Cameron et son référendum
Le Royaume-Uni souhaite quitter l'Union européenne ?
La semaine dernière, le Royaume-Uni a annoncé par le biais de son premier ministre David Cameron, que la mise en place d'un référendum sur le retrait de l'Union européenne se fera en 2017. Ce fut une nouvelle affreuse, immédiatement condamnée par l’ensemble de l’intelligentsia européenne qui s’est empressée de répondre à la perfide Albion sur un ton « irrité ».
Pourtant, le référendum aura bien lieu et les Anglais décideront si oui ou non, ils veulent continuer l’aventure européenne. Car le Royaume-Uni semble mal à l’aise dans cette Europe qui s’effrite, avec par exemple un taux de chômage qui n’a jamais été aussi important.
Un chômage avec lequel L’Europe semble être dépassée, puisqu’ils se côtoient en son sein des pays « sudistes » accablés par le chômage et les récessions (Espagne : 26,6% de chômage, Grèce 26,0%) et des pays « nordiques » qui s’en sortent plutôt bien (Luxembourg : 5,1%, Allemagne : 5,4% ainsi qu'aux Pays-Bas : 5,6%)
Cependant, les chiffres sont à prendre dans le contexte social du pays, par exemple si l’Allemagne s’en tire plutôt bien, il y a énormément d’emplois précaires. « En Allemagne, un salarié sur quatre est précaire »
Le Royaume-Uni tente de protéger du mieux qu’il peut ses intérêts et apparemment ce n’est plus en Europe qu’il les trouve. Pourtant, il n’a pas le choix puisqu’en sortant de l’Union, il se retrouverait bien seul en Europe. D’ailleurs, plus de 50% des échanges se font avec ses partenaires européens même s’il y a une relation particulière avec les USA :
« Et si aujourd'hui, la part de son commerce en provenance et en direction de l'UE dépasse 50 %, le Royaume-Uni a longtemps bénéficié commercialement de sa "relation spéciale" avec les Etats-Unis. »
Alors très probablement Cameron a tenté un bluff (On pourrait le traduire par « On veut de l’Europe mais pas trop »), surement pour séduire l’électorat conservateur dans la ligne de mire des élections en 2015, car sondage à l’appui 56% des Anglais souhaitent sortir de l’Europe.
Mais ce problème vient surtout appuyer la déchéance d’une Europe dans laquelle de moins en moins d’Européens ont confiance. D’ailleurs une certaine angoisse se fait ressentir dans de nombreux pays d’Europe avec la montée des extrêmes. On perçoit donc un repli de ces sociétés autant sur le plan économique que nationale, confirmant l’euroscepticisme en Europe.
http://www.francetv.fr/2012/la-montee-de-lextreme-droite-un-phenomene-europeen-128100
Tout cela corrobore la difficulté de l’Europe pour construire une union fiscale, politique et économique (ne parlons même pas d’union défensive, le Mali est une preuve de cette désillusion). On notera par exemple en France, le vote fait en douce sur la perte de notre souveraineté budgétaire. Vote en douce, qui, s’il avait été fait par référendum aurait vu très probablement l’avènement du « contre ». Mais ce que les Européens ont le plus de mal à avaler : c’est le sauvetage de l’euro qui coûte si cher à nos États et qui ne semble pas porter ses fruits, tout en plombant la croissance.
« Le sauvetage de l'euro a déjà coûté 1100 milliards »
Alors, si les Anglais ne se sentent plus chez eux, qu’ils partent. On ne peut pas construire une Europe à deux vitesses, avec des États qui ne préfèrent prendre que les bonnes choses de l’Europe. J’en veux pour exemple l’année 2011 où pour ne pas contraindre ses banques, elle avait refusé de signer le traité européen de sauvetage de l’euro. Car les Anglais cherchent à protéger leur city de toute ingérence européenne, ils tiennent à rester le centre financier d’Europe. Alors le mieux serait qu’ils sortent de l’Union tout en ayant un statut spécial comme la Norvège ou la Suisse en se limitant aux échanges commerciaux.
Messieurs les Anglais, tirez-vous les premiers.
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