Conseil européen, de l’union européenne… Commissaire, lobbies… Pourquoi cette Europe incompréhensible ?
Conseil européen, conseil de l’union européenne … Commissaire, lobbies ... Comprenez vous quelques choses dans ce carcan institutionnel ? On ne peut pas dire que les médias ne nous en parlent pas. Au contraire, ils nous font comprendre que l’union européenne possède énormément de pouvoir, et qu’il faut d’ailleurs qu’elle en ait encore plus pour éviter une nouvelle crise (si tant est que l’actuel se termine) et qu’elle pèse de tous son poids dans le monde face à la chine et les USA. Pourtant, êtes vous capable de mettre un nom sur ces têtes pensantes de l’union qui dirigent le continent ? Lorsque vous en entendez brièvement parler à la télévision, comprenez vous qui est qui ? Vous rappelez vous les avoir élues ? Pourquoi tant de flou sur cette entité supranationale ? Est ce réellement voulue ? Dans quel but ?
Je ne vais pas vous rappelez l’histoire de la création européenne, vous la trouverez facilement sur internet. Je vais commencer par faire un point sur ces institutions.
L’union européenne possède un pouvoir législatif. L’UE possède deux chambres législatives comme beaucoup de pays. Le parlement européen, élu par le peuple, est l’équivalent de notre assemblée nationale. Il élit son président. Le conseil de l’UE (ou conseil des ministres), qui réunie les ministres concernée par l’ordre du jour, des 27 états membres, est en quelques sorte le sénat. Il représente les états et non le peuple. Il est basé sur le modèle du Bundesrat allemand qui réuni les ministres des länders. La présidence de ce sénat européen est assurée à tour de rôle par les ministres des affaires étrangères des états membres pour 6 mois. Depuis le traité de Lisbonne, ces deux chambres doivent toutes les deux voter les lois européenne (règlementation ou directive) proposées par la commission.
Le pouvoir exécutif est assuré par la commission européenne. C’est le gouvernement de l’UE. Il propose ses lois aux deux chambres législatives qui doivent les approuver sans pouvoir les amender contrairement aux usages dans les 27 états membres. De plus, le président de cette commission (le premier ministre de l’UE) est nommé par le conseil européen. Il choisit ses commissaires (ministres de l’UE) et doit faire approuver sa commission par le parlement. Par la suite, cette commission ne peut être renversée que par une motion de censure du parlement devant être votée par 2/3 des députés contrairement aux usages des 27 états membres qui ne requiert que 51% de leurs députés.
Le pouvoir judicaire est assuré par la cour de justice de l’UE.
Le pouvoir monétaire est assuré par la BCE chargée de déterminer la politique commune des 17 banques centrales de la zone euro. Son président est nommé par le conseil européen. Il est à noté que sa politique monétaire est exactement celle de l’Allemagne du temps du deutschemark, c.à.d lutter uniquement contre l’inflation, maintenir une devise forte et interdire les états à solliciter leur banque centrale pour des prêts.
La présidence de l’UE est, contrairement à tous les pays du monde, assuré en collégialité par l’ensemble des 27 chefs d’états ou de gouvernement de l’UE au travers du conseil européen. Ce collège élit un président pour cette institution pour un mandat de 2 ans et demi alors que celui du parlement et donc de la commission est de 5 ans. Contrairement aux régimes parlementaires pratiqués au sein même de certains états de l’UE, cette présidence a le pouvoir d’orienter la politique menée par la commission dans certains domaines.
L’on remarque que le seul organe que tout le monde connaît est le parlement européen. En effet, malgré des taux de participation catastrophique, on y élit nos députés. Cela a l’avantage de montrer une Europe démocratique. En ces temps de crise, les gens ont appris à connaître le conseil européen. Pas de soucis, ce sont nos chefs de gouvernement qui y sont. Cela reste un peu démocratique. Cependant, les européens doivent tout de même se demander si ce n’est pas Angela Merkel qui décide toute seule. Mais là où cela se corse, c’est au niveau du conseil des ministres et de la commission. En effet, pourquoi ne pas appelez ce conseil tout simplement sénat ou Bundesrat. Ce serait plus clair pour les citoyens. Les médias couvrent-ils suffisamment ces réunions ? Sommes nous sûr que nos ministres exercent la même politique à Bruxelles et à Paris. Sommes nous certains qu’ils nous représentent bien ? Ne serait-il pas mieux d’élire nous même nos propres sénateurs (Nous remarquons la faiblesse démocratique de la France également sur ce point).
Puis au sujet de la commission, pourquoi ne porte t-elle pas le nom de gouvernement, ses commissaires le nom de ministres et le président celui de premier ministre ? Serait ce afin que les européens sous estiment le pouvoir de cette institution. En effet, un commissaire, on ne sait pas trop ce que cela fait. Un ministre oui. Valery Giscard d’Estaing (Auteur de la constitution de l’UE devenu traité de Lisbonne, dans les conditions démocratiques que vous savez, dont VGE a avoué qu’il reprenait entièrement la constitution) a ainsi dit qu’il avait préféré nommer le poste nouvellement créer pour le commissaire aux affaires étrangères, de haut représentant de l’UE au lieu de ministre des affaires étrangères afin d’éviter de froisser les britanniques. Y aurait t-il un risque a ce que les gens sachent que l’Europe gouverne en lieu et place des états (qui n’appliquent donc que les ordres de l’UE) dans certains domaines comme celui du commerce ?
Le président de cette commission devant être approuvé par le parlement suite à son élection, pour quoi cette dernière ne se déroule pas comme dans tous régime parlementaire avec des listes (ici non pas nationales mais) européennes ? Ne serait-il pas plus démocratique de savoir clairement sur le bulletin de vote à quel parti (ou coalition) européen appartient le député pour lequel on vote. Car on a voté pour un député PS ou UMP et non pour un député PS européen et PPE (parti populaire européen auquel appartient l’UMP). Il en est de même pour tous les autres partis hormis EELV. De plus, lors de la campagne électorale, saviez vous quel était le candidat du parti (européen) investi pour être le président de la commission (premier ministre de l’UE) en cas de victoire. Saviez vous qu’en votant UMP, vous votiez José Manuel Barosso ? Les espagnols savent qu’en votant dimanche pour le PP, ils votent Rajoy et pour le PSOE, ils votent Rubalcaba. Cette connaissance est le minimum que nous demandons dans nos soit disant démocraties à l’occidentale. L’on voit ainsi les carences démocratiques de cet UE. Pourquoi le traité de Lisbonne n’a pas prévu de mettre plus en avant les partis européens ? Pourquoi les médias ne compensent pas cette carence en appuyant plus sur ces alliances transnationales et en nous présentant le candidat à la présidence de la commission investi par chaque parti ?
De plus, en menant des campagnes nationales, les parti nationaux peuvent s’approprier des victoires nationales (et fanfaronner dans les médias) alors que leur parti d’affiliation européen à perdu dans le reste de l’Europe. De plus, le scrutin à un tour n’est absolument pas représentatif. Ainsi en 2009 avec 27% des suffrages en France, l’UMP est arrivée en tête et s’est approprié la victoire alors que l’ensemble des partis de gauche, très dispersés, a réuni plus de 52% des voies. Pourtant, ils n’ont obtenue que 33 sièges sur les 72 (soit 47% des sièges) pour la France au dépend de l’UMP, le modem, Libertas et le FN.
Le système ne chercherait t-il pas à détourner les européens de l’Europe pour mettre plus facilement en place leur politique ultralibérale que les états sont ensuite obligés d’adopter sous peine de sanction de la cour de justice de l’UE au dépend de l’avis de leur peuple ? N’est ce pas comme cela que la directive service (dite Bolkestein) s’est ainsi imposée aux peuples malgré quelques contestations venues des syndicats et quelques membres de la gauche qui n’ont pu obtenir que de bien maigres modifications. Le principe du pays d’origine a été remplacé par la notion pas très claire de libre prestation (http://fr.wikipedia.org/wiki/Directive_Services#Avis_en_premi.C3.A8re_lecture_du_Parlement_europ.C3.A9en). La directive a malheureusement été adoptée. Certes, les plombiers polonais et les maçons portugais n’ont pas envahie la France, mais les quelques uns qui ont franchies le pas de venir proposer leur service en France commencent à concurrencer les français soumis entièrement à la loi française. De plus, la commission s’est accaparée le pouvoir de négociation commerciale. C’est ainsi le commissaire européen Pascal LAMY (membre du PS français) qui a négocié l’AGCS (Accord Général sur la Commercialisation des Services) à l’OMC au nom des 27 états membres. Combien d’européens savent que l’UE a ainsi négocié la libéralisation (et donc privatisation) de tous nos services publiques (Hormis la santé et l’éducation selon Pascal LAMY, mais j’en doute) ? Peu importe qui gagnera les élections, le PS ou l’UMP ou autre, nos ministres seront obligés de continuer la privatisation d’EDF, la SNCF et la POSTE sous peine de devoir payer des amendes à l’UE.
Chaque jour, nous avons l’habitude de voir nos politiciens français sur tous les plateaux TV ou radio. Ne serait-il pas intéressant d’inviter plus souvent nos politiciens européens afin qu’ils se fassent connaître de leurs électeurs sujets. Ne serait t-il pas plus intéressant de voir au grand journal un de ces commissaires au lieu d’attendre toujours Bertrand, Morano and co ? Ceci est bien la preuve que l’Europe n’est qu’une entité supranationale et non une nation (même en devenir). Les citoyens européens ne se connaissent pas entre eux, ne connaissent pas les autres états membres et n’en n’ont pas forcement le désir (sans bien sûr les détester pour autant).
De plus, cette Europe a soit disant était construite afin d’interconnecter un maximum les différentes économies européennes afin d’éviter une nouvelle guerre. C’est ainsi que s’est développé le libre échange. Puis à la chute de l’URSS, l’UE a intégré les pays de l’est. Le libre échangisme s’est ainsi traduit en dumping social avec les délocalisation à tous va au nom du principe de développement des pays de l’est. Cela reste encore dans une perspective européenne. Mais comment expliquer le choix de ne pas vouloir protéger le marché européen de l’extérieur ? Cette Europe est sensée éviter une nouvelle guerre. Pourtant, au lendemain de la seconde guerre mondiale, la table des nations a établi la charte de la Havane visant à réglementer le commerce international autour d’une Organisation International du Commerce (Finalement, cette dernière n’a pas vu le jour laissant place à un simple accord, le GATT). Pourtant cette charte, établi par ceux qui ont connu la guerre, et qui ont donc mieux analysé les pourquoi de celle ci, recommande dans ses article 3 et 4 l’équilibre impératif de la balance commerciale entre deux pays (http://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_La_Havane). Pourquoi l’UE n’impose t-elle pas cela avec le reste du monde afin de protéger ces 27 états membres ? Il faut savoir que le GATT à laisser place à l’OMC qui elle, fait l’apologie du libre échange sans imposer cet équilibre. Et le directeur de l’OMC n’est autre que l’ancien commissaire Pascal Lamy. L’OMC serait elle pour la guerre ? Je n’irais tout de même pas jusqu’à là. Mais je pense que les acteurs de la seconde guerre mondiale qui ont prôné cet équilibre sont plus légitimes que les néolibéraux des années 2000. Pour ceux qui ont des doutes sur la possibilité d’un tel équilibre notamment avec la Chine, sachez que tous les pays d’Amérique du sud l’ont imposé à la Chine. « Vous voulez me vendre vos voitures alors que ma balance commence à être déficitaire envers vous, très bien mais vous devez les produire chez nous pour rééquilibrer la balance commerciale ». Voilà comment eux voient les choses et ne sont pas touché par la crise actuelle. La preuve de ceci avec l’exemple argentin (http://internacional.elpais.com/internacional/2011/10/17/actualidad/1318844584_652292.html). Le protectionnisme n’est donc pas la guerre. Mais pourquoi donc tous nos euro politiciens tel Pascal Lamy nous disent le contraire avec une tel conviction qu’ils en ont presque persuadé les européens à leur insu ?
C’est ainsi qu’il est nécessaire d’invoquer la présence importante des lobbies à Bruxelles. Ceux ci pèsent ainsi de tous leurs poids auprès de nos commissaires à l’abri des médias qui ne s’intéressent pas assez à cela. De toutes façons, l’on sait très bien qui possède les médias. C’est ainsi que certains commissaires font ainsi parti de ces lobbys. Un de cela s’appelle Etienne Davignon. Il a été vice-président de la commission dans les années 80, alors qu’il est le président du Think Tank « Friends of Europe » et surtout du lobby des industriel « European Round Table » réunissant les plus grande multinationales européennes, propriétés de fonds de pensions et banques anglo-saxonnes. C’est derniers, en faisant poids directement sur la politique européenne, ont pu enlever les barrières nécessaire pour venir exploiter avec avidité à leur profit le marché européen et s’accaparer les nouvelles entreprises privatisées entre autres. Ce sont même eux qui sont en partie à l’origine de la construction européenne en ayant financé plus ou moins dans les années 50 et 60 les mouvements pro-européen via l’American Commitee on United Europe financé par des américains et dirigé par un ex directeur de l’OSS, ancêtre de la CIA (http://en.wikipedia.org/wiki/American_Committee_on_United_Europe) qui recommande de supprimer le débat jusqu’à ce que cette construction deviennent irréversible (cf. dernière ligne de l’article suivant : http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/1356047/Euro-federalists-financed-by-US-spy-chiefs.html). Cette Europe n’a donc pas vocation a faire contre poids aux USA mais à les servir. Ils ont ainsi été pour l’intégration de tous les pays de l’est (et le sont toujours à propos de l’Ukraine) afin de les enlever de l’influence russe. Comme quoi plus d’Europe ne leur fait pas peur. Ils se permettent même de nommer nos dirigeants désormais. C’est ainsi que le président du conseil européen Herman Van Rompuy a assisté à une réunion extraordinaire du groupe de Bilderberg quelques jours avant sa nomination. Que le président de la commission et de la BCE, ainsi que quelques commissaires assistent chaque année à cette même réunion présidée jusqu’à l’an dernier par Etienne Davignon (http://www.youtube.com/watch?v=zwpmekvPkwE). Que les nouveaux premier ministre de l’Italie, de la Grèce et le président de la BCE sont plus ou moins liés à la banque d’investissement américaine Goldman Sachs.
Sans tomber dans le conspirationisme à tous vas, l’on voit pourquoi la structure de cette Europe est aussi floue : Servir les puissants intérêts privés notamment américains au dépends du peuple européen endormis et non intéressé par cette structure « dictatoriale » des lobbies et des marchés. Même si certains états arrivent à tirer leur épingle du jeu tel l’Allemagne (dont les institutions se sont d’ailleurs inspirées), d’autres sont au bord de la faillite en imposant des cures d’austérité à leur peuple qui payent la trahison de notre élite médiatico-politico-industriel européenne. Le gouvernement économique à venir de la zone euro tant désiré au vu de la crise réduira encore plus la démocratie du vieux continent.
Voilà pourquoi tous les européens doivent s’intéresser à cette Europe pour faire les meilleurs choix électoraux nationaux afin d’éviter que cette UE nous vole encore plus le peu de démocratie (déjà illusoire) qui nous reste !
Informons nous et Résistons !
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