L’inoxydable Giulio Andreotti
« Le pouvoir n’use que ceux qui n’en ont pas. » (Giulio Andreotti).
Il y a un siècle, le 14 janvier 1919, est né à Rome le monstre de la politique italienne d’après-guerre, Giulio Andreotti. Leader de la démocratie chrétienne italienne (centre droit), il fut de presque tous les gouvernements italiens de 1947 à 1992. Il est mort à l’âge de 94 ans le 6 mai 2013 à Rome d’une insuffisance respiratoire.
Doté d’une personnalité très forte et d’un esprit de répartie impitoyable, francophone accompli, latiniste distingué, auteur d’une soixantaine d’ouvrages (dont deux sur son mentor politique Alcide De Gasperi), il ne laissait personne indifférent, fut admiré ou détesté, affublé de surnoms élogieux (Divo Giulio) ou désobligeants (Belzébuth, le Bossu, le Renard, etc.), et même soupçonné d’être à l’origine de nombreux complots (heureusement pour lui, Internet était encore peu développé à sa retraite politique, limitant ainsi les extravagances conspirationnistes).
Des liens avec la Mafia ? La réponse a été apportée par la justice italienne elle-même. Giulio Andreotti a été accusé de liens plus ou moins importants avec la Mafia à partir de 1979, notamment après l’enlèvement et l’assassinat (par les Brigades rouges) de l’ancien Président du Conseil Aldo Moro qui était l’un de ses rivaux au sein de la démocratie chrétienne. La réalité est qu’il a été acquitté de tous les faits qu’on a pu lui reprocher devant la justice. Après la mort d’Aldo Moro, dans un réflexe d’unité nationale, il fut même soutenu, comme Président du Conseil, par ses opposants communistes.
En effet, la Cour de cassation italienne l’a définitivement acquitté dans deux affaires, l’une le 30 octobre 2003 (son éventuelle implication dans l’assassinat du journaliste Mino Pecorelli qui avait évoqué son éventuelle liaison avec la Mafia pour éliminer Aldo Moro), et l’autre le 15 octobre 2004 (ses éventuelles liaisons avec la Mafia). Mino Pecorelli, tué par balles le 20 mars 1979, avait affirmé que le général Dalla Chiesa aurait averti le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Francesco Cossiga (futur Président de la République), du lieu où était retenu en otage Aldo Moro. Dalla Chiesa aurait également découvert que des membres de la démocratie chrétienne avaient été infiltrés par la Mafia.
Menacé dès 1979, Carlo Alberto Dalla Chiesa n’était pas encore préfet de Palerme, il y fut nommé le 1er mai 1982, recommandé par Giulio Andreotti, pour lutter contre la Mafia, mais il fut assassiné le 3 septembre 1982. Dalla Chiesa fut incarné à l’écran par Lino Ventura dans le film "Cent jours à Palerme" réalisé par Giuseppe Ferrara et sorti le 6 avril 1984.
Giulio Andreotti a répondu à ceux qui l’accusaient d’avoir été proche de la Mafia qu’il a au contraire lutté contre la Mafia lorsqu’il était chef du gouvernement au début des années 1990 en se servant des informations du juge Giovanni Falcone qui fut assassiné lui-même le 23 mai 1992 (son ami, lui aussi juge antimafia, Paolo Borsellino, fut assassiné le 19 juillet 1992). Rédacteur en chef de "La Republica", Eugenio Scalfari a imaginé que la Mafia s’est sentie trahie par Giulio Andreotti : « Je pense qu’à un certain moment, à la fin des années 1980, il a réalisé que la Mafia ne pourrait pas être contrôlée. Il s’est réveillé de cet égarement persistant (…) et la Mafia, qui a réalisé qu’elle ne pouvait plus compter sur sa protection ou sa tolérance, a assassiné son homme en Sicile. ».
"Son homme" : député européen, ancien maire de Palerme et ancien ministre, Salvo Lima, ami de Giulio Andreotti, fut assassiné par la Mafia le 12 mars 1992, quelques jours après le début de l’Opération Mani Pulite (Mains Propres) engagée notamment par Antonio Di Pietro, juge de Milan (et futur ministre), à partir du 17 février 1992. Cette amitié, qui fut d’abord une alliance politique, fut à l’origine de la toute-puissance politique de Giulio Andreotti dans la vie politique, lui permettant de contrôler la démocratie chrétienne et donc devenant incontournable dans les combinaisons ministérielles.
Malgré les nombreuses accusations, Giulio Andreotti fut lavé de tout soupçon par l’instance suprême de la justice italienne, et cela deux fois, malgré une condamnation en appel à 24 ans de prison par le tribunal de Pérouse en novembre 2002. Alors, a-t-il eu des liens de proximité avec la Mafia ? Probablement qu’il avait instrumentalisé la situation existante pour des considérations de carrière politique mais son implication personnelle et directe dans les crimes de la Mafia n’a pour l’instant jamais été établie.
Proche du Vatican, Giulio Andreotti avait plutôt une autre maladie. Sa maladie, c’était son ambition politique : « Le pouvoir est une maladie dont personne ne veut guérir. ». Revenons plutôt à cette très longue carrière politique de la démocratie italienne.
Étudiant en droit à Rome, il fut choisi comme président des étudiants catholiques italiens de 1942 à 1944, pour succéder à Aldo Moro (président en 1939). À cette époque, il rencontra Alcide De Gasperi à la Bibliothèque du Vatican.
Membre du Conseil National (assemblée provisoire à la fin de la Monarchie italienne), il a été élu député de l’Assemblée Constituante à Rome le 2 juin 1946 (il n’avait que 27 ans) puis député à partir du 18 avril 1948, fut réélu jusqu’à sa nomination de sénateur à vie le 1er juin 1991 par le Président de la République Francesco Cossiga.
Homme de pouvoir, les responsabilités ministérielles qu’il a exercées furent nombreuses. Pendant plus de sept ans, il a dirigé sept gouvernements italiens comme Président du Conseil du 17 février 1972 au 7 juillet 1973, du 29 juillet 1976 au 4 août 1979 et du 22 juillet 1989 au 26 juin 1992. En tout, il fut nommé trente-sept fois ministre, dans les ministères qui comptent le plus dans l’État (Finances, Intérieur, Affaires étrangères, Défense, etc.).
Giulio Andreotti commença sa carrière ministérielle à l’âge de 28 ans dans le quatrième gouvernement de son "parrain" Alcide De Gasperi, comme Secrétaire d’État à la Présidence du Conseil, il le fut six fois du 1er juin 1947 au 18 janvier 1954. Il fut deux fois Ministre de l’Intérieur du 18 janvier 1954 au 10 février 1954 et du 11 mai 1978 au 13 juin 1978, deux fois Ministre des Finances du 6 juillet 1955 au 1er juillet 1958, Ministre du Trésor du 1er juillet 1958 au 15 février 1959, huit fois Ministre de la Défense du 15 février 1959 au 23 février 1966 et du 14 mars 1974 au 23 novembre 1974, deux fois Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat du 23 février 1963 au 12 décembre 1968, deux fois Ministre du Plan et du Budget du 23 novembre 1974 au 29 juillet 1976, cinq fois Ministre des Affaires étrangères du 4 août 1983 au 22 juillet 1989, Ministre des Politiques communautaires du 17 avril 1987 au 28 juillet 1987, Ministre des Participations de l’État du 26 décembre 1990 au 28 juin 1992, Ministre de la Culture et de l’Environnement du 12 avril 1991 au 28 juin 1992.
Entre le 1er juin 1947 et le 26 juin 1992, il ne fut pas membre d’un gouvernement seulement entre le 12 décembre 1968 et le 17 février 1972 (les trois premiers gouvernements de Mariano Rumor et le gouvernement d’Emilio Colombo), entre le 7 juillet 1973 et le 14 mars 1974 (le quatrième gouvernement de Mariano Rumor) et entre le 4 août 1979 et le 4 août 1983 (les deux gouvernements de Francesco Cossiga, le gouvernement d’Arnaldo Forlani, les deux gouvernements de Giovanni Spadolini et le cinquième gouvernement d’Amintore Fanfani). Soit seulement sept ans et demi hors du pouvoir sur une période de quarante-cinq ans !
Son premier portefeuille ministériel portait notamment sur la culture et le sport, et Giulio Andreotti fut à l’origine d’une loi en 1949 qui a encouragé le cinéma italien tout en introduisant une certaine forme de chantage à l’aide financière que certains ont appelée censure.
Ce ne fut qu’à l’âge de 53 ans qu’il fut nommé pour la première fois à la tête du gouvernement italien. Il quitta le pouvoir à l’âge de 73 ans. En 1983, Giulio Andreotti a accédé à la tête de la diplomatie italienne pendant six ans, réputé brillant dans ses fonctions après avoir occupé les fonctions de président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des députés de 1973 à 1974 et de 1979 à 1983.
Cette période entre 1983 et 1989 fut très riche dans les relations internationales. L’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev au Kremlin allait provoquer la chute du mur de Berlin et auparavant, des élections libres en Pologne. Initié par Jacques Delors, alors Président de la Commission Européenne, l’Acte unique européen allait également devenir une étape marquante de la construction européenne avant le Traité de Maastricht.
L’un des événements diplomatiques importants de cette période fut le détournement du paquebot de croisière italien, l’Achille Lauro, le 7 octobre 1985 par un commando palestinien. Après l’assassinat, le 8 octobre 1985, d’un otage américain qui fêtait avec son épouse leur anniversaire de mariage (Leon Klinghoffer), les terroristes ont renoncé à poursuivre leurs exactions et ont pu partir en avion depuis l’Égypte. Mais les Américains, apprenant tardivement l’assassinat d’un de leurs ressortissants, ont réussi à intercepter l’avion transportant les terroristes et à le faire poser dans une base américaine sur territoire italien. Or, l’Italie a refusé l’arrestation de ces terroristes par les Américains, ce qui a engendré une forte tension entre le Président américain Ronald Reagan et le gouvernement italien dirigé par le socialiste Bettino Craxi dont le Ministre des Affaires étrangères était Giulio Andreotti, qui prenait clairement la défense de la cause palestinienne. Cela a engendré une crise politique au sein de la majorité, car le Ministre de la Défense Giovanni Spadolini, pro-Américain, a beaucoup regretté l’attitude de l’Italie qui a refusé par la suite l’extradition des terroristes palestiniens aux États-Unis.
Revenu à la tête du gouvernement grâce à un accord avec Bettino Craxi et Arnaldo Forlani, le septuagénaire Giulio Andreotti fut confronté à de nombreuses difficultés intérieures : le scandale Gladio, révélé publiquement par Giulio Andreotti devant les députés le 24 octobre 1990 (existence d’une armée secrète de l’OTAN en Italie pour lutter contre le communisme), sa politique qui favorisa la situation monopolistique de Silvio Berlusconi dans la télévision, les débuts d’un scandale de corruption qui allait aboutir à l’opération Mani Pulite, et aussi les déclarations politiquement incorrectes du Président de la République Francesco Cossiga qui fustigeait la classe politique italienne.
Les élections législatives et sénatoriales du 5 avril 1992 furent un échec pour les démocrates chrétiens. Il faut rappeler que les précédentes élections générales avaient eu lieu le 14 juin 1987 avec un parti communiste italien (PCI) toujours très fort (26,6% des voix et 177 sièges sur 630 à la Chambre des députés et 28,3% des voix et 107 sièges sur 315 au Sénat). Or, entre les deux scrutins, il y a eu l’effondrement des dictatures communistes à l’Est de l’Italie. Résultat, le PCI a disparu, mais son avatar nouveau, le Parti démocrate de la gauche (PDS) a repris ses positions avec une moindre influence (16,1% des voix et 107 sièges sur 630 à la Chambre des députés et 17,1% des voix et 64 sièges sur 315 au Sénat).
Or, ce changement dans le système politique italien ne fut pas à l’avantage des partis gouvernementaux qui ont été, au contraire, désavoués par les électeurs. Pour la première depuis la fin de la guerre, la démocratie chrétienne s’est effondrée en dessous du seuil de 30% des voix : 29,7% des voix et 206 sièges sur 630 à la Chambre des députés (soit une perte de 28 sièges) et 27,3% des voix et 107 sièges sur 315 au Sénat (soit une perte de 18 sièges). De même, les socialistes dirigés par Bettino Craxi y ont laissé des plumes. Ceux qui ont gagné furent la nouvelle Ligue du Nord (entre 8% et 9% des voix), le parti de l’actuel Ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, ainsi qu’un parti nostalgique du communisme qui a obtenu entre 5% et 7% des voix.
Conscient de cet échec, Giulio Andreotti annonça qu’il se retirait du gouvernement (ce fut effectif le 24 juin 1992 avec la formation du gouvernement de coalition dirigé par le socialiste Giuliano Amato) et a eu pour objectif de se faire élire à la Présidence de la République italienne, en raison de la démission de Francesco Cossiga le 28 avril 1992 qui voulait promouvoir un régime présidentiel.
Un peu à l’instar de Clemenceau en janvier 1920, il paraissait logique que les parlementaires italiens (les seuls électeurs de l’élection présidentielle avec les représentants des régions) choisirent celui qui fut leur monstre sacré pendant près d’un demi-siècle, à savoir Giulio Andreotti. Néanmoins, l’élection présidentielle fut très laborieuse et a duré seize tours (pire que sous la Quatrième République française) entre le 13 mai 1992 et le 25 mai 1992.
Face à une candidate communiste respectée (Nilde Iotti), la démocratie chrétienne présenta d’abord Giorgio De Giuseppe qui fut en tête des trois premiers tours, puis Arnaldo Forlani qui fut en tête et pas loin de remporter l’élection au cinquième et sixième tours. Le quatrième puis les septième à treizième tours furent boudés par les démocrates chrétiens, empêchant toute majorité. Le quatorzième tour fut d’une confusion notable. Au quinzième tour, qui a eu lieu le 23 mai 1992, le même jour que l’assassinat du juge Giovanni Falcone, les démocrates chrétiens votèrent majoritairement blanc, et Giulio Andreotti n’a jamais recueilli plus de 11 voix sur 941 votants. Enfin, au seizième tour le 26 mai 1992, le Président de la Chambre des députés, Oscar Luigi Scalfaro, qui présidait toutes les séances de ces votes, fut élu Président par 672 voix sur 1 002 votants afin de montrer que la classe politique se ressaisissait face à la Mafia. Giulio Andreotti n’a obtenu à ce dernier tour que 6 suffrages.
S’il n’a pas réussi à réaliser son rêve de retraite au Palais du Quirinal, Giulio Andreotti n’était cependant pas exclu de la vie politique puisqu’il avait été nommé sénateur à vie par Francesco Cossiga dès 1991. Ce furent bien ses "amis" de la démocratie chrétienne qui ont sabordé sa candidature à la Présidence de la République et aussi sa possible participation au nouveau gouvernement dirigé par Giuliano Amato. En effet, les responsables de la démocratie chrétienne ont trouvé un argument juridique concernant le fait qu’il était sénateur à vie pour l’empêcher d’être nommé ministre encore une fois.
Si la démocratie chrétienne italienne venait donner des signes de décomposition au printemps 1992, ce ne fut qu’aux élections législatives suivantes, anticipées au 27 mars 1994, que l’explosion du paysage politique italien a vraiment eu lieu avec l’arrivée en tête d’un nouveau parti, Forza Italia, et de son leader, Silvio Berlusconi, bombardé à la tête du gouvernement italien soutenu par une coalition représentant 42,8% des voix (et 366 sièges sur 630).
Épilogue. Au Sénat, Giulio Andreotti restait toujours très vivant politiquement. À l’âge de 87 ans, il fut candidat à la Présidence du Sénat à l’issue des élections générales des 9 et 10 avril 2006 qui furent gagnées par le centre gauche dirigé par Romano Prodi. Il a échoué de quelques voix, n’ayant obtenu, au quatrième et dernier tour de scrutin le 29 avril 2006, que 156 voix sur 322 contre 165 pour Franco Marini.
Moins de deux ans plus tard, Giulio Andreotti a eu sa revanche sur le centre gauche en refusant, le 21 janvier 2008, de voter la confiance au gouvernement de Romano Prodi qui venait pourtant d’avoir la confiance de la Chambre des députés (326 voix contre 275). En s’abstenant au Sénat, Giulio Andreotti faisait gagner l’opposition au sein des sénateurs : 156 sénateurs ont voté la confiance et 161 l’ont refusée (sur 322). À une voix près, Romano Prodi aurait pu conserver la confiance du Sénat. Ce furent les sénateurs à vie (ils étaient sept) qui renversèrent ainsi le gouvernement.
Romano Prodi démissionna le 24 janvier 2008 et se retira de la vie politique italienne, provoquant de nouvelles élections générales anticipées les 13 et 14 avril 2008 qui furent gagnées par Silvio Berlusconi qui s’installa une nouvelle fois à la tête d’un gouvernement soutenu par une coalition de centre droit élue par 46,8% des voix.
Auteur de nombreuses phrases qui ont fait les délices des médias, Giulio Andreotti avait notamment expliqué : « Je reconnais mes limites, mais quand je regarde autour de moi, je réalise que je ne vis pas vraiment dans un monde de géants. ». Tout est une question de perspective…
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (14 janvier 2019)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Giulio Andreotti.
Ennio Morricone.
Les Accords de Munich.
Une collusion tacite des secours humanitaires avec les passeurs criminels ?
Le radeau Aquarius.
Sueurs froides à l’italienne.
L’Italie en pleine dérive ?
Élections législatives italiennes du 4 mars 2018.
Luciano Pavarotti.
Lino Ventura.
Concini.
Antonio Tajani.
Carlo Ciampi.
Silvio Berlusconi.
Umberto Eco.
Virginia Raggi.
La révolution institutionnelle italienne.
Renzusconi franchit le Rubicon.
Enrico Letta, un nouveau visage en Europe.
Habemus Lettam (29 avril 2013).
Discours d’Enrico Letta du 26 octobre 2013 à Paris.
Giorgio Napolitano.
Le compromis historique.
Aldo Moro.
Erasmus.
L’Europe, c’est la paix.
L’Europe des Vingt-huit.
Mario Draghi.
Tournant historique pour l’euro.
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