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À propos de l’Europe en panne

REPARTIR DE ZÉRO

M. Sarkozy va présider pendant six mois le Conseil des ministres européen. Quelle marge de manœuvre lui reste-t-il après le refus de l’Irlande de ratifier le Traité de Lisbonne ?

Au-delà de cette nouvelle péripétie - l’Europe nous y a, hélas, habitués - on peut pourtant se poser la question de savoir si nous ne marchons pas résolument sur la tête.

LE RETOUR AU TRAITÉ DE NICE

Faut-il, en introduction à mon propos, vous dire que je ne comprends pas du tout les “nonistes” quand ils se réjouissent de ce nouvel avatar ? Si le refus irlandais aboutissait à une remise à zéro de tout le mécanisme institutionnel européen, on pourrait éventuellement comprendre leur joie. Mais, loin de là, le refus irlandais nous remet tous, qu’on en soit d’accord ou pas, sous le joug du Traité de Nice qui reste en vigueur et continue de s’imposer à tous : c’est la pire des choses qui pouvait nous arriver. Il n’y a pas de quoi s’en réjouir, tout au contraire : de quoi nourrir encore longtemps les réticences de nos partisans du non.

Le Traité de Nice impose en effet, pour toute décision, l’unanimité de tous les Etats membres : ils sont aujourd’hui 27, demain ils seront plus de 30. On aurait pu éventuellement concevoir une telle unanimité dans une Europe à 2, 3, 5, voire 6 membres tout au plus : mais à 27 ou au-delà, c’est totalement irréaliste. C’est la paralysie assurée de nos institutions européennes, incapables qu’elles sont aujourd’hui d’imposer le moindre cadre politique à une technocratie livrée alors à elle-même. De là tous nos maux européens : nous ne souffrons pas de trop d’Europe, mais d’une Europe empêtrée et impuissante.

UNE INVERSION FATALE

Quand je questionnais plus haut de savoir si nous ne marchions pas sur la tête, je veux expliquer qu’avant d’élargir l’Europe jusqu’à être aujourd’hui 27, il aurait été certainement plus judicieux d’établir une règle du jeu pour tous, règle qui se serait imposée aussitôt à tout nouveau membre entrant. Or, on a fait exactement l’inverse.

Ô, certes, cet élargissement était inscrit tant dans l’Histoire que dans la géographie de notre continent. Mais nous assistons aujourd’hui à l’échec de la thèse anglo-allemande - à savoir qu’il fallait, selon eux, faire tout de suite l’élargissement - alors que la France, bien inspirée en cette circonstance, gauche et droite d’accord sur ce point, préconisait qu’il fallait d’abord aménager le terrain pour y construire la maison commune avant d’y faire entrer de nouveaux habitants : il fallait, avant tout élargissement, rédiger de suite et en priorité une Constitution européenne, une sorte de règlement de copropriété.

Mais nous nous sommes vite heurtés à la poussée impatiente (et compréhensible) des pays de l’Est, sortis tout juste du joug communiste. La maison “Europe” n’a pas donc eu la possibilité de se construire avant d’accueillir tous ces nouveaux arrivants, ni d’établir la moindre règle. Chacun des nouveaux venus a voulu, sitôt arrivé, apporter sa propre conception architecturale. Une fatale absurdité.

UNE NOUVELLE AUBERGE ESPAGNOLE

On a donc laissé se bâtir une nouvelle “auberge espagnole” et éveillé le chœur de toutes les cacophonies. Et, depuis cet élargissement hâtif, il n’y a plus du tout, ni dans les têtes ni dans les esprits, d’Europe ou d’esprit européen, tous voulant bâtir sa propre Europe à sa façon. C’est devenu la négation même d’une Europe ambitieuse conçue et bâtie pour l’épanouissement harmonieux de ses populations.

Cela ne peut pas fonctionner. Et c’est pourquoi l’Europe, aujourd’hui, ne fonctionne pas : ne cherchons pas ailleurs.

Jacques Delors, dans un récent billet, affirmait très justement que l’Europe n’a pas su se vendre auprès de ses propres peuples, ni faire partager son ambition à ses habitants. Et de conclure qu’il s’est créé un fossé croissant entre les peuples et leurs gouvernements.

Après le “non” français, celui qui a suivi des Pays-Bas - deux des pays pourtant fondateurs du Traité de Rome - le “non” ensuite plus récent de l’Irlande, si on avait consulté en fait les peuples directement par voie de référendum - et non pas par voie parlementaire - on aurait sûrement récolté qu’un long chapelet de refus.

Pourtant, l’esprit européen ne mérite nullement une telle opprobre, tout au contraire. Il ne faut pas s’en prendre à l’esprit européen par lui-même, mais bien à nos dirigeants qui se sont montrés incompétents : ils ont laissé s’établir un déplorable malentendu entre l’Europe et ses citoyens.

LES RAISONS DES REFUS

Il y a aussi deux autres raisons qui ont conduit à cette défaveur :
• la première est la façon dont on a mis en place l’euro. En France, l’euro, et son “pacte de stabilité”, nous a imposé de mettre un terme immédiat à nos déficits chroniques de confort. Mais une telle soudaine rigueur a fait paraître l’euro comme une sorte de “père fouettard” de notre économie ;
• la deuxième raison, conséquence logique du Traité de Nice et de son unanimité imposée, est cette impossibilité de prendre la moindre décision touchant le quotidien des citoyens : pour exemples récents, l’impossible détaxation partielle des carburants pour atténuer l’envol des cours du pétrole, ou encore la diminution du taux de TVA dans nos restaurants qui se fait attendre sans raison depuis des lustres. Ce blocage institutionnel est très mal perçu et on peut le comprendre.

Nous sommes donc dans une Europe libérale, mais dans le pire sens du terme, c’est-à-dire une Europe du laisser-aller où chacun agit en faveur de sa propre chapelle.

Non pas que cette Europe-là, malgré toutes ses lacunes, ne soit pas une réussite économique, loin de là : en France, sans l’euro et ses contraintes, nous en serions à je ne sais quel numéro de dévaluations successives. Et la meilleure preuve en est encore apportée par tous ces pays nouveaux qui veulent entrer à leur tour dans cet ensemble.

Mais, quand il s’agit de créer une Europe politique avec une volonté propre, nous sommes encore un nain aux yeux du monde. Pour exemple, il est anormal que, pour régler le problème palestinien, ce soit les lointains Etats-Unis qui s’en chargent pendant que l’Europe, elle, se limite à envoyer des colis aux réfugiés.

COMMENT EN SORTIR ?

Comment donc faire pour sortir de cette impasse ?

Je ne perçois pas d’autre solution que de refaire l’Europe entre des pays qui auraient souscrit à un pacte préalable et qui auraient aussi un minimum de passé commun et d’alignement économique. Même si c’est refaire l’Europe en commençant à deux pays, ou un peu plus en réunissant par exemple les pays fondateurs du Traité de Rome (plus un ou deux pays proches et bien intégrés), l’essentiel serait de réunir des pays capables et ayant la volonté ferme d’entreprendre vraiment des actions politiques communes. Ils seraient peu nombreux : mais un petit nombre serait très suffisant pour remettre l’Europe en piste.

Les autres pays européens ? Ils manquent à la fois de réalisme et d’idéalisme. Mais ils pourraient, par effet d’entraînement, rejoindre ensuite ce noyau dur d’une Europe initialement restreinte, mais établie avec des règles bien définies, mais plus forte par sa résolution et sa volonté politique. Et cesser d’être une Europe cantonnée dans un rôle d’assistante sociale, comme elle l’est aujourd’hui.

Ce n’est certes pas, à mon grand regret, la solution la plus idéale qui soit, mais peut-être la plus réaliste compte tenu de l’impasse où nous sommes : car nous sommes bien dans une impasse.

Il faut aussi donner à l’Europe un visage, avec un président connu et reconnu de tous les Européens, plus stable que ceux actuels semestriels. Et encore une politique étrangère commune avec un vrai représentant parlant au nom de tous. Giscard avait raison sur ce point : par exemple, un Bernard Kouchner (lui ou un autre) serait certainement plus utile comme ministre des Affaires étrangères européen de plein exercice plutôt que cantonné au Quai d’Orsay. Or, dans la situation actuelle, nos 27 ministres des Affaires étrangères sont des gens totalement transparents, donc inexistants sur la scène internationale.

L’ERREUR DES RÉFÉRENDUMS

Au lieu donc d’organiser des référendums comme on l’a fait pour ratifier traités ou Constitution, si on avait demandé aux citoyens européens : “Voulez-vous une défense commune de l’Europe ?”, ou encore “Voulez-vous une Europe représentative sur la scène internationale pour défendre vos intérêts ?”, donc si on leur avait posé des questions simples et concrètes, la réponse aurait été très différente que ces “non” successifs à des traités abscons auxquels nul ne comprend rien et qui ne servent que de défouloirs pour servir des opportunités locales.

Quelle sottise de croire que tous les citoyens sont des constitutionnalistes nés et qu’ils peuvent déchiffrer tous les arcanes de textes inévitablement complexes qu’on soumet à leur jugement au travers de documents épais et touffus ! Qui les a d’ailleurs lus dans leur intégralité ?

Ce fut l’erreur du référendum sur la Constitution européenne de Giscard, pourtant un chef-d’œuvre de minutie et d’équilibre. Mais, quant au Traité de Lisbonne, il est infiniment plus obscur encore que le texte peaufiné par Giscard. Comment voulez-vous que des citoyens se prononcent ensuite en pleine connaissance de cause là ou des constitutionnalistes chevronnés s’y perdent eux-mêmes ?

On entend aujourd’hui qu’il faudrait “laisser du temps au temps” pour sortir de cette ornière. C’est une façon comme une autre de ne rien vouloir entreprendre. Une fois encore sur ce point, nos gouvernants sont les champions de l’immobilisme. Et pendant ce temps, l’Europe s’enlise un peu plus.

Quand je vous disais qu’on marche sur la tête...


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17 réactions à cet article    


  • Francis Francis 23 juillet 2008 13:00

    Faut-il, en introduction à mon propos, vous dire que je ne comprends pas du tout les “nonistes” quand ils se réjouissent de ce nouvel avatar  ?

    Alors, je vais faire l’effort de vous expliquer : nul ne se réjouit du retour au traité de Nice, pas même chez les nonistes. Nous attendons juste qu’on nous propose un texte qui permette, dans le pire des cas, un contrôle effectif des électeurs sur leurs élus européens, dans lequel le Parlement n’est pas une chambre d’enregistrement, dans lequel la "conccurence libre et non faussée " n’est pas un objecctif, comme c’est le cas dans le TCE et le traité de Lisbonne. Tant que les gouvernements de l’UE n’auront pas compris cela (en fait, ils le savent trés bien, mais vu qu’ils sont aux ordres du monde de la finance..), ça sera non, non, et encore non. Ceci étant, ça c’est pour les non français, les motivations du non irlandais, sont sensiblements différents.


    Mais nous assistons aujourd’hui à l’échec de la thèse anglo-allemande - à savoir qu’il fallait, selon eux, faire tout de suite l’élargissement

    Bien au contraire, il s’agit d’une victoire, puisqu’ils sont arrivés à leurs fins : leur but n’est pas de créer une europe politiqque (au moins pour les britanniques), mais de créer un marché où les barrières, notamment douanières, n’existent plus : le but est atteint, on peut délocaliser dans les pays de l’est, et maintenir une pression sur l’augmentation des salaires à "l’ouest". Par ailleurs, l’intégralité ddes décisions prisent à Bruxelles vont dans ce sens.


    Pourtant, l’esprit européen ne mérite nullement une telle opprobre, tout au contraire. Il ne faut pas s’en prendre à l’esprit européen par lui-même, mais bien à nos dirigeants qui se sont montrés incompétents  : ils ont laissé s’établir un déplorable malentendu entre l’Europe et ses citoyens.

    Encore une fois, voter "non"  à un traité européen ne fait pas de vous quelqu’un, d’hostile à l’idée européenne. Les ouiouistes sont lassants dans leur caricatures ... Pour ce qui est des malentendus, je ne crois pas qu’il y est de "malentendus" à propos de la directive bolkenstein, ou de la décision de la CJCE sur le temsp de travail : tout cela est trés clair. Sur l’intérêt de l’Euro, c’est en effet une réussite ... mais pas pour l’européen moyen.


    Et cesser d’être une Europe cantonnée dans un rôle d’assistante sociale, comme elle l’est aujourd’hui.

    Je ne vois pas à quoi vous faites allusion, on ne doit pas vivre dans la même Europe, demandez aux pêcheurs, pour prendre un sujet d’actualité,  si l’Europe est une assitante sociale ou un esclave zélé du néolibéralisme ...


    Au lieu donc d’organiser des référendums comme on l’a fait pour ratifier traités ou Constitution, si on avait demandé aux citoyens européens  : “Voulez-vous une défense commune de l’Europe  ?”, ou encore “Voulez-vous une Europe représentative sur la scène internationale pour défendre vos intérêts  ?”, donc si on leur avait posé des questions simples et concrètes, la réponse aurait été très différente que ces “non” successifs à des traités abscons auxquels nul ne comprend rien et qui ne servent que de défouloirs pour servir des opportunités locales.

    Poser une question sur ce mode revient à prendre les gens ce qu’ils ne sont pas : des imbéciles. Derrière les termes "défense commune" peuvent se retrouver beaucoup de réalité, et de toute façon, on a pu voir avec quel mépris les dirigeants européens considèrent les référenddums : dès que le résultats de ceux-ci ne leur conviennent pas, ils les contournent.


    Ce fut l’erreur du référendum sur la Constitution européenne de Giscard, pourtant un chef-d’œuvre de minutie et d’équilibre. Mais, quant au Traité de Lisbonne, il est infiniment plus obscur encore que le texte peaufiné par Giscard. Comment voulez-vous que des citoyens se prononcent ensuite en pleine connaissance de cause là ou des constitutionnalistes chevronnés s’y perdent eux-mêmes  ?

    Vous me permettrez une nuance : les deux textes peuvent être qualifiés de substanciellement identiques, la seule différence, c’est que dans le traité de Lisbonne, on a volontairement, dans le but de tromper les peuples, déplacer des partis de phrases à l’autre bout du traité.


    C’est une façon comme une autre de ne rien vouloir entreprendre. Une fois encore sur ce point, nos gouvernants sont les champions de l’immobilisme.

    Ils ne sont pas immobiles, puisqu’ils essaient par tous les moyens, y compris les plus malhonnêtes et antidémocratiques, d’imposer une logique néolibérale aux habitants des pays de l’UE, et cela, tous les jours que des décisions sont prises à Bruxelles.


    • beubeuh 23 juillet 2008 15:10

      C’est qui "ils" ?


    • Francis Francis 23 juillet 2008 16:33

      nos gouvernants


    • beubeuh 24 juillet 2008 00:29

      Et bien ils sont tellement "antidémocratiques" qu’on a voté pour eux...c’est bête hein ?


    • Francis Francis 24 juillet 2008 17:44

      Eux non, ils sont légitimes, mais ils usent de procédés contraire à l’éthique politique. SI vous envisagez l’hypothèse inverse -absurde - cela reviendrait à qualifier de légitime n’importe quel acte de gouvernement, y compris une "haute trahison".


    • beubeuh 29 juillet 2008 10:24

      Et bien à un moment donné il faut être cohérent, et choisir entre la remise en cause de la légitimité du système démocratique (être révolutionnaire, en gros, et c’est une position qui se défend, à mon avis), et le respect des procédures constitutionnelles. On ne peut pas hurler au déni de démocratie chaque fois qu’une décision prise ne nous arrange pas, cela n’avance à rien et cela favorise la posture attentiste du camp noniste.


    • Vincent Perrier-Trudov Vincent Perrier-Trudov 23 juillet 2008 15:04

      L’erreur - ou la malhonnêteté intellectuelle, c’est selon - des nonistes, c’est de croire ou faire semblant de croire qu’à force de dire non, on finira par leur proposer le retour national qu’ils appellent de leurs voeux.

      Car, en dehors des déçus de l’Europe, qui se sont raccrochés au "Non" parce qu’on n’a jamais vraiment contré les mensonges de la campagne noniste (L’Europe va tour à tour interdire ou autoriser l’avortement, l’Europe comme cheval de Troie de l’ultralibéralisme,...), quand on regarde bien le noyau dur, on se trouve en face d’une alliance improbable entre extrême gauche altermondialiste libertaire et droite/extrême droite conservatrice et réactionnaire.

      L’erreur fondamentale n’était pas de faire d’abord l’élargissement ou d’abord l’approfondissement, c’était de camper sur cette posture suicidaire d’une Europe à une vitesse. Le pire dans tout cela, c’est qu’il ne s’agit que d’une posture.

      Le Danemark, la Suède, et bien entendu le Royaume-Uni sont des exemples frappants que l’Europe est à plusieurs vitesses. Il aurait fallu regarder les choses en face et annoncer la couleur d’meblée aux nouveaux entrants.

      Vous entrez dans l’Union Européenne, mais pour la participation aux processus de décision, cela prendra plus de temps, le temps que l’on trouve des mécanismes acceptables et acceptés par tous lorsque l’on élargira les prises de décision.

      On n’a pas eu ce courage, et on en paye le prix aujourd’hui.

      Ce que vous proposez comme question à poser lors d’un futur référendum pourra l’être grâce au référendum d’initiative populaire de la réforme institutionnelle de ce lundi.

      http://vincentperriertrudov.wordpress.com


      • Francis Francis 23 juillet 2008 16:45

        on finira par leur proposer le retour national qu’ils appellent de leurs voeux.

        Manque de bol, en démocratie, c’est le plus grand nombre qui l’emporte, et c’est ce qui s’est passé le 29 mai 2005. Si vous souhaitez passer outre la volonté populaire, dites le franchement, au moins votre opinion sera claire. Les faits sont tétus vous savez ...

        Quand au RIC introduit lundi dans la Constit’, il faudra attendre la loi organique pour savoir s’il est vraiment "citoyen" ou pas, mais déjà, avec le quitus parlementaire, c’est mal parti.


      • Vincent Perrier-Trudov Vincent Perrier-Trudov 24 juillet 2008 09:38

        Eh proposez-le, ce retour national, faites donc un référendum, pour sortir de l’Europe, et vous verrez bien la réponse !

        Ce que je dis, c’est que les "Non" aux référendums sur le TCE et sur le Traité de Lisbonne ne sont que des coalitions hétéroclites de gens qui sont incapables de proposer une alternative.

        Si on demandait aux nonistes, de proposer un autre projet, ils ne pourraient pas le faire, car, en dehors du refus ponctuel - dont les raisons sont bien mélangées - il n’en ont pas.

        Bien sûr que l’Europe doit devenir plus démocratique, bien sûr que l’Europe doit devenir plus sociale. Mais une petite avancée vaut mieux que 5 années de stagnation.

        Il faut savoir être un peu adulte...


      • Francis Francis 24 juillet 2008 17:42

        Eh proposez-le, ce retour national, faites donc un référendum,

        Au risque de me répéter, ce n’est pas parcequ’on n’est pas un béniouioui, qu’on est contre l’idée européenne.

        Si on demandait aux nonistes, de proposer un autre projet, ils ne pourraient pas le faire, car, en dehors du refus ponctuel - dont les raisons sont bien mélangées - il n’en ont pas.

        Bien au contraire, il y a plus à craindre un foisonnement d’alternatives, qu’un vide.

        Il faut savoir se servir des moteurs de recherche


      • beubeuh 29 juillet 2008 10:47

        Non, il y a des idées, certaines sont même très intéressantes, mais d’alternative il n’y en a aucune. Par alternative, j’entends une option claire et crédible qui serait proposée aux citoyens lors d’une échéance électorale.
        Or si l’on regarde ce qui s’est passé en 2007 : sur 12 candidats à la Présidentielles, il y avait seulement 4 "Ouiouistes" pour 8 "Nonistes". Or le score cumulé des ouiouiste atteint 77,19% au premier tour. Si vous étiez par exemple un noniste de gauche et que vous mettiez ce critère en première place pour orienter votre vote, vous aviez le choix entre pas moins de 5 candidats (Buffet, Besancenot, Laguiller, Schivardi et Bové), dont les positions étaient pourtant conciliables. Sans parler des ex-nonistes du PS qui ont soutenu leur candidate ouiouiste avant de faire feu sur le quartier général à la première occaision. Personnellement, j’appelle ça la foire d’empoigne, le bal des faux-cul, tout ce que vous voulez mais certainement pas une alternative.,
        Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les élécteurs se soient détournés de la question européenne lors de cette élection pour au final voter "utile". Le pire, c’est qu’on va probablement connaître une situation similaire élections européennes l’année prochaine, alors même que le mode de scrutin est autrement plus favorable au camp du Non, pour un peu qu’il veuille se donner la peine de s’unir. Ce dernier n’est pas en mesure de constituer une alternative politique car ceux qui prétendent le représenter ont choisi de rester dans le confort de leur position purement contestataire. De ce fait, ils ont largement trahi leurs supporters de 2005 et ne sont pas moins antidémocratiques que le président qui a fait renier le vote des Français par l’AN.


      • HELIOS HELIOS 23 juillet 2008 16:26

        Désolé tout ce que l’article dit ne me convainc pas ! Seul le commentaire de Francis me semble motivé. Mais pourtant.... ce que j’en pense clairement c’est :

        L’Europe, nous l’avons DEJA MAINTENANT pour ce qui est le principal, le palpable, le valorisant.... un drapeau et un hymne (eliminés helas du traité alors que les européens en sont plutôt fiers).
        Nous avons une monnaie, un espace économique et de libre circulation, une volonté continentale, d’identité de culture... bref, un europeen, pour la majorité on sait ce que c’est. vu du reste du monde on sait aussi ce qu’est l’Europe ! Mais, nous en connaissons aussi les defauts, comme l’exces de reglementation qui en plus vient se rajoutée a chacunes propre a chaque pays, l’exces de liberalisme etc....

        Alors, maintenant, nos representants, poussés par un monde financier multiforme et insaisissable veutt transformer notre continent en son terrain de jeux et sans doute sa base arriere.
        Les peuples ne le souhaitent pas et c’est pour cela qu’ils disent non. ce fut pour le contenu du TCE, ce fut pour certains particularismes, mais demain ce sera pour autre chose, les Peuples d’Europes ne veulent pas aller plus loin sans ameliorer l’IDEE de l’Europe. et leur idée n’est pas la même que ceux qui nous gouvernent.

        Alors, simplement il n’y a que la force pour obliger les peuples a signer en bas, ou reprendre effectivement le processus a zero, comme cela ce doit. mais pas le procvessus actuel, cela ne servira a rien.
        Stabilisaons le traité de nice, par petites touches si néccessaire et surtout arretons de prendre les peuples pour des imbéciles, proposons leur des AMELIORATIONS, pas des retours en arriere, sur des sujets qui leur ont couté cher, avant.

        Le traité de Lisbonne est mort, c’est une honte ne serait-ce que d’imaginer qu’on puisse l’amender pour le faire passer de force. Du balai....


        • Yannick Harrel Yannick Harrel 23 juillet 2008 18:33

          Bonjour,

          Vous dites, et je vous cite, Faut-il, en introduction à mon propos, vous dire que je ne comprends pas du tout les “nonistes” quand ils se réjouissent de ce nouvel avatar ? Si le refus irlandais aboutissait à une remise à zéro de tout le mécanisme institutionnel européen, on pourrait éventuellement comprendre leur joie. Mais, loin de là, le refus irlandais nous remet tous, qu’on en soit d’accord ou pas, sous le joug du Traité de Nice qui reste en vigueur et continue de s’imposer à tous : c’est la pire des choses qui pouvait nous arriver.
          Or, croyez moi personne ne se réjouit car les nonistes (croissant au fur et à mesure que la voix démocratique de l’Europe recule) sont par trop conscients des dérives actuelles de l’Union Européenne. De plus, n’oubliez pas que le NON est pour des motivations diverses, la dernière possibilité pour les peuples d’exprimer leurs doutes et craintes d’une Europe se faisant désormais sans et même parfois contre eux.

          L’Europe a grandi trop vite, le tout sans ligne conductrice claire à part une fuite en avant géographique : le résultat est patent et je ne vois pas pourquoi ce serait les citoyens Européens qui devraient en subir les conséquences et l’opprobre...

          Cordialement


          • zoé 23 juillet 2008 20:59

            L’arrogance et la morgue de certains ouiouistes sont exaspérantes. Ras le bol !

            En ce qui me concerne je suis pour la construction européenne mais la lecture ET l’analyse du TCE m’avait épouvantée et je fais donc partie de ces 55 pour cent d’électeurs(trices) qui ont voté non.

            Pour votre gouverne le traité de Lisbonne était en substance le même traité que celui qui avait été rejeté par les francais et les néerlandais : Le tce a été déconstruit pour amander les traités préexistants ( rome et maastricht ) dans le seul but de faire illusion . C’est se moquer du monde !

            Il est plus aisé de fustiger ceux qui ont eu l’outrecuidance de ne pas voter comme vous plutôt que de prendre la peine de comprendre leur refus . Comment osez vous sous entendre que ceux qui ne partagent pas vos opinions sont des crétins incapables de prendre une décision ?

            Pour qui vous prenez vous ?



            • zoé 23 juillet 2008 21:00

              Ce message s’adresse à l’auteur


            • dom y loulou dom 24 juillet 2008 16:08

              l’europe qui nous est concoctée n’est qu’un prolongement de la prison servile que sont devenues les pays dits démocratiques, des préparations à la loi REX84 qui va être promulguée aux USA




              il faut se mettre en face de ce qui se passe, ne pas vouloir savoir ne nous met pas à l’abri du tout.

              http://fr.youtube.com/watch?v=Lwze58K8ofo&feature=related

              demandez à qqun de vous traduire si vous ne comprenez pas l’anglais.

              faites savoir, propagez les nouvelles atroces qui nous viennent des states !


              • elisabeth 18 août 2008 00:18

                A l’auteur,

                Je comprends votre désir "d’Europe". Je le partage, et suis pour ma part, professionnellement, et personnellement, une assez bonne connaisseuse de "l’Europe" et de ses "arcanes". Pour autant, je souhaite vous rappeler, à vous, comme à chacun qui pourrait me lire sur ce site, plusieurs choses qui me paraissent importantes : 


                — Premièrement, une élection comme un référendum est un acte politique issu du pouvoir constituant originaire, qui se trouve être le Souverain du pays qui s’exprime. La nature de ce personnage "moral" le Souverain, interdit une quelconque sanction, ou jugement, de sa volonté exprimée dans les urnes, qu’il s’agisse d’une élection, ou bien d’une référendum. Cela a d’ailleurs été reconnu par le Conseil Constitutionnel, suite à l’élection de 1962, après le recours du Parlement. 

                La question ici qui nous occupe n’est pas de savoir si les peuples votent "bien" ou "mal". Elle n’a pas à être posée, car le Souverain dispose de lui même, et de ce qui lui appartient : le pays. Il décide seul, avec l’imperfection normale de l’Humanité, de ce qui lui semble, à un moment t, une bonne ou une mauvaise chose, pour lui, ou pour le pays. 

                Cette décision, qu’elle soit à caractère électif ou référendaire, n’a pas à être remise en cause. Le Souverain est seul juge de ses actes. 


                — La règle de l’unanimité est une règle qui a été adopté lors du traité dit de Rome. Elle concernait des pays qui avaient pour ambition de travailler ensemble, pour créer entre eux, une interdépendance économique, visant à réduire les risques de conflits au sein d’une communauté d’Etats...Souverains. Comme le rappelle régulièrement le Conseil Constitutionnel, la France "participe" à la construction européenne...Elle ne "disparait pas" au sein de l’Union Européenne. C’est à dire que contrairement à par ex, les USA, l"Union Européenne n’est pas les "Etats Unis d’Europe" et ne pourra pas l’être avant longtemps, sinon jamais. 

                Car il y a quelque chose de très important, qui distingue frontalement l’UE des USA : le caractère souverain des Etats membres de l’UE, contrairement aux Etats des USA...Qui sont fédérés. 

                Il ne pourrait y avoir de réels "déblocages" au niveau de cette règle de l’unanimité que si, et seulement si, les Etats membres de l’UE renonçaient au caractère souverain de leurs Etats...Et d’une certaine manière, se réunissaient dans un grand ensemble supranational. Or, pour qu’une telle chose puisse se faire...Il faudrait que 27 peuples, par le biais du référendum (les parlementaires ne peuvent toucher à la souveraineté du Peuple...Et donc de l’Etat) acceptent de renoncer à leur souveraineté. Et cela, à l’unanimité. Car un traité entre Etats engagent tous les partis...Du début...A la fin. C’est à dire que si la règle de négociation adoptée par tous les "gouvernants" (règle de la double unanimité pour l’UE) flanche...Le traité est caduc. 


                — Sur le traité de Nice : ce traité a été adopté par chacun des requérants, c’est à dire des Etats signataires, à l’unanimité. Il faut donc penser, légitimement, qu’il s’agissait d’un traité qui présentait des avancées. Et qui ne doit pas être si mauvais...Puisque l’entrée en vigueur du TCE comme de Lisbonne était prévu pour janvier 2009...Soit bien après la fameuse "présidence française de l’UE" ! Comment l’UE pourrait elle être en "crise" puisque les dirigeants de l’UE eux mêmes ne voient pas de difficulté à atteindre cette date de janvier de 2009...Preuve que le traité de Nice suffit amplement ? De même, avant la "solution Sarkozy" les dirigeants d’Europe prévoyaient une "discussion" pour inclure une partie "sociale" dans les traités...Et cette "discussion" devait durer jusqu’à...2010...Si l’on compte environ six mois pour rédiger le traité...Cela met les compteurs à mi 2010. 

                Le traité de Nice est donc amplement suffisant, pour le moment. D’autant que l’argument "nous sommes 27 maintenant, avant on était que 5 ou 10" ne vaut pas. L’ONU est une organisation d’Etats Souverains qui fonctionne selon la règle de l’unanimité...Et pire encore (si l’on considère les contraintes)...Du veto. Si l’ONU s’en sort...L’UE doit, elle aussi, pouvoir le faire. 


                — Sur les référendums : vous prenez le problème à l’inverse. Un traité, tout comme une Constitution, une loi...Doit être INTELLIGIBLE par TOUS. Et non le domaine des experts. Les citoyens ne sont certes pas des constitutionnalistes...Mais leurs représentants élus...Le sont ils plus ? Et se prononcent ils, sincèrement, sur le traité...Ou par discipline partisane ? Permettez moi de douter que chaque élu, consciencieusement, ait pris ne serait qu’une minute à lire les trois premières lignes du traité dit de Lisbonne. Même chose d’ailleurs pour la récente révision constitutionnelle. Je doute sincèrement de l’enthousiasme délirant de nos chers élus pour ces textes ! D’autant que certains élus fustigent, généralement, des dispositions du traité de Nice...Qu’ils ont pourtant, majoritairement (60% de parlementaires disant "oui" ce n’est pas une petite majorité) accepté ce traité. 

                Pour ce qui est de votre constat sur la construction de l’UE, je suis assez d’accord sur la maison montée un peu à l’envers. A cet égard, les "gouvernants" ont beaucoup à se faire pardonner. 

                Vous fustigez les "nonistes"...Mais n’est il pas un peu facile de laisser à certains "politiques" le droit de s’autoproclamer "européen" quand neuf fois sur 10...Lesdits prétendus "européens"...Passent leur temps à casser du sucre sur "Bruxelles" pour...Aux élections...Ou référendum...Inviter les électeurs à se prononcer favorablement envers leur bouc émissaire favori ? 

                Il y a, à mon sens, beaucoup plus "d’européens" véritables, parmi les "nonistes", que chez nos autoproclamés "européens". 

                Ensuite, l’UE est une très bonne chose, dans le sens où elle nous a, effectivement, apporté beaucoup. Mais attention. L’idée européenne ne doit pas se transformer en idéologie, et encore moins en religion. Ce qu’elle tend à faire.

                Le parallèle avec l’Eglise catholique, ou même l’URSS, est assez frappant, dans un certain sens. Dans les trois cas, on a une "idée" qui est bonne : qui sincèrement peut être contre une Société régie par l’Amour avec un grand A ? Qui sincèrement peut être contre une Société bâtie sur la fin des inéquités et inégalité...Où la Fraternité supplante tout ? Qui sincèrement peut être contre une réunion d’Etats qui décident de travailler ensemble pour vivre dans la paix et le bonheur ? 

                Si ces idées sont partagées par tous...Leur mise en oeuvre est parfois loin de l’idéal de l’idée. Ainsi, au nom du Christ...L’Eglise a exigé la mort d’individus qui étaient en accord avec la parole christique...Mais qui étaient susceptibles de mieux répondre à ce message, et donc de lui faire de l’ombre. Au nom de Marx, et tant qu’on y est, des idéaux de la Révolution française...Lenine, suivi de Staline ont instaurer le "communisme" : goulag, solkoz, colcoz, etc. Au nom de l’idée européenne...L’UE exigera t elle le sacrifice des Nations ? Et la fin du pluralisme des opinions ? 

                Dans votre exposé, vous voulez un Président de l’Union et un Ministre des Affaires Etrangère européen. Mais...L’Union n’est pas un Etat fédéral...Ni même une fédération d’Etats. Il faut bien comprendre que les USA - qui sont visiblement LE modèle suivi - sont des Etats fédérés qui au départ formait une entité. Les habitants des 13 colonies fondatrices...Etaient déjà une Nation en gestation. L’Histoire des USA commence le jour où la Constitution des USA est adopté, que l’acte d’Indépendance est signé, et que le traité de confédération est entériné. Pas avant.

                En Europe...C’est très différent. Puisque le long passé historique de l’Europe fait que l’Union est peuple de Nations anciennes certes...Mais extrêmement importantes, et chéries. Il n’y a pas de "peuple européen" il y a "des peuples d’Europe", de même que jadis, en dépit du fait que tous les peuples de la Chrétienté se reconnaissaient comme un même peuple "chrétien"...Cela n’empêchait pas le Français de ne se reconnaitre que comme Français, l’Anglais que comme Anglais, l’Espagnol que comme Espagnol, etc.

                Le Pape, sous la Chrétienté, avait légitimité pour agir. N’était il pas le représentant de l’apôtre Saint Pierre, en personne, sinon de Dieu lui même, sur Terre ? 

                Le Président de l’Union et le Ministre des Affaires Etrangères...Ne seront rien. Des créatures de tel ou tel membre influent de l’Union Européen. Pire ! Le "pouvoir" de ces deux là seront forcément, indéniablement, affaiblis...Parce que tout simplement ils ne seront pas élus...Les Etats refusant que l’Union devienne un Etat fédéral...Ou même un Etat simplement. Internationalement, leur assise ne sera pas renforcé. On vient encore de le voir récemment. La Russie n’a pas fait appel à l’UE pour régler le conflit avec la Georgie. Elle a fait appel...A la France. C’est au Président Français...Et non au Président du Conseil de l’Europe, qu’elle s’est adressé. 

                Autrefois, en dépit de sa plus forte légitimité, le Pape lui même se faisait "houspillé". En témoigne l’arbitrage de la France dans plusieurs conflits, à l’époque de Saint Louis. Bien que représentant de Dieu, et de ce fait autoproclamé prince de la paix...L’Etat surpasse la surpranationalité. 





                 


                 

                 

                 





                 





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