Transition énergétique : où en sommes-nous ?
Du 10 juin au 10 septembre 2017, Astana, la capitale du Kazakhstan, accueillera l’Exposition « Astana Expo 2017 », sur le thème des énergies du futur. Afin de promouvoir cette manifestation, un pavillon mobile a été affrété pour traverser 14 villes d’Europe, dont la France. Une occasion de faire un point d’étape sur la place des énergies renouvelables dans le monde, notamment en France et sur le vieux continent.
« Astana Expo 2017 » parcourt l’Europe
Astana n’aura jamais été aussi près de Paris. Du 5 au 8 avril derniers, les habitants de la capitale française ont eu l’occasion de découvrir un pavillon mobile présentant « Astana Expo 2017 », un événement qui doit se tenir dans la capitale kazakhe du 10 juin au 10 septembre prochains.
Et ce n’est pas moins de 115 pays et 20 organisations internationales qui participeront à cette exposition consacrée aux énergies du futur. Réunis autour d’un laboratoire d’idées géant, plus de 5 millions de visiteurs auront l’occasion d’aborder des sujets d’importance mondiale ainsi que de découvrir de nouvelles solutions dédiées à la mise en place d’un mode de vie éco-énergétique et au développement de sources d’énergies renouvelables.
L’exposition s’annonce comme l’une des plus importantes en la matière. Mais pour assurer la réussite de l’événement, les organisateurs ont imaginé une grande tournée européenne afin de faire connaître le Kazakhstan aux habitants et visiteurs du vieux continent. Un roadshow ou pavillon mobile a été conçu pour visiter, pendant trois ou quatre jours les villes de Madrid, Barcelone, Rome, Milan, Zurich, Londres, Amsterdam, Vienne, Prague, Berlin ou encore Varsovie et Vilnius.
Et après l’Espagne, l’Italie et la Suisse, c’est dans la capitale française que le pavillon a fait escale, et plus particulièrement place du Panthéon. Les 8 000 visiteurs présents ont ainsi pu, l’espace d’un instant, admirer, grâce aux casques de réalité virtuelle, spécialement conçus pour l’occasion, l’architecture de la future exposition. Ces derniers ont également pu visionner un film de présentation, découvrir le Kazakhstan grâce à une carte interactive ou encore obtenir un portrait avec le « Bayterek », l’immense tour surmontée d’un œuf d’or, symbole du pays. Par ailleurs, le pavillon offrait la possibilité à chaque visiteur, d’enfourcher un vélo et de produire de l’électricité « verte ». C’est ainsi que, du 5 au 8 avril, les cyclistes d’un jour ont participé à la production de pas moins de 13 000 kW d’énergie « verte » sur le parvis du Panthéon.
La planète sur la voie de la transition énergétique
Si « Astana Expo 2017 » symbolise les efforts du Kazakhstan sur le chemin de la transition énergétique — le pays qui dispose actuellement de 48 unités de production d’énergies « vertes » ambitionne de recourir à 50 % aux énergies renouvelables d’ici 2050 — l’événement permet également de rappeler que plusieurs autres pays du monde s’emploient à préserver la planète, notamment grâce à la mise en place de stratégies énergétiques respectueuses de l’environnement.
Ainsi, au Costa-Rica, les énergies fossiles n’ont représenté que 1,9 % de la production électrique en 2016. L’électricité du pays tire sa source principalement des installations hydroélectriques, des centrales géothermiques et des éoliennes. En Amérique du Sud, c’est l’Uruguay qui montre l’exemple : 95 % de l’électricité du pays est issue des énergies renouvelables. L’éolien, la biomasse, le solaire et l’hydroélectrique représentent ainsi 55 % de l’enveloppe énergétique du pays sud-américain, contre 12 % seulement pour le monde entier.
En Europe, chacun des pays membres de l’Union européenne (UE) s’est fixé son propre objectif pour augmenter la part du renouvelable dans son mix énergétique d’ici 2020. « Ces objectifs tiennent compte des différences dans les situations de départ ainsi que des potentiels d'énergies renouvelables et des performances économiques propres aux États membres ». Ainsi, parmi les 28 Etats membres, des pays comme la Bulgarie, l’Estonie ou encore la Roumanie se démarquent : chacun d’entre eux a ainsi déjà atteint le niveau requis pour réaliser ses objectifs nationaux 2020. A l’inverse, la situation de l’Hexagone laisse perplexe…
La France à la traîne, mais les experts sont confiants
Comme le souligne l’organisation Greenpeace, les contributions de l’Hexagone restent « largement insuffisantes » pour atteindre l’objectif que le pays s’est fixé à l’issue de la COP21. « Tous les mois, de nouvelles catastrophes et de nouveaux records de température nous rappellent que le dérèglement en cours se confirme. Cette trajectoire de réchauffement compromet chaque jour un peu plus notre capacité à lutter demain contre les inégalités et la faim dans le monde », prévient l’ONG.
Pour autant, dans son « scénario 2017-2050 », dévoilé le 25 janvier, l’association négaWatt affirme que « l’Hexagone pourrait s’affranchir du nucléaire et des fossiles d’ici 2050 ». Et l’association qui regroupe une vingtaine d’experts, dont les travaux font référence dans le domaine, est confiante : « Nous persistons et nous signons, commente Thierry Salomon, vice-président de l’association. Nos choix, dont certains pouvaient paraître osés il y a quelques années, sont aujourd’hui étayés par les progrès réalisés dans les solutions alternatives ». Ainsi, les experts de négaWatt proposent de « tirer un trait définitif sur les combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon) et sur les carburants dérivés du pétrole (essence et diesel), en leur substituant de l’électricité et du biogaz d’origine renouvelable ». Le défi n’est pas des moindres…
Si la majeure partie des pays du monde semble avoir pris le chemin de la transition énergétique, ils ne sont pas tous au même niveau. A l’heure où les Etats-Unis régressent sur le sujet à l’inverse du Costa-Rica, de l’Uruguay, du Kazakhstan ou encore de la France, « Astana Expo 2017 » sera l’occasion de faire un nouveau point d’étape sur le chemin vers un monde dans lequel « les énergies renouvelables domineront ».
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