Bientôt l’Europe colonisée
Il y a des personnalités, des élites politiques, des économistes professionnels qui vous diront qu’il est possible de diminuer le chômage sans croissance. En particulier les écologistes pour qui ce mot est synonyme de surconsommation, avec ses excès. Economistes en herbe où professionnels, ils cherchent le moyen de sortir du guêpier dans lequel nos gouvernements se sont engagés depuis des décennies, ceci sans augmentation de la consommation. Dans mon livre je prouve que c’est impossible pour des raisons purement techniques [1]. Etant entendu que la croissance recouvre tous les achats quels qu’ils soient, donc des biens semi –durables ou durables.
Il y a des personnalités, des élites politiques, des économistes professionnels qui vous diront qu’il est possible de diminuer le chômage sans croissance. En particulier les écologistes pour qui ce mot est synonyme de surconsommation, avec ses excès. Economistes en herbe où professionnels, ils cherchent le moyen de sortir du guêpier dans lequel nos gouvernements se sont engagés depuis des décennies, ceci sans augmentation de la consommation. Dans mon livre je prouve que c’est impossible pour des raisons purement techniques [1]. Etant entendu que la croissance recouvre tous les achats quels qu’ils soient, donc des biens semi –durables ou durables.
Curieuse coïncidence c’est depuis les années 70 que le chômage a commencé à augmenter, - il avoisinait les 2 % - années où l’inflation était à deux chiffres. En 1973 la loi du 3 janvier limitait le droit du gouvernement d’emprunter avec ou sans intérêt à la Banque de France, des sommes qui dépassaient quelques dizaine de milliards de francs. Ce frein à l’emprunt de l’Etat a été définitivement bloqué par les articles du traité de Maastricht en 1993, et repris à chaque nouveau traité européen. Les Etats membres sont donc contraints d’emprunter aux banques privées à chaque besoin de financement du déficit. Il est vrai que l’augmentation permanente des dépenses insuffisamment couvertes par ailleurs par des recettes, avait tendance à augmenter logiquement la masse monétaire en circulation, ce qui, par contrecoup, augmentait la tendance inflationniste. On sait que plus celle-ci augmente et plus la valeur réelle de l’argent diminue. C’est purement arithmétique : le gâteau étant davantage divisé, il faudra davantage de parts (unités monétaires), pour acheter le même bien. Bien que le chiffre nominal reste le même il aura vite perdu de valeur réelle. Il en faudra davantage qu’auparavant pour acheter le même bien[2]. Les intermédiaires du circuit monétaire (banques, commerçants, importateurs) qui ne sont pas fous augmentent leurs prix pour compenser cette perte de valeur. Parfois avec anticipation ce qui fait tourner encore plus la masse monétaire en circulation, donc la planche à billets.
Cette perte de valeur réelle était évidemment ressentie par les prêteurs, et ce d’autant plus que les dettes des particuliers ont des échéances lointaines. Intolérable pour ceux-là qui ont une réaction évidente : augmenter le niveau de intérêts. Hélas, plus celui-ci augmente, moins les emprunteurs se précipitent pour solliciter leurs aides. A moins que leur pouvoir d’achat augmente. Cercle vicieux qui, n’avait, à leurs yeux, qu’une seule issue : arrêter l’augmentation de la masse monétaire, donc l’activité. Or 70 % de celle-ci provenait des salaires versés (privés et publics), ou des retraites et allocations diverses. D’où la pression exercée sur le patronat, qui ne demandait pas mieux, et sur la fonction publique, pour diminuer progressivement cette part de la masse salariale en circulation. Ceci serait officiellement justifié, bien que l’origine en ait été totalement différente, par le risque d’inflation galopante des années 20 en Allemagne qui avait également fait souffrir la population : l’augmentation salariale (mensualisée) ne suivait plus la hausse des prix. Rattrapage impossible
Cette part de masse salariale se situe actuellement autour de 60 % du fait du freinage permanent aux augmentations salariales moyennes allant jusqu’à la stabilité et même la diminution pour les classes les plus défavorisées. L’immigration d’ouvriers magrébins instituée par Giscard n’y est pas pour rien. Les 40 % non salariaux sont réparties entre l’argent souverain de l’Etat, et celui des financiers (fig.2). Or l’Etat a plus de dettes que de créances. Reste les financiers, au bas mot les banques. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. En effet les banques ne sont contractuellement (depuis Bâle 2) obligées de n’avoir qu’un minimum de 8 % en fonds propres des sommes qu’elles font circuler. C’est incroyable que personne n’ait réagi à cette convention interbancaire, qui, ce n’est pas un hasard nous vient de Suisse. Les banques qui vous prêtent de l’argent font donc des chèques sans provision !
Et l’Etat dans tout ça ? Il aurait les moyens de renverser ce cycle infernal…en dépensant plus pour payer ses fonctionnaires, et en engageant plus, en obligeant les entreprises à augmenter sensiblement leurs salariés (SMIC) avec éventuellement compensations à la clé, en augmentant les retraites et les allocations. Toutes choses qui vont totalement à l’encontre de ce qu’il fait actuellement. Certes on augmenterait la dette et le déficit. Quand bien même ! Si c’est pour diminuer le chômage en relançant une certaine forme de croissance, elle-même dynamisée par la confiance revenue en même temps que le pouvoir d’achat ! Et par ricochet, cotisations et impôts augmentent les rentrées, diminuent déficit et dettes. J’ai dit ailleurs ce qu’il fallait penser des dettes souveraines : elles sont aussi virtuelles que l’argent bancaire. Il est possible de remettre les choses à l’endroit ! Lire Molière et Shakespeare, et d’autres auteurs qui se sont amusés des dettes de certains personnages. Alors s’agissant de l’Etat, on pourrait s’en amuser également puisqu’il a les moyens de les effacer d’un trait de plume. A moins qu’il soit complice des banques. A quel jeu perdant-perdant de Gribouille, qui se jettait à l'eau pour éviter la pluie, jouent nos dirigeants avec l’austérité ?
L’histoire ne dit pas si cet hurluberlu, qui se jetait à l’eau pour éviter la pluie, s’est noyé ou s’il savait nager. Mais il est certain que la déflation qui normalement suit la décroissance, qui menace en France, et qui a commencé en Grèce et autres pays latins, sous la pression des banques, arrange ceux qui ont des liquidités. Les entreprises petites et moyennes seront phagocytées.
Vive la décroissance et la colonisation financière des pays du sud, et probablement ensuite aussi, celles du reste de l’Europe, sauf la Grande-Bretagne, qui sortira de l’U.E et évidement la Suisse pays où règne la finance internationale. C’est le prix à payer pour la paix décerné à l’U.E avec juste raison...
[1] Edition « edilivre.com » Existe en numérique
[2] Les « maîtres du marché » suivent aussitôt la tendance à l’augmentation de leur chiffre d’affaires en augmentant les prix. La propension à satisfaire la demande selon Keynes
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