Brexit : beaucoup de bruit pour rien
“Much Ado About Nothing” est une comédie de William Shakespeare publiée en 1600 qui joue sur le contraste entre deux couples d’amoureux : le couple romantique, Claudio et Héro, et leur contrepartie comique, Bénédict et Béatrice. Les tribulations des couples Merkel-Macron et May-Corbyn seraient-elles un remake de cette farce vieille de plus de 400 ans ?
Alors que Mme May n'a pas exclu un troisième "vote significatif " si les députés refusaient d’entériner l’accord qu’elle a signé, à trois semaines de la sortie prévue de l'UE, M. Corbyn a déclaré que le Premier Ministre devait admettre qu’une nouvelle défaite devant le parlement "représenterait un échec sans précédent dans l'histoire politique britannique".
M. Corbyn a de nouveau insisté sur le fait que les propositions moins strictes du Labour concernant le Brexit pourraient permettre de parvenir à un accord, tant à Westminster qu'à Bruxelles, à la suite de ses "discussions avec Michel Barnier " mais il a également insisté sur le fait que les travaillistes n'étaient pas « obsédés » par le Brexit, contrairement aux autres partis, soulignant que la pauvreté et le changement climatique étaient les questions qui importaient vraiment :
« On n'entend pas beaucoup parler des enfants qui arrivent affamés à l'école ou de la façon dont les enseignants d'une crèche ont dû prendre des dispositions pour que Tesco et Greggs donnent leurs invendus pour pouvoir nourrir les enfants. »
Et : « La destruction de notre climat est fondamentalement un problème de classe. Ce sont les communautés ouvrières qui souffrent de la pire pollution et de la pire qualité d’air. Ce sont les gens de la classe ouvrière qui perdent leur emploi lorsque les ressources s'épuisent. Et ce sont les gens de la classe ouvrière qui seront laissés pour compte alors que les riches échapperont à l'élévation du niveau de la mer."
Il a toutefois fait allusion au soutien à une initiative de référendum « pour éviter un désastre » : « Nous sommes en faveur d'un vote général. Nous allons proposer pour notre plan B. »
Il a ensuite promis aux députés de voter pour opposer son veto à un Brexit sans accord et, après cela, de voter pour le retarder en prolongeant le processus de l' article 50 au-delà du 29 mars.
Si le parlement rejette toutes les options la semaine prochaine, cela pourrait laisser une marge de manoeuvre au premier ministre pour valider l’accord passé, en particulier si l'alternative est un long délai imposé par Bruxelles qui reviendrait à maintenir les choses en place telles qu’elles étaient jusqu’à maintenant.
Pour reprendre le titre de l’article, il semblerait qu’il s’agisse plutôt d’un vaudeville dans lequel le spectateur a du mal à discerner lequel des protagonistes porte la plus belle paire de cornes.
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