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Accueil du site > Actualités > Europe > Angela Merkel : le pragmatisme pour sauver l’Europe

Angela Merkel : le pragmatisme pour sauver l’Europe

Le sauvetage financier de la Grèce n’a pu être acquis que par un long et douloureux processus de tractations entre les seize pays de la zone euro. Le compromis résulte plus en fait de négociations entre la France et une Allemagne qui, au final, a réussi à imposer son point de vue. Il est de bon ton d’accuser notre voisin d’Outre-Rhin d’avoir privilégié ses intérêts et de taxer Angela Merkel d’égoïsme. Et si au contraire, en préservant l’Allemagne, la chancelière de fer n’avait pas tout simplement sauvé l’Union Européenne ?

“Mme Nein” a fini par dire oui. Donnant-donnant. Oui à des prêts de la zone euro sous réserve du principe d’une intervention du Fonds monétaire international (FMI) et d’un engagement à durcir la discipline budgétaire.

La fermeté, pour ne pas dire l’intransigeance allemande a fini par payer. La chancelière a imposé ses vues. Pas question d’effacer d’un coup d’éponge les erreurs de gestion et la malhonnêteté sur les chiffres des autorités Grecques. La gratuité n’existe pas en matière financière. Au final il y a toujours un payeur et l’Allemagne ne veut pas être celui-là. 

La chancelière sait que dans son pays, au fil des ans, le sentiment de culpabilité de l’histoire s’estompe, remplacé par un euroscepticisme alimenté par dix années de diète salariale. La situation est évidemment ambiguë. La dérive représentée par la Grèce est aussi le fruit du gouvernement économique qu’elle a toujours refusé.

Le non initial allemand a débouché sur un feu vert pour que le Conseil européen devienne le véritable gouvernement économique de l’Europe, une idée maintes fois défendue par la France.

Beaucoup d’observateurs dénoncent un accord peu glorieux. Il n’est pourtant que le reflet fidèle d’une situation longuement ignorée. Depuis la naissance de l’euro, la priorité a été donnée à un élargissement tous azimuts et non, comme cela aurait du être le cas à un approfondissement de la construction européenne.

Seule monnaie au monde orpheline d’Etat, l’euro s’est construit sur la solidité du mark et la force économique de l’Allemagne. Illustration de ce lien particulier, Angela Merkel rappelait dernièrement devant les députés du Bundestag, que “le peuple allemand a placé dans l’euro la confiance qu’il avait dans le deutsche Mark. Le gouvernement fédéral ne peut trahir cette confiance à aucun prix”.

Si la situation aujourd’hui est aussi dégradée c’est que l’euro a été utilisé comme un paravent face à des situations économiques très disparates. Loin de se réduire, les écarts entre pays se sont creusés, alimentés par le sentiment d’une richesse aussi soudaine que trompeuse. Les États de la zone euro ont adopté un euro, ersatz de mark, sans tendre vers le modèle économique allemand. Au contraire, le différentiel de compétitivité s’est très largement dégradé.

Angela Merkel, en vraie taulière de l’Europe, présente aujourd’hui la facture et indique avec fermeté que la maison ne fait plus crédit. Un sentiment largement partagé par ses concitoyens, à l’image des propos de la vice-présidente allemande du Parlement européen, Silvana Koch-Mehrin (FDP) :”L’UE s’est agrandie et le carnet de chèque allemand a rétréci. On ne peut plus se débarrasser des conflits en utilisant de l’argent allemand comme avant.

L’Allemagne qui estime avoir payé sa dette à l’égard de l’histoire ne veut plus ouvrir son tiroir-caisse. Elle pose finalement une bonne question : à quoi sert d’avoir une monnaie unique si chacun fait ce qu’il veut ?

L’épisode Grec présente l’opportunité de redéfinir les règles du jeu. A cet égard, le joueur qui tient la banque est le mieux placé pour le faire. Pour faire le ménage, Angela Merkel a imposé le FMI. Si l’orgueil européen en prend un coup, cette solution a le mérite de préserver le relatif crédit des institutions de l’Union à l’égard des populations en ne lui faisant pas porter le chapeau de décisions impopulaires. Elle préserve aussi pour demain la confiance des Allemands dans la construction européenne.

Pour autant, le fait d’accorder des prêts à des taux acceptables n’efface pas les dettes abyssales des Etats. Privés de toute possibilité de dévaluation, les États du sud et demain la France, seront contraints à leur tour à mettre leurs peuples au régime sec. Le risque social est majeur d’autant que le retour d’une croissance molle ne permettra pas d’échapper à la punition. A ce titre l’annonce du gouvernement français d’une revalorisation du traitement des enseignants dernièrement recrutés apparaît totalement anachronique.

Trop longtemps, l’idée européenne a été bercée au fil de déclarations creuses, d’une europhilie des élites régulièrement désavouée lors de consultations électorales. Le réalisme et le pragmatisme d’Angela Merkel offrent l’occasion de s’interroger sur ce qui ne marche dans une construction politique. La petite phrase prononcée par le général de Gaulle en 1965 n’a pas pris une ride : “Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !… mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien“.

On mesure aujourd’hui les limites d’une monnaie présentée comme une grande réussite et pourtant ressentie négativement dans une large partie de l’opinion publique européenne. Dix ans après sa création, il est temps de réussir l’euro et de le sortir du milieu du gué où il est resté. C’est surtout une façon concrète d’affirmer son attachement à l’Europe.

Car contrairement au mauvais procès qu’on lui fait, le quotidien Le Temps (Suisse) rappelle qu’ Angela Merkel est une Européenne convaincue : “Elle n’a pas moins d’ambition pour l’UE que Nicolas Sarkozy ou Gordon Brown – davantage, peut-être. Mais elle sait, pour avoir grandi dans la partie du continent qui a souffert des divisions d’après-guerre, qu’un projet d’union qui se nourrit du passé (« plus jamais la guerre entre nous ») ou de coûteuses promesses (« L’Europe solidaire ») finit par s’ensabler“.

 


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32 réactions à cet article    


  • sheeldon 30 mars 2010 08:59

    pendant ce temps les banques de son chaleureux pays attaquent la grèce et l’italie , peut-être que quand elles nous attaqueront ( et c’est pour bientôt ) vous la trouverez sans doute moins simpa la sauveuse de l’europe !

    on vendra la corse ?


    • non666 non666 30 mars 2010 14:35

      1) Pour la Corse ou les Dom-Tom, nous sommes d’accord pour les donner a qui en veux.

      Mais celui qui les prends part avec les prisonniers...
      .... les « victimes du colonialisme français » obligés de vivre ici, en Gaule, sur notre sol !
      Pour la Corse , surtout , n’oubliez pas les Pasqua, Marchiani, Tiberi, Emmanuelli et autres.
      On n’en gardera aucun ni contre son grès, ni contre le notre....

      2004 : Jean-Louis Debré, alors président de l’Assemblée nationale, parlant de la Corse : « Je n’imagine pas un instant cette île séparée du continent ».

      2) Pour ce qui est de « l’attaque » contre la Grèce , c’est une immonde manoeuvre de détournement d’attention des grandes banques anglo-saxonnes.
      Car se sont elles qui ont organisé la spéculation contre la Gerce, les « PIGS »...
      Les banques allemandes, (comme les banques françaises d’ailleurs ), ne font que suivre le mouvement.

      En montrant les banques allemandes du doigt, les spéculateurs Yankee ne font que se retirer dans l’ombre, comme des rats apres avoir mordu.
      L’ Allemagne ayant osé parler, dire NON , dire qu’elle ne paierait pas pour les conneries des grecs (car c’est le fond du problème....) elle est diabolisée.

      Les Anglais, donneurs de leçons, moralisateur dans cette situation oublient juste qu’EUX, ils n’ont JAMAIS payer pour les autres, contrairement à l’Allemagne (« I want my money back » disait la rombière aux doigts crochus...)





    • Hieronymus Hieronymus 30 mars 2010 23:39

      tout a fait d’accord 666
      on n’en finirait pas depuis des siecles de dresser la liste
      des felonies a repetition de l’Angleterre, pays anti-europeen par excellence
      car il s’est construit contre l’Europe et n’a eu de cesse d’oeuvrer a sa destruction

      quelle est donc la force de l’Angleterre ?
      d’ou lui vient sa puissance et capacite de domination ?
      elle reside ds son genie politique, une faculte de souplesse et d’adaptation que l’on nomme pragmatisme ou opportunisme selon le cote ou l’on se place, les Anglais sont experts en « com » et ds la capacite de faire accroire aux autres ce que eux les Anglais souhaiteraient qu’ils croient, si l’Europe politique patine depuis des decennies, c’est a l’evidence essentiellement l’oeuvre de la perfide Albion, inutile de chercher plus loin, pourtant cela ne sera dit ni ecrit nulle part car « ils » maitrisent la « com », pas de souci ..

      la marque profonde de l’Anglais ce qui en fait un individu a part des autres europeens, ce n’est pas qu’un sentiment d’intime superiorite et d’auto suffisance, c’est surtout ce mepris profond qu’il porte a tous ceux qui n’ont pas eu la grace de naitre anglais, qui pour faire court, sont soit des tares de continentaux soit des abrutis d’Irlandais, tout juste bons a etre exploites, catholiques de surcroit, bref des sous hommes ..
      God save the Queen


    • linus20024 linus20024 30 mars 2010 09:10

      Euh, c’est pas l’Allemagne qui laisse justement ses banques spéculer contre les obligations grecques...et du coup d’engranger un maximum de fric sur le dos de son partenaire européen ?
      Franchement affirmer qu’ Angela Merkel est la sauveuse de l’Europe, c’est quand même du grand n’importe quoi. Même Sarkozy, c’est pour dire, a compris la menace que faisait planer l’Allemagne sur l’Europe par son comportement....


      • Freebird 30 mars 2010 11:30

        L’augmentation des salaires des profs est anachronique dans le contexte actuel, pas dans l’absolu ; avouez que c’est surprenant d’augmenter les dépenses au moment précis où tout le monde s’accorde à dire que la priorité est à la réduction du déficit et de la dette. Quant aux salaires des managers, ils ne concernent que leurs actionnaires ; les salaires du secteur privé en France ne sont plus fixés par le Gosplan, ne vous en déplaise.


        Concernant l’Allemagne, il faudrait ériger une statue à la gloire de Merkel (et de Shroeder car les décisions les plus importantes ont été prisés sous son mandat). Et il faudrait rappeler que, contrairement aux inepties avancées par notre ministre de l’économie, l’Allemagne n’a rien fait qui aille à l’encontre des autres pays européens, elle a simplement fait ce qu’il fallait faire ; ce n’est quand même pas de la faute des allemands si le club Med (dans lequel j’inclus la France) n’a pas eu le courage de mener les réformes au moment où il fallait les mener. Il y a 20 ans, toute la France a condamné Rocard au bûcher pour son livre blanc sur les retraites ; il y a 15 ans, c’est Juppé qui y a eu droit. Qu’on ne vienne pas dire maintenant que personne n’avait été prévenu. 

      • finael finael 30 mars 2010 13:56

        Oui Chanteclerc, la Grande Allemagne - ce qui est logique car c’est le plus puissant pays européen.

        Mais une Allemagne qui a su trouver sans problèmes des milliards d’euros pour sauver ses banques, et le « nein » d’Angela Merkel était surtout destiné à dire que « ses » banques, bien que responsables pour partie de la crise grecque, n’iraient pas transiger pour récupérer leur argent.

        Une Allemagne qui n’oublie pas ses « territoires perdus », Prusse Orientale, Silésie au delà d’une frontière Oder-Neisse décidée sous l’influence d’une Union Soviétique régie par Staline.

        Et quand on pense au retout de bâton et de la nostalgie de l’Allemagne de l’Est :

        http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/europe/20100315.OBS 9860/un_allemand_sur_4_est_nostalgique_du_mur_de_berlin.html

        http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/09/01003-20091109ARTFIG00348—l-est-la-nostalgie-de-la-rda-bat-son-plein-.php


      • Freebird 30 mars 2010 14:26

        Je ne dis pas le contraire mais si l’Allemagne peut offrir à ses fonctionnaires des conditions de vie meilleures que la France aux siens, c’est peut-être aussi parce l’Allemagne recrute ses fonctionnaires selon ses besoins, pas par clientélisme politique. Autant que je sache, le ministère de l’éducation allemand n’a pas un million d’employés, malgré le fait qu’ils aient 20 millions d’habitants en plus. La France a fait le choix délibéré de dévaloriser sa fonction publique, autrefois corps d’élite, en recrutant massivement et donc en embauchant une quantité non-négligeable de médiocres. Le fait que nos services publics n’aient jamais aussi mal fonctionné qu’aujourd’hui alors que les fonctionnaires n’ont jamais été aussi nombreux n’est paradoxal qu’en apparence car la fonction publique française a énormément perdu en efficacité.


      • citoyen 30 mars 2010 15:09

        @ chantecler : que pensez vous alors de la loi Hartz iV ?


      • katalizeur 30 mars 2010 10:57

        @ l’auteur

        bonjour a vous et a tous le autres....

        je vous trouve tres tres tres optimiste cher monsieur

        http://www.clipzik.com/les-poppys/non-non-rien-change.html

        la grece leve 5 milliards a un taux de 5,90 % ? a quand le credit revolving ?


        • Francis, agnotologue JL 30 mars 2010 11:07

          L’Allemagne serait-elle en train de réussir par le biais de l’euro ce qu’elle n’a pas réussi par celui des armes ?

          Ce n’est pas la Grèce qu’il faut exclure, c’est l’Allemagne ! lundi 29 mars 2010, par Frédéric Lordon

          Extrait : « Que la psyché collective allemande ait été marquée au fer rouge par l’épisode de l’hyperinflation, que sa pensée de politique économique en conserve la trace sous l’espèce de l’idée fixe anti-inflationniste, la chose est en soi parfaitement compréhensible. Toute la question est de savoir si les autres membres de l’Union sont décidés à vivre sous les obsessions d’un seul. Telle est bien pourtant la situation présente de l’Union qui vit selon les manies de l’Allemagne au motif que c’était là la seule façon de l’y faire entrer. La question subsidiaire demande alors jusqu’à quel point les partenaires de l’Allemagne devront souffrir les conséquences des normes qu’elle est parvenue à imposer à tous d’après ses seules inclinations normalisatrices. Or l’état de crise a pour propriété de rendre ces conséquences plus visibles et plus pénibles que jamais – et de rapprocher de ce point. Il suffit pour en juger de considérer l’extrême mauvaise volonté allemande à d’abord simplement envisager l’idée d’une aide collective à la Grèce, puis, s’y rendant du plus mauvais gré possible, son obstination à la soumettre aux pires conditions – intervention en cas seulement de fermeture de l’accès de l’État grec aux marchés, c’est-à-dire à un point de dégradation qui rendra tout solution beaucoup plus coûteuse, refus absolu de toute bonification de taux au nom des saines douleurs de la rédemption et de l’exemplarité –, enfin son insistance jusqu’au dernier moment à impliquer le FMI sans considération pour l’image d’impotence de l’Union renvoyée à la face du monde. »


          • finael finael 30 mars 2010 16:19

            L’Allemagne serait-elle en train de réussir par le biais de l’euro ce qu’elle n’a pas réussi par « celui des armes ? »

            C’est bien possible !

            Et il y a longtemps que l’Allemagne fait cavalier seul quand il s’agit de ce qu’elle pense être ses intérêts :

            Juin 91, premier pays à reconnaître l’indépendance de la Slovénie, prélude à l’éclatement de la Yougoslavie et aux violences qui ont suivi ... et ce sans demander l’avis de ses voisins européens.


          • Vilain petit canard Vilain petit canard 30 mars 2010 11:09

            Non, pas du tout : Merkel est complètement impuissante devant ses banques (comme Sarkozy, d’ailleurs), et la Grèce est un de ses principaux clients importateurs. Il vaut mieux faire prêter du fric à la Grèce par les autres (nous, le FMI), pour qu’elle puisse payer l’Allemagne... Si l’Alemagne pouvait encore lui prêter un peu de fric en plus, ça ferait une dette qui pèserait lourd dans les discussion diplomatiques.

            En fait, Merkel aimerait bien s’acheter la Grèce, pour lui écouler de la marchandise. Un client pieds et poings liés, quel plaisir !


            • Freebird 30 mars 2010 12:37

              Les USA, un désert industriel ? Si ma mémoire est bonne, plus de 20% de leur main d’oeuvre travaille désormais dans les secteurs concernés par les nouvelles technologies, des boulots qui n’existaient pas il y a encore 15 ans, moins pénibles et mieux payés ! GM est peut-être en faillite mais elle a été remplacée par Microsoft et Google. C’est là l’avantage décisif des USA sur l’Europe : ils inventent de nouveaux secteurs entiers (et donc de nouveaux boulots) constamment alors que nous, nous nous contentons de suivre ; sauf que cela demande beaucoup de dynamisme (notamment du point de la formation), exactement ce qui nous manque.


              Ensuite, vous parlez de « faillite générée par la globalisation » ; faillite pour qui au juste ? En 15-20 ans, la globalisation a plus fait reculer la pauvreté dans le monde que n’importe quelle politique d’aide au développement ; de nombreux pays sont sortis de la misère totale grâce au libre-échange. Où était la Chine lorsqu’elle a laissé tombé le communisme et l’isolationnisme en 1991 et où est-elle aujourd’hui ? La globalisation a effectivement pénalisé ceux qui ont refusé de s’adapter, ceux qui auraient bien aimé que la structure économique mondiale reste figée dans les années 60, avec un club de pays riches qui se gave d’un côté et le reste du monde qui crève de faim de l’autre. Ceux-là ont perdu la partie, bien fait pour leur gueule.

              Quant à votre plaidoyer final pour la protection et la régulation, cela fait 40 ans qu’on entend ce discours de loser. Vous le dites vous-même, c’est une guerre et ce n’est pas en construisant une nouvelle ligne Maginot que nous la gagnerons. Il faut combattre.

            • Freebird 30 mars 2010 14:26

              20% de la main d’oeuvre, cela va bien au delà de la silicon valley ; allez faire un tour sur les sites d’emplois américains : les offres pour des programmeurs, spécialistes web, experts bases de données, etc. se comptent par milliers. Effectivement, on ne voit plus une seule offre pour des ouvriers qualifiés dans l’industrie ; mais les Etats-Unis y ont-ils perdu au change ? J’en doute.


              Sur la mondialisation, vous faites la même erreur de comparer ce qui n’est pas comparable. Votre ouvrier chinois aurait-il une vie meilleure si la Chine n’était pas aussi ouverte au commerce international, avec le même système politique totalitaire ? Là aussi, j’en doute. Lors d’une délocalisation, tout le monde en France ne retient que les salaires très bas offerts dans ces pays ; on oublie de préciser que pour les standards de ces pays, ce sont des salaires très élevés, qui contribuent à tirer les autres salaires du pays vers le haut et donc à augmenter le niveau de vie dans ces pays. C’est comme ça qu’un pays se développe ; dans 10-15 ans, plus personne en Chine ou en Inde ne voudra accepter les salaires actuels mais il faut bien en passer par là. Ils ne vont pas non plus passer de 50 euros par mois à 2000 du jour au lendemain.

              Votre dernière remarque est hors sujet, vous dites vous même que ce système engendre des gagnants et des perdants. La redistribution des revenus dépend d’une volonté politique, pas du système économique lui-même.

            • finael finael 30 mars 2010 18:39

              @ cassino

              Donc pour vous la compétitivité ne saurait due qu’aux salaires.

              Seulement voilà, le coût du travail est plus élevé en Allemagne qu’en France, pas de chance pour vos théories !


            • BA 30 mars 2010 11:52

              Le jeudi 25 mars 2010, le journal The Economist a fait ses propres calculs à propos de la Grèce.

              Le PIB de la Grèce va chuter de 5 % entre 2009 et 2014.

              En 2014, la dette publique de la Grèce sera de 344,2 milliards d’euros : la Grèce va donc devoir emprunter 75 milliards d’euros entre 2009 et 2014.

              En 2014, la dette publique de la Grèce sera de 152,5 % du PIB.

              En 2014, rien que le paiement des intérêts de la dette publique sera de 8,4 % du PIB.

              http://www.economist.com/business-finance/displaystory.cfm?story_id=15772801&utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+creditwritedownsnews+%28Credit+Writedowns%27+News+Feed%29

              Je maintiens mon pronostic :

              - la Grèce va se déclarer en défaut de paiement ;

              - les autres Etats européens ne POURRONT pas lui prêter les sommes suffisantes pour la sauver (et même plusieurs Etats européens ne VOUDRONT pas lui prêter un seul euro) ;

              - les autres Etats européens ne POURRONT pas lui prêter les sommes suffisantes car ils sont eux-mêmes surendettés.

              D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB ?

              La dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.

              La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.

              La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.

              La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.

              La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.

              La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB. Ces calculs du FMI sont à la page 30 :

              http://www.imf.org/external/pubs/ft/spn/2009/spn0921.pdf


              • sisyphe sisyphe 30 mars 2010 14:16

                Encore un article qui considère comme un fait acquis le système actuel d’endettement des états, du seul fait de la création monétaire laissée aux banques, et à leur pouvoir de spéculation sur les difficultés des dits états.

                Et donc, considère comme légitime, le prix que vont avoir à en payer les citoyens de ces états, par des politiques sociales et de salaires de plus en plus drastiques.
                « L’augmentation du salaire des professeurs ; un fait anachronique » !

                Ben voyons !
                Au moment où la paupérisation d’une partie croissante de la population européenne (et mondiale) s’accroit, il faudrait, pour payer la crise, provoquée UNIQUEMENT par les opérations spéculatives des banksters et des milieux financiers, que ce soit les citoyens qui passent à la caisse ; blocage des salaires, licenciements, chômage, temps partiel, délocalisations, destruction des systèmes sociaux...

                Si c’est ça, « sauver l’Europe » ; pétard, vivement qu’elle explose, et la Merkel avec elle...

                La seule façon de sauver non seulement l’Europe, mais le monde, est, définitivement, la réforme monétaire, qui restitue à des organismes centraux réellement contrôlés par les états, le pouvoir de création de l’argent, en fonction de budgets prévisionnels ; tenant compte ; tant de l’aspect social qu’économique, et supprimant définitivement aux usuriers du privé (banques, organismes financiers, spéculateurs), la possibilité de créer de l’argent ex nihilo, et de s’en servir pour garroter les états et les citoyens, en imposant leur dictature financière.

                Il faut mettre fin au système mafieux du capitalisme libéral, et au pouvoir de ses officines privées.

                La Grèce va encore être obligée de se « serrer la ceinture » alors que la « génération 600 €uros » ne fait que s’agrandir ?

                Mobilisation générale contre le système de l’oppression au profit d’une minorité de vampires !


                • samir 30 mars 2010 17:40

                  D’accord pour mettre fin au systeme de création monétaire ex-nihilo (qui plus est sujet a des interets) ceci represente a mon sens l’arnaque du millénaire

                  mais es tu d’accord pour vivre dans une société ou il n’y a plus de voitures, de macdo, d’ipod, d’internet, d’ecrans LCD, de plaisir superflus en gros ?

                  les gens le veulent ils au moins ?


                • sisyphe sisyphe 31 mars 2010 02:27

                  Perso, je n’ai pas de voiture, pas de télé, je ne vais jamais au mac Do ; et mon seul « luxe », c’est internet ; donc, pas de problème.

                  Mais c’est un peu hors sujet.
                  Ce n’est pas parce que ce sont les états qui vont fabriquer la monnaie à la place des banques, qu’on va se retrouver au moyen âge, ni même en régression.

                  Les richesses produites sur terre n’ont jamais été aussi importantes ; même comparativement au nombre d’habitants.
                  Il y a donc suffisamment de richesses produites, donc d’argent pour que tous les terriens puissent vivre d’une façon décente , en ayant accès aux minimums vitaux ; éducation, santé, ;logement, travail, transports, nourriture, plus appareils ménagers, TV, ordis...

                  A condition que ces richesses soient plus justement redistribuées, et non accaparées par une minorité.

                  Aujourd’hui, la plupart des gens (et des pays, donc,) vivent à crédit ; ce qui finit par les placer dans des situations insurmontables ; cf les dettes des états.
                  Tout ça pourquoi ?

                  Parce que ce sont les banques qui mènent le jeu, et qui se gavent avec les crédits.
                  S’il s’agissait d’organismes tenus par les états ; et d’une les états n’auraient plus de dettes, et pourraient donc consacrer toute cette partie de leur budget au services des citoyens, aux services publics,
                  et d’autre, si les ménages devaient ou voulaient faire du crédit, l’argent des intérêts reviendrait aux états, qui pourraient accorder, comme ça se fait pour le crédit logement, des crédits à taux zéro, voire très bas. Y a t-il des banques qui accordent des crédits à taux zéro ?

                  Par ailleurs, il s’agit également d’envisager un changement de nos modes de consommation.
                  Il est ridicule d’utiliser une bagnole, pour une personne, en ville, ou pour de courtes distances, pour des déplacements qui pourraient être réalisés en transports en commun ; moins cher, moins polluant...

                  Mais, surtout, on mettrait un sérieux coup d’arrêt au mécanisme qui gangrène tout le système, plonge les états dans la dette, les citoyens dans la précarité, les entreprises en difficulté ; à savoir la spéculation.
                  Il suffirait que les flux d’argent soient transparents, les paradis fiscaux supprimés, les produits de première nécessité soustraits à la spéculation, et les bénéfices de la spéculation sur les autres produits (le « luxe », en gros), lourdement taxés.

                  Mais enfin, bon, là, c’est un espèce de catalogue un peu hétéroclite qui mélange un peu tout ; c’était pour répondre à ta question un peu hors sujet.

                  L’important, définitivement, c’est de retirer le pouvoir de création monétaire aux banques et aux organismes financiers, de ne plus laisser le monde, l’économie, les états, les salaires, les services publics, LE VIVANT, en proie aux puissances financières qui imposent leur dictature, mais de le rendre aux états et aux citoyens.

                  Fin aux accords scélérats de 1973 ; réforme monétaire !


                • samir 31 mars 2010 10:15

                  la richesse produite sur Terre est aujourd’hui largement produite via des investissements qui sont fondamentalement des dettes, la dette.

                  Certes a ton échelle individuelle ou la mienne il nous est possible de nous passer de bien des choses je chie sur Mcdo egalement....

                  mais si on reforme la loi de 1973 on peut s’attendre a un reel ralentissement de l’economie un ajustement a l’économie REELLE qui se traduirait par une crise reelle. Néanmoins je pense que si cela devait arriver cela serait le DERNIERE crise a endurer


                • Traroth Traroth 30 mars 2010 14:35

                  Ah, parce que la Grèce est sauvée ?

                  L’intrusion du FMI dans l’économie européenne marque le tournant définitif de notre continent, qui entame définitivement son cheminement vers le tiers-monde. Prèts à émigrer ?


                  • katalizeur 30 mars 2010 17:50

                    la grece n’est pas sauvée, mais pas seulement l’europe aussi coule....

                    une etude qui fait froid dans le dos......

                    http://www.observatoiredeleurope.com/Euro-l-analyse-qui-donne-froid-dans-le-dos_a1359.html

                    Ceci est sans doute l’une des meilleures études jamais publiées sur l’euro depuis sa création. Son auteur, Bernard Connolly, est un ancien haut fonctionnaire de la Commission européenne, dont il a été brutalement congédié, en 1997, après avoir publié un ouvrage magnifiquement prémonitoire (The Rotten Heart of Europe).


                  • Jean Lasson 30 mars 2010 19:58

                    Je confirme que le lien indiqué par kataliseur mérite vraiment d’être lu. C’est, AMHA, le meilleur article sur l’(absence d’)avenir de l’Euro que j’ai lu. Je voulais justement le donner moi-même.

                    Un autre point de vue nettement moins glorieux pour Merkel que celui de l’auteur ici, intitulé La politique du pire. Extrait :
                    "Le verdict est tombé et cela n’a pas marché ! La Grèce, n’ayant pas de temps devant elle, a testé dès lundi les marchés et y a levé 5 milliards d’euros à sept ans, devant au final consentir un coupon à 5,90%. L’accord européen intervenu à l’arraché en fin de semaine dernière a eu des conséquences que l’on peut désormais quantifier, pas glorieuses pour ceux qui prétendaient que son existence allait rassurer les marchés et faire baisser le rendement de la dette souveraine grecque : cela n’a que très faiblement été le cas par rapport à la précédente émission obligataire grecque du 11 mars dernier. [...]"


                  • DEEVIN 30 mars 2010 18:12

                    Article tout à fait juste quant la position allemande.
                    Certaines réactions sont désespérantes d’anti-germanisme atavique.
                    La Grèce est entrée frauduleusement dans la zone Euro. Elle met par son laxisme tout le système en péril. Et voilà qu’on s’apitoie devant les efforts qu’elle doit faire pour corriger ses propres errements. Et on s’en prend au Pays qui en la matière a été le plus vertueux. C’est à tomber le cul par terre ! Si les conditions d’adhésion à la zone euro ne sont pas du goût de la Grèce rien ne lui interdit de s’en affranchir.


                    • DEEVIN 30 mars 2010 18:14

                      - quant à -


                    • katalizeur 30 mars 2010 18:59

                      @ deevin

                      et a tous ceux qui ont la memoire courte...(deevin ouvrer le lien au dessus cela vous instruira)

                      rappel : la grece a fait son entrée dans l’europe le 1° janvier 1981.et opte pour l’euro en 2001..cela fait presque trente ans,a lire les commentaires de certains on a l’impression que la grece est en europe depuis hier et clandestinement...

                      les etats unis sont arrivés a leurs fins, ils voulaient ,eux et les anglais une europe faible, un nain politique,economique et militaire facilement domesticable....ils l’ont revés, les pourritiques europeens l’ont fait....

                      la tiers mondisation de l’europe est en marche, mais cela sera une victoire a la pirrhus , car les etats unis et l’angleterre vont sombrées aussi.....

                      vive le bloc euro-asiatique....


                    • DEEVIN 31 mars 2010 08:12

                      à Katalizeur,
                      loin de moi l’idée de dénier la vocation de la Grèce à faire partie de l’espace européen et de l’Euro en particulier. Mais faire partie d’un club présuppose que l’on en respectera les règles de base ( cela vaut d’ailleurs pour tous y compris la France). Si on ne respecte pas ces règles on ne doit s’en prendre qu’à soi-même et pas aux autres membres sous prétexte que les ayant pour leur part respectées ils s’en portent mieux.
                      Imaginons un chauffard ayant écopé d’une amende pour conduite en état d’ivresse. Qui trouverait normal de payer à sa place ?
                      Quant aux anglo-saxons qui se réjouissent des déboires de la pauvre Europe, je ne vois pas en quoi ils sont responsables de la mauvaise gestion de la Grèce et de certains autres Pays européens dont le notre. Et n’oublions pas leurs propres déficits que ce soit en GB ou aux E-U.
                      Il serait plus sage et plus sain que chacun commence à balayer devant sa porte avant de s’en prendre au jeu des forces internationales qui font partie de la donne et auquel il ne faut simplement pas préter le flanc. Dans les sports de combat tout est dans l’art d’utiliser à son profit les faiblesses de l’adversaire. En conséquence de quoi il vaut toujours mieux s’atteler à ses propres faiblesses. Après, peut-être, on pourra s’en prendre aux forces de l’adversaire.


                    • BA 30 mars 2010 21:36

                      Mardi 30 mars 2010 :

                       

                      Les rendements des obligations d’Etat grecques ont continué de se tendre mardi, au lendemain d’une émission obligataire au succès mitigé, la Grèce n’étant pas parvenue à rassurer totalement le marché.

                      A 18H00, le taux de l’obligation d’Etat grecque à 10 ans se tendait nettement à 6,434 %, contre 6,289 % lundi.

                      Le différentiel (« spread ») avec le Bund 10 ans, l’emprunt allemand qui sert de référence sur le marché obligataire européen, s’est à nouveau élargi, à 333 points de base, contre 316 la veille.

                       

                      http://www.romandie.com/infos/news/201003301844060AWP.asp

                      Malheureusement, ça dégénère.

                      La situation devient intenable pour la Grèce.

                      Que va-t-il se passer si la Grèce doit emprunter à 7 % dans quelques semaines ?

                      Et à 7,5 % ?

                      L’évolution des obligations grecques à 10 ans montre que plus personne ne croit à toutes ces déclarations des dirigeants européens.

                      Le Portugal, l’Irlande, l’Italie, la Grèce, l’Espagne (liste non exhaustive) sont en train de glisser le long du toboggan, et leur vitesse s’accélère.

                      Qu’est-ce qu’il y a en bas du toboggan ?

                      Je ne sais pas.


                      • Francis, agnotologue JL 30 mars 2010 22:48

                        Le fantôme européen du thatcherisme
                        Le 30 mars 2010 par Jean-Marc Salmon


                        Extraits : "tant que la droite était au pouvoir à Athènes, le ministre des finances allemand ne manquait pas de mots assez fort pour assurer la Grèce de la solidarité de la zone Euro et dissuader, avec succès, les spéculateurs. Un an de cela. A la veille des élections d’octobre 2009, Durao Barroso, le président de la commission, ni une, ni deux prenait, à Bruxelles, l’avion d’Athènes pour se montrer aux côtés des dirigeants de droite.

                        Le PASOK [3] gagnant haut la main les élections, les yeux des responsables européens se dessillent. La Grèce serait mal gérée. Le nouveau gouvernement nettoie les statistiques que les précédents gouvernements lui ont léguées ? Punissons-le. Pour Durao Barroso, ex-mao devenu libéral, la vérité d’hier est le mensonge d’aujourd’hui. Le nouveau ministre allemand des finances n’a pas de mots assez durs : pas un sou pour les Hellènes".


                        • frédéric lyon 31 mars 2010 08:49

                          L’affaire Grecque n’est pas bien grave, la Grèce est un pays qui ne pèse pas lourd et on pourra facilement la porter à bout de bras le temps qu’il faudra !


                          A noter qu’Angela Merkel était à Istamboul récemment, où elle a définitivement douché les espoirs Turcs d’entrer un jour dans une communauté européenne où ils n’ont rien à faire puisqu’ils n’ont rien d’Européen !

                          Angela Merkel a proposé aux Turcs, en accord avec la position française, une coopération renforcée sur le plan économique. A prendre ou à laisser. 

                          Voilà une position qui ne déplaira sûrement pas aux Grecs et qui leur mettra du baume au coeur. 

                          C’est Israël qui entrera dans la Communauté Européenne à la place des Turcs, mais le moment n’est pas encore venu et il y a des préalables à remplir.

                          A noter aussi l’attentat du métro de Moscou commis par les islamistes qui pousse les Russes en direction de l’Europe, encore plus de plus en plus vite. 

                          Il faut sans tarder renforcer la coopération militaire avec les Russes contre un ennemi commun qui n’est pas sans rappeler l’Allemagne Nazie sur bien des points.

                          • fred 2 avril 2010 21:58

                            Et voilà. Les States ont fait payer leur guerre en Irak. Ils ont vendu de la merde à prix d’or. Ils ont spéculé comme des dingues en manipulant les cours. Ils ont encore augmenté leur puissance. Ils ont réussi à ce que nous unissions nos portefeuilles pour mieux se servir dedans. Et après ça, on appelle ça une grande victoire de l’Europe de la Paix. Justement : dormez en paix braves gens.


                            • Pierre Boisjoli Pierre Boisjoli 4 avril 2010 22:53

                              C’est une triste situation que celle de la Grèce et elle est dûe à un gouvernement qui s’est éclipsé sans rendre des comptes. Le gouvernement socialiste en place ramasse les pots cassés de son prédécesseur. Il ne faut cependant pas oublier qu’en matière d’économie, on paie pour là où on a péché. Les spéculateurs de tout acabit sont là pour mesurer le risque que représente la situation de la Grèce et, qu’à ce titre, ils ont la liberté d’intervenir au gré des calculs qu’ils font de la société grecque. Là où un cadavre se meurt, les vautours se rassemblent. Je souhaite les meilleures chances du monde à la Grèce, mais on ne peut mettre en péril tout un système pour un mauvais joueur. Si la Grèce doit recourir au Fond monétaire international, elle le fera aux conditions du Fond. c’est la triste loi des marchés.
                              Pierre Boisjoli
                              le conseiller divin
                              le seigneur des seigneurs
                              le roi des rois
                              le prince de la paix

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Henry Moreigne

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