La Commission européenne nous incite à déserter définitivement les urnes
C’est à une provocation de la commission Européenne que nous avons affaire aujourd’hui. Celle-ci propose ni plus ni moins d’imposer un examen de l’UE, très en amont des processus budgétaires nationaux, dans les budgets des états membres, afin de vérifier que les déficits resteront sous contrôle.
Le traité de Lisbonne étant caduc, merci la crise grecque, quelques mois après son introduction, la commission fait donc feu de tout bois pour s’arroger davantage de pouvoir. Cette proposition est hors de son champ de légitimité mais peu importe, je trouve cependant que c’est une bonne idée que d’avancer des propositions.
Mais quelle proposition avons-nous là !
Il était une fois un siècle nouveau
Prenons s’il vous plait un peu de recul : Après huit ans d’endettement massif (depuis la dernière crise), la consommation de masse a atteint des ordres de grandeur jamais égalés par le passé. Les arbres ne montant pas au ciel (désolé pour ce truisme) - arriva ce qui devait arriver : la crise de 2007. Cette crise possède un bon parallèle : la crise de la vache folle, on a recyclé des dettes pourries en dette en béton genre tonyglandil. Pan sur le bec, les économistes qui suggéraient voilà quelques années que la dette était un signe de bonne santé de l’économie sont aujourd’hui moins diserts sur le sujet. Bref la population mondiale est pénalisée gravement par ce jeu de taquins économique.
Cette période s’est donc achevée par un sauvetage de tout ce qui bougeait encore et qui avait l’avantage d’être too big to fail. Ce jeu-là, se chiffrant en milliers de milliards de $, est un transfert sans équivalent, dans le passé, de la dette privée vers la dette publique.
Etape n°2 :
Les marchés spéculent sur les CDS, une sorte de couverture de leurs emprunts déjà réalisés, et font monter les taux d’intérêts de certains pays Européens à des niveaux proche de l’usure. La Grèce est prise à défaut, on connait la suite.
La dette revient donc à la mode et pas de chance pour nous, Nicolas Sarkozy a creusé le déficit Français de 400 milliards en 5 ans, la faute à la crise ou au bouclier fiscal peu importe.
Des mesures d’austérité, du moins en façade, fleurissent désormais en Espagne, en Grèce et en France. Et c’est le deuxième effet kiss-cool de cette spoliation généralisée : les entreprises privées ne payent pas leurs dettes, mais en ce qui concerne la dette publique, les contribuables doivent sans délai régler le problème.
La gabelle et la dime seraient de retour
Que faire pour être certain que la baisse des déficits sera réellement la priorité numéro un en Europe demain ? regarder les budgets prévisionnels des membres de l’UE, et éventuellement jeter judicieusement l’opprobre sur l’un d’entre-eux afin d’agiter le chiffon rouge de l’horreur économique auprès de ses pairs.
Bref, la vis sans fin va broyer du système social, des retraites, et niveler par le bas tout ce qui ressemble de près ou de loin à notre mode de partage, lancé par quelques fous au conseil national de la résistance voilà 65 ans.
Pour faire court, on va payer deux fois l’enrichissement passé d’une minuscule oligarchie.
Cette crise est un double échec
C’est tout d’abord l’échec du capitalisme tel qu’on le connaissait hier, qui rebondit de plus belle aujourd’hui, c’est également l’échec de la commission Européenne qui tente en dernier ressort de comprimer encore notre mode de partage social.
Malgré ces échecs, qu’on se le dise, nous n’aurons aucunes excuses de la part de ces mode de spoliations vétustes que sont le libéralisme actuel et l’UE, cependant nous sommes priés de faire fi de notre mode de vie pour financer la perpétuation de ces inégalités en les creusant encore davantage au passage.
Merci à vous mes bons maitres, la sentence est vraiment trop douce !
Une UE déconnectée du monde
José manuel Durao Barroso, remonté comme une horloge après ses élans retrouvés lundi, l’a lâché comme on va à la chasse au lapin :
-
« Les Etats membres doivent avoir le courage de dire s’ils veulent une union économique et monétaire ou pas. S’ils ne veulent pas d’une union économique, alors il faut oublier l’union monétaire. »
La menace est à peine voilée, et le dogme est planté là comme un marronnier au milieu de la cour. Il n’y aurait donc, encore une fois, pas de plan B possible, et Il ne resterait donc qu’à donner la dernière touche à cette Europe devenue force de loi selon Barroso.
Et pourtant, l’Europe la voici telle qu’elle est aujourd’hui, avec des marchés de la misère et ses budgets sociaux amputés.
José manuel Durao Barroso
Publié sur Peuples.net
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