Karadzic - Flamands vs Wallons : elle est belle l’Europe !
Soyons francs ! En toute légitimité, on peut dorénavant coller la même étiquette de “machin” à l’Europe que celle qu’avait collée, à raison, de Gaulle à l’Otan.
Une Europe de technocrates profiteurs qui ne cherchent qu’une seule chose : essayer de sauver leur progéniture en montrant qu’elle a ses avantages. Car les défauts on les connaît déjà tous.
Karadzic
Treize ans de vacances à Belgrade après le massacre à Srebrenica en totale liberté déguisé en gentil psychiatre prônant les produits naturels. Les autorités serbes ont enfin daigné donner la peau de leur vieil ours xénophobe. Dès hier, il a été transféré à la prison du TPI, le Tribunal pénal international situé à la Haye aux Pays-Bas.
Là-bas, l’attend une cellule individuelle de 15 m² avec coin toilette, lit confortable (donc pas une planche de bois), bureau, ordinateur (on imagine accès à internet), loisirs prévus : partie de carte avec ses codétenus et atelier de peinture. On croit rêver. Et on annonce en plus qu’il dispose de 30 jours de tranquillité pour préparer sa défense. Puisque treize ans ne lui ont certainement pas suffi.
Ses nombreuses victimes, qui avaient le malheur, à ses yeux, d’être Croates ou musulmanes, doivent être ravies d’apprendre ses conditions horribles de séquestration. Un véritable hôtel pour criminel de guerre.
De leur propre aveu, les autorités serbes savaient où Radovan Karadžić se cachait, mais politiquement ils n’avaient pas reçu d’ordre. Et du jour au lendemain, sur un coup de tête, tout se débloque miraculeusement.
Après avoir pris les Français et les Irlandais pour des buses et leur NON respectif sur les référendums de traité, ce sont tous les Européens qui sont pris pour ce qu’ils ne sont pas.
L’Europe était au point mort après justement ce NON irlandais.
Et puis, on annonce que Bruxelles refuse en bloc l’article sur les aides aux pêcheurs français, alors que le gouvernement s’était vanté, un peu hâtivement, qu’il avait eu le feu vert de la capitale belge. "L’impasse" comme on dit.
L’Europe en prend un coup. Alors par un savant mélange de compromis politique, comprenez adhésion dans l’Europe + les millions d’aides financières qui iront avec et donc les pots de vin liés, la Serbie se trouve disposée à arrêter le militaire sanguinaire.
Elle va livrer Karadzic au TPI, qui dépend de l’ONU, grâce aux pressions des Etats européens. L’Europe peut relever la tête, l’honneur est sauf, aux yeux du monde, y compris du peuple européen.
Tout le monde se félicite, à Bruxelles comme à Sarajevo et les technocrates fanatiques semblent vouloir nous dire : “Alors vous voyez que c’est utile l’Europe ! Ayez confiance !”
Flamands vs Wallons
Mais dès qu’on gratte un peu sous la peinture européenne, les douze étoiles ne brillent plus. L’Europe, cette belle union des peuples : liberté de circuler, liberté de commercer. Un rêve après les deux guerres mondiales, censé empêcher que de telles horreurs ne se reproduisent.
Sauf que les mentalités n’ont guère changé dans certaines contrées.
En Belgique, les Flamands et les Wallons se livrent une bataille féroce. La Wallonie, basée sur l’industrie sidérurgique est en pleine crise alors que la Flandre, elle, connaît des années de prospérité sans précédent, avec une économie orientée tertiaire, sur les services. Son accès à la mer et son fameux port d’Anvers en font des atouts indéniables.
Alors égoïstement, se sentant lésés financièrement, les Flamands ne veulent plus payer pour ses “fainéants de Wallons”. Sympathique, belle solidarité.
A cela s’ajoute, la barrière de la langue, néerlandais contre français, qui masque une véritable fracture culturelle entre les deux peuples pourtant réunis sous la même bannière depuis son indépendance reconnue en 1839.
Et là, on retrouve le pire de ce qu’avait pu engendrer la misère de l’Allemagne après le traité de Versailles : extrémisme, xénophobie et discrimination à tout-va.
Dans certaines villes de Flandres, vous devez obligatoirement parler un néerlandais courant.
De même, dans certaines administrations flamandes, vous devez soit vous exprimer en néerlandais soit venir avec un interprète, soit… quitter les lieux. Alors même que le français fait partie des langues officielles du pays (sic !) Le comble du ridicule.
Le pays symbole de l’Europe, par les institutions qui y siègent, semble tout faire pour montrer le mauvais exemple. Et pendant ce temps-là, le roi des Belges Albert II, censé assurer la cohésion de cet Etat fédéral, est aux abonnés absents ou presque. Comme tout bon roi, il ne sert pas à grand-chose mis à part vivre sur ses rentes.
Et on est en droit de se demander comment 27 pays peuvent s’entendre sur des politiques économiques et sociales alors que deux communautés du même pays ne peuvent même pas se voir en peinture. L’Europe, un véritable “machin”.
Emachedé du blog CPolitic
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