Giscard « déçu » du remaquillage de la Constitution européenne
Comment transformer un « non » référendaire en « oui » parlementaire sans que ça grince dans les chaumières ? Par un simple et habile remaquillage. Et celui que le dernier Conseil européen a commandé à la Conférence intergouvernementale chargée de rédiger le nouveau texte fait non seulement hurler les souverainistes, gaullistes et autres alter-Européens de tous bords comme nous, mais il est loin de faire vraiment plaisir aux fédéralistes « honnêtes », à commencer par le premier d’entre eux.
Au député Jean-Louis Bourlanges qui dénonçait à juste titre "la préférence européenne pour le mensonge", M. Giscard d’Estaing a d’ailleurs répondu "oui, ça n’est pas un texte de volonté politique (...) et il faudra aller plus loin."
Sur les symboles de l’UE, il a invité le Parlement à constater qu’ils étaient de plus en plus présents partout, comme l’hymne à la joie joué pour la première fois sur les Champs-Elysées le 14 juillet dernier ou le drapeau bleu sur le portait présidentiel. Se voulant rassurant, il a précisé que le mandat de la CIG indiquait seulement que les symboles ne seraient "pas évoqués dans le futur traité" - ce qui signifie leur "reconnaissance implicite" ! -, et que le Parlement européen serait bien inspiré de prendre une initiative pour déclarer qu’en ce qui le concerne, il reconnaît et utilise ces symboles.
M. Giscard d’Estaing a indiqué que le protocole sur les services publics aurait pu être parfaitement ajouté au traité constitutionnel, que la "primauté absolue du droit européen" sur le droit national même constitutionnel, a bien été "reprise à l’identique par une déclaration annexée" et que les dispositions sur la "concurrence libre et non faussée" ont été également "renvoyé à une annexe".
Sur le futur "Haut Représentant" pour la Politique étrangère et son service diplomatique, VGE a rappelé qu’il était en tous points la réplique du "ministre des Affaires étrangères de l’Union" prévu par le traité constitutionnel et que "de toutes façons, tout le monde l’appellera Monsieur le Ministre"...
Le "père" de la Constitution européenne rejetée s’est donc réjoui : "les innovations portent essentiellement sur la présentation, mais le contenu reprend bien les résultats de la Convention européenne et de la CIG de 2004 (la "Constitution européenne", ndlr) restés inchangés, dans un ordre différent, avec quelques rectifications mineures prenant le plus souvent la forme de protocoles".
Il a recommandé au Parlement européen de "veiller à ce que la CIG ne s’écarte pas de son mandat" car "c’est cette substance qui donnera le plus de chance à cette "Union sans cesse plus étroite" de se poursuivre" avec en tout état de cause, à terme, un "grand texte fondateur".
Jugeant pour sa part que "le non français n’était pas un non à notre texte", Valéry Giscard d’Estaing s’est néanmoins réjoui de ce que le président Nicolas Sarkozy ait choisi la voie parlementaire "qui garantit la ratification". Tu m’étonnes...
CB
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