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Jean-Luc Dehaene (1940-2014), Belge et Européen

Expert des complexités institutionnelles de la Belgique et de l’Union Européenne, grand négociateur capable de comprendre les limites des différentes parties, ne manquant pas d'humour ni d'autodérision, il fut un Européen engagé et résolu.

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L’ancien Premier Ministre belge Jean-Luc Dehaene est mort à 73 ans ce jeudi 15 mai 2014 à Quimper des suites d’une mauvaise chute au cours de la visite d’une biscuiterie à Briec en Bretagne. Il souffrait d’un cancer du pancréas qui l’avait conduit à une seconde hospitalisation le 29 mars 2014.

L’homme était imposant physiquement, et était un ancien poids lourd de la vie politique belge et même européenne. À quelques jours des élections européennes, sa disparition attriste l’Union Européenne pour laquelle il avait beaucoup travaillé. Le soir même, les protagonistes du seul débat télévisé diffusé en France lui ont rendu un hommage appuyé, à commencer par Martin Schulz, en tant que Président du Parlement Européen puisque Jean-Luc Dehaene était un député européen assidu jusqu’à sa mort, et Guy Verhofstadt, en tant que son successeur à la tête du gouvernement belge il y a quinze ans.

Né le 7 août 1940 à Montpellier parce que ses parents avaient fui la Belgique envahie par les troupes allemandes, élevé dans une école jésuite, diplômé en droit et en économie (à Namur et Louvain), arrivé en politique par le biais du mouvement des travailleurs chrétiens, Jean-Luc Dehaene s’est engagé tôt au parti chrétien-démocrate flamand (CD&V, anciennement CVP) qui fait partie du PPE (centre droit européen).

Membre de plusieurs cabinets ministériels de 1972 à 1981 (Travaux publics, Santé, Affaires économiques) jusqu’à en diriger trois (dont Affaires flamandes, Réformes institutionnelles), en particulier de 1979 à 1981, directeur de cabinet du Premier Ministre Wilfried Martens, qui fut président du PPE et disparu récemment lui aussi (le 9 octobre 2013), il a rapidement commencé à former des réseaux qui ont beaucoup compté par la suite lors des crises politiques. Travailleur connaissant bien ses dossiers, il a rapidement pris beaucoup d’influence sur la vie politique.


Une personnalité politique de premier plan en Belgique

Il a eu une carrière ministérielle assez longue dans les cinq derniers gouvernements de Wilfried Martens, du 17 décembre 1981 au 7 mars 1992, dont il fut Ministre des Réformes institutionnelles et cumulant également avec les Affaires sociales jusqu’au 9 mai 1988, puis après cette date, avec les Communications en position de Vice-Premier Ministre.

Après la crise du 19 octobre 1987 qui a conduit à la chute du sixième gouvernement de Wilfried Martens et aux élections législatives du 13 décembre 1987, le Roi demanda à Jean-Luc Dehaene de résoudre la crise le 22 janvier 1988, ce qu’il est parvenu à faire le 6 mai 1988 en obtenant un accord politique pour une grande réforme fédérale du pays. Jean-Luc Dehaene est devenu alors l’homme fort du gouvernement, plus influent que Wilfried Martens lui-même, reconnu pour son talent de conciliateur tant par ses amis politiques que ses adversaires, et figure incontournable de la politique belge jusqu’à la fin des années 1990.

En 1992, Jean-Luc Dehaine a réussi, après l’échec de Guy Verhofstadt, actuel candidat à la Présidence de la Commission Européenne, et de Melchior Wathelet, à former un gouvernement de coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates. Il fut ainsi Premier Ministre de la Belgique du 7 mars 1992 au 12 juillet 1999, en dirigeant deux gouvernements successifs.

Dans son premier gouvernement, il mit en œuvre la très importante réforme fédérale de l’État (qu’il avait déjà lancée comme ministre auparavant). Il a eu également à "gérer" la mort du Roi Baudoin le 31 juillet 1993 et sa succession par son frère Albert II le 9 août 1993, et a présidé le Conseil Européen au second semestre 1993. L’actuel Premier Ministre belge (depuis le 6 décembre 2011), le socialiste Elio Di Rupo, fut son Vice-Premier Ministre du 23 janvier 1994 au 12 juillet 1999.

Parmi les décisions qu’on peut lui reprocher, c’est d’avoir décidé unilatéralement, le 7 avril 1994, le retrait des casques bleus belges du Rwanda, après la mort de dix d’entre eux, sans avoir anticipé que cela faciliterait le massacre (génocide) des Tutsis par les extrémistes hutus qui venait de commencer le jour même et qui a provoqué en trois mois huit cent mille morts. Dans sa résolution 912 du 21 avril 1994, le Conseil de Sécurité de l’ONU a imité la Belgique en réduisant de 2 500 à 270 casques bleus la force de maintien de la paix (MINUAR), devenue complètement impuissante sur le terrain.

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Après avoir avancé les élections législatives le 21 mai 1995 prévues initialement en novembre, pour laisser au nouveau gouvernement le soin de préparer lui-même la loi de finance de 1996, Jean-Luc Dehaene fut finalement reconduit le 23 juin 1995 à la tête de son second gouvernement avec la même coalition et prépara avec succès la Belgique à entrer dans la zone euro en réduisant très efficacement le déficit budgétaire.

Parallèlement à cette réussite financière, il n’a pas pris la mesure de l’émotion populaire suscitée par l’affaire Dutroux qui a explosé le 17 août 1996 et qui a montré au fil de la procédure l’incompétence de certains de ses ministres et hauts fonctionnaires, notamment lors de l’évasion de Marc Dutroux le 23 avril 1998 qui n’a duré heureusement que quelques heures mais qui a déclenché une très grande indignation populaire.

Avec la débâcle aux élections législatives du 13 juin 1999, son parti s’est écroulé (14,1% au lieu de 17,2% en 1995, 7 sièges de moins sur les 29 de 1995) et a perdu la majorité relative, essentiellement à cause de l’affaire Dutroux et du scandale de la dioxine contaminant des farines animales qui venait d’éclater. Majoritaire à un siège près, Guy Verhofstadt forma le nouveau gouvernement belge sans les chrétiens-démocrates relégués dans l’opposition pour la première fois depuis 1958.

Devenu très honorifiquement Ministre d’État par la grâce du Roi le 12 juillet 1999, Jean-Luc Dehaene fut ensuite sénateur jusqu’au 8 octobre 2000, date à laquelle il fut élu bourgmestre (maire) de Vilvorde, une commune majoritairement flamande proche de Bruxelles (devenue célèbre en France par une petite phrase de Lionel Jospin sur l’usine Renault), réélu le 8 octobre 2006 et démissionnaire le 1er août 2007 pour prendre sa retraite politique.

Lors des élections législatives du 18 mai 2003, Jean-Luc Dehaene était encore officiellement candidat pour le CD&V sans intention de redevenir Premier Ministre puisqu’il était en dernière position sur la liste des candidats et que son parti avait peu de chance de retrouver sa position majoritaire de 1995.

Après les élections législatives du 10 juin 2007 (où le CD&C regagna la majorité relative), le Roi Albert II l’a chargé d’une médiation pour constituer le nouveau gouvernement (du 5 au 15 juillet 2007) qui a abouti à la formation du gouvernement d’Yves Leterme (président du CD&V). Le 25 novembre 2009, le Roi le nomma Commissaire royal aux affaires institutionnelles mais sa mission pour trouver un accord entre Wallons et Flamands déboucha sur un échec et n’empêcha pas la démission du Premier Ministre Yves Leterme, le 22 avril 2010, acceptée par le Roi quatre jours plus tard, anticipant les élections législatives le 13 juin 2010 mais amorçant la crise politique la plus longue de l’histoire belge (541 jours) jusqu’à la formation du gouvernement d’Elio Di Rupo, une crise qui n’a pas empêché la Belgique de présider le Conseil Européen durant le second semestre 2010.

À partir du début des années 2000, Jean-Luc Dehaene se consacra surtout à la construction européenne, se faisant élire député européen du PPE le 13 juin 2004 et réélire le 7 juin 2009. Chef de file en 2004, il remporta la bataille face à son principal rival Guy Verhofstadt, lui aussi candidat chef de file aux européennes qui n’avait pas hésité à pratiquer une opposition féroce entre 1995 et 1999.


Un engagement européen très fort

Très fortement marqué par son engagement pour la construction européenne, Jean-Luc Dehaene fut l’un des acteurs clefs de la mise en place de l’euro, à tel point qu’il aurait dû être le successeur de Jacques Delors à la Présidence de la Commission Européenne en 1995. Cependant, malgré l’accord des onze États membres sur les douze que comptait à l’époque l’Union Européenne, le Premier Ministre britannique John Major, en digne successeur de Margaret Thatcher, s’opposa fermement à sa désignation lors du Sommet européen de Corfou le 24 juin 1994 (qui approuva l’entrée de l’Autriche et de la Scandinavie dans l’Union Européenne) et Jacques Santer, Premier Ministre luxembourgeois (du 20 juillet 1984 au 5 janvier 1995), fut alors choisi comme l’homme de compromis.



Nul doute que la voix de l’Europe aurait été plus enthousiaste si Jean-Luc Dehaene était parvenu à poursuivre l’œuvre de Jacques Delors. En effet, à l’exception de Romano Prodi, le mentor de l’actuel chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, les successeurs de Jacques Delors n’ont pas eu la personnalité suffisante pour faire face aux chefs d’État et de gouvernement et proposer avec succès de nouvelles initiatives européennes. Ils n’auront été que des "secrétaires" du Conseil Européen.

C’est là le réel enjeu des élections européennes du 25 mai 2014 où les futurs députés européens, pour la première fois, auront à choisir le Président de la Commission Européenne. En cas d’avance des sociaux-démocrates, la situation européenne risquerait d’être délicate puisque le candidat officiel du PSE (socialistes européens), Martin Schulz, a déjà eu un veto ferme de la part du Premier Ministre britannique David Cameron… qui imposerait alors un candidat de compromis qui ne ferait peut-être pas partie des candidats proclamés avant les élections.

La même chose pourrait se produire avec le veto d’autres pays en cas d’avance du PPE et d’opposition à la candidature de Jean-Claude Juncker, ce qui pourrait remettre en "course" des personnalités comme Pascal Lamy, ancien commissaire européen et ancien directeur général de l’OMC, à gauche, ou Michel Barnier, commissaire européen sortant, et Christine Lagarde, actuelle directrice générale du FMI, au centre droit.

Lauréat en 1996 du Vision pour l’Europe Award destiné à exprimer la « reconnaissance de contributions exceptionnelles dans la modernisation de l’Europe » (après Jacques Santer en 1995, et avant, entre autres, Helmut Kohl en 1997, Jean-Claude Juncker en 1998, Arpad Göncz en 2000, Guy Verhofstadt en 2002, Angela Merkel en 2006 et Jean-Claude Trichet en 2008), prônant une Europe fédérale, Jean-Luc Dehaene a été nommé le 15 décembre 2001, au Sommet européen de Laeken, Vice-Président de la Convention européenne qui fut présidée par Valéry Giscard d’Estaing pour rédiger le Traité constitutionnel européen (et qui a abouti au texte final signé au Sommet européen de Rome le 25 octobre 2004).

Après l’échec de sa ratification en France, il fit partie du groupe Amato (dont firent également membres Dominique Strauss-Kahn et Michel Barnier) qui remit le 4 juin 2007 le texte préparatoire au Traité de Lisbonne adopté définitivement au Sommet européen de Bruxelles le 23 juin 2007. L’objectif était d’éviter le blocage complet des institutions devenues obsolètes avec l’élargissement aux pays de l’Europe centrale et orientale.

Après le renflouement de la banque Dexia qui a frôlé la catastrophe avec la crise des subprimes, il fut désigné (par Yves Leterme), en raison de sa stature, président de son conseil d’administration le 7 octobre 2008 pour redresser la situation et trouver des nouveaux financements (il avait reçu en 2003 le Vlerick Award qui récompense les meilleurs managers belges). À noter que l’actuel Ministre du Travail François Rebsamen fut jusqu’au 24 octobre 2008 membre du conseil d’administration de Dexa en tant que sénateur-maire de Dijon.


Mécano des institutions

Depuis le début des années 1990, Jean-Luc Dehaene fut une personnalité politique de grande importance dans l’espace européen, mais il avait également suscité beaucoup d’incompréhension en Belgique par des décisions gouvernementales pour le moins maladroites ou des déclarations parfois polémiques sur l’opposition entre francophones et néerlandophones. Ses détracteurs le comparaient à un plombier des rouages institutionnels belges tandis qu’il était considéré comme un excellent négociateur dans les très subtiles crises belges (dont le savoir-faire n’a pas toujours été couronné de succès).

Fou de football (soutien du club de Bruges), il considérait ce sport comme une part importante de l’identité belge. Belge et Européen, ce sont sans doute ses deux identités fortes qui ont fait de Jean-Luc Dehaene un des acteurs majeurs de l’Europe contemporaine.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (16 mai 2014)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
La Belgique.
Wilfried Martens.
Hermann Van Rompuy.
Guy Verhofstadt.
Jacques Delors.
Valéry Giscard d’Estaing.
Élections européennes.
Les candidats à la Présidence de la Commission Européenne.

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7 réactions à cet article    


  • In Bruges In Bruges 16 mai 2014 15:31

    Je me suis arrêté à la première phrase du texte qui parle de ce que l’interessé a fait une « mauvaise chûte ».
    Vous en connaissez de bonnes ?
    Toujours se méfier des facilités de langage et des lieux communs.
    Sinon, ne pas écrire.


    • L'enfoiré L’enfoiré 16 mai 2014 18:51

      C’est en effet, avec ses termes que cela a été annoncé, jeudi après-midi : une chute.

      La correction est venue plus tard : il s’est senti mal probablement des suites de la chimiothérapie qu’il a subi pour son cancer de la prostate. . 

    • asterix asterix 16 mai 2014 16:36

      Bonjour Sylvain

      En tant que belge francophone, je peux te dire que la mort de Jean-Luc Dehaene me laisse parfaitement froid.
      Premier Ministre belge, il fut surtout, si pas rien que celui des Flamands, ses seuls compatriotes. Tous mes compatriotes d’expression française se souviennent que lors d’un interview du ’ taureau de Vilvorde « - son surnom, celui-ci laissa ostensiblement et devant la caméra, son chien jouer avec un coq en caoutchouc qu’il déchirait à belles dents. Le coq est l’emblème de la Wallonie. Lorsque le journaliste lui demanda s’il avait conscience de la portée de son geste, ce gros jocrisse répondit : » c’est sûrement un hasard « 
      Hasard, tu parles, il venait de faire passer la xième réforme de l’Etat,une réforme encore et toujours favorable à la seule Flandre. J’aurais eu beaucoup plus de respect pour l’individu s’il avait répondu » oui, je sais parfaitement la portée de mon geste et je l’assume ".
      Mais c’est ignorer le vice propre au flamingant, ce flamingant d’avant-poste qu’il a toujours été.
      Jean-Luc Dehaene fut également, après la fin de son dernier mandat politique, bombardé par son parti ( le parti catholique flamand ) administrateur de Dexia, cette banque franco-belge qui créa le plus grand trou financier de l’histoire du pays. En tant qu’administrateur, il ne prit jamais la moindre responsabilité, n’exprima jamais le moindre regret de ne pas avoir vu ni analysé les raisons qui ont fait que cette banque est tombée en faillite. Mieux, clamant qu’il n’était au courant de rien alors que son job était justement de faire l’inverse, il s’est retiré sur la pointe des pieds ...sans oublier d’empocher un bonus à vous faire frémir le moindre travailleur à la chaîne.
      Quand on se trompe et trompe à ce point-là, on assume.
      Jean-Luc Dehaene ne l’a pas fait, il a encaissé son fric et c’est tout.
      En cette veille d’élections législatives qui vont rendre la Belgique ingouvernable, je peux juste lui dire : t’as vu Jean-Luc, ton rêve d’une Flandre nationaliste va se réaliser. Dommage pour toi que tu sois mort avant la concrétisation de ce pourquoi tu as lutté toute ta vie.
      Exit. Une messe et les condoléances et autres larmes de crocodile de rigueur du monde politique soi-disant unanime.
      Pas les miennes, je suis incapable de tricher à ce point-là.


      • L'enfoiré L’enfoiré 16 mai 2014 19:02

        Bonsoir Asterix,


         « Le coq est l’emblème de la Wallonie. »
        ... et c’était son nom dans la version flamande « De Haene », Le Coq.
        Cela l’a tellement « accroché », qu’il a fait collection de ex-votos, de statuettes de coqs. Une véritable collection qui a été mise en vente, je crois.
        J’ai assisté à une de ses conférences sur la construction de l’Europe. Bof, cela ne m’a pas laissé un souvenir impérissable.
        Un nombre restreint de questions à la fin de l’entretien et Jean-Luc passait à la caisse pour toucher ses jetons de présence.
        Mais c’est vrai, en Flandres, il était très bien coté, pro-flamand, flamingant à ses heures. 
        Ses compagnons de route, politiciens, sont tous unanimes, c’était un « cas », un surhomme de la discussion, qui faisait tout dans le secret et qui donc, ne correspond plus à cette époque du 21ème siècle dans lequel tout se dit à coups de tweet.
        Sa méthode de plombier, il l’a raté avec l’affaire Dexia. Cela n’a pas fonctionné.
        Sa chute en 1999, sur le problème de la dioxine, était une prémonition. 

      • lucidus lucidus 17 mai 2014 03:15

        BON DÉBARRAS. 

        Une verrue européiste de moins.

        • asterix asterix 17 mai 2014 08:16

          Mr Lucidus,

          J’ai été sans concessions avec feu Jean-Luc Dehaene dans mon intervention ci-dessus. Sans concessions mais néanmoins respectueux du simple fait qu’il était un être humain.
          Etre humain, mais également Hommo Politicus goinfre. C’est à cette seule partie de son existence que je me suis attaqué en justifiant pourquoi son décès me laissait indifférent.
          Votre commentaire épidermique dépasse les limites de ce qui devrait être communément admis.
          De plus, le traiter d’européiste convaincu est totalement faux. Mr Dehaene ne fut européiste que de façade comme presque tous ceux qui font de la politique à haut niveau un métier. Non, Monsieur : à l’égal de Van Rompuy, Mr Dehaene fut d’abord et avant tout un flamingant rabique. Issu des rangs du syndicalisme chrétien, il est devenu au fil des années un coureur de mandats, un collectionneur de postes d’administrateurs qu’il n’a exercé que dans l’oubli des principes qui, au départ, furent les siens, puis un pâle conférencier dont la rémunération par prestation était plus importante que les revenus annuels d’un allocataire social.
          Admettons qu’un cinquantaine d’autres Belges soient morts le même jour. C’est à toutes leurs familles que va ma compassion.
          Y compris celle due à Mr Dehaene dans ce seul cadre.


        • lucidus lucidus 17 mai 2014 13:52

          La mort n’efface pas l’ardoise.

          Aucune empathie pour ce genre « d’être humain ».

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