Précocités
Ce n’est plus un secret pour personne, nous vivons l’un des hivers les plus doux depuis que les relevés existent. La température dépasse presque quotidiennement les 10 C° et descend rarement en-deçà des 5-7 degrés la nuit.
Du coup, on se retrouve avec un hiver 2006-07 de type sub-méditerranéen y compris en France continentale ! Sub-méditerranéen c’est un peu vite dit. Il pleut pas mal dans certains coins et très peu dans d’autres. De plus, le soleil n’est pas si généreux que ça ! Le pays semble balayé en permanence par un vent de sud-ouest qui draine constamment des gros nuages gris. On est déjà en déficit pluvial parait-il pour certaines régions du sud mais aussi d’Ile-de-France.
Il n’empêche, cette situation n’est pas sans effet sur la nature qui semble un peu déboussolée.
Parmi les manifestations les plus visibles de cette douceur, il n’y a qu’à regarder autour de vous : les végétaux sortent précocement de leur repos hivernal et les échassiers tels les grues cendrées ont déjà été vues fonçant à toute allure vers le nord !
Voici ce que j’observe en région parisienne comme à la campagne :
un mélèze qui n’a pas perdu ses aiguilles, des prunus actuellement en pleine floraison, des forsythias en fleurs même en exposition est, mon abricotier pré-pubère avec ses bourgeons floraux prêts à craquer,
mon camélia recouvert de fleurs bien charnues, de nombreux arbres (saules, par exemple) et arbustes qui commencent à verdir...
J’ai même aperçu, dans ma petite ville de banlieue, un magnolia spectaculaire avec ses branches nues ornées de pures fleurs roses et blanches ! C’est une plante qui peut fleurir dés février dans certaines circonstances de température (10 ou 11 °C). De ce point de vue aucun souci ! Ces circonstances ont été réunies dés le début du mois de février.
On ne peut pas totalement exclure un coup de froid voire du gel. Mais ce ne serait qu’un épisode dans le cours normal des choses. Il faut plutôt regarder la tendance. Et là, on ne peut plus vraiment nier que des modifications inhabituelles sont en cours. Je parle à l’échelle d’une génération. On dit que cela à été de tout temps. Soit !
La grande question maintenant est de savoir comment la nature va s’adapter et réagir face à ces changements brusques (en quelques années seulement !) ? Puis par voie de conséquence, quel impact ils auront sur notre mode de vie. Les premiers qui risquent d’être touchés sont les agriculteurs. On parle de grands gagnants (pays du nord qui deviendraient plus tempérés) et de perdants (pays du sud de l’Europe) qui deviendraient plus secs ! Difficile de prévoir ! Il me semble que compte tenu de notre grande rigidité en termes de modes de vie, tout le monde risque d’être perdant !
C’est presque avec un certain attentisme mêlé de crainte que j’appréhende l’avenir climatique. En effet, que se passerait-il si les scénarios n’étaient pas linéaires mais plutôt chaotiques voire exponentiels ? Ne devons-nous pas envisager un emballement de la situation et commencer à nous y
préparer ?
Même si ma vision apocalyptique n’est peut-être pas justifiée, avez-vous connaissance d’un plan pour un éventuel ’jour d’après’ ? Existe t-il une stratégie du risque climatique ?
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