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Immigration en Italie : Quand racisme, populisme et mafiosisme se conjuguent

Après nous avoir une fois de plus gratifié d’un piètre spectacle de racisme, hélas devenu ordinaire, à l’encontre d’ouvriers agricoles originaires d’Afrique, l’Italie de Silvio Berlusconi semble persister dans son mépris, désormais assumé, et son racisme, quasi institutionnalisé, contre les immigrés africains.
 
A l’origine de ces nouveaux incidents, des travailleurs immigrés qui rentraient tranquillement de leur travail se sont faits sauvagement canardés à la carabine par de jeunes italiens en voiture. Sérieusement commotionnés, ces ouvriers agricoles ont manifesté leur dépit en brûlant des voitures pour dénoncer les actes racistes dont ils sont régulièrement les cibles. C’est en représailles à cette réaction que la population elle-même a mené de véritables expéditions punitives dans leurs rangs, faisant de nombreux blessés graves.
 
Certains diront qu’il ne s’agit là que d’une nouvelle histoire d’exploitation éhontée de l’homme par l’homme. D’autres ont d’ailleurs déjà mis toute la responsabilité des incidents sur le dos de la mafia calabraise. Il est vrai, celle-ci exploite de manière abominable ces pauvres ouvriers, payés vingt à vingt cinq euros par jour et vivant dans des conditions indignes, sans eau courante, ni toilettes ni chauffage.
En vérité, ces incidents semblent symptomatiques d’un mal beaucoup plus profond, qui ronge l’Italie et que le régime de Berlusconi n’a cessé d’aggraver. Le pays semble véritablement renouer avec ses vieux démons, exhumant de sombres pages de son histoire et actualisant le sinistre legs du duce. Rien d’étonnant pourtant, quand on se rappelle la manière dont Berlusconi est parvenu à revenir au pouvoir, n’hésitant pas à s’allier à la Ligue du nord, un parti d’extrême droite ouvertement xénophobe et raciste, qui compte plusieurs ministres dans son gouvernement. D’ailleurs, l’un d’entre eux n’a pas hésité à utiliser le terme « Bamboula » pour désigner ces pauvres travailleurs agricoles africains. Pire, le quotidien « Il giornale », qui appartient à Berlusconi, n’a pas hésité à la suite des incidents à titrer « Cette fois-ci ce sont les nègres qui ont raison ».
 
Le drame est que ce genre d’étalage de propos xénophobes et racistes, même quand ils sont tenus par un ministre d’un gouvernement d’une république européenne qui se dit démocratique, ne semble plus choquer grand monde et entre dans la banalité. Cette banalisation tient très certainement dans le fait que les préjugés et les fantasmes sur l’étranger, combinés à d’autres facteurs plus complexes qu’il n’y paraît, s’enracinent dans la société, même s’ils ne reposent que sur des argumentaires faux, fallacieux ou irrationnels. Il suffit d’interroger l’histoire pour s’en convaincre, tant elle recèle de situations comme celle que traverse actuellement l’Italie, durant lesquelles la propension à la xénophobie et au racisme a été quasi systématique. Les médias jouent d’ailleurs un rôle très important dans l’expansion de telles situations en contribuant à diffuser de manière massive les préjugés. Les grands massacres de l’histoire ont tous procédé de cette mécanique, qu’il s’agisse du génocide arménien en 1915, de la Shoah, des massacres de Bosnie-Herzégovine entre 1994 et 1995, ou encore du génocide rwandais en 1994.
 
Bien entendu, il est impensable de comparer la situation actuelle à ces tragédies extrêmes. Il n’empêche qu’elles trouvent toutes à leurs origines des préjugés souvent raciaux et infondés, du même type que ceux qui décrivent les Juifs comme avides d’argent et agents d’un complot international, l’Arabe comme violent, sanguinaire et fanatique, les Noirs, naïfs et proches de l’animalité... Dans tous ces cas le rapport à l’autre est détruit par des jeux d’images faussées, qui érigent un groupe en bouc émissaire d’un autre, laissant ainsi place au racisme et à la xénophobie.
 
L’histoire a montré, la force des préjugés aidant, que c’est souvent dans des contextes de crises économiques, que ces actes racistes prospèrent, car les pouvoirs en place n’hésitent pas à instrumentaliser les stéréotypes et fantasmes raciaux, faute de trouver les solutions appropriées à leurs problèmes. Dirigeant le plus populiste que l’Italie ait connu depuis Mussolini, Berlusconi - aux abois devant la crise économique et sociale frappant son pays de plein fouet - n’hésite d’ailleurs pas à recourir aux recettes jadis utilisés par son funeste maître, en faisant croire à son peuple que les immigrés sont responsables de tous leurs maux. Rien d’étonnant alors si aujourd’hui dans les rue italiennes, les propos racistes et les actes xénophobes soient entrés dans l’ordinaire du quotidien.
 
En vérité, pour bien apprécier l’ironie de cette situation, il faut avoir à l’idée les grandes vagues d’immigration de travailleurs italiens tout au long de l’histoire du siècle dernier. Déjà en 1931 la France était l’un des premiers pays d’immigration du monde, avec 2,7 millions d’étrangers pour 42 millions d’habitants, c’est-à-dire 6,4 % de la population. Sur ces 2,7 millions, on recensait 808 000 Italiens ; chiffre qui, avec les clandestins, dépassait probablement le million.
 
La première vague d’immigrants avait quitté l’Italie entre 1871 et la fin du XXe siècle, pour fuir la pauvreté, comme beaucoup d’immigrés africains actuellement. À cette époque-là, le pays, très pauvre, comptait un taux d’analphabétisme de 90 % de la population, et 5 millions d’italiens immigrèrent dans le Nord de la France et surtout à Marseille, pour y trouver du travail. Cette première vague connut des conditions de vie extrêmement difficiles et la ségrégation dans des ghettos en périphérie des grandes villes comme Paris ou Marseille, sans parler de la promiscuité dans les baraques ouvrières des villes industrielles du Nord, à l’image du sort de beaucoup d’émigrés africains d’aujourd’hui. Ces travailleurs étaient surexploités, acceptant les tâches les plus rudes et des salaires dérisoires, ce qui ne les mettait pas à l’abri de rixes parfois très violentes avec les ouvriers français.
Ce racisme anti-italien atteindra son point culminant avec la tragédie d’Aigues-Mortes, le 17 août 1893, qui vit des altercations entre travailleurs italiens et français dégénérer en véritable émeute, durant laquelle la foule excitée poursuivit les Italiens, armée de fourches et de pioches, provoquant un véritable massacre. Accentuée par le fascisme de Mussolini, la haine des italiens sera très ancrée dans la société française jusqu’aux années soixante, les travailleurs français redoutant toujours que ces « ritals » ne leur volent leurs emplois durant la Reconstruction.
 
Mais, ce qui est inquiétant aujourd’hui en 2010, c’est le silence assourdissant des dirigeants européens, notamment de la Cour européenne des Droits de l’homme et des institutions de l’Union, dont l’Italie fait partie. L’Union européenne devrait prendre toutes ses responsabilités, en ordonnant des enquêtes sur le sort des travailleurs immigrés en Italie et en sanctionnant tout manquement à la convention européenne des Droits de l’homme. Malheureusement, il est peu probable qu’elle le fasse, de peur de créer une jurisprudence qui exposerait d’autres pays européens aux mêmes sanctions. Car, on le sait, ce problème n’est pas propre à l’Italie ; même si le niveau de xénophobie et de racisme, n’a rien à voir avec celui des autres pays.
 
Bien entendu, même en Italie, des voix courageuses se sont levées pour dénoncer l’injustice faite aux Africains. Le Pape quant à lui s’est contenté d’un timide euphémisme, rappelant que ces derniers étaient des « êtres humains » ! On se croirait trois siècles en arrière.
 
Les gouvernements africains, pourtant bien au fait de la situation de leurs ressortissants en Italie, sont quant à eux restés muets face à ces incidents répétitifs. Or, l’on sait tout le tollé que susciterait ce type de traitement, infligé à des ressortissants européens en terre d’Afrique ! Le triste constat est que les pauvres, et les Africains en particulier, sont devenus les nouveaux parias de notre époque post moderne, comme l’ont été les intouchables en Inde, les gitans en Europe de l’Est, etc.
 
Faisant écho au précepte du livre de l’Exode (23, 9), « N’opprimez pas les étrangers installés chez vous. Vous savez bien ce qu’ils peuvent éprouver, puisque vous avez été vous-mêmes des étrangers ...  », Roger Ikor - lauréat du prix Goncourt 1955, avec son roman « Les eaux mêlées » - écrit : « Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras un étranger » !
L’Italie actuelle, faisant fi de son histoire et ignorant tous ses enseignements, semble dédaigner ces belles exhortations.
 
Sakho Jimbira Papa Cheikh
 

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16 réactions à cet article    


  • manusan 14 janvier 2010 11:29

    Rosarno,16 000 habitants + 3000 travailleurs clandestin + chômage massif = pas vraiment une surprise.

    Vous vous attendiez à quoi ? la charité ?


    • projetX projetX 14 janvier 2010 16:12

      Le probleme c’est que la population immigrée ne fait qu’augmenter !


      10 c’est sympa , c’est exotique ...
      3000 ca fait bcp ! Et des millions , je n’en parle pas !


    • marcel 14 janvier 2010 11:56

      Encore un Africain ou un gauchiste se faisant passer pour tel qui a l’outrecuidance de venir donner des leçons de tolérance à des Européens .
      En matière de racisme , les Africains ne semblent avoir de leço,n à recevoir de personne .

      Méchant Blanc exploiteur cruel et cupide du pov africain bon comme le pain presque pas payé et
      logé dans des conditions indescriptibles par l’esclavagiste leucoderme !


      • Big Mac 14 janvier 2010 12:00

        des travailleurs immigrés qui rentraient tranquillement de leur travail se sont faits sauvagement canardés à la carabine par de jeunes italiens en voiture. Sérieusement commotionnés, ces ouvriers agricoles ont manifesté leur dépit en brûlant des voitures pour dénoncer les actes racistes dont ils sont régulièrement les cibles

        Cette phrase clef de voute du mensonge est un monument de désinformation car rappelons les faits avec un peu plus de rigueur :

        1) Deux immigrés clandestins seulement auraient reçu des plombs de carabine à air comprimé.
        2) Les immigrés clandestins n’ont pas manifesté leur dépit mais à sac toute une cité en brulant des centaines de voitures et en caillassant des femmes et des enfants.
        3) La riposte de la population locale est donc légitime et proportionnée et je dirais même nettement plus proportionnée que la mise à sac d’une ville pour deux blessés légers.

        Mais l’auteur a une toute autre conclusion : Les blancs et les sous chiens doivent accepter que n’importe qui rentre en fraude dans leur pays, que leurs villes soient mise à sac dès le moindre problème, et si ils osent riposter ils seront traités de fascistes.

        Souvenons nous de émeutes de 2005 en France, n’était-ce pas aussi pour deux immigrés qui s’étaient électrocutés tout seul que la France entière a été punie ? Et quel a été la conclusion des faits sinon encore et toujours sales sous-chiens racistes ?

        Aîe aïe aïe, tant de mensonges et de racisme, car c’est bien de racisme anti-blanc dont il s’agit, n’auront qu’un seul inévitable résultat : que feront les blancs acculés par ce racisme qui les rend systématiquement coupables ?

        Ben ils vont se lâcher et devenir effectivement racistes puisque quitte à être coupables autant l’être pour quelque chose.

         


        • marie 14 janvier 2010 13:46

          je regrette mais 20 euros par jour, logé et nourri même pas trop bien, c pas mal comme plan ! allez voir un peu combien sont payés les travailleurs de la vigne (saisonniers et comment ils sont logés aussi,
          moi je n’y crois pas à cette histoire : il faut qu’on m’explique tout bien en détail et du début !

          par ailleurs, il ne faut pas rêver : croyez-vous que les immigrés ici soient mieux traités ? de grandes société soustraitent avec des agences et les emploeint en sous payés aussi ; mais ici on n’en parle pas.


          • marie 14 janvier 2010 13:48

            soit 600 euros par mois ! alors que ces pauvres gens viennent de la misère ! c a dire /RIEN.


            • Kassandra Kassandra 14 janvier 2010 14:08

              C’est vrai que l’Italie de 2010 est assez consternante, bien sûr ce n’est pas toute le pays qui a basculé dans le fascisme mafieu de Berlusconnard, il y a quand même encore des progrésistes dans ce pays.
               
              Et oui la bête n’est pas morte, Mussolini a fait beaucoup de petites verrues, et chez nous c’est pareil il n’y a qu’à voir toute les soumerdes qui expriment leurs débilités racistes sur ce fil, qu’est-qu’ils viennent foutre ici, il y a des forums FN pour ça, dehors la pourriture !..


              • chams 14 janvier 2010 15:21

                c’est toi la progressiste ? toi qui traite de sous merde ceux qui ne pensent pas comme toi ?
                hahahaha !
                 
                en tout cas tu as bien choisit ton pseudo
                cassandre, condamné a ne jamais etre crue (trop cruche pour ca ?)


              • projetX projetX 14 janvier 2010 16:09

                si les immigrés n’avaient pas foutu le bordel ils ne se seraient pas fait tabasser !


                je trouve légitime qu’une population se defende contre une agression ou un fléau !

                les occidentaux ne vont pas se laisser tondre sous pretexte que les noirs sont « gentils » meme avec un machette !

                Un jour cela arrivera en france, et au final on s’apercevra que les francais (la majorité silencieuse) en ont ras le bol d’etre tolérants !

                et après tout, si les immigrés ne sont pas bien chez nous, on les oblige pas à rester !!
                QU’ILS SE CASSENT !!! smiley

                • Massaliote 14 janvier 2010 16:59

                  D’accord ! Quand je pense que des dhimmis trouvent cette situation normale : "Les citoyens sont terrorisés : un homme est monté sur le toit de sa maison et a tiré des coups de feu en l’air pour défendre sa femme et ses filles qui ont été victimes de jets de pierres de la part d’un groupe d’immigrés du cortège de la manifestation. Ce groupe est même rentré dans leur maison.

                  Pour le ministre de l’intérieur, Maroni, les incidents sont dus à l’immigration clandestine : “C’est une situation difficile car pendant de nombreuses années, on a toléré une immigration clandestine qui a alimenté la criminalité et qui a généré des tensions comme à Rosarno. source : Il giornale D’après l’auteur et les collabos le comportement de ces immigrés est excusable ! L’homme qui a tiré en l’air aurait du laisser agresser sa famille !


                • marcel 14 janvier 2010 18:55

                  A lire le commentaire déplorable de cette Kassandra , prêtresse du gauchisme le plus sot, (pléonasme), on doit constater alors qu’ on « oracle » le fond .
                  On se demande si cette ribaude hystérique oserait traiter les internautes de sous merde de visu : à mon avis ils(moi compris) lui feraient rentrer sa longueur dans sa largeur .
                  La France compte des asiles psychiatriques de qualité , elle y a sa place et vu le commentaire , un séjour prolongé avec chambre capitonnée et camisole de force s’impose .


                  • balthasar1er 14 janvier 2010 19:01

                    Tous les marginaux ,les paumés de France et de navarre se sont donnés une fois de plus rendez-vous sur un article ou ils pourront à nouveau montrer leur faiblesse intellectuelle,leur gout prononcé pour l’infamie,désolé je ne tire pas sur les ambulance,je laisse donc les chiffonniers de la pensée ronger leur os quotidien.


                    • balthasar1er 14 janvier 2010 19:04

                      erratum:ambulances


                    • xray 14 janvier 2010 20:27


                      Ils en ont bien de la chance, ces Italiens, que les partis politiques français de gauche exploitent leurs malheurs ! 
                      Cela va leur changer la vie, ça c’est sûr ! 

                      Le bourbier européen 
                      http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2009/05/09/le-bourbier-europeen.html 



                      • dokharley dokharley 14 janvier 2010 20:48

                        Un jour le peuple va réellement se fâcher ,déjà plus de boulot pour les gens du cru alors tu m’ettonnes que ça gueule !!! Il y a un mois je me suis fait agressé , PROMIS je n’ai pas brulé de voiture et je n’ai déclenché aucunes émeute... j’en ai vraiment marre de ce racisme anti-blanc  !


                        • Kassandra Kassandra 15 janvier 2010 11:05

                          On peut bien voir que les courageux nazillons du dessus seraient capables de s’en prendre à plusieurs à une femme, rien d’étonnant ces verrues sont, si l’occasion se présente, des violeurs et des criminels, des rebuts capables de torturer de violer et de massacrer tout ceux qui les contrarient ou qui n’auraient pas la bonne couleur...Je leur vomi dessus et qu’ils fassent bien gaffe il se peut que m’énervant je leur coupe leurs petites roubignoles qu’il ne leur sert à pas grand chose de toute façon... :-> :-> :->

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