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Accueil du site > Actualités > Europe > L’Union Européenne est un zombie qui s’ignore

L’Union Européenne est un zombie qui s’ignore

On pourrait croire qu’avec la fin des tensions financières sur la zone euro depuis plus d’un an (à l’exception de l’épisode chypriote), les fédéralistes seraient rassurés. Non, ils font grise mine car de puissantes forces se coalisent pour détruire cette UE qui ne fonctionne pas et qui oprime les peuples.

Pourquoi cela tient ?
 
Certains pourraient dire que L’Union Européenne et l’euro sont plus solides qu’il n’y paraît. Après tout, des experts reconnus pensaient que l’euro était en phase terminale au début de l’année 2011. Pour ma part, j’ai toujours cru que la monnaie unique mettrait plus probablement du temps pour disparaître (j’évoquais jusqu’à dix ans en 2010). La psychologie des peuples et de leurs dirigeants est le premier facteur. Les Allemands ne veulent pas prendre l’initiative de démonter un projet européen, certains journaliste y voyant un acte qui pourrait même se comparer à une guerre mondiale  !
 
Dans les pays du Sud, il y a encore trois ans, même si ce n’était pas vrai, l’Europe était à la fois vu comme le bouclier qui nous avait protégé d’une crise gravissime et la main qui les avait à la fois nourris et qui les avait aidé à grandir. La construction européenne ne faisait pas l’objet d’un vrai débat démocratique. On ne pouvait qu’être pour, comme l’illustre le résultat du référendum espagnol sur le TCE en 2005 (faible participation, forte majorité pour le « oui »). Parce que cette Europe leur a beaucoup apporté pendant vingt ans, il est logique que les peuples d’Europe du Sud mettent du temps à la renier.
 
Malgré tout, une construction fragile

Mais ceci étant dit, l’Union Européenne et la monnaie unique sont des constructions plus fragiles qu’il n’y paraît. En effet, chaque élection nationale peut se transformer en référendum pour ou contre le maintien dans l’UE ou l’euro. Et si un peuple veut en sortir, alors, rien ne pourra être fait pour les empêcher. S’il est vrai qu’ils pourraient survivre au départ d’un petit pays, on peut se poser la question pour le départ d’un plus grand pays. Si demain, l’Italie ou la France décidait de claquer la porte de l’euro, il est probable que beaucoup d’autres pays (l’Allemagne en premier) sauteraient sur l’occasion pour faire de même, provoquant de facto la fin de cette construction totalement artificielle.

Or, justement, les opinions publiques ont beaucoup évolué depuis quelques années. La Grande-Bretagne envisage sérieusement de quitter l’Union Européenne et la population devrait voter sur le sujet d’ici 2017. Les Allemands freinent tellement des quatre fers sur l’intégration que le SPD est obligé de suivre, imposant un système dysfonctionnel qui créé de graves tensions. Et les pays du Sud ont radicalement changé d’opinion sur cette Europe. Au Portugal, on parle de sortie de la monnaie unique. En Italie, on questionne la dette publique et le peuple vote pour des partis ouvertement euro-critiques. Les Pays-Bas devraient aussi envoyer de nombreux députés euro-critiques lors des élections de 2014.
 
Pour l’instant, le château de cartes tient, mais dans chaque pays, de plus en plus de forces se coalisent pour réclamer la fin de cette construction antidémocratique et antisociale. Sachant qu’il suffit d’un pays pour tout faire s’écrouler, la question n’est pas de savoir si cela va s’écrouler mais quand et par qui.

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10 réactions à cet article    


  • Le taulier Le taulier 9 décembre 2013 23:33

    Laurent, arrête de croire que la France est le centre du monde ou de l’Europe. Si nous quittons l’Ue (puisqu’il est impossible de quitter la zone Euro sans quitter l’UE, à moins d’un accord unanime de nos partenaires) et bien la Terre continuera de tourner et on passera pour des cons.

    Cette remarque est aussi valable pour l’Italie ou l’Espagne ou tous les autres. Le seul qui a du poids c’est l’Allemagne mais vu l’héritage historique qui sont sur leurs épaules c’est pas eux qui le feront.

    Petite remarque le référendum anglais est proposé par un 1er ministre qui n’est même pas certain d’être encore au pouvoir quand il devra être organisé et qui n’engage aucunement l’opposition. Cerise sur le gâteau, Cameron veut demander aux Britanniques s’ils veulent quitter l’Ue alors que lui est favorable au statut quo..du grand n’importe quoi.


    • Robert GIL ROBERT GIL 10 décembre 2013 09:41

      Ce qu’il faut surtout c’est sortir de l’otan et se mobiliser contre le traité qu’ils sont en train de nous pondre Europe/USA.

      voir : SORTIR DE L’OTAN ET RESTER DANS L’EURO


    • kimbabig 10 décembre 2013 23:45

      Il faut sortir de l’otan, de l’union européenne et de l’euro !

      En effet la Terre continuera de tourner, et la France ne s’en porterait que mieux sur les plan économique (fini le boulet de la monnaie unique qui ruine l’économie Française), social (fini la régression et l’austérité), diplomatique (fini les guerres d’agression de l’otan, éludés les sujets de conflits avec nos voisins pour la gestion du machin supra-national)


    • Robert GIL ROBERT GIL 10 décembre 2013 09:38

      Tous les citoyens quelque peu informés ont une réaction de rejet devant ces institutions qui se moquent ouvertement de l’avis des peuples et qui nous imposent de force des diktats liberticides, et des cures d’austérité, juste pour satisfaire une classe de privilégiés extrêmement riche et qui exige encore plus de richesses. Cette cupidité maladive est une des principales causes de la récession économique que traverse le monde. Le modèle économique dominant basé sur des «  principes » d’une absurdité totale ne peut pas fonctionner sur le long terme, d’où les crises à répétition...............

      voir : L’EUROPE AU BORD DE L’EXPLOSION


      • julius 1ER 10 décembre 2013 10:38

        Dans les pays du Sud, il y a encore trois ans, même si ce n’était pas vrai, l’Europe était à la fois vu comme le bouclier qui nous avait protégé d’une crise gravissime et la main qui les avait à la fois nourris et qui les avait aidé à grandir.

         @ L Pinsolle
        en fait toute la dynamique de fonctionnement de L’Europe économique telle qu’elle s’est construite est résumée dans cette assertion, mais en fait c’est la limite du capitalisme monopoliste qui ne peut plus s’étendre du fait de ses propres contradictions internes, un peut comme une voiture à qui on rajoute ces CV mais que l’on alourdit en même temps, c’est le fameux « jeux à somme nulle »
        eh oui les fameuses prophéties de nos économistes clairvoyants « tel Attali pour ne pas le citer qui nous annonce chaque année la fin de l’euro, » l’économie n’est pas une science, mais il y a un paramètre fondamental en économie et ce de tous temps, et je serai tenté de dire même dans une économie bancale et plombée de toutes parts, c’est la confiance et çà qu’on le veuille ou non, on ne peut le où la décréter ........ aussi je pense qu’au vu des discussions qui animent ce site et d’autres par ailleurs ainsi que dans la rue, dans la famille et je ne sais où, la confiance est sous de nombreuses formes aux abonnés absents. Car je crois qu’en premier lieu il y a trop de décalages et trop d’écarts désormais entre les discours et les réalités, rappelez -vous« la fracture sociale » ahanée par super -menteur Chirac qui lui a fait gagner la présidentielle de 1995, et où en est-on de cette fameuse fracture sociale ??? poser la question c’est déjà y répondre car je rappelle que presque 20 ans se sont écoulés et ni le bout du tunnel ni la fracture ne se sont résorbés et sans jeu de mots c’est plutôt la « facture sociale »qui s’est alourdie .................
        pour finir le premier remède à apporter ce n’est pas le changement de monnaie, mais c’est plutôt comment répartir la monnaie et malheureusement ou heureusement les banques ne sont plus thrustées pour çà, trop de discrédits pèsent sur elles et le système bancaire en général, de même pour les taux d’usure pratiqués envers les états depuis 40 ans cause de cette dette abyssale qui plombe encore plus cette confiance tant désirée . 
        "

        • Sergueï Dabur Sergueï Dabur 10 décembre 2013 10:49

          D’accord avec vous.

          Néanmoins, NDA, est bien loin de tous reproches. Je ne pense pas qu’il soit la solution.

          Si vous creusez un peu, ses propos difèrent en fonction de son auditoire et frisent le paradoxe...


          • julius 1ER 10 décembre 2013 11:21

            l’article est intéressant, car il pose de nombreuses questions qui semblent contradictoires et qui le sont pour certaines, notamment le passage sur l’Espagne où une majorité des votants avaient voté pour l’entrée dans l’UE alors qu’une majorité des électeurs s’était abstenue ce qui montre bien la difficulté de l’équation, intérêt personnel contre ou pour intérêt général sur le court, le moyen, le long terme à un moment donné ces valeurs peuvent être en totale contradiction, les unes par rapport aux autres, et là en revenant à des choses fondamentales on peut dire qu’il est plus difficile de construire que de détruire, ce qui est vérifiable dans tous les domaines aussi peut-être qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.........

            alors l’Europe des multinationales des lobbys certainement est un zombie mais elle représente un avenir commun« l’Europe »une autre Europe devrais-je dire,de même que la planète qu’il faut prendre en compte plus tôt que tard.
            Personnellement je préfère un internationalisme pondéré à un nationalisme exacerbé !!!!!!!!!!


            • le crocodile 10 décembre 2013 14:06

              L´UE est dirigée par des gens élus par personne , aux ordres des multinationales , des banques et de la mondialisation .De plus , ils magouillent , se laissent acheter par les lobbies de toutes sortes , parasitent et profitent au maximum du système crée par eux derrière le dos des européens .
              Mais il y a quand même quelques personnes courageuses et honnêtes dans cet hémicycle bruxellois corrompu jusqu´à la moëlle , comme , Nigel Farage et Godfrey Bloom qui OSE DIRE :
              Source youtube dont le lien disparait comme par enchantement .
               

              « Les gens vont vous pendre et ils auront raison. »

              • BA 10 décembre 2013 15:15

                Les banques italiennes ont dans leurs livres 147 milliards d’euros d’actifs pourris : record historique battu.


                Les banques italiennes prêtent de moins en moins d’argent au secteur privé.


                Les prêts au secteur privé italien sont en baisse de 3,7 %.


                Les prêts aux entreprises sont en baisse de 4,9 % sur un an.


                Mais en revanche, les banques italiennes achètent de plus en plus d’obligations de l’Etat italien : 399,5 milliards d’euros en tout.


                Lundi 9 décembre 2013 :


                Italie : forte baisse des prêts aux entreprises en octobre.


                http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/italie-forte-baisse-des-prets-aux-entreprises-en-octobre-935346.php


                • legrind legrind 10 décembre 2013 15:46

                  Tous les souverainistes et celles & ceux qui ont ouvert les yeux rejoignez Marine !

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