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Accueil du site > Actualités > Environnement > Quel bilan faut-il tirer de la conférence environnementale ?

Quel bilan faut-il tirer de la conférence environnementale ?

La conférence environnementale terminée, l'opinion publique est passée à d'autres sujets. Le gouvernement peut avoir le sentiment d'avoir fait son travail en matière d'écologie. En réalité, il s'agit d'un premier travail bien insuffisant face à l'importance des enjeux. Quels enseignements faut-il tirer de ce week-end des 14 et 15 septembre 2012 ?


Sur la méthode, le gouvernement n'a pas tiré les enseignements du Grenelle de l'environnement. Quelques heures de tables rondes ne suffisent pas sur des sujets aussi complexes. Aucune idée nouvelle, aucune innovation, aucun consensus ne pouvaient émerger de ce travail trop rapide.

 Par contre, contrairement au Grenelle, le personnel politique (députés et quelques ministres) a participé aux tables rondes. Cela a enrichi la réflexion de tous.

On ne peut que louer le discours volontariste de François Hollande, on peut aussi apprécier la certitude, clairement exprimée par Delphine Batho, du lien entre relance économique et développement de l'économie "verte". Mais il ne s'agit que d'intentions qui, une fois encore, n'engagent que ceux qui y croient.

 Aussi, il faut scruter les mesures concrètes proposées par Jean-Marc Ayrault pour évaluer le niveau d'engagement de ce gouvernement. Classons les mesures présentées en fonction de leur efficacité.

Deux mesures sont concrètes et tangibles. Elles lancent la transition énergétique en jouant sur deux axes : la sobriété et l'efficacité énergétique.

La mise en place de la tarification progressive de l'énergie au 1er janvier 2014 est positive. Elle s'articule avec le projet de rénovation thermique des logements par un système de tiers-financement. 

Mais un million de logements par an, cela semble énorme car le système proposé connaît quelques limites. Dans l'ancien, il repose sur le volontarisme des propriétaires. Or, la rénovation étant financé par les économies d'énergie, l'intérêt financier de la rénovation n'est pas évident. On peut douter aussi, dans cette période de crise financière, de la capacité des sociétés porteuses à dégager l'argent nécessaire à ce million de logements rénovés.

 D'autres mesures sont des annonces (presque) gratuites, symboliques, sans effet sur le terrain, à court et à moyen terme. Citons-les rapidement : la voiture à 2 litres (l'Etat ne peut obliger les constructeurs automobiles à la faire), l'agence nationale de la biodiversité, le conseil de la transition écologique, le soutien à l'effort de recherche sur les risques sanitaires, ...

 Il y a aussi des intentions affichées qui rassurent mais ne règlent rien sur le long terme : le moratoire prolongé sur les OGM, l'interdiction de l'exploitation du gaz de schistes, le souhait de freiner l'artificialisation des sols (comment le mettre concrètement en place ?).

 Le "catalogue" présenté a l'avantage de prendre en compte l'ensemble des problématiques écologiques. Mais, le gouvernement peine à présenter un plan global de travail.

Le plus significatif sur ce point aura été les propositions en matière de fiscalité. Seul le durcissement du bonus-malus automobile et l'augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes ont été décidé. Pour la contribution climat énergie, le consensus existe sur le principe mais non sur les modalités de mise en oeuvre.

 

La réussite de la conférence environnementale va dépendre essentiellement des suites que saura lui donner le gouvernement.

S'il en reste là, on oubliera vite ce moment qui n'aura lancé que quelques mesures, la plupart vite oublié.

Si, par contre, il utilise cet évènement comme la rampe de lancement d'une réflexion sur le long terme, un Grenelle étalé sur des mois de réflexion ; si, il fait du conseil de la transition écologique, une instance centrale d'un dialogue renouvelé, alors cette conférence restera commele point de départ d'une transition écologique qui sera nécessairement longue et complexe.


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10 réactions à cet article    


  • colza 22 septembre 2012 12:02

    Les promesses de Hollande n’ont qu’un seul but, occuper les esprits pendant qu’il fera passer la loi TSCG.
    Fessenheim fermée en 2016 ? A un an des présidentielles ?
    La fracturation hydraulique interdite, 7 permis annulés ? Et la trentaine d’autres ?


    • jymb 22 septembre 2012 12:16

      Lamentable comme d’habitude. Les seules conséquences immédiates,faciles, stéréotypées, sont de faire flamber la fiscalité, créer un outil politiquement correct qui ne servira à terme, à coups de curseurs, qu’à justifier la majoration du prix de l’électricité, et comme par hasard taper encore et toujours sur les automobilistes.

      Cette escrologie taxatrice et non porteuse de facilité de vie est l’idéal pour décrédibiliser toute action environnementale.


      • alinea Alinea 22 septembre 2012 12:44

        L’interdiction d’exploitation des gaz de schistes ? Ai-je bien lu ?
        À St.Christol-les-Ales, cet après midi, manif et réunions contre les gaz de schistes ; des camions sondeurs sillonnent l’Ardèche et le Gard ( bassin d’Ales), actuellement ; Notre président a rejeté 7 demandes de prospections sur 82 ; les autorisations qui avaient été données d’exploitation sont encore valables.


        • alinea Alinea 22 septembre 2012 12:46

          COMMUNIQUE DE PRESSE

          Gaz de schiste : « une exploitation impensable, une exploration à stopper ! » (PCF)

          L’exploitation et l’exploration des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique de la roche mère est un non sens, tant les risques avérés sur la santé publique et les dégâts environnementaux sont grands. Les tristes exemples des États-Unis ou de la Pologne sont là pour nous le montrer.
          Le PCF soutient les luttes engagées par les associations, les élus et militants locaux contre les gaz de schiste que cela soit dans le Gard, la Seine et Marne ou encore en Ardèche, au travers du combat de Claude Pradal, maire PCF de Villeneuve-de-Berg.

          François Hollande, lors de la conférence environnementale, a annoncé le rejet de sept demandes de permis d’exploration, utilisant la fracturation hydraulique. Cette démarche est positive. Mais des permis, attribués par le précédent gouvernement, restent à ce jour valable, car les sociétés qui les ont demandés ont pris la précaution de ne pas préciser la méthode d’exploration qu’elles comptent utiliser. Pour le moment, aucun spécialiste ne connait une autre technique qui permette de préserver la roche mère et de ne pas polluer les nappes phréatiques. Le marché capitaliste et les sociétés pétrolières et gazières sont prêts à tout dès lors qu’il s’agit de générer davantage de profits. Nous demandons l’arrêt de tous les permis d’exploration.

          Une exploitation impensable, une exploration à stopper ! Le PCF réaffirme son opposition à l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste. Les risques sanitaires et les dégâts environnementaux qu’ils provoquent vont à l’encontre de l’idée défendue par les communistes d’un développement humain durable. L’avenir énergétique de la France ne passera pas par l’exploitation de davantage d’énergie carbonée, mais par la planification écologique de notre économie et la recherche de sources d’énergie non émettrice de CO2.

          Parti communiste français

          Paris, le 21 septembre 2012.


          • alinea Alinea 22 septembre 2012 12:49

            Objet : Analyse de l’annonce de Hollande - permis d’exploration

             

            Sarko avait annulé 3 permis, Hollande rejète 7 demandes. Ci-dessous une analyse que j’ai faite du discours et de la stratégie des pétroliers. Je l’ai, en partie, proposées à la liste de diffusion de la coordination nationale des collectifs.

             

             

            Dans son discours inaugural de la Conférence environnementale, s’agissant des gaz de schiste, le Président de la République a dit qu’il respecterait et ferait respecter la Loi. Saluons l’acte civique. À ce titre il demande le rejet de 7 demandes de permis d’exploration et de recherche. Et puis, c’est tout. J’insiste, ce ne sont que des demandes, un tout petit nombre de demandes qui ont été rejetées. Je ne vois pas en quoi ce serait la porte fermée à l’exploitation future des hydrocarbures de roche-mère. De ce point de vue, le précédent Président avait fait mieux en annulant trois permis existants !

             

            Selon des membres de la liste de diffusion de la coordination nationale dignes de confiance, il y aurait à ce jour :

            Au 1er janvier 2012 selon le BEPH (Bureau Exploration Prospection Hydrocarbures) du Ministère :
            58 permis de recherche en cours de validité
            4 offshore en cours de validité
            82 demandes de permis de recherche (dont offshore) - dont 7 rejetées par Hollande !
            63 concession accordées
            3 demandes de concession

             

            Pour ce qui est de l’enfumage, on peut penser que François Hollande a cherché à caresser dans le sens du poil les « écolos », notamment d’EELV, sans pour autant mécontenter trop les pétroliers et le MEDEF. On peut considérer que l’opération est du même type que le coup de la Loi de juillet 2011, en plus subtil. Les écolos ont raison de s’inquiéter donc on interdit ( et on maintient l’interdiction) la fracturation hydraulique. Mais on laisse une porte ouverte derrière par laquelle l’exploitation des hydrocarbures de schiste redeviendra possible.

             

            La construction du discours peut expliquer la réaction, à la sortie, de certains responsables d’EELV et d’autres. François Hollande a incontestablement surpris son auditoire. Personne ne s’attendait à ce qu’il ait des envolées de ce type :

            Le nouvel ordre commercial que nous devons construire doit être aussi un nouvel ordre écologique. Mais c’est en France que nous devons être exemplaires. D’abord en insufflant un nouvel état d’esprit. Accepter le constat de la fragilité de notre planète, de ses éco systèmes, de sa biodiversité, c’est admettre l’idée que le progrès de l’humanité, à l’heure de la mondialisation, ne peut se concevoir sur les schémas nés de l’ère industrielle du siècle dernier.

            L’avenir, l’avenir économique, l’avenir productif appartient aux Nations qui l’auront compris. C’est pourquoi l’exigence environnementale est à la fois une obligation, une volonté, et en même temps, un atout pour l’emploi.

            « Le progrès de l’humanité (…) ne peut se concevoir sur les schémas nés de l’ère industrielle du siècle dernier » voilà une affirmation qui n’a, en apparence, rien d’anodine. Cela rejoint les idées les plus avancées de ceux qui pensent qu’avec la fin, même progressive, des énergies carbonées c’est toute une civilisation, celle du pétrole, qui s’effondre et que nous devons en inventer une nouvelle. (Je fais partie de ceux-ci qui pensent cela, avec quelques réserves). Personne n’imaginait le Président aussi avancé sur ces sujets. Les responsables d’EELV espéraient que ce discours et la conférence qui suivait ne les obligeraient pas à trop de contorsions et de consommation de chapeaux pour continuer à justifier leur alliance avec les socialistes. Les belles et profondes réflexions ainsi que les quelques annonces sur la rénovation énergétique des bâtiments, la biodiversité et autres, les a fait respirer un bon coup, le pire était évité. Les 5 phrases, pas plus, dont les plus importantes fort longues pour qu’on n’en retienne que l’écume, sur les gaz de schistes, se sont donc trouvées noyées dans un ensemble lyrique qui a charmé l’auditoire, réduisant considérablement le sens critique !

             

            Nous aurons à démonter plus encore l’insuffisance foncière des intentions du Président et de gouvernement. Mais en attendant je voudrais insister sur le fait que rien dans le discours ne peit inquiéter les pétroliers, le MEDEF et tous les tenants de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère (experts, journalistes, personnalités politiques).

             

            Si l’on observe bien le discours qu’ils tiennent actuellement on s’aperçoit qu’ils cherchent à amener les opposants sur leur propre terrain. Il faut connaître, disent-ils, l’état des réserves pour pouvoir débattre de l’opportunité de leur exploitation. Ils ne cherchent plus à contester l’interdiction de la fracturation hydraulique, dont ils concèdent volontiers qu’elle pourrait comporter des risques, même s’ils les minimisent. Mais ils accusent ses opposants (entre autres nous-mêmes) de refuser, d’interdire même le débat ! S’appuyant sur l’exemple des USA, dont ils font une description plutôt partielle, ils déplacent le sujet des questions environnementales et sanitaires vers une unique question économique : si nous marchons sur un « eldorado » pourquoi ne pas l’exploiter ? Cette manœuvre pour fixer le centre de gravité du débat sur la seule question économique est révélatrice, selon moi de deux choses : tout d’abord pour les pétroliers et leurs alliés la rentabilité financière est première, ce n’est pas une surprise. En deuxième lieu c’est probablement qu’ils ont bien conscience que leur argumentaire sur les questions environnementales (risque de pollution et atteinte à l’eau) et sanitaires est très faible et qu’ils ne peuvent espérer convaincre la population sur ces sujets.

             

            Rien dans le discours de François Hollande ne peut inciter les pétroliers à renoncer à leur stratégie, ils sont donc fonder à continuer, batteries de sondages aidant, à réclamer, non pas un débat (il y en a un en cours) mais le seul débat qui leur convienne.

            Outre la mobilisation qu’il va falloir développer pour empêcher les forages prévus dans les semaines qui viennent, nous avons intérêt à ne pas nous faire piéger dans une demande de débat où seraient exclues les raisons de notre combat.


            • Denzo75018 22 septembre 2012 15:51

              RIEN ! ZERO Pédagogie .....

              La preuve : AUCUN reportage JT approfondi, pas de reprise de la conférence environnementale dans les émissions de société ou de débat politique.

              Heureusement que les Vertes sont au gouvernement !


              • HELIOS HELIOS 22 septembre 2012 16:39

                Ce qu’on sait, c’est qu’on va payer plus cher, apres ce brain-storming sur ce qui doit etre augmenté.... et je ne parle pas des automobilistes, vache a lait d’un coté, ennemi mortel de l’autre.


                • elec 42 elec 42 22 septembre 2012 18:45

                  la politique énergétique et environnementale du nouveau gouvernement socialiste est encore une fois déconnecté de la réalité,quelques mesurettes pondues ça et là,très très loin des vrais problèmes actuels,à pleurer.


                  • Croa Croa 22 septembre 2012 19:59

                    « la voiture à 2 litres (l’Etat ne peut obliger les constructeurs automobiles à la faire) »

                    Tout à fait, et il y a belle lurette que la Régie est privée et indépendante.

                    Le délais est révélateur : C’est possible immédiatement (où presque : Du dessin au prototype puis à la fabrication en série deux ans sont nécessaires, pas plus !)

                    Mais il faut faire léger et peu performant, 2 CV suffisent, 4 places, 90 km/h 400kg, tout le contraire des modes actuelles assurant un profit maximal : Les constructeurs vendent des bagnoles qui posent son homme, lequel est accessoirement surtout un pigeon. Des 2CV consommant donc moins de deux litres avec les possibilités actuelles, c’est techniquement faisable mais commercialement casse-gueule et aucun constructeur privé ne se lancera là dedans, forcément ! FHromage ordinaire sait cela donc il promet ça pour plus tard, laissant entendre que c’est difficile à faire, mais surtout pour nous laisser le temps d’oublier tout çasmiley


                    • Plum’ 24 septembre 2012 09:07

                      Il est déjà flagrant que c’est un échec. Quand on pense qu’un sujet aussi essentiel que le ferroutage n’a pas été traité... Et bien d’autres, comme les gaspillages publicitaires (écrans vidéos sur le bord des routes...)...

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