Organiser le Covoiturage contre la pollution des villes
Il y a eu le pic de pollution de décembre
Une semaine plus tard le ministre de l'écologie proposait la circulation alternée pair/impair qui a été imposé ce mois de mars.
Cette solution comporte énormément d'inconvénient et quasiment aucun point positif :
-La plus drôle, préférez une plaque impaire, il y a 6 jours impairs de plus par an (et 7 en année bissextile)
-la moins drôle, c’est de la coercition très impopulaire, la mise en place de l’interdiction sera toujours un problème récurrent à chaque obligation
-c’est la moins réfléchie des solutions, elle ne règles que les pics les plus graves sans diminuer le fond journalier de pollution, ni la diminution/fluidité du trafic
-Je l’ai vu en œuvre à Athènes, il y a trente ans, les banlieusards ont réglé le problème avec une deuxième voiture, de préférence pas chère et souvent polluante, qu’ils utilisaient les jours où la principale était interdite
-Je précise que je déteste la manière de faire, "c’est le seul moyen de respecter les normes de Bruxelles".
Faisons de la politique pas de l’administration !
Covoiturage
- Paris, le 10 décembre 2013, à 16 heures, vu de la terrasse de St Cloud
A l’inacceptable, nul n’est tenu
Sans aucun filtre ni trucage, ci-dessus Paris vue à quatre heures de l’après-midi.
Aucun brouillard, l’air est très sec mais la couche de particule n’a rien de virtuelle. Ce sont des suies carbonées et sulfurées issues à plus de 75 % des pots d’échappements. Les 25 % restants proviennent des chaudières de chauffage en cette saison.
L’explication est simple et courte : il fait beau.
En plus technique, l’inversion de subsidence de l’anticyclone fait un couvercle à 280m du sol et emprisonne dessous toutes les émissions fumées et gaz.
Et chaque fois qu’il fait beau la vallée du Rhône, Grenoble, Toulouse, Paris… toutes les grandes villes qui ne bénéficient pas de brise, s’asphyxient dans leur pollution.
Alors qu’est-ce qu’on fait ?
On attend la pluie pour sourire ?
Cette fumée qui stagne et se densifie sur la capital et les axes de l’Ile de France est réellement toxique. Outre une surcharge de CO2, elle contient une quantité de particules qui rend dangereuses et cancérigènes toutes les activités de plein air y compris la marche sur les trottoirs et les cours de récréation dans les zones rouges de la carte.
Et pourtant, il suffit de demander « d’où vient cette pollution ? » pour connaitre immédiatement la réponse :
Elle vient à 95 % des voitures en été et à 75% en hiver
En cas d’anticyclone, elle se densifie tant qu’il n’y a ni brassage, ni précipitation.
Il n’est pas acceptable d’asphyxier plusieurs millions de personnes
Pourtant, le problème est simple :
Les voitures, premières sources de pollution, sont utilisées par le seul conducteur. (Actuellement, le taux d'occupation des voitures est de 1,28 passager à paris http://www.lejdd.fr/JDD-Paris/A-Paris-la-voiture-en-net-recul-642571)
Et la solution tout autant :
Sans aucune modification des transports en commun (qui demande une décennie d’étude et autant en travaux), il suffit de faire passer ce nombre à 3 personnes/véhicule pour régler à la fois les bouchons et la pollution.
La solution existe donc déjà, elle s’appelle le covoiturage.
Indolore, volontaire et non coercitive, elle ne demande que de la volonté politique.
De la volonté et de la créativité, car il ne suffit pas de dire covoiturage pour que celui-ci se fasse.
Migrer les comportements
Pourquoi autant de gens utilisent leur voiture pour aller travailler entre 6h30 et 11h00 et revenir entre 16h30 et 19h00 ?
Essentiellement parce que le nombre de changement en transports et leur saturation, leur rend le confort de la voiture individuelle de porte à porte préférable. Et ce, malgré les bouchons et le temps perdu.
Le premier objectif d’une proposition de covoiturage journalier est donc de se rapprocher au maximum du confort du transport individuel.
Les techniques (réseau, voiture, géolocalisation, 4G, appli-mobil…) progressant individuellement mois après mois, une synthèse des nouveaux moyens disponibles permet de définir un covoiturage optimisant les possibilités actuelles.
1/ il faut créer un avantage initial
au covoiturage : l’exemple USA
Les États-Unis, ont eu une politique ambitieuse au temps de Bill Clinton : Tous les grands axes conduisant aux mégapoles (SFO, LA,NYC, BOS….) ont isolé une à deux voies réservées au « car-pool » c’est-à-dire aux voitures contenant plus de 2 personnes (à partir de 3)
La simplicité de cette mesure est confondante : il suffit d’un article au code de la route et d’une ligne blanche séparant une voie à gauche réservée au covoiturage, famille… et interdite au livraison, camion, conducteur seul ou à deux (sauf véhicule 2 places contenant 2 personnes).
Cette voie est assortie d’une vitesse maxi et mini (80 – 120 km/h sur autoroute)
Des zones de dépassement et d’entrées sorties sont aménagées tous les « n » kilomètres
Le fait d’avoir cette voie hors camion fluidifie le passage des co-voitures et raccourcie leur temps de trajet.
Bien entendue, il ne s’agit pas d’une voie obligatoire, mais uniquement autorisée en plus avec parfois des heures de libre utilisation réglementées
2/ Il faut se rapprocher du confort individuel
Mais cela ne suffit pas ! Il ne faut pas seulement se co-transporter plus vite, il faut aussi se regrouper vite et arriver au plus près de la destination.
Le regroupement est l’investissement le plus important, mais il est aussi la clé de la réussite, parce que pour que le co-voiturage atteigne l’objectif de désengorgement et de baisse de la pollution, il doit devenir avantageux sur le trajet individuel ET CELA MÊME SI LA CIRCULATION REDEVIENT FLUIDE GRACE A LUI.
Outre le rendez-vous classique par internet à tel endroit telle heure, la création de stations de regroupement directement sur les grands axes est la clé de la pérennité du covoiturage.
Une station doit avoir :
- Un parking de stockage des véhicules covoiturés
- Un retournement voiture (pont+echangeur pour venir et repartir dans les deux sens)
- Un retournement piéton (une passerelle)
- Des points de prises et déposes en fonction de destinations identifiées
Elles se situent sur les grands axes à approximativement 50, 30 et 10 km des limites de la ville
Ce sont des endroits sécurisés avec toilettes et magasins d’autoroute, salle d’attente chauffée
L’aménagement d’aires existantes semble une approche raisonnable.
La dépose et prise en ville
Le covoiturage s'adresse en priorité aux zones d'emploi où regrouper ceux qui viennent d'un grand axe et travaille dans la même zone est très aisé.
Pour les centres ville plus diffus, il faut des quais de dépose et embarquement sécurisés minute de tel manière qu’une voiture puisse faire descendre ses deux passagers et les retrouver facilement en fonction des axes vers lesquels ils vont.
Ces points doivent être répartis entre ville et proche banlieue et doivent être identifier pour correspondre aux axes de destination
Nota :
Si l’objectif de fluidification est atteint une dépose et prise en porte à porte est concevable
Par construction, les destinations attirant le plus de véhicule individuelles sont celles qui bénéficieront le plus du gain d’encombrement. Si le nombre de voitures entrantes diminue, elle libère de la place pour créer ces quais.
Appli-Internet
Internet, les mobiles, la géolocalisation et la 3-4g sont primordiales pour que le covoiturage de 3éme génération fonctionne.
Application d’inscription co-voiturant
Elle doit permettre d’entrer
le type de véhicule avec photo, interieur/extérieur ainsi que les points de prises et déposes de passagers possibles et les heures de rendez-vous
Un RIB ou une CB pour que le covoiturant récupère les frais des covoiturés
La récurrence possible ou un panel de date, le nombre de place offerte + les places restantes non proposées mais disponibles en cas de dépannage nécessaire (rv tiers raté)
Le conducteur entre son âge, son genre, son métier, les éventuels accompagnants (mari, femme enfant)
Plusieurs points sont évalués : ponctualité, propreté du véhicule, fumeur ou non, qualité du contact.
Une application d’inscription co-voituré
Elle doit permettre d’entrer l’âge, le genre, le métier, le trajet et la fréquence du besoin ou un panel de date.
Le covoituré entre aussi ses coordonnées CB qui permettent de payer mensuellement les trajets effectué
Les points identiques au covoiturant sont évalués
Appli géolocalisation
Dés qu’un covoiturant et un ou plusieurs covoiturés, ont contracté, 30 mn avant le RV chacun peut voir les autres sur géolocalisation sans qu’il y ait besoin d’appel, jusqu’au chargement.
En cas de retard ou d’annulation du covoiturant, la plate-forme applicative lance une demande de prise à bord aux véhicules effectuant le même trajet ou pouvant s’adapter. Idem en cas d’absence du co-voituré, la place libre est enregistré et reproposé
Paiement
Le parking de stockage de la voiture du covoituré est gratuit
Chaque trajet covoituré passe par l’application, un contrôle aléatoire permet de vérifier que la voiture covoiturant déclare bien tous ses passagers. Le logiciel prélève le covoituré du tarif forfaitaire correspondant au trajet, paye le covoiturant et une taxe qui finance en parti le système de gestion.
3/ Le covoiturage organisé a pour avantage immédiat :
- La baisse de la pollution
- La diminution de la consommation énergétique
- La fluidification de la circulation sur les grands axes, périphériques, et intra-muros
- La baisse par mutualisation des coûts de transport
C'est la solution la plus facile et la plus rapide pour regler le problème à la fois des pics, la polution journalière de l'air et le stationnement en ville.
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