« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée : l’action entreprise doit toucher au premier chef la France et l’Allemagne ». Tel était le discours de Robert Schuman, homme politique français considéré comme un des pères de l’Europe actuelle en 1950. Près de soixante ans plus tard, que reste-t-il de cette volonté ?
Une accélération incontrôlée
Initié le 18 avril 1951 avec la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier), le projet dans un premier temps apporta prospérité économique et rapprocha les peuples brisés après l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, considérée parfois à juste titre comme une guerre civile européenne. La CED (Communauté européenne de la défense) échoua cependant en 1954, par un trop grand excès d’optimisme ainsi que d’empressement mal calculé, du fait d’une détente avec le bloc communiste inhérente à la mort de Staline ainsi que d’une opposition farouche au réarmement allemand majoritaire en France.
Mutatis mutandis, la construction de l’Europe unie sous une même bannière se poursuivit principalement de façon commerciale [1] avec l’avènement de la Communauté économique européenne, CEE en 1957 puis de la CE, Communauté européenne en 1992.
Cette longue marche, que l’on qualifie effectivement de construction pour bien marquer le caractère progressif et inachevé du processus, s’est emballée cependant avec des élargissements géographiques de plus en plus conséquents par leur rapidité et extension. Ainsi des six membres de départ, l’adhésion de nouveaux Etats se fit de manière homéopathique : Irlande, Royaume-Uni, Danemark en 1973 ; Grèce en 1981 ; Espagne et Portugal en 1986 ; Finlande, Suède et Autriche en 1995. En 2004, fut opéré le « grand bond à l’Est » en absorbant l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie ainsi que deux îles méditerranéennes que sont Chypre et Malte. A peine trois ans plus tard, ce furent la Bulgarie et la Roumanie. Actuellement est en train d’être débattu pour 2009 la question d’une adhésion de l’Ukraine, 2e plus grand pays européen après la Russie. Et n’oublions pas la Turquie, éternelle candidate à l’entrée dans l’Union…
De cet emballement, il en ressort une curieuse impression de fuite en avant. Economiquement, les instruments financiers que sont les fonds structurels (FSE, FEOGA, etc.) furent mis à contribution pour pallier le déséquilibre économique criant des pays de l’Est vis-à-vis de leurs voisins de l’Ouest. Malgré ceux-ci, le gouffre restait tout de même énorme avec le reste de l’Union européenne (exemple : en 2004, le PIB de la Pologne, pays le plus en avance économiquement après les aides, était établi à 12 999 $/habitant alors que le Portugal, pays le plus « pauvre » de l’UE en était à 19 828 $/habitant la même année [2]). Ce n’était en définitive pas l’intérêt économique qui avait primé sur leur entrée, mais plutôt une forme de gloutonnerie territoriale. Il a été avancé à l’époque que l’on ne pouvait laisser les pays de l’Est fraîchement convertis à l’économie de marché sur le bas-côté de la route, ce à quoi on ne peut que souscrire, mais pourquoi en revanche ne pas en être resté à un partenariat tout en assistant une maturité plus conséquente sur ce plan ? D’autant que, dès 2004, plusieurs pays dont la France annoncèrent de façon relativement hypocrite des mesures restrictives à l’encontre des travailleurs des PECO (Pays d’Europe centrale et orientale). En outre, dernier point, les fondations juridiques craquaient déjà de partout et le Traité de Nice avait été accouché dans la douleur et l’on savait pertinemment que l’on ne pouvait aller plus loin sans une réforme profonde des institutions. Comment pouvait-on sérieusement croire qu’il aurait été plus facile d’effectuer cette réforme à 25, puis 27, plutôt qu’à 15 ?
La désunion européenne
Il s’est avéré par la suite que cette hypertrophie commença à amplifier les désaccords entre Etats-membres quant aux crises auxquelles devaient faire face l’Union européenne. Certes, il existait un haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune depuis le Traité de Maastricht (1992), mais l’ensemble du processus reposait et encore de nos jours sur une coopération intergouvernementale sanctionnée par l’obligation d’un consensus ne favorisant à 27 en rien l’unité et accouchant le plus souvent de décisions diplomatiquement alambiquées masquant l’impuissance commune.
Tordons le coup par ailleurs à certaines idées reçues comme quoi seule l’Union européenne a permis la création de projets d’envergure comme Airbus, l’Agence spatiale européenne ou l’Espace Schengen. Non, ces remarquables avancées européennes ne proviennent en rien justement des institutions et ont au contraire toujours été le fait de pays sensibilisés et actifs quant à avancer rapidement et ensemble dans un domaine précis tout en s’entendant sur les moyens mis en œuvre.
Bien entendu, l’on pourra m’objecter que des projets ambitieux existent et sont supportés par l’Union européenne. Oui, mais ceux-ci n’auraient-ils pas été encore plus rapidement mis en œuvre et généré moins de gâchis que par une coopération plus restreinte et volontariste ? Je pense en particulier à l’exemple GALILEO qui supporte déjà un retard conséquent par suite de désaccords récurrents [3] et ne sera effectif qu’en 2013, là où le GPS Américain est déjà actif, le GLONASS Russe déjà déployé et que le COMPASS Chinois est en phase d’expérimentation. A l’heure où l’on ne cesse de louer la position dominante économique de ce grand ensemble qu’est l’Union européenne, admettons objectivement qu’elle n’a pas su tirer réellement profit de cette situation favorable.
De plus, chaque fois que l’Europe fut confrontée à des bouleversements politiques majeurs sur le globe, il fut malheureusement aisé de constater au mieux son impuissance (crise Yougoslave) si ce n’est sa désunion sur l’attitude commune à adopter (intervention américaine de 2003 en Irak) [4]. Le récent conflit du Caucase mettant aux prises la Russie et la Géorgie illustra une fois encore toute la difficulté de s’entendre lors du sommet européen du 1er septembre : les camps furent tellement tranchés qu’il en résulta une déclaration hybride d’admonestation sans sanctions. Sans omettre de signaler que l’Accord de partenariat et coopération avec les Russes est toujours gelé depuis fin 2007 alors qu’il aurait dû être renouvelé à cette date, néanmoins du fait du veto polonais puis lituanien, aucune entente ne put avoir lieu. Au grand dam à la fois des autorités russes comme des autorités françaises, allemandes et italiennes qui auraient souhaité un volet énergétique [5].
Le moteur franco-allemand grippé
Le 22 janvier 1963 fut une date historique puisqu’elle permit de réconcilier officiellement Allemands et Français par la volonté de leurs chefs d’Etat respectifs qu’étaient Charles de Gaulle et Konrad Adenauer. Certes, il y avait des arrière-pensées de chaque côté lors de l’élaboration de cet accord (appelé Traité de l’Elysée), mais aussi cependant une réelle volonté de faire progresser l’entente réciproque et de vider la querelle des frontières.
Cahin-caha selon les époques, le moteur fut cependant respecté dans les grandes lignes tant il apportait sécurité et prospérité aux deux pays (chacun devint le premier partenaire commercial de l’autre). Même Jacques Chirac et Gerhard Schröder qui ne s’appréciaient guère au début affichèrent peu à peu une réelle complicité, au point même de laisser, lors d’un sommet diplomatique européen, le président français expliquer le point de vue allemand (Gerhard Schröder était retenu à Berlin au même moment pour défendre un projet d’importance devant le Bundestag).
Or, depuis l’avènement du nouveau président français, les voyants ont changé de couleur, permutant du vert au rouge. Bien que les diplomates s’emploient autant que possible à cacher l’irritation de la chancelière allemande ou la volonté de distanciation du président pour ce lien d’amitié, les observateurs ne se laissent pas duper : EADS ou l’Union pour la Méditerranée aiguisèrent bien des ressentiments par la mauvaise gestion des dossiers. Les discours lénifiants n’y feront rien, le moteur franco-allemand a calé…
L’heure d’une Confédération des Etats européens ?
Les référendums de 2005 (France, Pays-Bas) puis de 2008 (Irlande) ont démontré une réelle défiance des Européens vis-à-vis des orientations bruxelloises. Il est aussi vrai que les dénégations du résultat de ces votes populaires corrélées à l’absence de vision stratégique claire pour la suite des événements contribuent à élargir davantage (si ce n’était possible) le fossé entre les représentants européens et les peuples des pays fondateurs.
Du reste, lorsqu’on a l’impudence de parler de mini traité simplifié [6] en désignant un ensemble indigeste de mesures n’étant qu’une émiettement de l’ancien traité établissant une constitution pour l’Europe, il devient patent que le but n’est plus de faire une Europe des citoyens, mais un ensemble accessible uniquement pour happy few. En ce sens, la technocratie étouffe à petit feu l’idée européenne et la décrédibilisera pour un long moment si rien n’est fait à temps. Des critiques de plus en plus acerbes n’hésitent plus à évoquer l’Union européenne comme une néo-Union soviétique [7].
A moins que… A moins qu’on ne se décide à repartir sur des bases plus saines, avec un ensemble géographique plus modeste, mais plus gérable. Et des relations entre pays n’étant plus régies par des moyens tellement coercitifs qu’ils en deviennent contre-productifs, mais sur la base d’entente solidaire et de grands axes majeurs communs que sont la justice, l’armée et l’économie. Moins d’ambition gargantuesque et plus de pragmatisme.
Des erreurs ont été faites durant la croissance de l’Union européenne, et certains pays ont prouvé qu’ils n’avaient manifestement aucune intention d’œuvrer dans un rapprochement mutuel, mais simplement de favoriser une zone de libre-échange ainsi que d’empêcher l’émergence d’une Europe puissance. En outre, il a été fait fi trop rapidement des peuples dont l’absence d’adhésion empêche désormais toute crédibilité et survie de l’entité présente.
Utopique cette Confédération des Etats européens ? Peut-être moins que cette volonté de persévérer à vouloir rester sur un radeau de la méduse au milieu d’un marais où tous s’échinent à ramer dans une direction différente. Les temps changent et l’ensemble actuel prouve son manque de souplesse comme son dédain pour les citoyens la composant. Un groupe d’Etats avec des meneurs décidés, une assise populaire réelle et un mécanisme de relations assoupli a toutes les chances de donner naissance à une véritable force européenne d’avenir.
Un tel schéma repose aussi sur un moteur franco-allemand remis en route et dopé par une volonté de promouvoir un modèle civilisationnel efficient.
Le gigantisme actuel loin de présenter un quelconque intérêt, empoisonne non seulement la réforme impérative des institutions, mais aussi les relations diplomatiques avec des pays comme la Turquie ou l’Ukraine à qui l’on ne sait quoi exactement proposer en les enfermant dans une antichambre tapissée de formules toutes byzantines en guise de réponses. Avant que Saturne ne dévore ses enfants, il conviendrait peut-être de tuer le père…
[1] L’exception étant EURATOM, ou Communauté européenne de l’énergie atomique instituée en 1957.
[2] Sources : World Perspective/Perspective Monde.
[4] L’on se souvient de quelques échanges grinçants, tel celui de Donald Rumsfeld alors secrétaire à la Défense des Etats-Unis évoquant la « vieille Europe » (France, Allemagne) récalcitrante à suivre son pays pour une intervention militaire en Irak qu’il opposait à une « jeune Europe », celle des pays de l’Est, prompte à emboîter le pas des GIs américains. Le président français du moment, Jacques Chirac n’ayant pas hésité à sortir une formule cinglante « certains pays ont perdu une bonne occasion de se taire » en direction de ces mêmes nouveaux entrants dans l’Union européenne loués par le haut fonctionnaire américain.
[5] Discours de Mme Angela Merkel, chancelière allemande, le 15/04/2008 à Strasbourg : « Un rôle important revient aux problèmes de la sécurité énergétique dans la coopération, et c’est justement sur cette base que nous discuterons avec la Russie dans le but de signer un nouvel accord de partenariat et de coopération ».
[6] Pour vous permettre de juger par vous-mêmes, veuillez vous rendre sur le site d’Europa.
Notons au passage que pas un journaliste, aucune personne de "l’opposition" n’est monté au créneau pour demander à notre bon président pourquoi il travaillait à la désunion européenne notemment la destruction du "moteur" franco-allemand !
L’Union pour la Méditerranée en corollaire de l’intégration de la Turquie à l’UE ne répond-t-elle pas plutôt à des objectifs de stratégie économique des USA ?
L’intégration de la Turquie à l’UE répond d’abord à un objectif de stratégie économique et politique .... de la Turquie. Que certains politiciens aux USA y voient un moyen d’affaiblir le projet d’Europe politique est avéré, mais de là à en faire une effroyable machination...
Sinon Sarkozy s’est fait sérieusement rembarré par plusieurs journalistes sur sa politique allemande (Jean Quatremer et Alexandre Adler, notamment, dans deux styles très différents). En revanche, côté opposition politique, c’est effectivement le désert complet.
Il me semble que ça fait belle lurette que le moteur franco-allemand est grippé. C’est bien antérieur à Sarkozy et il faut se méfier de l’image idyllique de telle ou telle embrassade.
Par exemple la gestion du conflit yougoslave a été catastrophique. Et Mitterrand lors de la réunification allemande était à côté de la plaque. Point de Sarkozy à ces moments-là.
Entre parenthèses, sur le site de l’Ina, j’ai visionné le voyage de de Gaulle en Pologne. C’est du lourd. On est en 67 et de Gaulle explique texto aux Polonais que l’Allemagne est appelée à être réunifiée, que seule l’union des Européens peut garantir la ligne Oder-Niesse, que l’Europe ira de l’Atlantique à l’Oural et que l’Europe doit à terme assurer elle-même sa sécurité.
Sauf erreur de ma part, la diplomatie française a été aux fraises pendant un bon moment ne sachant comment combiner intégration à marche forcée (pour ne pas laisser filer l’Allemagne) et conservation de sa souveraineté nationale, faisant des propositions tous azimuths (dont l’Allemagne se fichait) s’en faire l’effort de rechercher un appui auprès des autres pays européens.
Le couple franco-allemand, c’est bien et nécessaire. Mais s’en remettre au bon vouloir des Allemands au nom de l’amitié et bla bla - en oubliant de facto les autres pays, c’est une situation risquée qui ne sert d’ailleurs pas ce couple franco-allemand, ni l’Europe, ni la France.
Bonne analyse mais je trouve que vous n’insistez pas assez sur un point. L’Europe a commencé à dérailler lorsqu’on a voulu faire une Euope politique avec, quelle qu’en soit l’appellation, un gouvernement centralisé à Bruxelles et supranational.
L’Europe économique apportait paix et prospérité. C’est à partir du moment où l’UE a décidé (avec l’appuis bien entendu des gouvernements nationaux) de ré-écrire les codes civils, de fabriquer un homme nouveau comme l’ont voulu les dictateurs en URSS, de devenir une force politique au-dessus des nations que tout s’est mis à foirer. Quand on voit la dérive totalitaire de l’UE, il n’est pas étonnant que l’élan soit venu de gens comme Barroso, Fisher, Cohen-Bendit ou Jospin qui sont tous d’anciens dirigeants maoïstes et trotskystes.
Nous avons besoin d’une association de nation où cohabiteraient divers projets réunissant seulement ceux qui ont envie d’y participer.
Le gouvernement central de Bruxelles est celui du (des) conseil(s) des ministre(s) issu(s) des élections dans chaque état , la commission n’étant qu’un exécutant administratif et judiciaire et le parlement élu au suffrage universel une instance de contrôle, voire de contestation et qui tend maintenant de plus en plus à devenir une instance codécision.
Tout cela est nouveau et sans exemple historique, mais il ne faudrait pas prendre la commission de Bruxelles pour ce qu’elle n’est pas : un super état s’imposant aux états membres contre leur volonté et celle du parlement euopéen élu au suffrage universel proportionnel direct.
Ce sont les giouvernements, particuilièrement le gvt français, champion toute catégorie dans cette manoeuvre, qui entretiennent cette légende pour se défausser de la responsabilité des décisions auxquelles il ont donné leur accord , de fait unanime, préalable.
Je ne dis pas le contraire, d’où la parenthèse - (avec l’appuis bien entendu des gouvernements nationaux). L’oligarchie de Bruxelles n’est pas apparue toute seule, on est bien d’accord.
Je dis non pas que les ministres sont élus mais qu’ils sont issus des élections législatives et/ou présidentielles dans la cadre de scrutins universels dans chaque pays : si vous avez une majorité de gauche dans la majorité des états européens vous aurez une majorité de de ministres de gauche au sein du conseil des ministres européens, si vous avez une majorité de droite etc..
Être issu d’élection ne veut pas dire être élu : c’est le cas du reste dans tous les pays démocratiques qui sont des démocratie indirectes hors l’élection personnelle du président de la république en France , ce qui n’est pas nécessairement une garantie démocratique, comme on le voit en France..
Excellente approche de la complexité de la construction européenne. La conclusion va de soi. Ne nous obstinons pas dans cette impasse.
Michel Rocard disait récemment que l’Europe politique est morte parce que Londres n’en veut pas. Ce qui revient à dire que le pouvoir de l’Europe est à Londres plus qu’à Bruxelles, que les technosctructures sont toujours dépendantes du pouvoir financier. Ne feignons pas de le découvrir...
Reconstruire l’Europe est un chantier qui restera impossible tant que nous restons incapables de déconstruire celle qui existe actuellement. Pour cela, il faut d’abord que nous soyons capables de la nommer.
L’Europe, telle que nous la connaissons, a été créé par les banques, avec les banques et pour les banques. Les traités passés et à venir n’ont pour objet que de nous contraindre à troquer notre place de citoyen pour celle de détenteur d’un numéro de compte. L’Europe n’est qu’une vaste opération bancaire, sans âme ni conscience.
Reconstruire une nouvelle Europe à partir d’une confédération exige que nous soyons d’abord capable de définir une citoyenneté commune.
A ces mots-là, mon banquier part dans un immense fou-rire : notre conscience citoyenne, il la façonne chaque jour à travers les messages dont il nous sature chaque jour et que nous avons appris à appeler les informations...
J’ai eu la chance de pouvoir observer de l’intérieur ce formidable outil de manipulation des consciences dans lequel nous vivons. Je comprends parfaitement la difficulté qu’éprouvent à le percevoir tout ceux qui n’ont pas eu cette chance. Plus grande encore est la difficulté à recréer les bases d’une nouvelle conscience citoyenne sans laquelle nous ne pourrons bâtir l’Europe poltique souhaitée par ses 350 millions d’habitants.
"L’Europe, telle que nous la connaissons, a été créé par les banques, avec les banques et pour les banques. Les traités passés et à venir n’ont pour objet que de nous contraindre à troquer notre place de citoyen pour celle de détenteur d’un numéro de compte. L’Europe n’est qu’une vaste opération bancaire, sans âme ni conscience.
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J’ai eu la chance de pouvoir observer de l’intérieur ce formidable outil de manipulation des consciences dans lequel nous vivons. "
Vous devriez nous faire un article à ce sujet, ça devrait être intéressant.
"Les traités passés et à venir n’ont pour objet que de nous contraindre à troquer notre place de citoyen pour celle de détenteur d’un numéro de compte. L’Europe n’est qu’une vaste opération bancaire, sans âme ni conscience."
Certes, mais il ne faut pas se faire trop d’illusion : ce n’est pas en vous débarassant de l’Europe que vous vous débarasserez de l’influence du capitalisme financier dans votre vie. Celui-ci est en effet prêt à faire une OPA sur tout ce qui ressemble à une autorité politique, et ce n’est certainement pas de vieilles lunes identitaires qui permettent de lui résister. Et oui, n’oublions pas que nos vieilles nations européennes ont toujours été sous l’influence des banques (l’Allemagne, notamment, leur doit son unité). L’Union Européenne n’a pas créé le pouvoir de la finance, elle n’a fait que suivre le développement de ce dernier.
Bref, je rappelerai quand même une chose : l’Europe doit aussi son caractère ultralibéral au fait que les majorités politiques (élues au suffrage Universel) au Parlement ont toujours été libérales.
"L’Europe, telle que nous la connaissons, a été créé par les banques, avec les banques et pour les banques. Les traités passés et à venir n’ont pour objet que de nous contraindre à troquer notre place de citoyen pour celle de détenteur d’un numéro de compte. L’Europe n’est qu’une vaste opération bancaire, sans âme ni conscience. "
Sur le fond, je suis d’accord, mais c’est un peu péremptoire. Certes, le secteur bancaire, en fait le capitalisme financier moderne, a pour principe de faire une OPA sur tout ce qui ressemble à une autorité légale, et soutient ardemment toute entreprise de dérégulation économique. Mais de là à réduire toute la construction européenne à un vaste complot orchestré par quelques crânes d’oeufs en costume gris, il y a un fossé que vous franchissez un peu vite. Et puis vous oubliez que le secteur bancaire a été un des acteurs majeurs de l’histoire européenne, et ce bien avant toutes l’UE. La théorie de la déconstruction libératrice n’est qu’un miroir aux alouettes. Ce n’est pas en se débarassant de l’UE que vous vous débarasserez des capitalistes...
Tout a "merdé" a partir du jour ou la GB est rentré dans l’Europe !!!
De Gaulle avait raison, et la preuve, c’est qu’aujourd’hui c’est toujours le pays qui a le plus d’exceptions dans tous les traités, et qui continue, comme il l’a fait depuis 1000 ans, de diviser les autres pays continentaux.
Comme vous le dites ensuite, la mutation de l’Europe comme objectif de bien être et de paix, s’est muté en objectif de marché et de politique. L’ouverture a tout vent permise par l’absence de règle a permis de creer un immense champ de bataille economico-financier et nous, les 470 millions de citoyens de l’UE, subissons le dictat des conseils d’administration des groupes multinationaux.
Sous quelques aspects interressant, cela nous arrange parfois, mais a quel prix. Coté "avantage" nous avons déjà le principal, c’est a dire une liberté continentale de "vie" et malgrés tout une certaine sécurité. C’etait suffisant comme objectif et il est atteint. Il reste a passer a l’avenir
Coté "inconvenient", il faut une page complete pour simplement lister les "conneries" que les employés de Bruxelles ont aligné depuis les 10 dernières années. Et même si parfois ou souvent selon les etats, leur travail n’est qu’une excuse pour faire passer une pillule amère, le solde est bien là... l’Europe n’agit pas là ou on le voudrait et est trop présente làou elle devarit ne pas être.
L’avenir, c’est la que tout change. les anglais ne le voient que comme un marché alors que quasiment tous les autres le voient comme une avancée sociale et politique. Aucune volonté pour definir ces objectifs ne se fait jour, ce qui rend les peuples moroses et ce blocage va durer d’autant que la classe politique ne regarde pas les choses en face. l’exemple ? le mini traité, a retiré ce qui etait le plus consensuel pour les 27 pays c’est dire l’hymne et le drapeux.... le reste y est resté ! ridicule.
Associez tout ça a une communication calamiteuse... qui a entendu parler de l’europe depuis le rejet des Irlandais ?
Il est temps de mettre Euronews sur la TNT, avec ses 8 canaux de langues, mais c’est pas sarko qui va le faire, ça c’est sur.
Je pense quand même que la Grande Bretagne a bon dos... Après tout, les anglais sont beaucoup moins sanctionnés que les Français pour non-transposition des directives communautaires. De plus, beaucoup d’Européens vous diront que la tradition administrative de la France, hyperhiérarchisée et cultivant le secret (y compris pour des trucs anodins), est inadaptée pour la coopération moderne.
Il est temps de mettre Euronews sur la TNT, avec ses 8 canaux de langues, mais c’est pas sarko qui va le faire, ça c’est sur.
Et surtout d’imposer une ou plusieurs langues communes pour les documents administratifs. Parce que dans certains pays, les formulaires des impots par exemple n’existent pas en version traduite en anglais ou espagnol, ou allemand. (Pour prendre les langues les plus courrament comprises en europe).
Et des fois, même quand on parle quelques mots de la langue, un formulaire du fisc ca peut être compliqué à bien remplir. D’ailleurs la premiére fois que vous recevez une enveloppe avec marqué "belastingdienst" vous ne vous dites pas que c’est le trésor public local ;)
Il y a des pays comme les pays bas ou les gens parlent quasiment tous anglais voir plusieurs autres langues mais ou les administrations insistent pour que les actes administratifs soient faits en néerlandais. Avec parfois une insolite réponse en anglais parfait d’un interlocuteur géné (car il sait à quel point c’est stupide) : "I’m sorry sir, but I have been instructed not to talk any oter language than Dutch with visitors ! You have to come back with a friend who understands Dutch". Pas super sympa pour un expat qui vient d’arriver ;)
Alors que si l’on choisissait une langue administrative que l’on apprenne à l’école ...
Et pour le choix de la langue ? Au choix :
Vote ! Et en europe ca devrait être l’Allemand qui gagne. Sprechen sie Deutsch ?
Choix "rationnel" : Everybody is able to speak a little bit of english ! Let’s do it !
Tirage au sort. (Comme ca pas d’engeulade). Inconvénient si c’est une langue bizarre que peu d’européens parlent ca va couter cher et demander des efforts à tout le monde. Mais l’effort en vaudrait largement la peine. Imaginez que ce soit le hongrois qui soit choisi ;) Et bien vu qu’il n’y a aucune racine commune avec les autres langues européennes à part le Finnois on se galérerait bien pour l’apprendre ;) Mais ce serait fun !
Le marche commun
Le modele francais en Europe ( chomage ,charges sociales ,bureaucratie )Ceux qui habitent les pays del’ Europe de l’Est vont tous travailler au Royaume Uni et surtout les Polonais .
Langue europeenne : l’anglais .
Economie liberale correspondant au marche mondial :UK ( United Kingdom ) pour ceux qui ne parlent pas la langue europeenne .
Je me souviens qu’au tout debut l’Euro devait s’appeler l ’Ecu .
Ah ces franchouillard !!!!! Se croyant le nombril du monde et bien sur de l’Europe (27 maintenant )
Personne ne veut du modele social francais , c’est la triste realite .
Sans compter que les Francais sont connus comme donneurs de lecons et arrogants .
Le pays des greves et des fonctionnaires .
N’ayant pas de boulot en France ,j’ai trouve en 1 semaine a Londres alors la France...........pour y etre un futur chomeur puis Rmiste ............
J’ai bien peur qu’il ne soit trop tard pour le rapprochement franco-allemand. L’Allemagne a maintenant plutôt son intérêt à l’est, vers la Tchéquie, Hongrie, Pologne, Slovénie, Croatie. Le retour des "puissances centrales".
Vous raisonnez cent fois mieux que nos vieux politiciens. Il est vrai que les habitudes de facilité, gros cigares, bon diners whisky et p’tites pépés, ralentissent les neurones.
Un philosophe a dit : « Rien de tel que la parspective d’être pendu le lendemain à l’aube pour aiguiser l’esprit. »
Le concept est intéressant et semble avoir fonctionné hier soir à merveille pour Raymond Domenech à qui l’on promettait la guillotine en cas de résultat insuffisant...
Peut-on imaginer une Europe à plusieurs niveaux d’intégrations, et donc à différents niveaux de devoir (et donc de droits) ?
Typiquement (et grossièrement)
Niveau 3 : coopération économique, entrée dans un groupe protectionniste (à faire lol)
Niveau 2 : coopération stratégique (énergie, espace, télécommunications, "gros projets")
Niveau 1 : coopération militaire et diplomatique
Bon évidemment, ca ne peut se concevoir sans une vraie entité démocratique : exigeons l’élection d’une assemblée constituante, avec des députés (x par pays) élus sur leur programme et leur vision !
vu que les deputés exposent un programme et font le contraire une fois elus, qu’est-ce qui vous dit que ce ne sera pas comme ça au parlement europeen restreint ?
La meilleure serait sans doute un vaste élan démocratique de citoyen éclairés, n’hésitant pas à "taper du pied" pour demander des comptes, mais là on reste dans un voeux pieu. Si on avait cela sous la main, on aurait moins de problèmes...
Faute de mieux, une constituante élue permettrait la confrontation des idées et au moins la possibilité d’un débat. La question sera posée et on peut espérer un minimum d’intérêt collectif pour une constituante où les députés s’opposent (avec passion ? rêvons) sur des questions importantes.
Pour sauver l’Europe, je ne vois pas grand’chose d’autre. Mais de toute façon, l’Europe est mal partie pour être prête à temps pour la crise énergétique à venir.
Ce n’était en définitive pas l’intérêt économique qui avait primé sur leur entrée, mais plutôt une forme de gloutonnerie territoriale.
L’intéret économique est pourtant certain. Cela permet de faire des délocalisations intracommunautaires. C’est bien mieux que de délocaliser en "dehors" du bloc. Par ailleurs ces gens sont européens de culture. Et donc culturellement c’est plus simple qu’avec la turquie par exemple. (Même si à la décharge des turcs, à chaque fois que j’ai rencontré un turc pour le boulot j’étais très surpris de a quel points ils sont européanisés dans les grandes villes).
Et de plus la reconstruction de l’europe de l’est a crée beaucoup d’emplois à l’ouest. Tout en créant un bilan assez positif. Passez à Budapest ou Prague aujourd’hui et ca a beaucoup changé. En bien... Reste plus qu’à voir ce que va donner le passage euro de la Slovaquie. Souhaitons leur que ca se passe bien.
Sans compter que ces aides étaient nécéssaires. On n’oublie que la chute du mur veut dire que toutes les structures politiques de ces pays étaient niquées. Et beaucoup de pays d’europe de l’est étaient volontairement maintenu dépendents de Moscou. Alors que Moscou s’effondrait à son tour. Il y avait un risque qu’un fascisme ou un truc pas cool du tout s’installe à la place. Et donc la meilleure chose à faire c’était d’ouvrir nos portes et de les aider.
Il a été avancé à l’époque que l’on ne pouvait laisser les pays de l’Est fraîchement convertis à l’économie de marché sur le bas-côté de la route, ce à quoi on ne peut que souscrire, mais pourquoi en revanche ne pas en être resté à un partenariat tout en assistant une maturité plus conséquente sur ce plan ?
Non car si ces pays s’étaient alors créer une UE Bis, cela aurait fait deux projets concurrents en europe. Et la imaginez si la France ou l’Allemagne disait l’UE version 1 ca me casse les burnes je rejoins l’autre UE si vous continuez à nous faire chier. Un bordel diplomatique ingérable.
Le probleme et cela se voit dans Agoravox est que les Francais sont connus dans l"Europe pour etre arrogants et donneurs de lecons .Aussi dans l’Europe ils ne se font pas que des amis .
Atlantis, l’Europe se casse déjà la gueule ; Je suis sûr que si on faisait un sondage européen on remarquerait qu’une majorité s’en cogne grave de l’Europe, du moins de sa construction politique, et ce même s’ils se sentent européens : les politiciens misérables, ignare, démago, dogmatiques (libéralisme, dérégulation envers et contre tout) ayant émergés depuis les années 80 ont tué l’Europe
Avec ces constitutions et ces traités adoptés unilatéralement par les happy few au mépris des citoyens et totalement imbitables dans leur formulation (même pour des chefs de gouvernement !!!), une paralysie grotesque à chaque fois que l’Europe devrait se positionner et agir (Bosnie, Caucase, Irak...) et des politiques économiques libérales gravées dans les traités qui font peur, quand ils comprennent quelque chose, à la plupart des citoyens, (le fameux nivellement par le bas...une vraie réalité en plus)
Je crois que petit à petit l’idée européenne va se déliter, le projet politique sera complétement abandonné et en restera une super structure administrative bruxelloise dont tout le monde se méfiera.... comme d’un nouveau Moscou.(c’est déjà le cas)
L’espoir, par contre viendra comme le dit l’auteur, d’un groupe de pays avant-gardistes qui décideront de faire ensemble un Grand Bond en Avant, au sein de l’UE si c’est possible ou hors de l’UE
Une confédération est une association d’États indépendants qui ont, par simple traité, délégué l’exercice de certaines compétences à des organes communs destinés à coordonner leur politique dans un certain nombre de domaines, sans constituer cependant un nouvel État superposé aux États membres. Elle s’oppose ainsi à une fédération, où est constitué (par le biais d’une constitution fédérale), un État fédéral.
La confédération est une association d’États qui respecte en principe la souveraineté internationale de ses membres, au regard du droit international, son statut résulte d’un traité qui ne peut être modifié que par l’accord unanime de tous ses signataires.
La nature des relations entre les membres d’une confédération varie considérablement. De même, les relations entre les États membres et les institutions communes et la distribution des pouvoirs entre eux, est hautement variable. Quelques vagues confédérations ressemblent à des organisations internationales, alors que d’autres plus étroitement intégrées peuvent ressembler à des fédérations.
Effectivement je me dois de mieux expliciter ma pensée. Formellement, nous ne sommes pas une Union de type fédérale vous avez raison en raison de plusieurs facteurs qui ont retardé cet avènement, cependant les élites Françaises comme Européennes pour une large majorité rappelle périodiquement que le but est d’atteindre cet objectif rapidement.
Ce mouvement est visible à travers la notion juridique de pilier communautaire. Au nombre de trois, ils expriment la communautarisation plus ou moins large des compétences attribuées aux instances Européennes (dont l’union économique et monétaire qui est en règle générale une prérogative d’Etats indépendants et qui est dans le cas actuel de l’Union Européenne entièrement attribuée à la Banque Centrale Européenne).
Tous les traités successifs, y compris le dernier proposé, tout concourt à transférer de nouvelles compétences. C’est pourquoi on se dirige plus sûrement vers un modèle fédéral que confédéral (qu’on a déjà dépassé sur certains points). D’ailleurs pour prendre un exemple concret : pour enfin établir la taxe sur la restauration à 5,5%, les autorités Françaises sont obligés... d’en recourir à Bruxelles ! Je vous invite aussi à relire l’intégralité du discours de Robert Schuman du 9 mai 1950, ce dernier l’exprime sans aucune ambiguïté : il parle à deux reprise de fédération Européenne !