Permettez-moi, Madame la ministre Nicole Bricq,...
Chaque fois que j’ai vu des des articles publiés sous forme de « Lettre ouverte à ... » sur des sites ou des blogs, j’ai pensé que ce n’était jamais qu’une forme littéraire sans conséquence ; les rédacteurs ne pouvant être assez naïfs pour s’imaginer que le/la destinataire aurait seulement connaissance du support (site ou blog) et encore moins de leur lettre.
La requête que j’avais à formuler me tenait suffisamment à cœur pour que je l’envoie RÉELLEMENT à l’attention de Madame la ministre Nicole Bricq ce que j’ai fait le 21 mai dernier et il m’en a été accusé bonne réception le 22 mai.
Madame la ministre,
Vous voici, pour 5 années durant, sauf impondérable, à la tête du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, et j’en suis satisfaite... Pour l’instant.
Satisfaite parce que de l’énergie, vous ne semblez pas en manquer. Et donc ma requête ne devrait pas vous apparaître comme une charge de travail importune que vous préférerez méconnaître.
C’est que, voyez-vous, Madame, elle m’importe, à moi, cette requête et votre nomination ne me satisfera pleinement que si vous voulez bien ne pas la négliger.
Je viens, en effet, attirer votre attention sur le danger que représente pour l’environnement une criminelle dont nul ne se préoccupe : la pie bavarde.
Ne souriez pas, Madame la ministre. L’affaire n’est pas aussi ridicule que vous pourriez le croire.
La pie n’est pas cet animal qui amuse par sa propension à voler tout ce qui brille. Ce qui serait un moindre défaut.
La pie n’est pas non plus cet animal rendu sympathique grâce à une célèbre marque de bonbons.
Je ne sais la raison pour laquelle ce corvidé s’est vue attribué le qualificatif de bavard ; son criaillement ne ressemble pas à de l’aimable bavardage. Le son émis est une insulte à l’audition.
Toujours est-il que si l’oiseau se contentait de jacasser en plus de dérober les objets brillants, il resterait tolérable.
Mais la pie, ou en l’occurrence, la Pica pica, est un fléau pour le monde des oiseaux.
Le problème est que le pouvoir de prédation opéré par cet animal est, sinon ignoré, tout au moins considéré comme insignifiant. La pie demeure connue pour se nourrir principalement d’insectes ce qui contribue à laisser accroire à son utilité.
Or, s’il est exact que la pie se nourrit d’insectes, il est tout aussi vrai que non seulement elle s’attaque aux couvées des autres oiseaux, dévorant indifféremment oeufs ou oisillons, mais elle agresse et tue également la petite faune ailée.
Il suffit de s’intéresser à la nature pour constater que là où s’implantent un ou deux couples de pies, il s’en faut de très peu d’années pour qu’elles prospèrent et envahissent le territoire sur lequel elles ont jeté leur dévolu.
Il faut tout aussi peu d’années pour que disparaissent les mésanges, roitelets, bergeronnettes, pinsons, et rouge-gorges, dont les couvées sont décimées par les Pica pica au nombre des plus cruels prédateurs qui soient.
Je n’ai pas un tempérament d’assassin, Madame la ministre et mon but n’est pas de demander l’éradication des pies.
Ce que j’espère de vous, c’est que vous fassiez procéder à des études pour mesurer le danger que représente ce corvidé pour les passereaux qui, eux, sont également utiles et qui disparaîtront s’il n’est pas trouvé de solutions pour réguler les naissances des pies.
Et vous serez la meilleure des ministres de l’environnement, Madame, si vous prenez à cœur de veiller à ce que soient protégées toutes ces espèces que l’humain ne sait plus respecter : abeilles frissonnantes, crapauds dissimulant des princes charmants et grenouilles à la tendre peau de soie, hérissons armés de picots rendus dérisoires par la férocité des roues de voitures,...
Vous allez, Madame, être sollicitée pour traiter en priorité les périls que représente le nucléaire pour les humains.
Si je ne conteste pas ce danger, j’en conteste la priorité.
À quoi servira-t-il à nos enfants et petits-enfants de ne plus courir le risque d’être irradiés s’ils doivent survivre dans un monde devenu stérile faute de pollinisation, un monde envahi de mouches et moustiques vecteurs de maladies.
En espérant votre compréhension, Madame la Ministre, veuillez croire à l’assurance de mes très respectueuses salutations.
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