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L’autonomisme en Belgique : quête ou crise identitaire ?

En temps de restructuration de l’Europe, l’affirmation de l’identité flamande ou wallonne par la voie de l’existence institutionnelle, et dans une Belgique qui subsiste, marque le progrès de la civilisation occidentale : les Belges sont profondément attachés aux principes de la liberté et de la démocratie.

L’histoire de la Belgique révèle qu’après l’occupation celte, le territoire de l’actuelle Belgique a été germanisé pour redevenir romanisé. En outre, la Belgique et l’ensemble des Pays-Bas sont passés sous la domination de Guillaume d’Orange, à la suite de l’occupation française. Toutefois, la Belgique n’a pas échappé à son destin pour avoir proclamé son indépendance en 1830 ; ce qui n’est que le fruit de l’insurrection de Bruxelles.

De ce qui précède, il ressort que les Flamands tout comme les Wallons ont pu absorber les apports extérieurs ; lesquels ne parviennent malheureusement pas à influencer aujourd’hui la conduite des négociations sur le plan politique, étant donné que l’idée d’une frontière linguistique meuble toute forme d’argumentation .

La Belgique fédérale, une union dans la diversité
 
Ce pays n’est la Belgique que par une volonté commune à tous qui y vivent, que par une vocation commune. L’humanisme, le juridisme et l’universalisme : ce sont là les facteurs explosifs qui, littéralement, ont fait la Belgique. La Belgique ne peut être réduite à un ensemble de régions et communautés, mais c’est plutôt une conscience dans la mesure où la nation, au sens moderne du terme, ne peut pas être l’apanage d’une quelconque communauté de sang, les individus sont le plus souvent unis par des liens complexes issus de l’humanité au pluriel et en mouvement. Ces liens multiples font de sorte que la théorie sélectionniste ne soit plus strictement appliquable : l’homogénéisation sociale problématique fait obstacle à la communautarisation.
 
Par ailleurs, le principe de l’unilinguisme des régions flamande et wallonne, et dans une Belgique fédérative indépendante, ne saurait signifier en aucune manière une vive hostilité à une quelconque langue usuelle en Belgique puisqu’il y a bel et bien une liberté linguistique à Bruxelles.
 
Le bilinguisme, bien qu’il ne soit pas la règle sur le plan régional, peut être toléré et suffisamment politisé pour rendre moins gênant le monopole culturel que possède la langue française à Bruxelles, car cette dernière a tendance à intégrer la Wallonie pour former une communauté dite française. Ainsi, le renforcement du poids de la Flandre au niveau de Bruxelles s’impose à tout Flamand, désireux de réaffirmer son identité. Au lieu de se cramponner à l’idée d’une scission BHV, il serait préférable de ne pas donner une impulsion à la déflamandisation rendue possible par une régionalisation poussée à l’extrême : la jauge de flamandisation est bel et bien Bruxelles.
Ceci mérite toutefois, bien entendu, d’être élucidé par un axiome : lorsque la prédominance d’un peuple quelconque a donné lieu au fédéralisme de principe, l’union des peuples différents consistera à relever le peuple qui est en mauvaise posture afin de l’intégrer dans un espace vital commun.
 
La Belgique comme le miroir d’une Europe unie
 
Sans forcer les choses et sur la base purement objective, on peut tirer la conclusion que l’attente inhabituellement longue pour mettre sur pied un gouvernement définitif en Belgique fragilise le modus vivendi institutionnel dans le sens d’un divorce entre les nécessités économiques et les Institutions.
 
Dans un cas extrêmement grave, le choix entre mourir en tant que nation ou changer d’ordre serait une affaire de courage et non de raison.
En effet, l’Etat belge regroupe des peuples très différents - principalement Wallons et Flamands - qui ont réussi à vivre en harmonie pour n’avoir pas vraiment mis en place une frontière linguistique qui transcende les frontières politiques. Une telle construction est semblable à bien des égards à l’Europe actuelle. En d’autres termes, c’est la croyance selon laquelle on peut rassembler toutes sortes de populations pour créer une nation. On s’aperçoit par là que la capacité des Belges à trouver une solution rationnelle sur le plan national crédibilise la conviction selon laquelle les Européens peuvent mener à bien la politique qui consiste à faire des concessions réciproques afin de créer une ambiance de bienveillance mutuelle. Puisque, devant l’ampleur des difficultés, tout porte à croire que les pessimistes quant à une Europe unie et prospère optent pour le repliement par la recherche d’une solution dans le cadre national. Cependant, les instruments de la politique économique des Etats de la zone euro ne doivent pas être trop multiples, ni les compétences trop dispersées afin d’aboutir à une coordination qui ne soit pas en déphasage avec les procédures existantes.
 
L’Europe et le destin de la Belgique
 
Le succès de l’entreprise européenne implique une compensation financière entre Etats membres à structure économique forte et ceux à structure faible afin de contribuer à la stabilisation macroéconomique.
 
Ayant une aversion pour le risque de change, un facteur d’insécurité pour les agents économiques intéressés au commerce extérieur, les Européens ont donc adopté la monnaie unique pour rendre inexistantes les variations de cours de change à l’intérieur de leur zone. Toutefois, en suprimant le risque de change, la monnaie unique accroît la mobilité du capital qui a tendance à se diriger vers les pays (ou créneaux porteurs) où la rentabilité est la meilleure ; tandis que les canards boiteux sont soumis à une restructuration. On ferme donc les yeux sur l’élément humain du travail. tout autre considération disparaît devant le souci dominant du profit. Ainsi il est extrêmement difficile que l’économie puisse atteindre l’Optimum de Pareto en matière d’emploi pour la simple raison que l’amélioration de la situation d’un chômeur qui intègre la vie professionnelle détériore nécessairement celle d’un autre qui en est exclu, étant donné qu’en période de crise il y a des pertes d’emplois et une capacité d’embauche restreinte : la main-d’oeuvre disponible a perdu tout lien corrélationnel avec la main-d’oeuvre nécessaire.
 
Sans doute, dans nos Sociétés civilisées modernes, les dirigeants ont vu dans la politique sociale cohérente le bénéfice moral d’une oeuvre admirable sur laquelle ils fondent de sérieux espoirs de rapprochement social. Il est donc facile de montrer dans ces conditions que, même si l’unicité des prix est parfaitement vérifiée dans toute la Belgique, l’autonomisme politique et moral qui désolidarise n’est pas conforme à la doctrine libérale puisque, dans celle-ci, on ne fait pas de dichotomie entre l’intérêt particulier et l’intérêt général dans le paradigme économique. A cet égard, il serait excessif et, à la limite irresponsable de rentrer dans un giron régional qui comporte le risque d’une émergence de malaise social dû d’une part à la mobilité d’une main-d’oeuvre disponible et pas forcément nécessaire et d’autre part à la recherche d’une meilleure couverture sociale. Ainsi, la Belgique a intérêt à oeuvrer pour que les divergences et les litiges qui surgissent entre entités fédérées, soient aplanis en renforçant des éléments qui les associent et les unissent, et en procédant toujours à des objectifs globaux de politique économique afin de promouvoir la solidarité nationale.
 
En somme, la Belgique qui tient un rôle de plaque tournante dans l’Union européenne, en raison de son réseau très étoffé des moyens de transport et de sa destinée commune, mérite d’être l’incarnation de la nation qui émane d’une même souveraineté, identique dans ses découpages géographiques et dans ses structures institutionnelles, extirpant toute particularité régionale et linguistique.

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4 réactions à cet article    


  • chuppa 4 décembre 2010 19:07

    David !!!
    croyez moi, j’ai essayé de lire votre article, mais votre prose est totalement indigeste (avec tout le respect que je vous porte)
    Votre texte est digne de la prose d’un « homos politicus » de haut niveau.
    j’avoue mon incompétence face à tant de talent.
    sans rancune


    • David MAHOUNGOU 5 décembre 2010 01:26

      Certains propos relevant d’une spéculation vaine font penser à l’histoire de la tour de Babel dans le sens qu’ils inhibent le progrès de la science.

      En effet, du point de vue de l’épistémologie, un discours exempt de tout verbiage, doit nécessairement suivre le cheminement suivant : filiation, conflit et dépassement. Cependant, je constate avec désolation qu’il n’y a ni conflit ni dépassement dans la pilule de Chuppa. Ce qui dénote de la façon la plus évidente le style d’un fossoyeur de la science.


    • suumcuique suumcuique 15 décembre 2010 21:58

      L’« épistémologie » mise à part, la Belgique ne peut pas connaître de crise identitaire, pour la simple raison qu’’elle n’a jamais eu la moindre identité : la Belgique est un État tampon à vocation parasitaire créé de toutes pièces par l’Angleterre et la franc-maçonnerie au congrès judéo-britannique de Vienne en 1815 et ne saurait disparaître qu’avec la fin de l’emprise multi-séculaire de la franc-maçonnerie sur l’Europe. En attendant, il n’est pas étonnant que ce pays fictif soit le siège de l’UE et de son administration parasitaire et, en fait, le paradis européen de tous les parasites.


      • David MAHOUNGOU 18 décembre 2010 00:49

        Autant que je sache tous les Belges ne sont pas des Francs-maçons, car il y a dans la Société humaine différents systèmes de pensée régis par le principe de libre-adhésion : le caractère rationnel de la liberté a sous-tendu la construction de l’Etat belge.
        La franc-maçonnerie appartient au domaine de l’ésotérisme, étant donné sa connotation secrète et de cercle d’initiés. Ainsi, une réflexion analytique qui prône une tendance à la généralisation comporterait un biais.

        En effet, la réalité belge peut être assimilée à un système qui fonctionne suivant la logique d’interaction ou d’influences réciproques. Un tel système est dit « complexe », et mérité d’être analysé dans sa globalité.

        Par ailleurs, l’affirmation de l’identité wallonne ou flamande n’est pas de nature à nier l’existence de l’âme belge. Pour preuve, la Seconde Guerre mondiale qui a fréquemment avivé les vieilles divisions nationales et qui en a même créé de nouvelles, n’a pas fait de Bruxelles un mur pour scinder la Belgique en deux Etats souverains. Puisque, devant l’ennemi nazi, les Belges n’ont pas été des tortues à double carapace, et qu’ils ont bien défendu les intérêts supérieurs de la nation. Force est de constater que l’identité n’a pas été une fiction, sinon l’unité du peuple belge serait depuis longtemps dissoute.

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