Pendant que l’INERIS camoufle deux catastrophes, le PDG de Lubrizol s’excuse pour « les problèmes d’odeur », après l’incendie de son usine
La présence de produits chlorés au sein de l’usine « Seine Aval » (chlorure ferrique), dans les Yvelines, et de l'usine "Lubrizol" (sels), à Rouen, a impliqué la formation inévitable d'une grande quantité de dioxines lors de l'incendie de ces sites SEVESO à haut risque, respectivement le 03 juillet 2019 et le 26 septembre 2019, les dioxines étant un sous-produit de la combustion en présence de chlore.
Toute combustion en présence de chlore est une source possible de présence de dioxines dans l'environnement.
Dioxine - Wikipedia
Les incendies de "Seine Aval" et de "Lubrizol" représentent donc deux catastrophes environnementales et sanitaires majeures à la dioxine, "sans aucun doute le produit chimique le plus toxique jamais découvert" selon le biochimiste américain T. Colin Campbell qui a participé à sa découverte.
1- Catastrophe aux dioxines à l'usine "Seine Aval"
Le 03 juillet 2019, l'usine "Seine Aval", qui traite 70% des eaux usées de l'agglomération parisienne, a en effet connu un incendie important qui s'est déclaré "au niveau du local de stockage de chlorure ferrique" du bâtiment de "clarifloculation".
"L'incendie a détruit la totalité des cuves de chlorure ferrique utilisées"
SIAPP - Déclaration de l'exploitant
La destruction par l'incendie des cuves de chlorure ferrique a nécessairement et inévitablement créé une quantité importante de dioxines, toxiques à très faibles doses et très persistantes dans l'environnement.
La préfecture des Yvelines indiquait pourtant le jour de l'incendie, sur Twitter, que le "nuage de fumée n'est pas toxique et que pas de confinement était nécessaire".
L'Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques (INERIS) n'a-t-elle pas averti la préfecture du danger de la formation des dioxines en présence de chlore ? Et pourquoi n'a-t-il pas communiqué sur cette catastrophe industrielle majeure ?
2- Catastrophe aux dioxines à l'usine de Lubrizol
De la même manière, lors de l'incendie de l'usine Lubrizol, l'on apprend dans une communication du 03 octobre de la préfecture de Seine-Maritime, que l'INERIS a effectué six prélèvements via des lingettes dans la ville de Rouen, assez près du site, le 26 septembre, concluant que des dioxines avaient pu être émises, comme dans tout incendie, par exemple par des "câbles électriques et plastiques", et que ces émissions étaient peu dissociables d'un "bruit de fond".
Pourtant, dans la liste publiée des dix produits présents en plus grande quantité dans l'entrepôt n°5 qui a brûlé, l'on retrouve à quatre reprises des sels, comme des sels de zinc et des sels de calcium, qui contiennent du chlore, comme le calcium hypochlorite ou le chlorure de zinc, ce qui indique qu'une grande quantité de dioxines a inévitablement pu être formée puis très vite dispersée dans l'atmosphère en direction du Nord de la France, de la Belgique et des Pays-Bas, qui voyaient, dès le 26 septembre, passer dans le ciel le nuage de l'incendie.
Il semble évident que la grande partie des dioxines nécessairement produites dans l'incendie du fait de la présence de produits chlorés s'est dispersée dans l'atmosphère, et que six prélèvements par lingettes au niveau du sol, dans la ville de Rouen ne peut donner une bonne indication quant à la production de dioxines par l'incendie.
L'INERIS et la préfecture cherchent-elles encore une fois à minimiser voire à cacher à la population française et européenne la forte contamination de l'environnement aux dioxines du fait de ces catastrophes industrielles, qui est bien plus que probable, compte tenu de l'importante présence de produits chlorés dans ces incendies ?
3- le PDG de Lubrizol s'excuse pour "les problèmes d'odeur", après l'incendie de son usine
Je n'utilise même plus le mot "fake" maintenant. J'appelle dorénavant les "fake news" "corrupt news", parce que le mot "fake" n'est plus assez fort.
Donald Trump, Président des Etats-Unis d'Amérique (intervention officielle)
Éric Schnur, CEO (PDG) de la multinationale Lubrizol Corporation, entreprise américaine de lubrifiants industriels, d'huiles de moteur ou encore d'additifs chimiques cosmétiques appartenant au milliardaire Warren Buffet, et évaluée à plus de 6,5 milliards de dollars en 2016, a promis dans un entretien au Figaro "d’aider, à travers les autorités locales" "les populations pénalisées et impactées", par l'incendie de son usine le 26 septembre, et d'"apporter de l’argent, des fournitures, des services et des personnes".
Il affirme en effet que l'incendie a créé des "rejets malodorants" qui n'ont "pas de conséquences à court ou à long terme sur la santé", et s'excuse de l'inconfort occasionné par l'incident tout en promettant de "tout nettoyer le plus vite possible" et de "contenir les mauvaises odeurs".
Le PDG de Lubrizol est-il encore sous le choc et a-t-il vraiment réalisé que son usine est partie en fumée ? Parle-t-il encore de la fuite pestilentielle de Mercoptan qui s'est déroulée en 2013, toxique à forte doses ?
Suite à la publication des produits chimiques ayant brûlé dans l'usine de Lubrizol, nous apprenons également aujourd'hui que la fuite de 2000 litres d'huile minérale dans les eaux pluviales de Rouen qui a eu lieu en 2015, était manifestement toxique pour les poissons, invertébrés et plantes aquatiques, selon les données mêmes du fournisseur publiées par la préfecture de Seine-Maritime après l'incendie, dans les fiches de données sécurité qui présentent les huiles minérales présentes sur le site comme toxiques pour l'environnement, contrairement à ce qu'affirmait alors en 2015, le directeur de l'usine de Rouen :
« C'est une huile utilisée pour le lavage de nos installations, une huile d'hydrocarbure sans aucun danger pour l'environnement »
Nicolas Adam, directeur de Lubrizol à Rouen, France 3
Mais cette fois-ci, la quasi-entièreté de l'usine de Lubrizol Corporation est partie en fumée, et avec elle, plus de 5000 tonnes de produits chimiques à haut risque, chiffre dernièrement revu à la hausse avec potentiellement plus de 9000 autres tonnes, dont la caractéristique principale est d'être un véritable cocktail d'une grande variété de produits chimiques industriels :
Nos huiles de moteurs par exemple peuvent contenir plus de vingt composants chimiques différents.[...] Cela est très complexe, nous mélangeons des composés chimiques et la formulation des mélanges est une grande expertise et un savoir-faire de notre entreprise.
Eric Schnur - CNBC Squawk Box Interview
Comment donc savoir si ces huiles de moteurs, en très grande quantité sur le site, ne contiennent-elles pas elles aussi du chlore et si elles ne peuvent pas donc, elles aussi, produire des dioxines, étant donné qu'elles semblent être protégées par le secret des affaires industrielles, voté en 2018 par le parlement français ?
La combustion de plus de 9000 tonnes de produits chimiques très différents et la production nécessairement importante de dioxines au vu de leur très grande toxicité à très faible dose indique que l'incendie de Lubrizol est une catastrophe industrielle majeure qui aura des conséquences sur la santé et l'environnement, contrairement à ce qu'affirme son PDG, de la même manière que l'incendie de "Seine Aval" le 03 juillet dernier.
Il conviendrait donc de suggérer à la population sur le passage des nuages des incendies de "Seine Aval" et de "Lubrizol" en France, en Belgique, aux Pays-Bas et dans le reste de l'Union Européenne, l'importance d'adopter une alimentation à base d'aliments entiers d'origine végétale (AEOV) telle que définie par l'OMS et le biochimiste T. Colin Campbell afin de se prémunir des effets à long terme de la dioxine dans l'environnement.
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