L’Europe, équation d’un nouvel ordre mondial
La protestation face aux restrictions budgétaires imposées par les gouvernements européens s’étend doucement à toute l’Europe. La vue de milliers d’Etudiants en résistance dans les rues des plus grandes capitales européennes est emblématique du chaos social qui s’étend de Dublin à Athènes. Une situation qui a pour conséquence de remuer l’euroscepticisme alors que l’Europe aurait tous les moyens de se remettre sur pied mais pour l’heure il lui manque des dirigeants à même de tracer la voix. L’Union Européenne est un moment décisif de son histoire, elle peut s’écrouler comme résoudre l’équation d’un nouvel ordre mondial.
Le futur de l’UE ne concerne pas que l’Europe mais le monde entier.
Pendant que les marchés imposent des taux d’intérêts toujours plus élevés en parlant de « prime de risque » pour financer la dette publique. En réponse, la rigueur budgétaire pose son emprunte sur l’Europe. Ce qui a pour conséquence de ralentir encore l’activité économique. Le déficit qui nourrit le déficit, la spirale est bien connue et pourtant…Conséquence de la crise financière, la crise sociale et politique que traverse l’Union Européenne tend vers un repli national. Par peur du monde extérieur, l’Etat nation au passé mythifié est un refuge qui rassure. Si la situation continue dans le même sens, alors on assistera lentement au délitement de l’Europe. Chaque État se livrant au protectionnisme pour à terme l’éclatement de la monnaie commune. Le repli sur soi dans un monde d’Etats-continents c’est prédire le futur caractère insignifiant de l’Europe sur la scène internationale. Dans un monde où l’on a plus que jamais besoin de l’utopie d’une expérience européenne de gouvernance collective, qui reste la plus ambitieuse jamais lancée par l’Homme. Son échec conduirait beaucoup de responsables politiques à écarter l’idée d’une union politique et à éviter de renouveler un projet similaire pendant longtemps. Le futur de l’Union Européenne ne concerne pas que l’Europe mais le monde entier, on ne peut pas se permettre ce retard sous peine d’entrer dans un nouveau conflit mondial.
Le choix entre espoir ou désillusion.
En effet et quoi qu’on l’en dise dans un monde multipolaire, à l’économie globalisé et aux intérêts aussi disparates que communs, l’équation est simple. Soit on essaye de construire un système de gouvernance mondial qui démarre par des unions continentales, soit on se dirige vers un conflit sans précédent. Les mots peuvent paraître lourds et heureusement on est encore loin d’une telle situation. Depuis la seconde guerre mondiale et grâce à la formidable construction de l’Union Européenne durant 50 ans, l’idée même d’un nouveau conflit mondial est devenue improbable. Depuis une dizaine d’année, l’Europe stagne politiquement à cause de l’absence de leadership et d’une politique économique commune. Nous sommes désormais arrivés à une période charnière. A un point où nous devons nous poser la question suivante. Après 50 ans dans un sens suivi de 10 ans de questionnements, dans quel sens veut on diriger les clinquantes futures années de l’Union Européenne ? Construction ou déconstruction ? Espoir ou désillusion ?
Un « trésor européen », première marche vers une Europe fédérale.
Pour ma part je choisi l’espoir. L’espoir d’une Europe fédérale dans un monde où une gouvernance mondiale devient chaque jour plus tangible et où chaque continent, pays, région à son mot à dire. Et cela passe inévitablement par une perte d’une partie de sa souveraineté nationale pour la construction d’une harmonisation budgétaire, fiscale et sociale européenne. Impossible de garder une monnaie commune sans ces différentes avancées. En créant une monnaie unique l’Europe a balisé un chemin vers la création de politiques communes et d’un gouvernement commun qu’il serait malvenu de ne pas emprunter. Sans fédéralisme budgétaire, aucune union monétaire ne peut tenir. Nous le savions en rédigeant le traité de Maastricht. Le moment est venu de le mettre en œuvre. C’est possible : l’Union est la seule entité souveraine dans le monde sans aucune dette. Sa marge de manœuvre est donc considérable. Pour éviter la faillite en chaîne des pays de la zone euro, il faut par conséquent créer d’urgence un « Trésor européen » qui aura la capacité financière de stopper net la spéculation qui trouverait alors face à elle un acteur aux moyens quasiment illimités. Et d’autre part de disposer, au niveau européen, des moyens de relancer la croissance, freinée par les nécessaires mesures de désendettement de chaque État membre de l’Union. Ce qui permettrait d’investir ensemble dans une réindustrialisation innovante européenne, condition sine qua none d’une baisse du chômage, du rétablissement des dépenses publiques et d’une future Europe fédérale et citoyenne.
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