Pour quelques barils de plus...
A l’heure où nous débattons de la mort, supposée ou non, du Grenelle de l’environnement, la planète continue d’être dévastée, exploitée, souillée, pour quelques barils de plus...
Fort
Mac Murray, Alberta, Canada, sans doute la dernière ruée vers l’or noir
que le monde connaîtra, mais à quel prix ? Nous sommes à des milliers
de kilomètres de Montréal, au Nord-Ouest, région autrefois semi-désertique, de
paisibles forêts boréales s’y étendaient, quelques Indiens vivant en
harmonie avec la nature y chassaient de temps en temps, on y trouvait
du gibier à volonté, tout était paisible à Fort Mac Murray.
Malheureusement, le sol de ces forêts est très particulier, le sable s’y mélange avec une substance nauséabonde et gluante, le pétrole.
Pendant que les oiseaux gazouillaient gaiement, insouciants, dans les hauteurs des pins en Alberta, dans une salle survoltée, à New York, le pétrole a franchi les 40 dollars le baril. Ce fut le début des ennuis, des gros ennuis, un nouveau crime contre la planète au nom du roi dollar allait commencer.
Pour extraire le pétrole à Fort Mac Murray, il faut le séparer du sable avec lequel il est mélangé, pour cela il faut remuer le sol et, grâce à de l’eau en énorme quantité, il est possible de récupérer quelques gouttes de pétrole. Deuxième possibilité, faire chauffer de l’eau, la balancer à grande pression dans le sol afin de le chauffer et de faire remonter le pétrole. Des procédés extrêmement coûteux, il fallait donc que le pétrole ait un coût suffisamment élevé pour que cela puisse être rentable.
Fort Mac Murray n’est plus paisible du tout, des dizaines de maisons préfabriquées arrivant sur d’énormes camions sont empilées les unes à côté des autres, « ville champignon » voilà ce qu’elle est devenue. Des milliers de Canadiens affluent vers ce nouvel eldorado, les emplois étant nombreux et très bien payés.
Un scientifique a décrit cette ruée vers l’or comme « le développement le moins durable qui soit ».
En effet, des milliers d’hectares de forêts ont été totalement rasés, lorsqu’on survole en avion cette région, on voit d’énormes trous grisâtres dans la forêt, comme des plaies béantes dans un paysage autrefois si beau. Des dizaines de pelleteuses remuent le couteau dans la plaie sans cesse, les résidus pétroliers sont tellement corrosifs qu’ils sont obligés de changer les chenilles tous les trois jours ! L’odeur est pestilentielle sur le site, tous les employés portent des masques.
Hormis la destruction de la forêt, il y a aussi une pollution énorme de l’eau puisqu’ils la puisent directement dans un fleuve, l’utilisent, la remplissent de produits chimiques, la traitent vaguement, puis la rejettent dans le fleuve. Officiellement, l’eau n’est pas polluée.
Un grand lac communique avec ce fleuve, des Indiens vont y pêcher chaque jour pour se nourrir. Depuis ce funeste jour où le pétrole a dépassé les 40 dollars le baril, le nombre de poissons ne cesse de diminuer et, cerise sur le gâteau, le nombre de cancers est en forte augmentation ! Dommages collatéraux diront certains.
A Fort Mac Murray , il faut brûler un baril de pétrole pour en extraire deux !! Rendez-vous compte ! Un baril de pétrole pour deux malheureux barils, avec, au passage, la destruction de la faune et de la flore et des terres qui après avoir été souillées mettront des années avant de cicatriser tant les résidus de pétrole sont corrosifs ! Sans compter les émissions de gaz à effet de serre très importantes, le scientifique cité tout à l’heure en conclut que ceux qui devront payer la facture encore une fois seront nos enfants.
J’en conclus que, pour quelques dollars de plus, des entreprises sont prêtes à tout et à n’importe quel prix. L’homme moderne devrait avoir honte de lui-même, je serais curieux de savoir combien ce foutu or noir a bien pu coûter en vie humaine et en catastrophe écologique (guerres, effet de serre et j’en passe).
Si seulement ces gens, ces patrons pouvaient simplement deux minutes réfléchir au sens de ce qu’ils font, mais malheureusement ces gens-là ne réfléchissent pas, ils ne pensent pas qu’à eux, ils ne voient pas plus loin que leur bout de leur nez comme dit ma grand-mère ! Quand est-ce que l’homme réalisera qu’il faut penser au-delà de la durée de son séjour sur Terre ?
A ce rythme, c’est très simple, l’humanité court à sa perte.
PS : Merci à Envoyé spécial de m’avoir inspiré cette réaction.
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