Allemagne : les médias à la botte de Merkel ?
Neuf mois à peine après sa réélection, Angela Mekel est affaiblie, ce qui pourrait être une chance pour l’Europe si Herman Von Rompuy décidait de prendre les choses en main. Merkel est une battante, une battante orgueilleuse qui va devoir reprendre les choses en main elle-même pour reconquérir d’abord les leaders de son propre camp, et aussi chaque électeur allemand, elle ne supporterait pas un second mandat inutile qui pourrisse à cause d’un mauvais départ.
En allant chercher Steffen Seibert, elle réalise un joli coup politique et médiatique, en montrant qu’elle n’a pas perdu la main et qu’elle arrive à recruter autour d’elle des esprits neufs, charismatiques et surtout populaires. Imaginez que Nicolas Sarkozy aille débaucher David Pujadas de France 2 pour en faire son porte-parole (ZDF est la seconde chaîne de télévision (publique) outre-rhin).
Imaginez que Sarkozy aille débaucher Pujadas. Quel scandale n’est-ce pas ? Qui ne hurlerait pas (moi le premier très certainement) à la fin de l’indépendance entre politiques et médias ? On pourrait s’interroger (à raison) sur la morale et le professionnalisme du journaliste quand il informait les citoyens. Avec la preuve de la proximité (voire complicité) politique entre le plus haut personnage de l’État, et l’un des présentateurs les plus regardés du pays, on se demanderait où s’arrête l’information et où commence la manipulation.
Sauf que vue de France, Angela Merkel bénéficie d’une aura de personne intègre. Un personnage qu’elle s’est construit, car proche de sa personnalité certes, mais à grand renfort de communication politique car proche de la personnalité qu’attendent les Allemands en période de crise. Angela fait ses courses au supermarché, évidemment que l’on apprécie cela en France. La sobriété de l’appartement d’Angela Merkel, forcément on en rêve pour nos élus de la République française.
En Allemagne, Angela Merkel peut justement se permettre de muscler sa communication politique en allant recruter Steffen Seibert. C’est tout l’avantage de s’être construit une image intègre et responsable, on peut se permettre de gros écarts. Nicolas Sarkozy payera pour toujours son passé jemenfoutiste bling-bling, dommage pour lui d’avoir grillé ses cartouches dont il aurait tant besoin dans les moments les plus durs.
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