Un pneu fatigué ou la crise (verte) de l’automobile
La crise financière au service du développement durable : ça c’est bon pour la planète ça…
Formidable ! La crise financière fait plonger les ventes de bagnoles.
On nous serine depuis quelques mois que l’automobile va mal, les ventes se cassent la poire à la vitesse d’un cheval cabré au galop. Ici Général Motors, là Renault ou encore Michelin qui ferme des usines. Pas bon pour le chômage ça, des milliers d’emplois « détruits » comme se plaisent à dire les journaleux qui ne manquent pas le moindre nouveau terme pour se rendre intéressants et faire crédible, comme les pros. Le « pronostic vital » de notre bonne vieille caisse mieux que celle de mon beauf serait-il engagé ? Intéressant ça.
A coté, on nous serine aussi que bientôt, la planète bleue sera d’un joli coloris de terre sèche et qu’il faut qu’on arrête de polluer. Faut être cohérent et savoir ce qu’on veut.
Bon, pour être un peu plus sérieux, selon un avis purement personnel, il faut s’attendre à ce que la crise de l’automobile s’amplifie. En effet, selon une logique purement mathématique, plus on prendra des mesures en faveur des alternatives à l’automobile, moins on en vendra. Ce qui somme toute est une bonne nouvelle pour l’avenir de nos enfants.
Les mentalités changent en prenant la couleur verte. On réfléchit plus avant d’utiliser sa voiture, un usage croissant des transports en commun, des politiques urbaines qui favorisent les modes doux en retirant l’espace occupé par les voitures, un renouveau du vélo et de la marche à pied, tout ça qui vient s’ajouter à une augmentation hebdomadaire du prix de l’essence à une époque ou le pouvoir d’achat est, à défaut d’être dans toutes les bourses, sur toutes les lèvres.
C’est donc bien le signe d’une mort lente qui s’annonce.
Les constructeurs n’ont pas vu venir le vent semble t-il. Ils ont voulu jouer pendant le plus de temps possible la carte des pétroliers et volontairement brider la recherche vers des solutions moins polluantes et ont été pris de vitesse par les consommateurs, qui renouvellent moins, qui roulent moins et qui n’apportent plus autant d’herbe à mâcher à la vache à lait de l’entretien. Le système automobile perd donc de l’huile de toute part et le phénomène s’amplifie depuis la fameuse crise.
Si on est cohérent donc avec les Grenelle de ceci et de cela, il est logique que la courbe soit décroissante et que tout soit à l’avenant, ce qui implique à plus ou moins long terme un problème de « destruction » d’emplois dans le secteur automobile et toutes les activités connexes qui lui sont liées.
Aux constructeurs je dirais, gaffe les gars, le feu est orange, faites bosser vos bureaux d’étude d’arrache pied et à tous ceux qui bossent chez Renault, Peugeot Citroën et consorts, allez vite faire des formations pour vous recycler dans l’environnemental ou passer votre permis de conducteur de bus. Parce que des bagnoles, il en restera certes, mais ce sera un produit de luxe qui marquera encore plus les différences sociales, car aujourd’hui, il ya ceux qui ont des Twingo et d’autre des Mini, et demain, il y aura ceux qui en auront et ceux qui n’en auront pas, comme au début du XXème…
La crise financière à donc joué un rôle « d’accélérateur » de ce déclin, mais si on prend la chose sur le coté environnemental, est-ce que c’est vraiment une mauvaise nouvelle ? Qu’est-ce qui est plus grave ? La couche d’ozone, le réchauffement de la planète ? Ou les files d’attentes qui vont s’allonger à l’ANPE ? Je gage qu’il sera plus facile de régler les problèmes d’emploi que de diminuer la température de la planète de 1 ° C.
Raisonnement un peu radical me direz-vous, que je ne pense pas à ces pauvres gens qui auront du mal à boucler les fins de mois et je compatis à 110 %. Mais quoiqu‘il arrive, que ce soit d’un coté ou de l’autre, on va en baver.
Il n’y aura pas de solution miracle, mais une partie de celle-ci se trouve dans la capacité de réaction de l’être humain et dans son aptitude à s’adapter à son environnement. Il est encore temps de modifier nos modes de vie avant d’être obligés de modifier notre organisme et de l’adapter à des conditions extrêmes. Aujourd’hui, modifier notre mode de vie passe par la modification systématique de notre façon de consommer, et les conséquences économiques seront telles que cela impactera bien plus que le secteur automobile. Parce que si demain on diminue les emballages des produits, ce sera le secteur des emballages qui sera touché, pareil pour tous les produits dont la durée de biodégradabilité dépasse les quelques mois, le secteur des plastiques se planteront aussi etc. etc.
Une partie de la solution serait elle économique ? Peut-être. Diminuer les prix des produits respectueux de l’environnement pour lancer des secteurs dont l’activité en est à ses balbutiement, et je ne parle pas de ces produits bio si bien « marketés » de façon à ce qu’ils soient plus chers au salon du bio…et augmenter et surtaxer tout ce qui est polluant d’une façon ou d’une autre. L’acte déclencheur est donc d’inverser la tendance des usages pour que l’économie se relance de l’autre coté. Mais c’est pas gagné, car au-delà de nos habitudes au quotidien, il faut que les détenteurs des clés de l’économie (banques, grands groupes commerciaux etc.), jouent le jeu, mais là, on rentre dans le registre du pognon et c’est une autre paire de manche car aucun d’entre eux n’est prêt à sacrifier son portefeuille. Quoique je leur fait confiance, à terme, ils feront comme De Funès dans « La Zizanie », ils trouveront toujours le moyen de relancer la machine sur le dos de l’environnement, que même que si ça trouve, ça fait partie de leur plan, et en ce moment ils écoulent les stocks…A limite, c’est ce qu’il reste à espérer…
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