A l’heure où une sortie de crise semble se profiler en Europe, certains pays, très atteints par la crise, dont l’Espagne, peinent à remonter la pente.
En France et en Allemagne, gros bastions industriels de l’Europe, il semble que certains indicateurs, tels que la production industriel ou le PIB, remontent et qu’une reprise s’amorce. Il convient cependant de se montrer vigilant car il pourrait ne s’agir que d’une brève embellie dopée par les aides gouvernementales (comme la prime à la casse en France). Mais quand bien même.
Pour d’autres, le constat est plus alarmiste. L’Espagne par exemple semble bel et bien s’embourber durablement dans la crise.
En effet, l’année 2009 se terminera pour elle sur des chiffres peu rassurants. L’évolution moyenne de son PIB en 2009 est de -4%. C’est un chiffre certes élevé mais pas autant que l’Allemagne qui atteint les -5,5%.
Seulement, à coté de cela, l’Espagne accuse un taux de chômage record, avec 18,1%. C’est presque le double que dans la zone euro (environ 9,5%).
L’Espagne est donc dans une posture délicate et, pour l’instant, elle bénéficie de signes peu encourageants.
En sus, ce sont tout ses efforts pour rattraper les pays de l’UE qui sont réduits à néant. En effet, l’Espagne à été un des plus pauvres pays de l’UE à 15. C’est grâce en partie à la politique de l’Union Européenne, consistant à réduire les inégalités régionales, que l’Espagne a continuellement progressé (elle a d’ailleurs reçu beaucoup d’aide de la FEDER). Avec une croissance moyenne de 3,7% ces dix dernières années, elle a réussi à gommer l’écart qui la séparait de la moyenne de la l’UE et elle a même dépassé l’Italie fin 2007 en terme de PIB/h. Mais voilà la crise l’a touché de plein fouet, comme l’Irlande autre « Miracle économique », et les répercussions pourraient bien annihiler toute cette progression…
Le pire, c’est que l’Espagne pourrait s’enfoncer encore plus durablement dans la récession sous l’effet de la reprise internationale. Car si les grandes économies mondiales se ravivent, les prix des matières premières comme le pétrole, ainsi que le taux des crédits risquent de remonter et pourraient ainsi entrainer une nouvelle dégradation pour des pays en retard comme l’Espagne. Ceci dit, il faut d’abord que la reprise, pour des pays comme la Chine, les USA ou la France, se confirme.
Parallèlement, c’est le socialisme qui en pâtit puisque, Zapatero, le premier ministre espagnol, n’as pas eu une politique efficace pour contrer les effets de la crise. Le comble, c’est qu’après avoir fait de la baisse des impôts un mot d’ordre dans sa politique, il a l’intention d’augmenter les impôts, à hauteur d’environ 1,5% du PIB en 2010, car les caisses sont vides. Une mesure qui est loin de faire augmenter sa popularité.
La question reste donc entière, l’Espagne trouvera t’elle les ressources pour se maintenir parmi les grandes puissances de l’Europe ?