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Accueil du site > Actualités > Environnement > « On ne peux pas sortir du nucléaire »

« On ne peux pas sortir du nucléaire »

Discussion en arrivant au bureau ce matin : "Tu as vu le Japon, c'est terrible, hein !?" "Oui, et en plus, le nucléaire, on ne peut pas s'en passer à moins de revenir à la bougie" Dans les médias, dans les interventions du personnel politique et des experts, on retrouve la même dualité entre les pro ("le nucléaire est sûr et indispensable") et les anti ("c'est dangereux et on peut passer à autre chose"). Et si on prenait un peu de hauteur pour comprendre que tout cela est plus compliqué et un peu moins manichéen ?

1-Les "anciennes" énergies :

S' il fallait caractériser les énergies que nous utilisons pour produire de l'électricité, on peut dire que le nucléaire est la plus récente et la plus sophistiquée des sources d'énergies que l'on peut qualifier d'"anciennes énergies". Celles-ci se caractérisent par trois aspects :

-il s'agit de centrales, d'usines compactes produisant une grande quantité d'électricité sur une petite surface. L'électricité est diffusée de manière centralisée sur l'ensemble du réseau.

-ces centrales dégagent de la pollution, pollution instantanée de l'air dans le cas des centrales thermiques ayant des conséquences immédiates sur l'atmosphère, pollution à long terme par la radioactivité pour les centrales nucléaires.

-ces centrales nécessitent un combustible qui est, par définition, limité en ressources.

Pour le cas spécifique du nucléaire, notons quelques particularités :

-les centrales compactes, fonctionnant à l'énergie atomique, sont d'une très grande puissance

-la pollution à long terme nécessite une organisation particulièrement rigoureuse pour gérer le risque, le confiner, prévenir les fuites et accidents, gérer les déchets à très long terme, assumer les éventuels accidents aux conséquences catastrophiques et coûteuses comme le démontre l'actualité japonaise. Le coût de ces protections est très important et surtout difficile à contingenter à cause du risque d'accident et de l'avenir des déchets. Le coût apparent du nucléaire n'est pas le coût final pour l'Humanité, impossible à quantifier.

-le combustible, l'uranium, est limité et devrait, d'après la plupart des estimations, disparaître d'ici la fin du siècle. Il va devenir rare et cher au fur à et mesure que les pays vont s'équiper en centrale nucléaire. Sans compter le coût géopolitique, comme le démontre l'affaire des otages au Mali.

Il faut comprendre la part toute particulière de l'atome dans la culture française. L'origine de cette industrie, dans les années 50, doit être cherchée dans l'alliance entre les milieux scientifiques et politiques français, dans une tradition colbertiste caractéristique de notre pays. Je recommande à ce propos la lecture de l'excellent ouvrage de mon ami Alain Leridon : "L'Atome hexagonal, histoire de la relation de la France avec le nucléaire" publié aux éditions Aléas, en 2009.

Enfin, pour conclure, dans la situation actuelle de la France, nous ne pouvons pas nous passer du nucléaire parce que notre système de production est majoritairement d'origine atomique. Mais rien ne nous oblige, dans les années et décennies à venir, à continuer à investir dans une énergie qui possède autant de défauts.

2-Les énergies alternatives :

Pour la majorité des citoyens de notre pays, leur opinion est faite : il n'existe pas d'alternatives viables. Pourant, quand on creuse la question, on s'aperçoit que les solutions existent, même si elles sont mal connues et souvent déconsidérées.

L'alternative consiste dans un système qui possèdent les caractéristiques suivantes :

-l'énergie est récupérée sur les productions naturelles de la planète : les déplacements de masse d'air (les vents, les vagues), de masse d'eau (les chutes d'eau, les courants), la chaleur produite par le soleil (panneaux solaires). Pour pouvoir exploiter l'ensemble de ces forces, les capteurs doivent être dispersés et variés. On est donc dans l'opposition aux anciennes énergies qui étaient concentrés dans quelques centrales. Ici, on utilise et exploite de multipes unités. Cela présente un avantage : l'installation et la gestion de ces multiples capteurs d'énergies nécessitent une main d'oeuvre importante. Contrairement aux "anciennes" centrales, c'est une économie créatrice d'emplois.

-ces capteurs multiples sont parfaitement au point techniquement. Le seul reproche qu'on a pu leur faire était l'intermitence de la production d'énergie par la nature. Mais les systèmes de production alternative comprennent deséléments de régulation : pompage-turbinage, batteries, pile à combustible, ... C'est un véritable progrés par rapport au XXéme siècle : on sait maintenant parfaitement produire et gérer de manière décentralisée et intelligente l'électricité (système smart grid). On passe d'une logique de centrale à une logique de système décentralisé.

-ces systèmes de captures ont un énorme avantage : ils ne dépendent plus de ressources du sous-sol limitées, pour lesquelles la concurrence ne va faire que s'exacerber. On a seulement besoin de ces ressources pour construire ces différents capteurs. Le coût de ces systèmes va passer essentiellement dans la main d'oeuvre pour les construire, les installer et les entretenir. c'est donc un coût qui a des répercussions positives sur l'emploi et donc l'économie. 

-enfin, contrairement aux idées reçues, on peut largement produire toute l'électricité dont nous avons besoin avec ces technologies.

Si vous doutez de l'existence de ces technologies, de leur fiabilité et de leur cohérence, je vous conseille vivement d'aller surfer sur le site Objectif Terre de mon collègue Olivier Danielo : son blog recense et décrit l'ensemble des technologies et de leurs possibilités d'organisation et de développement économiques : il y plus de 3500 articles, c'est un monument !

 Aller voir les articles de ce site consacré à cette question ou aller voir le blog Objectif Terre .

Si vous doutez encore, c'est sans doute que vous vous trouvez en quelque sorte dans la situation de ces personnes qui, à la fin du XIXéme siècle, préféraient la machine à vapeur au moteur électrique. La première était sale et polluante mais on la connaissait bien, on l'avait adoptée. Le moteur électrique paraissait compliqué et cher, il était trop nouveau et mal connu, il était déconsidéré.

3-Passer d'un monde à l'autre :

Nous avons donc actuellement besoin du nucléaire pour produire notre électricité. J'espère vous avoir convaincu qu'il fallait passer à autre chose. Mais comment réaliser cette transition en deux décennies ?

La méthode est simple : taxer de manière très légère (quelques dizaines de centimes sur une facture les premières années) toute l'électricité produite à partir de sources non renouvelables. Utiliser entièrement cette taxe pour financer les investissements nécessaires pour acheter et installer des capteurs (éolienne, solaire, hydraulique). Augmenter cette taxation au fur et à mesure que le potentiel du renouvelable prend de l'importance. Cette méthode, dite des contributions incitatives, permet de réaliser cette transition tout en stimulant l'économie du pays qui réalise cette révolution énergétique.

Le nucléaire, nécessaire aujourd'hui, va devenir de plus en plus coûteux demain pour deux raisons : parce la pollution cumulée va coûter de plus en plus cher et parce le combustible va augmenter de façon exponentiel. Sur une planète où la concurrence pour l'accès aux ressources se développe, disposer de ressources renouvelables à l'infini sera, à l'avenir, un atout essentiel.


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24 réactions à cet article    



    • Gabriel Gabriel 16 mars 2011 10:01

      Volonté et choix de société, non seulement nous pouvons à terme nous passer du nucléaire (je rappel qu’une fois la décision prise il faudra compter au minimum 30 ans pour en sortir) mais de plus, la mise en œuvre d’énergies propres créerait des centaines de milliers d’emplois. Cela se fera lorsque les grands groupes tel Total, Areva et autres bandits monopoliseront le marché avec la complicité de nos élus afin de remplir leurs tiroirs caisses. Seulement pour l’instant ils ne sont pas encore prêts et ils ont des stocks de pétrole et de nucléaire à nous refiler.


      • Francis, agnotologue JL 16 mars 2011 10:02

        La meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas. Nous vivons dans un monde où, même en décapotable on met la clim !

        La première chose à faire, comme le demande NDA, c’est de nationaliser à 100% le secteur nucléaire.


        • Natariege 16 mars 2011 10:05

          A l’auteur,

          La bonne question, c’est : veut on creuver riche , ou vivre pauvre .
          Les deux ne sont pas compatibles mon capitaine, je pense qu’il va falloir choisir et vite.



          • Nemo8 Sam Lowry 17 mars 2011 03:13

            Excellent résumé (un peu exagéré) du point ou nous en sommes arrivés.


          • Robert GIL ROBERT GIL 16 mars 2011 10:18

            Daniel Cohn-Bendit, Éva Joly, Michèle Rivasi, Europe-Écologie et les Verts Ont voté le 25 novembre 2009 pour le nucléaire au parlement européen, à l’époque du sommet de Copenhague sur le changement climatique.

            José BOVÉ s’était seulement abstenu.

            http://www.legrandsoir.info/Cohn-Bendit-a-vote-pour-le-nucleaire-au-parlement-europeen.html


            • Scual 16 mars 2011 11:16

              Les verts ne sont pas aussi verts qu’ils le prétendent... y a qu’à voir leur soutient au panneau solaire photovoltaique qui est une des énergies les plus crades au monde et non renouvelable. Renseignez vous sur la filiaire silicium, vous allez voir à quel point c’est « vert » comme énergie.

              De toute façon le PS est-il socialiste ? L’UMP est-elle gaulliste ? etc... Si les Verts sont aussi connus ou au moins leurs têtes d’affiche, c’est grâce au médias de masse qui les ont popularisés. A votre avis pourquoi eux et pas d’autres ? Ils ne sont pas tous complètement illégitimes, mais ils sont très loin d’être l’essence même des idées qu’ils sont sensés défendre.

              S’ils étaient crédibles, ils seraient avec le FdG, pas avec le PS. Aussi absurde que ça puisse paraitre, les vrais écologistes ne sont plus les Verts.


            • foufouille foufouille 16 mars 2011 11:09

              on oublie la geothermie ?
              par contre les taxes, on connait


              • K K 16 mars 2011 12:55

                bonjour foufouille, la géothermie progresse avec une toute nouvelle centrale à nouvelle technologie en Islande (là où c’est le plus facile de l’exploiter), mais une baisse de production aux Etats Unis car les poches d’eau s’épuisent. Un nouvel espoir : un producteur réinjecte de l’eau dans la roche pour relancer le processus et cela avec succès.

                Ce nouveau succès se heurte encore aux couts de forage, mais là encore il existe des progrès. Tous les pays ne peuvent malheureusement pas exploiter cette énergie.

              • foufouille foufouille 16 mars 2011 15:18

                salut K
                la geothermie pourrait produire beaucoup plus si le forage etait tuber et sous pression


              • Martigny 17 mars 2011 05:53

                Tout le monde ne pense pas de la même manière, mourir irradié oui, sortir du nucléaire, non, faut-il mieux s’éclairer à la bougie que de ne plus pouvoir s’éclairer du tout ? C’est un choix, le problème : quelques individus font ce choix pour des millions d’autres.


              • K K 16 mars 2011 13:03

                En fait, la solution la plus fiable et la plus économiquement rentable à moyen terme est un pannel de production diversifié avec une exploitation de tous les types d’énergies connus. Le tout solaire, le tout éolien, le tout pétrole, le tout sous marins ont tous leurs défauts.

                On peut aussi envisager des centrales solaires en orbite avec transfert vers des bases à terre sous forme de micro ondes ou de faisceaux lasers. J’avais à une époque suivi de loin un tel projet (dans les années *90). On en était alors aux études préléminaires, mais vu les couts de tels sites, on devra attendre encore.
                Je ne sais pas ce qu’est devenu ce projet.

                • K K 16 mars 2011 13:04

                  Cher auteur, on écrit : « on ne peut pas »


                  • velosolex velosolex 16 mars 2011 13:37

                     

                     « Ca devait arriver ! Depuis le temps qu’on faisait le con, ça nous pendait au bout du nez ! »

                     Ce soir, le commissaire européen à l’énergie, Günther Oettinger, en siège à Bruxelles a parlé d’apocalypse, à propos des événements au Japon.

                     Le pays du soleil levant tourne de l’œil.

                     Apocalypse, dit d’un ton martial, et dans la langue de Goethe, c’est pire que tout ! Ca vous fait frissonner l’échine de haut en bas !

                     J’ose pas dire « ça vous irradie !.. »

                     Les centrales nucléaires explosent les unes après les autres, comme dans un ces mauvais films américains de série B.

                    Et l’on attend toujours le super héros. Mais le pauvre Stallone est aussi désemparé que les autres. Il n’y a même de méchants saboteurs à qui envoyer des uppercuts, avant d’escalader le mur de la centrale, et de jeter une brouette de ciment prompt pour colmater la brèche.

                     L’apocalypse ! Révisez vos prières ! Interrogation écrite du bon dieu qui va bientôt arriver au volant de sa navette. Nous voici rendus au dernier chapitre de la bible.

                    Pour ma part je préfère le cantique des cantiques, cette page d’amour incandescente, magique, d’union charnelle et spirituelle, si belle qu’on voudrait s’allonger et l’écouter indéfiniment, avec l’être aimé à ses cotés, dérivant vers la voie lactée.

                    Ou alors sur une pelouse bien verte, avec des papillons tournant autour de nos peaux moites, et des abeilles s’enivrant de nos nectars.

                    Dieu que la vie est belle sans centrale atomique, juste avec la fusée de nos corps !

                     Il parait qu’il y a quelques américains assez cons pour se féliciter de ce qui arrivent aux japs. « Ils n’avaient pas qu’à bombarder Pearl Harbour. Bien fait pour eux ! » 

                     Au rayon de la haine et de la bêtise, pas de problème, l’homme est toujours en pleine forme !

                      Si au moins, l’ange qui va sonner de la trompette jouait aussi bien que Miles Davis.

                    Mais rien n’est moins sûr.

                    Tout compte on voudrait bien continuer encore un moment.

                    On espère que ça ne sera pas trop grave. Qu’une rustine ou deux feront l’affaire !

                    Peut-être après tout parvient-on à vivre avec un masque à gaz.

                     

                    Le plus difficile, alors, ça doit être de se laver les dents. 

                     

                      …………………..

                     

                     

                     


                    • Traroth Traroth 16 mars 2011 17:38

                      Investir dans les énergies renouvelables et propres, je suis pour. Mais il faut malgré tout rester conscient du défi que ça représente, loin du « yakafokon » de l’auteur.


                      La production électrique française est de 518,8 TWh dont 390 TWh produite par l’industrie nucléaire.
                      Une éolienne produit environ 5 GWh. Il faudrait donc 103760 éoliennes pour remplacer le parc de centrales nucléaires françaises.

                      On peut facilement tenir le même type de raisonnement pour le solaire et arriver à la conclusion qu’il faudrait recouvrir plusieurs départements français de capteurs solaires pour remplacer des centrales nucléaires.

                      Donc, oui, allons-y et investissons dans la recherche et les économies d’énergie. Parce qu’il faut être bien conscient que dans l’état actuel des connaissances, les énergies renouvelables ne peuvent pas remplacer le nucléaire !

                      • Traroth Traroth 16 mars 2011 17:40

                        Désolé, je me suis trompé dans mon calcul : j’ai calculé en partant de l’électricité totale produite en France. Le vrai nombre est 78000 éoliennes pour remplacer le parc de centrales nucléaires françaises.


                      • velosolex velosolex 16 mars 2011 17:58

                        Bien sûr, une révolution de ce type ne pourrait s’accompagner que d’une remise en cause totale de notre système de vie et de production. Halte à l’obsolescence programmée des machines. Développement d solaire...Arrêt de ce gaspillage invraisemblable au niveau de l’éclairage. Relocalisation de l’emploi... Finalement, ce serait plus exaltant que frustrant.
                        Un obèse a du mal à supporter le jugement du médecin, la remise en cause de sa façon de vivre, mais au bout du compte il finit par reconnaitre qu’il a gagné au change.


                      • K K 16 mars 2011 19:25

                        Les éoliennes ne peuvent pas remplacer une centrale nucléaire. Regardez bien et vous verrez qu’elles ne produisent pas toujours (pire, il y a des jours où elles consomment).

                        Trop de vent, les éoliennes sont à l’arrêt (pour éviter un emballement de la générqtrice), pas assez de vent, elles sont à l’arrêt etc...

                      • Ronny Ronny 16 mars 2011 18:31

                        Je reposte un commentaire à un autre article d’Avox, ce jour...

                        Je suis bien d’accord avec le sens général de l’article et avec un certain nombre des contributions des lecteurs. Je le dis avec d’autant plus de transparence que je suis très proche plan politique du mouvement des verts - Europe écologie.

                        Je pense que l’attitude de ce mouvement sur cette question du nucléaire a été « malsaine », pour deux raisons principalement :

                        - la première est d’avoir profité d’une catastrophe et des sentiments de peur qu’elle engendre pour aiguillonner encore davantage cette peur chez nos concitoyens, est demandée dans ces conditions l’instauration d’un « débat  » qui ne peut en aucun cas être serein ;

                        - la seconde est d’avancer des arguments dont certains ne tiennent pas une seconde au plan scientifique, et qui relèvent donc davantage du dogmatisme que de l’écologie responsable.

                        Soyons clairs : il est pour le moment totalement impossible de sortir du nucléaire ! Le calcul qui a été fait par plusieurs d’entre vous concernant le remplacement des tranches nucléaires par des centrales éoliennes est assez exact, même si la « disponibilité » des éoliennes est plus proche de 20 % que de 25, même s’il n’est pas possible d’installer des éoliennes de 3MW à n’importe quel endroit du territoire. Effectivement, pour remplacer l’ensemble des tranches électronucléaires en service il nous faudrait à peu près couvrir l’ensemble du territoire français d’une éolienne par 3 kilomètres carrés, le tout en supposant que l’on puisse réduire notre consommation d’électricité d’environ 25 % !

                        Dernier mot sur les éoliennes, serait-ce une source d’énergie alternative intéressante : leur intérêt doit être évalué sur l’ensemble de leur « cycle de vie ». il est intéressant de constater que l’installation d’un mat d’environ 80 m de haut nécessite l’installation d’un socle de béton de très fort tonnage, il faudra extraire et transporté sur site. On peut calculer ainsi le coà»t en équivalent carbone la production du kilowatt-heure éolien par rapport à la production du kilowatt-heure nucléaire. Dans ces deux cas, pour comparer toutes choses égales par ailleurs, on inclura le coût de la construction et du démantèlement, ainsi que les coûts liés à l’extraction et au transport des minerais pour le nucléaire, et les perturbations du réseau pour l’éolien lors le vent devient insuffisant. Aussi surprenant que cela paraisse, le bilan carbone des éoliennes est beaucoup moins bon que celui des centrales nucléaires. Il ressort à 55g CO2 / KWh produit contre 10 au pire pour une centrale nucléaire.

                        En réalité, le problème majeur lié au nucléaire n’est pas le risque d’accident qu’il présente, extrêmement faible, mais le produit de ce risque par les conséquences qu’il entraîne.

                        Il faut par ailleurs être clair : nous ne savons pas pour le moment produire d’énergie ans polluer. Peut-être ne faut-il attendre se développer de nouvelles technologies reposant sur des énergies renouvelables telles que le marée-moteur (pas celui de La Rance, mais celui des courants profonds). Et dans tous les cas nous ne pourrons pas nous dispenser de bilan carbone identique à celui que j’ai présenté ci-dessus.

                        Un dernier point concernant le nucléaire et qui valide le titre ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Les accidents auxquels nous assistons sont liés à la technique utilisée qui repose sur des processus auto entretenus de fission, et qui ont donc une fâcheuse tendance à s’emballer parce qu’ils ne sont pas maîtrisés. Le nucléaire fondé sur la fusion des noyaux atomiques pourrait constituer une alternative extrêmement intéressante en produisant de façon beaucoup plus propre et beaucoup plus massive de l’énergie électrique, et probablement avec des risques extrêmement limités. De telles réactions ont été obtenues en laboratoire voilà maintenant quelques années, et directeurs expérimentaux sont en construction. Il est donc indispensable de poursuivre un programme de recherche dans le secteur nucléaire, mais pas uniquement. Des sommes d’argent très importantes doivent également être investies dans des projets de recherche portant sur des énergies renouvelables, et sur les moyens de limiter notre consommation d’électricité. Sans ce triptyque, et à mon avis, no future !

                         


                        • K K 16 mars 2011 19:29

                          voilà un commentaire auquel je souscris sans réserves.


                        • ddacoudre ddacoudre 16 mars 2011 18:42

                          boinjour rcoustouly

                           c’est très juste, il y a pléthore de moyens de substitution, et des études dans de nombreux domaines, particulièrement avec l’eau et la fusion de hydrogène H2 et H3, moins polluante, et même d’envisager l’abandon de la fusion pour la fission. tout est entrain d’être exploré, et la recherche n’a pas attendu le drame japonais, mais peu être sera t’il un accélérateur.

                          cordialement.


                          • velosolex velosolex 16 mars 2011 22:33

                            Cinq minutes avant la catastrophe, n’importe quel scientifique japonais aurait bien sûr affirmé que les installations étaient sûr à cent pour cent !


                            • jege117 17 mars 2011 00:31

                              Qui ne peut être d’accord avec cet article ?
                              J’y apporterais un petit bémol , je pense que deux décennies est un laps de temps un peu utopique pour se passer de l’énergie nucléaire. SI nous voulons vraiment que toutes les centrales nucléaires n’existent plus du tout d’ici.... 2050 soit 40 années il faut s’y mettre tout de suite et très sérieusement.
                              - Cette mutation nécessite des plans rigoureux à 10, 20, 30 et 40 ans renouvelables et révisable chaque année en cas de nouvelles technologies.
                              - Il faudra que les Français supportent de plus en plus la défiguration du paysage par des champs très importants d’Éoliennes ’( voir déjà le massacre de la plaine de la Beauce entre Orléans et Etampes) et les écolos toujours sur la brêche font des petitions pour en empêcher l’installation - les mêmes qui refusent le nucléaire.
                              - La durée des panneaux solaires et voltaïques doit être d’environ 20 années il est déjà impératif de prévoir le recyclage des centaines de milliers de tonnes de panneaux usés.
                              - Les barrages hydroélectriques... Les mêmes écolos qui aujourd’hui hurlent au charron contre le nucléaire ont bien en son temps manifesté violemment contre la construction de nouveau barrages, souvent préjudiciables pour l’environnement. D’un autre côté il faut savoir aussi qu’en cas de séisme de la violence de celui du Japon, aucun barrage ( la plupart tous vieillissants) ne résisterait à un tremblement de terre de cette amplitude et provoquerait notamment sur la vallée de la Dordogne ou 3 ou 4 barrages se succèdent, un tsunami dans la vallée jusqu’à Bordeaux provoquant des dizaines de milliers de mort. ( souvenez-vous de Malpasset en 1959 un seul petit barrage de 60m. de haut ,500 morts environ.De plus les sites pour construire de l’hydraulique ne sont pas légions sans compter la rareté de l’eau.
                              Qu’avons nous d’autre comme énergie propre ? ( enfin pas trop sale) à proposer au Français, je n’en voit pas d’autre de notable.
                              Nous devons aussi dans un premier temps, outre les économies d’énergie sur le plan individuel, nous préparer à admettre des coupures de courant de plusieurs heures pas jour, nous devons nous attendre à payer le Kwh tellement cher que nous devrons faire une croix sur la moitié des appareils électroménagers, télés, ordinateur etc...
                              Nous avons décidé de construire de plus en plus de voitures électriques, vous savez qu’il faut du courant électrique pour les recharger !! sans oublier aussi le recyclage des batteries.
                              Pas facile, à supprimer l’énergie nucléaire. Je pense un peu comme beaucoup d’entre nous : Nous ne voulons plus de nucléaire mais nous voulons toujours notre petit confort, je crois qu’aujourd’hui il va falloir choisir, Mais il est difficile de faire un référendum à chaud sans informer les gens de ce qui les attend même si on arrête que 20 ou 30% des centrales les plus à risque. JG.

                              ,


                              • thomthom 21 mars 2011 11:48

                                Le jour où on saura produire des panneaux solaires valables (cad au moins 5 fois moins chers que les panneaux actuels à caractéristiques identiques) et des batteries également valables (pareil : minimum 5 fois moins chères, lourdes et encombrantes que les batteries actuelles pour une capacité et longévité équivalente), alors, je soutiendrai à 200% le discours tenu dans cet article.

                                Et je souhaite qu’on fasse tous les investissements nécessaires en termes de recherche pour y arriver...

                                Mais en attendant, restons réalistes... je ne crois pas que ce soit avec les technologies actuelles qu’on puisse remplacer nos centrales... ou alors on va faire exploser notre facture énergétique, ce qui sera dramatique pour tous : particuliers au budget exsangue comme industriels qui ont bien du mal à garder leur compétitivité même sans cette contrainte.

                                Cela dit, l’article pointe un sujet important : à quand une estimation sérieuse et trasnparente du cout de l’énergie nucléaire en France, incluant bien sur les couts de production, mais aussi de traitement du combustible (ça je pense que c’est bon), de démantellement des centrales (gros doute là dessus), voire, la prise en compte du cout d’UN incident majeur s’il se produisait dans notre pays (ça c’est sur qu’on ne le paye pas dans notre facture, alors que ça pourrait bien arriver un jour)

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