Du plan de sauvetage grec et du référendum proposé par Papandreou
A propos du plan de sauvetage de la Grèce, sur lequel les oligarques européens avaient finis, après bien des tiraillements, par se mettre d'accord, je découvre ce matin que le premier ministre grec, George Papandreou, a décidé de soumettre ledit pharmakon au peuple en organisant un référendum. Voici un court extrait de son communiqué :
« Nous devons faire en sorte que les choses soient claires à tous points de vue, et je dirai au G20 qu'il leur faudra finalement adopter des politiques qui garantissent que la démocratie soit maintenue au-dessus des appétits des marchés ».
Je lis un peu plus loin, sans étonnement, dans un article de presse : « Stupeur et indignation dominaient les réactions en Europe et dans le monde à l'annonce surprise ». Stupeur et indignation de qui ? Des peuples ou des financiers et autres ploutocrates qui entendaient bien mener tranquillement leurs petites affaires à l’abri de toutes velléités démocratiques ? Je les comprends, il y a de quoi être indigné devant une telle arrogance ; le peuple : si bête qu’il se refuse de comprendre que cette nouvelle saignée, assortie comme il se doit de moult incantations, que l’on veut à nouveau lui faire subir alors qu’il est déjà gravement blessé, ne va pas le conduire au trépas mais à la santé éternelle. Selon les autorités américaines il y aurait eu, côté des instances européennes, défaut d’explication. La belle affaire ! Comme si nous étions trop stupides pour ne pas nous apercevoir que, noyé dans le sucre, le principe actif de l’ordonnance n’est autre qu’une fatale cigüe. Quel manque de tact, quelle outrecuidance chez ce peuple qui se refuse de se penser comme une bête à immoler sur l’autel de la postmodernité globalo-financiarisée…
Et une source proche de l’Elysée de commenter : « Il a le droit de faire un référendum, mais avant Noël et uniquement pour poser la question de l'appartenance à la zone euro ». Je n’ai pas même envie de relever toute la pédanterie pathétique de cette sinistre déclaration…
Autre chose : on raconte que cette annonce de referendum aurait « pris les marchés par surprise et les a choqués ». Je n’ai jamais pour ma part rencontré les tristes sires affublés d’un tel nom de famille. Mais à imaginer une improbable rencontre avec l’incarnation de cet archétype derrière lequel se cache de cyniques manipulateurs, je me plais bien à l’idée de leur jeter à la face, avant de leurs envoyer mes témoins, une saillie du genre : ‘Et bien Messieurs les Marchés, vous étiez moins bégueules lorsqu’après vos ignobles forfaits vous avez sans vergogne volé l’épargne publique !’
Mais je ne me fais point d’illusion : nul doute qu’ils refusassent de relever le gant.
« Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c'est une crise. Depuis que je suis petit, c'est comme ça » Coluche
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