Belgique : alerte terrorriste maintenue, feu d’artifice annulé !

Depuis des années, les maîtres-artificiers Van Cleemput, par ailleurs fournisseurs de la Cour, organisent un spectacle pyrotechnique exceptionnel depuis le Mont des Arts, en plein centre de la capitale européenne. Des habitants venant de tout le pays, voire de l’étranger, ont pris l’habitude d’y assister. Ca ne sera pas le cas cette année.

En cause, l’alerte terroriste déclenchée le 21 décembre par le gouvernement provisoire à la suite d’une tentative d’évasion de Nizar Trabelsi, et d’un supposé risque accru d’attentats.

Nizar Trabelsi a été condamné en juin 2004 à dix ans de prison pour une tentative d’attentat contre la base militaire de Kleine-Brogel, dans le nord du pays. Les autorités, au moyen de "méthodes particulières d’investigations" (dont, par exemple, des écoutes téléphoniques), ont estimé qu’une évasion était imminente, avec la préparation d’attentats. Ensuite, tout s’est déroulé très vite : perquisitions chez quatorze personnes soupçonnées d’être liées de près ou de loin à la tentative, et déclenchement de l’alerte attentats.

En pleine période de fêtes, la présence policière a été particulièrement renforcée dans les grandes villes, les gares, les transports en commun et les lieux de rassemblement. Le centre de crise du service public fédéral intérieur (ministère de l’Intérieur), qui avait annoncé le maintien de ces mesures jusqu’au 2 janvier en raison de présomptions toujours établies, a décidé de les prolonger d’au moins vingt-quatre heures, sans en préciser les raisons exactes.

Sur recommandation de cette même cellule de crise (qui rassemble les informations de la police et des services de renseignement), le bourgmestre de Bruxelles, Freddy Thielemans, a décidé d’annuler purement et simplement le feu d’artifice de la Saint-Sylvestre.

Par ailleurs, les chalets du marché de Noël fermeront obligatoirement à 18 heures et la patinoire de la Grand-Place à 20 heures, également pour des raisons de sécurité.

Il y a quelques jours, une alerte a été reçue par la police, avertissant d’un attentat imminent sur la Grand-Place. Malgré la probabilité élevée d’une mauvaise blague, aucun risque n’a été pris : en peu de temps, tous les accès à la Grand-Place ont été filtrés, les sacs fouillés systématiquement, une centaine de policiers en uniforme et autant de policiers en civils, parfois accompagnés de chiens, ont fouillé les moindres recoins du lieu historique pour y déceler une bombe éventuelle.

Du côté de la population, on ne cède pas à la panique : la présence policière particulièrement impressionnante a le don de rassurer la population. Mais les mesure exceptionnelles prises par le gouvernement semblent suggérer que la Belgique, en particulier de par la présence de nombreuses ambassades et organes internationaux (Commission européenne, OTAN, SHAPE...), est une principale cible des éventuels attentats.