Horaires des médecins en formation : plainte à la Commission européenne
Suite au retard de trois ans dans la transposition des directives européennes relatives aux conditions de travail des médecins en formation, une plainte a été déposée devant la Commission européenne.
La Belgique pourrait être contrainte à payer à la Commission européenne
une amende, si elle ne transpose pas rapidement en droit belge la
directive européenne 2002/14, relative au droit à l’information des
travailleurs dans les PME. Cette condamnation fait suite à une plainte
introduite par la CSC auprès de la Commission, qui a lancé un recours
en manquement contre la Belgique devant la Cour européenne de justice.
La directive 2002/14 n’est pas la seule directive relative aux droits
des travailleurs que la Belgique tarde à transposer. Les directives
européennes 93/104/CE, 2000/34/CE, 2003/88/CE, qui règlementent entre autres le temps de travail des
médecins en formation, n’ont toujours pas été transposées en ce qui
concerne ces derniers. La date butoir fixée par la Commission européenne était le 1er août 2004.
Mis à part l’arrêté Colla, qui ne les définit qu’indirectement, il
n’existe aucune réglementation belge qui définit les conditions de
travail et les limites horaires des médecins en formation (stagiaires
et assistants médecins). Cette situation engendre des dérives graves,
accentuées par le sous-effectif médical, fruit des quotas imposés par le
gouvernement (numerus clausus). Certains médecins sont amenés à
travailler régulièrement 36 heures de suite et plus rarement jusqu’à 80
heures de suite. Ces conditions de travail sont intolérables tant pour
les médecins que pour les patients qu’ils sont amenés à soigner dans un
état de fatigue extrêmement avancé. D’éventuelles erreurs médicales
imputables à ces conditions poseraient de graves problèmes de
responsabilité professionnelle.
Afin de mettre fin à cette situation de non-droit, une plainte a été
introduite auprès de la Commission européenne (enregistrée sous le
numéro 2007/4329, SG(2007) A/2734/2). La Commission va interroger la
Belgique et, si ses réponses ne sont pas satisfaisantes, pourrait
lancer un recours en manquement auprès de la Cour européenne de justice.
Dans sa réponse à une question parlementaire de Zoé Genot, le ministre
Peter Vanvelthoven affirmait que, tenant compte des arrêts SIMAP,
Jaeger, Dellas et Vorel de la Cour européenne de justice, la
limitation du temps de travail des médecins en formation « entraînerait
d’importants problèmes organisationnels et risquerait même de
compromettre l’offre de soins médicaux tout en coûtant beaucoup
d’argent à la Sécurité sociale ». On ne peut alors que s’interroger sur
le bien fondé du numerus clausus, qui crée déjà une pénurie de médecins
dans les hôpitaux. Durant la précédente législature, les ministres de
l’Emploi (Peter Vanvelthoven) et de la Santé (Rudy Demotte) ont
maintenu les quotas et n’ont prêté que très peu d’attention au
problème. Etonnant pour des ministres socialistes censés protéger les
travailleurs...
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