandises, et tentent d’échapper aux couts croissants de production que leur impose le modèle de développement capitaliste pour le profit à tout prix. Ce n’est pas en appelant à moins de croissance et à davantage de crises économiques systémiques, ou en tolérant une autre Grande Dépression et en s’engouffrant dans une autre guerre mondiale apocalyptique que le prolétariat améliorera son sort. C’est en renversant ce mode de production décadent que le prolétariat international posera le premier jalon de la construction d’un nouveau mode social de production. L’insurrection populaire commencera par la grève générale illimitée.

 

_______________

 

(1) Article de M. Meyssan http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/le-pretexte-climatique-33/ 

(2) Le milliardaire David Rockefeller milite pour l’arrêt de la croissance mondiale. Il commandite un think tank, le Club de Rome. Celui fait réaliser une étude par l’équipe de Dennis Meadows (Massachussetts Institute of Technologie), qui est publiée sous le titre Halte à la croissance ? et deviens un bestseller. Club de Rome https://fr.wikipedia.org/wiki/Club_de_Rome Le Club de Rome a été créé à l’initiative de l’industriel italien Aurelio Peccei (alors très actif en Amérique latine) et du directeur scientifique de l’OCDE Alexander King, grâce au soutien financier de la famille Agnelli (pour laquelle Peccei avait travaillé). L’idée de départ était de créer un Forum mondial qui lierait les questions économiques et l’environnement. Cet objectif fut plus ou moins satisfait avec la création du PNUE. Le Club de Rome, désormais largement financé par les Rockefeller, abandonna alors son discours méthodologique pour devenir le porte-parole du malthusianisme. Certains participants à la réunion fondatrice du Club (avril 1968) s’en étaient déjà éloignés lors de la parution du rapport Meadows (mars 1972).

(3)   Loren Goldner. La lutte de classes aux États-Unis depuis le krach de 2008. Échanges. No 138. Automne 2011. Paris. Pages 30-43.

 

 Manifeste du parti Ouvrier (2014) http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

 


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10 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 13 février 2016 10:57

    Le prolétariat est une notion d’économiste récupérée par le Parti Communiste. Cela date.

    Le Parti Communiste et les autres partis révolutionnaires sont laminés à chaque élection. Les syndicats sont pratiquement exclus des entreprises privées et ne survivent plus que dans la fonction publique.

    Le patronat et son bras armé gouvernemental ont neutralisé la représentation syndicale par de multiples lois. Les délocalisations et le chômage de masse ont fait le reste.

    Je ne sais pas au Canada, mais en France, personne ne se revendique plus comme prolétaire. Nous sommes des citoyens au moment des élections et des consommateurs, le reste du temps.

    C’est là qu’est la source réelle du pouvoir de ceux qui n’en ont pas, les organisations de consommateurs. Les multinationales font la richesse de leurs actionnaires et de leurs affidés politiques que grâce à la vente de marchandises et de services aux consommateurs. Que les consommateurs s’émeuvent et haussent le ton, immédiatement, les politiques interviennent pour calmer le jeu et « trouver des solutions » et les multinationales s’engagent à « prendre en compte les demandes ».

    Il me semble qu’il y a là une possible ouverture vers un contre pouvoir, voir un pouvoir efficace face au pouvoir financier.

    Cela passe par l’organisation d’Unions de Consommateurs, la formation de cadres, la détermination d’objectifs politiques, des campagnes médiatiques etc..

     


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 14 février 2016 14:37
      @Daniel Roux

      1) Il est faux de prétendre que PROLÉTARIAT est un concept récupéré par le Parti Communiste qui le répudie chaque jour de sa misérable vie de parti bourgeois

      2) Il est VRAI que le PCF et les syndicats bourgeois sont laminés à chaque élection - preuve de leur insignifiance. De toute façon les élections bourgeoisies sont la chose de la bourgeoisie que le prolétariat doit absolument RÉPUDIER en France comme le prolétariat américain le fait déjà.

      3) Les .lections sont des mascarades inter-bourgeoisies pour fixer quelle faction prendra les rennes du pouvoir bourgeois our écraser la révolte prolétarienne

      4) Un consommateur est une invention des sociologues universitaires bourgeois pour faire croire qu’un individu se détermine d’abord par son ventre plutôt que par ses bras et sa tête.

      Ce n’est pas ce que vous bouffer qui détermine qui vous êtes mais la façon que vous gagnez - produiser ou exproprier ce que vous bouffez  qui vous détermine

      Un prolétaire produit, un propriétaire exproprie, un révolutionnaire exproprie l’expropriateur

      Robert Bibeau. Directeur. Les7duQuébec.com

       

    • Rincevent Rincevent 14 février 2016 16:47

      @Daniel Roux

      Eh oui, voilà où on en est rendu : n’ayant plus aucun pouvoir, ou presque, en tant que citoyen, il ne nous reste que notre statut de consommateur pour espérer peser un peu. Nos sociétés étant devenues marchandes d’abord, c’est hélas assez logique…


    • COVADONGA722 COVADONGA722 13 février 2016 11:19

      Je ne sais pas au Canada, mais en France, personne ne se revendique plus comme prolétaire.


      heu ????? ha bon ,je sais on nous a envoyé vers des ateliers discrets vu que les usines se sont barrées , mais les trente dernières années que nous sommes des milliers a avoir passées derrières nos machines outils ont du nous empêcher de réaliser notre changement de statut hein ?la fin de l’histoire et de la lutte des classes !!!! C’est donc pour cela que la gauche bourgeoise participe a notre remplacement par un lumpen prolétariat exotique elle pense que le prolétariat sous-chiens a disparu.Mon cher quand celui ci vas surgir des campagnes démembrées et des zones industrielles dévastées les consuméristes/citoyens découvriront les joie d’une jacquerie sociale et identitaire 

      • Daniel Roux Daniel Roux 13 février 2016 12:09

        @COVADONGA722

        Lisez-moi bien, je n’écris pas « Il n’y a plus de prolétaires.. » mais « personne ne se revendique plus comme prolétaire.. »

        Je pense que cela provient en partie de la stratégie suicidaire du Parti Communisme avec Marchais, de la répression du syndicalisme dans les entreprises et du consumérisme promu par les médias dominants.


      • Robert Bibeau Robert Bibeau 14 février 2016 14:42
        @COVADONGA722

        Espérons justement que ce ne sera pas qu’une jacquerie mais que cette jacquerie se transformera (non pas par le miracle du regroupement des associations de consommateurs de BMW) en révolution prolétarienne pour l’édification d’un nouveau MODE DE PRODUCTION

        Pour le reste je suis d’accord avec vous Covadonga

        Robert Bibeau. Directeur Les7duQuébec.com




        • Rincevent Rincevent 14 février 2016 17:10

          Si personne ne se revendique plus du statut de prolétaire c’est aussi parce que l’image du prolo, ouvrier des grandes usines, ne correspond plus à ce qui se passe sur le terrain aujourd’hui. La désindustrialisation de la France, l’émergence de nouveaux secteurs et les nouvelles techniques de management ont eu raison de ce qu’était la solidarité ouvrière. Des partis, comme le PS, ont bien pigé et courtisent maintenant d’autres catégories...

          Contre qui, ce qui reste d’ouvriers aujourd’hui, peuvent-ils se battre ? Il n’y a plus de patrons, au sens où on l’entendait avant, mais de purs gestionnaires interchangeables, l’oeil vissé sur leur cours en bourse, et « dégraissant » en fonction de celui-ci d’abord.


          • Robert Bibeau Robert Bibeau 15 février 2016 15:23


            @Rincevent

            Étrange question « Contre qui, ce qui reste d’ouvriers aujourd’hui, peuvent-ils se battre ? »


            Contre les politiques et les politiciens de l’austérité.... Contre l’État des riches . Contre les gestionnaires interchangeables l’œil vissé sur les cotes de la bourse , Contre les banquiers manipulés par la bourse - contre les patrons bureaucrates syndicaux - contre les vampires de la classe laborieuse ... et contre les socialistes et les PCF - les NPA et Mpep et les autres qui prétendent parler en leur nom de prolétaires.

            Bien des gens en somme

            Robert Bibeau. Directeur. Les7duquebec.com

             

          • Roberton 17 février 2016 02:30

            Je pense qu´il vous manque un cours sur l´énergie et l´économie.

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