Klaus-Cameron : deux croisés à l’assaut de Lisbonne
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L’Irlande a désormais ratifié par référendum le Traité de Lisbonne, et cela par une écrasante majorité (67,13%), suivie quelques jours après du président polonais Lech Kaczynski, suspendant ainsi la validation du Traité de Lisbonne à la volonté seule du président de la république tchèque Vaclav Klaus, qui oppose son refus à la promulgation d’un texte pourtant ratifié par le Parlement de Tchéquie.
Eurosceptique décomplexé, il a déposé un recours devant la Cour Constitutionnelle tchèque afin d’invalider le traité, tout en sachant les délais extensibles que s’octroie cette instance. Le recours de Vaclav Klaus est relatif à la Charte des Droits Fondamentaux, qui acquerra un statut juridique avec le Traité de Lisbonne et qui serait susceptible de permettre une révision par le Cour Européenne des Justices des décrets tchèques qui avaient permis l’expulsion et la confiscation des biens de 2,5 Millions de Sudètes accusés de collaboration avec le régime nazi au lendemain de la seconde guerre mondiale. Or, pour Vaclav Klaus, la République Tchèque doit négocier une dérogation ; la garantie que le Traité de Lisbonne ne pourra pas conduire à l’abolition des décrets Benes nous sera ainsi donnée.
En somme, le président tchèque souhaite retarder au plus tard le moment où il lui sera nécessaire d’apposer sa signature au traité. Il espère tenir jusqu’au printemps, où le conservateur britannique David Cameron est quasiment assuré de devenir le nouveau locataire du 10 Downing Street. Or, cet eurosceptique convaincu (qui a amorcé la scission des Torries avec le PPE au Parlement Européen au profit d’un groupe nationaliste comprenant l’ODS de Vaclav Klaus) a d’ores et déjà promis aux électeurs qu’il organiserait un référendum sur le Traité de Lisbonne. Et l’euro scepticisme des britanniques, soucieux du maintien de leur souveraineté, ne laisse aucun doute planer sur l’issue du scrutin.
Cependant, David Cameron a subordonné l’organisation d’un référendum au Royaume-Uni au refus de Vaclav Klaus de signer Lisbonne afin d’éviter de froisser ses potentiels homologues européens qui s’activent pour contraindre Vaclav Klaus d’apposer sa signature dans les plus brefs délais, une fois que la Cour Constitutionnelle Tchèque se sera prononcée. Or, les moyens de pression ne manquent pas : sabordage de la candidature de Prague pour accueillir le siège de Galileo, vetos sur le nouveau commissaire tchèque... Dans une lettre, Cameron a sommé son allié tchèque de tenir jusqu’au départ des Travaillistes et de Gordon Brown. Pour le jeune conservateur, qui a fédéré une partie importante de son électorat sur sa promesse d’organiser un référendum, une signature de Klaus serait un véritable coup de massue dans le cadre des législatives.
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