L’Islande : Après la crise, le beau temps

S'il fallait rappeler les origines de l'islande, on dirait que c'est autour des années 930, que les premiers colons norvégiens s'installent en Islande. On pourrait également ajouter que c'est à partir de cette date, qu'ils s'organisent en un embryon d'état dirigé par une assemblée parlementaire, l'althing.
Cette institution est donc en quelque sorte le plus vieux parlement national encore en place. De ce fait beaucoup considèrent l'Islande comme la plus ancienne démocratie.
Les islandais et les islandaises en sont très fiers, mais ne dépoussièrent pas ce vieux trophée laissant l'île dormir pendant que les années défilent et que le monde dans sa partie émergée se modernise.
Si vous vous promeniez en 1943 dans les rues de Reykjavik vous auriez probablement eu l'impression d'avoir fait un bon de mille ans en arrière. Dans une ambiance très médiévale les observateurs que vous êtes auraient pu mettre en évidence une économie de subsistance complètement refermée sur elle même, une langue qui n'a pas évolué depuis ses origines, un commerce intérieur qui se fait majoritairement par cabotage, ... j'en passe et des meilleurs.
Et pourtant au lendemain de la seconde guerre mondiale, là où une partie de l'Europe se voit ravagée par les combats armés, l'Islande paradoxalement y trouve un formidable moyen de se développer. En entrant dans l'OTAN, elle profite d'une nouvelle colonisation, cette fois américaine. Cette deuxiéme colonisation, est une rampe de lancement pour l'île qui y voit l'occasion de moderniser ses structures et ainsi sortir de son archaïsme.
Le temps passant, à la veille du tsunami économique qui ravage encore, et plus que jamais l'Europe, l'Islande apparaît comme l'un des pays les plus prospère du monde, bien en avance sur l'élite américaine et européenne. Ne nous y trompons pas, L'Islande reste une petite ile perdue entre le Groenland et la Norvège, qui n'a pas et n'aura probablement jamais un poids réellement important sur la scène internationale. Mais la volonté de modernisation, et l'effort national fait à partir des années 1950 a porté ses fruits. De ce fait si on parle de conditions de vie, de tolérance, de loi sociale, de féminisme, d'écologie ... L'ultima thulé s'inscrit largement dans le cercle scandinave si souvent cité et, où il fait si bon vivre. A l'échelle internationale l'Islande était devenue un exemple pour le monde entier dans bien des domaines.
Quelques exemples impartialement choisis permettent de s'en rendre compte : premier pays à autoriser le droit de vote aux femmes, premier chef de gouvernement homosexuel, pays souvent couronné comme étant le plus sûr du monde, 100% d'alphabétisation ...
Mais voilà, les intrigues financières d'une poignée d'hommes, d'entreprises, de nations ont plongé le monde dans un chaos économique, provoquant la faillite des banques pour une majoritée européenne, mais surtout et c'est ce que l'on oublie malheureusement trop souvent, la colère justifiée des peuples, premieres victimes touchées la crise.
L'Islande du premier ministre Geir Haarde, et les tristement célèbres banques landsbanki, glitnir, kaupting on joué le jeu d'un capitalisme ultra libéral et ont par conséquent amené le pays au gibet lorsque la crise a pointé le bout de son nez, faisant de l'Islande le premier pays à déclarer faillite.
Mais le pays a su relever la tête et c'est bien là l'interêt de se pencher sur son cas. Les manifestations populaires ont mis un terme au mandat du premier ministre, et ont stoppé le remboursement de la dette suite à un referendum. Avec l'appui et le consentement de la population, le gouvernement de Johanna Sigurdsdottir a élaboré un plan de relance économique rapide qui aujourd'hui porte ses fruits.
Le bilan est donc positif, 3 ans aprés la faillite, l'islande se porte encore une fois comme un exemple pour le monde. L'exemple d'un pays qui a su se relever, à l'heure où d'autres cherchent encore la solution miracle. Le visage islandais reste cependant balafré des cicatrices de la crise. Le plan montre aujourd'hui quelques faiblesses, et laisse comprendre qu'il faudra persevérer dans ses efforts pour sortir de la tutelle du FMI.
Malheureusement la solution islandaise n'est nullement transposable à des pays comme la Gréce ou l'Italie, cependant à l'heure où les médias nous offrent un panorama pessimiste et sans réelle perspective de sortie, il est réconfortant de s'attarder sur le cas islandais. Comble du paradoxe encore une fois pour le pays de glace qui nous apparaît comme un petit rayon de soleil.
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