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Accueil du site > Actualités > Europe > L’ordolibéralisme allemand à l’épreuve du quotidien

L’ordolibéralisme allemand à l’épreuve du quotidien

Un aperçu du modèle économique allemand.

Tout comme le fédéralisme, la mise en oeuvre de l'ordolibéralisme requiert une grande discipline, une rigueur de tous les instants. La structure décisionnelle n'étant plus verticale mais horizontale, l'unilatéral se soustrait à l'échange, et l'autorité au compromis. Les exemples les mieux connus où l'on doit s'accorder avant de décider sont : Bundestag (députés nationaux) vs Bundesrat (régions) pour la politique, de même que direction vs syndicats pour les entreprises (représentés à égalité au conseil d'administration). Mais il existe un autre équilibre fondamental à respecter, qui constitue la base d'une économie allemande ô combien florissante, c'est celui entre le marché et le cadre légal qui lui fixe les règles. Cet équilibre nécessaire porte un nom : l'ordolibéralisme.

Terminaison peu connue, elle fonde pourtant l'économie sociale de marché (Soziale Marktwirtschaft) chère à nos amis d'outre-Rhin. L'ordolibéralisme, conceptualisé à une époque où la plaie nazie se fait menaçante, définit une troisième voie, entre économie planifiée et libéralisme sauvage. L'Etat a un rôle important à jouer afin d'organiser ("ordo") le marché de façon libre et efficace, au profit des citoyens. Il fut mis en oeuvre après-guerre, notamment sous l'égide de Ludwig Erhard, ministre de l'économie du Chancelier Adenauer de 1949 à 1963. Son nom est souvent associer au "miracle économique allemand", miracle qui perdure de nos jours.

"Voie du milieu", équilibre entre régulation et liberté d'entreprendre, séparation des pouvoirs (monétaires, budgétaires et sociaux), on se demande bien pourquoi les Allemands (et leurs alliés périphériques : Autriche, Pays-Bas etc.) sont les seuls à s'être engagés sur une voie qui parait si pleine de bon sens (et de bienfaits pour les sociétés concernées) ? La raison est simple : c'est un système extrêmement exigeant qui requiert conviction, éthique et art du compromis. Les Allemands n'ont d'autres choix, après leur débacle du siècle précédent, que de se montrer exemplaires et d'adhérer à ces valeurs, quel qu'en soit le sacrifice à réaliser. D'autres pays ne se sentent pas soumis à la même contrainte. Malheureusement... pour eux !

Chaque jour l'actualité allemande égrène des exemples de cette confrontation entre cadre législatif et forces du marché. Une loi doit venir renforcer le contrôle du réseau ferré (voir précédent article), monopole détenu par la Deutsche Bahn, elle-même propriété... de l'Etat allemand, afin de ne pas défavoriser les opérateurs privés, susceptibles d'offrir de meilleurs services aux usagers, à moindre coût pour la collectivité. Et de créer de l'emploi. Ainsi l'Etat doit-il se sacrifier pour que vive l'ordolibéralisme !


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34 réactions à cet article    



    • phil_lipp 5 avril 2012 10:41

      Merci Robert pour ton lien. Les arguments semblent imparables et on a envie de crier : « ouais, les Allemands sont des enfoirés »...


      Et pourtant je suis désolé mais on vit bien mieux en Allemagne que partout ailleurs, surtout si l’on est pauvre. Il suffit de vivre ici pour le constater. Les problèmes mentionnés (bas salaires, chômage astreignant etc.) je les connais bien. Je vis à Berlin depuis des années et je ne roule pas sur l’or.

      Mais tu dois comprendre une chose : les Allemands font de leur mieux. La crise est partout et ils ont dû digérer la réunification qui a été un énorme effort financier et humain.

      Ils savent aussi que ça ne suffit de dire : on donne de l’argent à tout le monde. Cet argent il doit venir de quelque part. Et ce quelque part c’est les marchés financiers. Et ils ne veulent pas être dépendants des marchés...

      • Francis, agnotologue JL1 5 avril 2012 11:14

        Bonjour Phil-lipp,

        effectivement, l’ordolibéralisme dans son principe mérite d’être mieux connu : dans son principe, c’est la voie (et voix) du bon sens, évidemment. Le vrai centrisme, en quelque sorte.

        Mais je regrette que vous mélangiez ordolibéralisme et fédéralisme. Votre lien est au libéralisme, ce qu’une plaquette EDF-Areva est au nucléaire : on en mangerait. C’est le fédéralisme expliqué aux bisounours.

        Il dit entre autres : « ... le système fédéral est fondé sur un équilibre des pouvoirs ainsi qu’une valeur essentielle que l’on retrouve partout, au sein d’une entreprise comme d’une famille : le principe de subsidiarité »

        On cherche vainement un équilibre des pouvoirs dans les institutions européennes. Quant au principe de subsidiarité, c’est une ineptie, un oxymore, puisque que c’est le pouvoir central (!) qui définit ce qui en relève !

        Je préfère la définition par Wikipedia du fédéralisme européen  : « Le terme de fédéralisme européen désigne le courant politique visant la construction d’une Europe fédérale. Il se distingue des courants confédéralistes (appelés parfois unionistes), partisans d’une simple coopération inter-étatique, en cela qu’il considère que l’union de l’Europe n’a de sens que par l’exercice en commun de la souveraineté au niveau européen et par la création d’une autorité politique européenne issue d’un processus démocratique. Il s’oppose au souverainisme qui prône l’affaiblissement, voire la disparition des institutions européennes communes. »

        nb. Le processus démocratique dont il est question dans cette définition, je le cherche encore ! On sait que la démocratie est soluble dans l’extension de son domaine d’exercice.


        • phil_lipp 5 avril 2012 11:36

          Bonjour JL1,


          merci pour votre réflexion. C’est mon 1er article sur Agoravox et je suis ravi de pouvoir participer au débat, même si le sujet choisi peut paraitre abstrait aux non-initiés (ce qui ne semble pas être votre cas smiley ).

          Concernant l’Allemagne, l’équilibre des pouvoirs n’est pas un mythe. Après la guerre le principe selon lequel : la justice, l’éducation et les media ne PEUVENT se trouver entre les mêmes mains, a été appliqué à la lettre. Et le fédéralisme est là pour le garantir.

          Concernant la démocratie, un candidat à l’élection présidentielle a déclaré récemment (chez Ardisson) qu’il y avait deux démocraties en Europe : le Danemark et l’Allemagne ! (car toutes les décisions gouvernementales (plan d’aide, envoi militaire etc.) doivent être approuvée au Parlement). Qui a dit ça ? Mélenchon !

          Maintenant au niveau européen, que les choses ne fonctionnent pas comme elles devraient, c’est clair ! Il reste du boulot.

        • Francis, agnotologue JL1 5 avril 2012 12:18

          @ Phil-lipp,

          d’une certaine façon, et si je comprends bien le principe de base de l’ordolibéralisme, est-ce qu’on ne pourrait pas dire que la gauche du PS fait fait de l’ordolibéralisme comme Mr Jourdain faisait de la prose ?

          Pour pousser un peu plus loin la réflexion ; vous avez écrit : "Une loi doit venir renforcer le contrôle du réseau ferré monopole détenu par la Deutsche Bahn, elle-même propriété... de l’Etat allemand, afin de ne pas défavoriser les opérateurs privés, susceptibles d’offrir de meilleurs services aux usagers, à moindre coût pour la collectivité. Et de créer de l’emploi. Ainsi l’Etat doit-il se sacrifier pour que vive l’ordolibéralisme !« 

          A ce sujet, je dirai que la question des services publics ne doit pas relever de considérations économiques mais de choix de société. En sacrifiant un service public en considération des intérêts privés qu’il »lèse«  »ventuellement, que fait-on, sinon écouter les sirènes libérales ? Parce qu’avec de telles considérations, c’est tout le rôle de l’État qui est interpellé, et de fil en aiguille, l’ordolibéralisme lui-même. Ce qui est arrivé au PS chez nous, sous l’impulsion désastreuse de DSK.


        • phil_lipp 5 avril 2012 12:51

          @ JL1


          intéressant. je prends un exemple, les boulangeries : de fait, on est sur un marché libre. le consommateur PEUT choisir sa boulangerie en fonction du prix, de la qualité, de la proximité ou de la boulangère (ou du boulanger). Il est libre. Le boulanger qui ne vend pas assez disparait et sera (ou non) remplacé. C’est une forme de libéralisme.

          MAIS l’Etat doit fixer des règles (qualité des produits, hygiène etc.), dans l’intérêt du consommateur et afin de promouvoir la diversité de l’offre et la compétition.

          S’il n’y avait qu’une boulangerie, crois-tu qu’elle ferait des efforts pour attirer ses clients. Ton pain n’en pâtirait- il pas ? La concurrence SAINE est nécessaire.

          Le capitalisme est à mon sens un ennemi du libéralisme, car il cherche à dominer le marché, à créer un monopole (« tous à l’hyper »).

          A Berlin, la Deutsch Bahn nous a pourri la vie avec des S-Bahn (RER) sous-entretenus. Un opérateur privé serait lui sous pression s’il veut conserver sa concession.

          Il faut un Etat fort pour fixer les règles et laisser les acteurs privés donner le meilleur d’eux-mêmes, pour le bien-être des citoyens (c’est la condition de base). Alors si la gauche du PS veut s’en inspirer, génial !!!

          • Francis, agnotologue JL1 5 avril 2012 13:17

            phil-lipp,

            deux choses : ici, quand on ne se connait pas, la coutume est de se vouvoyer.

            Je vois que je me suis laissé tromper par votre article. Si vous voulez faire l’apologie du libéralisme, sachez que vous n’êtes pas le premier, et que votre exemple pitoyable des boulangeries, bon pour expliquer le libéralisme aux enfants, ne fait plus recette depuis longtemps.

            Par ailleurs, la gauche du PS est a peine de gauche, c’est d’ailleurs ce que Hollande a expliqué à la City. Le seul parti de gauche en France, c’est le FDG : « la gauche de gauche », et non pas « à gauche de la gauche ».

            A bon entendeur ...


          • Francis, agnotologue JL1 5 avril 2012 13:19

            Ah, phil-ipp,

            j’oubliais : « un État fort », ça n’a pas de sens dans un fédéralisme européen.

            Bref, vous dites tout et son contraire.


          • Francis, agnotologue JL1 5 avril 2012 13:27

            phil-oipp

            je rappelle qu’au départ, vous écriviez : "L’ordolibéralisme, ... définit une troisième voie, entre économie planifiée et libéralisme sauvage.

            La troisième voie, c’est un État fort et un secteur publics important, puisque les secteurs vitaux de l’activité humaine doivent préservés de l’appétit des pourceaux.

            Mais il ne faut pas confondre fonction publique et services publics : les services publics relèvent d’une maîtrise d’ouvrage démocratique (et peuvent faire l’objet de sous-traitance) alors que la fonction publique est sa maîtrise d’œuvre.

            Ceci dit, j’ai assez donné sur ces polémiques, et n’ai pas envie de recommencer avec vous, qui n’êtes peut-être qu’un nouvel avatar d’un ancien activiste discrédité sur Agoravox. Ce ne serait pas la première fois que l’on voit des revenants ici.


          • phil_lipp 5 avril 2012 13:35

            JL1,


            désolé de vous avoir vouvoyé. je ne recommencerai pas.

            concernant l’Etat fort, vous avez complètement RAISON : ce n’est pas d’un Etat fort et tout puissant dont nous avons besoin, mais d’un LEGISLATEUR qui fait son boulot correctement, sans être sous la pression des lobbys ou du populisme.

            après, dans libéralisme, il y a la notion de liberté (d’entreprendre, d’agir). moi le totalitarisme ce n’est pas mon truc, désolé. que cette liberté ait des limites, rien de plus normal.

          • foufouille foufouille 5 avril 2012 13:42

            "

            intéressant. je prends un exemple, les boulangeries : de fait, on est sur un marché libre. le consommateur PEUT choisir sa boulangerie en fonction du prix, de la qualité, de la proximité ou de la boulangère (ou du boulanger). Il est libre. Le boulanger qui ne vend pas assez disparait et sera (ou non) remplacé. C’est une forme de libéralisme."

            mauvais exemple vu que la plupart achetes de la pate surgelee ou de la farine prete a l’emploi
            les artisans sont plutot rare



          • phil_lipp 5 avril 2012 13:49

            JL1, non je ne suis pas un revenant 


            pour le reste, je répète que l’important c’est l’équilibre des pouvoirs, quels qu’ils soient.

            l’ordolibéralisme et le fédéralisme sont dans cette logique.

          • phil_lipp 5 avril 2012 14:21

            @ foufouille


            pas du tout, les boulangeries sont une profession réglementée en France :

            si ce que tu décris, ce sont les grandes surfaces qui vous enfument avec leurs beaux dessins.

            cette réglementation doit justement permettre aux artisans de continuer à exister. après, celui qui cherche le pain le moins cher, il va s’approvisionner chez les capitalistes smiley

          • foufouille foufouille 5 avril 2012 16:14

            @phil
            faux
            meme pas besoin de diplome
            vu dans un recent reportage, ce qui explique le pain infect de certains boulanger


          • phil_lipp 5 avril 2012 16:26

            pas besoin de diplome c’est possible mais regarde le lien ci-dessus. il y a une loi qui protège l’appellation « boulangerie ». c’est certain (ou alors wikipedia est en retard). tu ne peux pas affirmer des choses aussi gratuites et baser tes raisonnements sur des impressions ou des cas isolés. c’est de la démagogie pure (et la démagogie à grande échelle, c’est dangereux, les allemands le savent bien).


          • foufouille foufouille 5 avril 2012 17:11

            je sais ce que j’ai vu et entendu
            il y a bien une chaine de fabrication de pates surgelees qui fournissent les boulangeries
            pareil pour les restos qui se fournissent a metro ........
            la loi, y a pas grand monde pour l’appliquer


          • phil_lipp 5 avril 2012 19:07

            merci pour l’info foufouille !


            évidemment si même à ce niveau-là la loi n’est pas respectée, c’est mal barré (la France)...

          • foufouille foufouille 5 avril 2012 12:57

            ca marches tellement bien que les polonais ne viennent plus ramasser les asperges vu le salaire
            a la place, on importe du roumain de facon temporaire


            • ARMINIUS ARMINIUS 5 avril 2012 13:14

              Merci pour cet article qui vise à mieux faire connaître le « modèle allemand ». Attendez vous à des réactions négatives de la part des anti-allemands viscéraux, et il y en a, qui n’ont pas encore compris que l’Allemagne actuelle n’ a vraiment plus rien à voir avec celle des deux guerres, et/ou qui font preuve d’une jalousie épidermique. Ceci dit, il est certain que l’Allemagne n’est pas un modèle pour tour et que bien des Allemands envie notre « savoir-vivre ». Par contre question export salaires et relation au travail ils nous enfoncent complétement ! Les problèmes de la DB d’Etat sont bien connus outre-rhin, surtout avec les rapports de force qu’elle entretient avec les responsables transport des Länder et qui peuvent aller jusqu’à la rupture... un petit coup de canif dans les habitudes de« compromis plutôt que crise »habituels !


              • ARMINIUS ARMINIUS 5 avril 2012 13:15

                Pardon : ...« pas un modèle pour tout »


              • phil_lipp 5 avril 2012 13:40

                Merci Arminius !


                C’est sûr qu’on ne vient pas en Allemagne pour son climat ou sa cuisine 

                Le modèle allemand, qui n’a rien demandé à personne, a eu le malheur d’être repris par Sarkozy, qui bien sûr n’en a perçu que la surface.

                L’Allemagne c’est un autre monde, complexe, subtil et passionnant. Apparemment vous êtes bien placé pour le savoir !

              • phil_lipp 5 avril 2012 13:19

                @ foufouille


                pas de chance, les chiffres viennent d’être rendus publics ce matin : l’emploi d’immigrants issus des pays de l’Est est passé de 57.000 à 227.000 ces 6 derniers mois.

                On parle ici d’emplois « officiels » où l’on paye les charges sociales. Moins de 20% sont employés à temps partiel (mini-job etc.).

                227.000 ? Ca fait beaucoup d’asperges, non ? (d’autant que la saison n’a pas commencée smiley )

                • foufouille foufouille 5 avril 2012 13:44

                  le salaire est brut
                  tu payes les cotisations dans ton pays
                  comme pour les travailleurs importes a la fabrication de la centrale nucleaire de flamanville


                • phil_lipp 5 avril 2012 14:24

                  @ foufouille


                  désolé, on parle là d’emplois créés EN Allemagne, c’est-à-dire bénéficiant de la protection sociale allemande. et crois-moi, les personnes concernées aiment beaucoup ce pays qui leur permet de travailler...

                • foufouille foufouille 5 avril 2012 14:37

                  ces emplois saisonniers sont bien en allemagne
                  donc le ramassage des asperges ou tout autre travail effectue par un etranger dans le meme cas n’a pas l’air d’etre compte
                  leurs stats sont truques comme les notres

                  36 pour cent de ceux qui travaillent exercent un emploi à durée déterminée, à temps partiel ou très partiel ou travaillent en intérim

                  Autre exemple : Sur 41 millions d’employés , seuls 29 millions exercent un emploi soumis à cotisations. Avec les jobs à 400 euros


                • phil_lipp 5 avril 2012 15:11

                  non foufouille, je crois que vous n’avez pas bien compris : il y a pénurie de main d’oeuvre en Allemagne ! Ces étrangers ont des emplois non saisonniers, normaux et tout. Il y a 6,7% de chomeurs ici. 6,7% !!!


                  Allez du côté de Stuttgart et vous verrez que la classe moyenne turque roule en BMW et il n’y a aucun problème d’intégration à ce niveau smiley

                  Concernant les minijobs (400€), seul l’employeur paye des charges, pas l’employé. Donc le brut et le net sont identiques. C’est un complément de salaire (par exemple dans un couple où une personne travaille déjà).

                  L’idée également est de permettre à des personnes exclues du marché du travail de retrouver une place sur le marché primaire de l’emploi. Bon, on peut trouver ça injuste, certes...



                • foufouille foufouille 5 avril 2012 16:12

                  « non foufouille, je crois que vous n’avez pas bien compris : il y a pénurie de main d’oeuvre en Allemagne ! »
                  en france aussi
                  suffit de supprimer le smic, on aura plein d’etranger qui viendront


                • ZEN ZEN 5 avril 2012 14:35

                  Bonjour
                  C’est vrai que l’on peut vivre assez bien à Berlin, même si la ville détient un record de nécessiteux, discrets, mais réels.
                  J’y ai séjourné, j’y ai de la famille
                  Mais l’atmosphère est assez détendue et bon enfant (du moins in der MITTE), à cause de l’espace disponible, d’un dynamisme rénovateur urbain et de la présence d’un certain cosmopolitisme cultivé
                  Mais des régions souffrent beaucoup, comme certaines parties de la Ruhr
                  Le capitalisme rhénan a vécu et les grands groupes comme Siemens dictent leurs conditions
                  A l’origine des lois Hartz, on trouve un industriel


                  • ZEN ZEN 5 avril 2012 14:50

                    J’aime l’Allemagne où j’ai travaillé comme étudiant en entreprise et ai de nombreux amis...
                    Mais pas le modèle allemand de Schrôder/Merkel, non viable d’ailleurs sur le long terme...


                    • Francis, agnotologue JL1 5 avril 2012 15:30

                      Le « modèle allemand n’est pas un modèle.


                       »La mondialisation libérale est une colonisation polymorphe. C’est le slogan : « prédateurs de tous les pays, unissez vous ». Une Hydre de Lerne holographique. « Par exemple, les pays scandinaves, propres sur eux sont les exportateurs des machines qui détruisent les forêts du monde. L’Allemagne qui respecte son environnement, c’est l’Allemagne qui figure sur la carte. Mais l’Allemagne élargie est celle qui a Siemens, Bayer, et chaque place où l’on utilise un pesticide Bayer, c’est l’Allemagne. De fait, l’Allemagne du territoire est le sanctuaire, la métropole de l’empire « Allemagne élargie ». Et tous ces empires virtuels se recouvrent sans s’annihiler mutuellement. » (Raúl Montenegro est professeur de biologie à l’Université nationale de Cordoba en Argentine, et lauréat 2004 du Right Livelihood Award, ... prix Nobel alternatif)


                    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 5 avril 2012 18:02

                      Si la modèle de rigueur ordo-libéral est un idéal, il est loin d’être une réalité par défaut ou manque voulu de certaines règles concernant le SMIC, la position des femmes vis-à-vis du travail (pas d’école maternelle gratuite, trop peu de crèches), les mini-jobs à 400€, la médecine à deux vitesses (comme en France) et par des cas de corruption assez nombreux dans les entreprises cogérées.

                      Mais vous avez raison ce n’est pas une raison suffisante pour rejeter l’idéal ou le bébé avec l’eau du bain...


                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 5 avril 2012 18:11

                        Si la société allemande (et non pas seulement son gouvernement, quelle que soit sa couleur) est profondément sociale-démocrate, plus que la société française (ex : la cogestion, la banque industrie, et le droit du travail pour les ouvriers, la nécessité du consensus ). Elle reste perfectible dans les secteurs des services moins portégés.


                        • phil_lipp 5 avril 2012 19:14

                          @ sylvain reboul


                          excellent commentaire, merci ! évidemment qu’il y a et aura toujours des points à améliorer, et l’Allemagne ne fait pas exception.

                          de fait ce que je trouve fascinant dans ce pays justement, c’est sa capacité à se remettre en question, à corriger ses erreurs.

                          et puis n’oublions pas, au moment des lois Hartz, il y avait un taux de chomage impressionnant, 20% à l’est et il a fallu réintégrer ceux qui ont perdu leur emploi après la réunification. 

                        • Jason Jason 6 avril 2012 09:49

                          En France, il était question du modèle Allemand dans les années 1880 lorsque Bismarck institua les lois sociales protégeant les ouvriers (retraite, assurance maladie, assurance chômage). La France d’alors et sa république de rentiers et d’affairistes n’en voulait pas.

                          Aujourd’hui, certains, de droite et de gauche, découvrent le nouveau modèle allemand imposé par Schröder. Il vise à démanteler le modèle de couvertures sociales précédent, à la grande joie des financiers et des affairistes français de tous bords. C’est le retour à la vache sacrée qui fait du capital triomphant le chantre des sacrifices de ceux d’en bas.

                          Quant au miracle allemand d’après-guerre, rien de surprenant, avec l’aide financière des USA, dans un pays en ruines où les besoins de consommation intérieure étaient immenses. Les dépenses militaires de l’Allemagne étaient alors nulles (interdites jusu’aux années 50). A ne pas comparer avec la France qui, elle, a connu les 30 glorieuses tout en menant des guerres coloniales, a forgé une force de frappe nucléaire qui a protégé l’Allemagne (avec les USA et la GB) pendant le temps de la guerre froide. Quelles contreparties avons-nous reçu de cela ? Rien.

                          Il reste frappant de voir avec quelle naïveté nos politiciens se jettent avec envie sur un modèle qui vise toujours au sacrifice des mêmes. Mais, les nations et leurs politiciens ont la mémoire courte et enfument ainsi le public.

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phil_lipp


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