Noir ou blanc
Et à tire d'aile…
Ils sont venus de l'Atlantique prendre villégiature dans notre Val même s'ils eurent autrefois l'honneur de figurer dans des fables de monsieur De La Fontaine. Ils sont désormais si nombreux qu'à eux seuls, ils sont capables de couvrir la rivière en une inquiétante vague aérienne qui ondoie au ras des flots. Ils se meuvent ainsi en un ballet somptueux tout autant qu'inquiétant tant la référence à un film de monsieur Hitchcock hante tous les esprits.
Cormorans et mouettes ont sans doute une préférence toute particulière pour le cinéma Noir & Blanc, c'est là pour eux, le meilleur moyen de mettre en évidence cette crainte qu'ils peuvent répandre pour qui les observe de très près. Leurs mouvements erratiques ajoutent à cette sourde angoisse qui prend l'observateur.
Leur nombre n'est pas innocent dans cette inquiétude qu'ils génèrent ainsi. Les pêcheurs se demandent s'ils ne viennent pas épuiser la ressource piscicole tandis que les promeneurs ont des frissons dans le dos en voyant ce nuage fluctuant qui les menace. Chacun de se demander ce qui s'est passé pour qu'advienne cette invasion aviaire.
Il y a bien sûr des explications à ce foisonnement d'ailes sur notre Loire. La première qui me vient à l'esprit, c'est que nos amis ailés, sont comme nous autres, sensibles au charme inimitable de cette belle région et qu'ils ont décidé de s'y établir. On peut, en cherchant la petite bête, imaginer que leur présence correspond à une sollicitation des responsables chargés du tourisme pour faire venir les visiteurs sur nos rives.
Il est permis de penser qu'ils ont élu domicile dans un secteur encore favorable à leur alimentation quotidienne. La remarque alors, émet des réserves sur ce qui se trame actuellement du côté des océans. Il est encore possible de croire que mouettes et cormorans se sont trouvés des affinités avec hérons cendrés, aigrettes et autres volatiles qui ont su les recevoir à ailes grandes ouvertes sans la moindre prise de bec.
Toujours-est-il qu'ils sont désormais en nombre et nous offre le spectacle d'implantations massives, de concentrations énormes qui s'établissent au gré de leur fantaisie avant que de se mouvoir pour un autre secteur. Cette stratégie permet de les mettre en évidence, favorise la diffusion de petites vidéos, attise la curiosité des ligériens. Le chargé de communication de cette société d'oiseaux est particulièrement efficace et remplit parfaitement son rôle.
Bien sûr il y aura toujours des critiques, des gens qui s'élèveront contre cette invasion qui met grandement en danger l'équilibre des espèces endémiques. Mais là réside la plus grande difficulté et le puriste risque de tomber sur un bec s'il s'aventure à désigner qui est de souche et qui est un intrus parmi nos hôtes de la rivière. Ce serait même chercher la petite voire même la grosse bête, sans espoir de parvenir à des listes cohérentes.
La seule certitude dans ce laïus écrit à la plume d'oie - espèce qui elle aussi, a établi son quartier général sur la rivière en compagnie du reste des cygnes dont le nombre ne cesse de croître – c'est que leur voler dans les plumes risquerait fort de déclencher une réaction en chaîne. Il s'agit simplement de rédiger un billet en ayant un petit coup dans l'aile sans jamais mettre tous mes œufs dans le même panier.
Ayant bientôt à vous parler du Castor, il me semblait utile de partager avec d'autres résidents de cette sublime Vallée de Loire. Il convient de partager pour ne pas se mettre à dos qui que ce soit. J'espère trouver l'inspiration pour évoquer prochainement la jussie et l'érable négundo. Les végétaux sont susceptibles eux aussi, il convient de ne pas l'oublier.
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