La droite aux commandes de l’Europe
Les citoyens en attente d’un retour aux « fondamentaux » pour les partis de gauche
Alors que de plus en plus de citoyens européens ont du mal à encaisser la crise (qui devrait selon l’OIT durer de six à huit ans) et manifestent de plus leur rejet du libre échange débridé et de la mondialisation économique, on ne peut que s’interroger en constatant les résultats (estimatifs) de l’élection au parlement européen.

Les partis conservateurs réunis au sein du Parti populaire européen (PPE) ont largement remporté les élections européennes qui se sont achevées dimanche dans l’Union, montrent les projections du Parlement.
Le PPE est crédité de 263 à 273 sièges sur 736. Le Parti socialiste européen (PSE) obtient 155 à 165 sièges. L’Alliance des démocrates et des libéraux recueille entre 78 et 84 élus, devant les Verts, quatrième groupe du Parlement avec 52 à 56 eurodéputés, toujours selon ces projections.- Source REUTERS
Ce qui signifie que les directives et "réformes" libérales "pur jus" vont continuer, voire s’intensifier. Les lobbies patronaux vont s’en donner à coeur joie et la construction européenne reprendre son jeu de mécano délocalisateur.
Au delà de l’immense déception de ceux qui croient à une Europe de progrès social, il faut constater que les électeurs ont sanctionné ou boudé les partis qui revendiquent l’étiquette Parti Socialiste ou leurs frères d’armes socio démocrates.
Les électeurs traditionnels de ces partis auraient-ils "viré" à droite ?
Bien sûr que non. Ce que l’électorat de "gauche" européen a sanctionné c’est l’infime différence qu’il existe entre les socio démocrates et les partis conservateurs. Initié par le New Labour de Tony Blair et le SPD de Gerhard Schröder, la troisième voie a fait illusion pour se décliner partout en Europe en credo libéral "qui ne disait pas son nom".
Coup de l’opération : Pourquoi soutenir des partis qui sous l’apparence de la gauche impose à leurs partisans des mesures identiques à celles que prendraient les partis conservateurs s’ils étaient au pouvoir ?
En clair, lorsqu’on est militant ou sympathisant, on peut se mobiliser contre un adversaire politique. Il est par contre impossible de soutenir son camp lorsque celui-ci vous transforme en "cocu" électoral.
Le courant social démocrate est mort sans gloire le 7 juin 2009. Tout comme les partis socialistes qui ne rêvent que d’un grand mouvement avec les partis ou mouvements de centre droit au détriment des mouvements se situant à leur gauche.
On a eu tort dans ces partis de "gauche" de croire que le clivage politique et économique n’était plus à la mode. Car pendant qu’ils se transformaient en OPNI (objets politiques non identifiés), à droite, on a retrouvé ses repères et surtout on prône et applique des programmes mettant en avant l’individualisme, le retour à l’effort (pour le plus grand nombre) et l’enrichissement individuel (pour un petit nombre).
Les partis et formations de "gauche" européenne ont cru pouvoir ménager la chèvre et le choux. La posture qui a consisté à vouloir se faire "aimer" par les milieux patronaux et capitalistiques (qui les détestent) en faisant payer au prix fort leur électorat salarié qu’ils pensaient "acquis" à donné le résultat qu’on connaît : transformer les partisans des partis de gauche en abstentionnistes.
On constatera qu’en Grande Bretagne ou en Allemagne pays initiateurs de la "troisième voie" on assiste à une déroute peu commune des socio démocrates.
Les urnes on parlé et en ce qui concerne les partis ou formations de gauche, il va falloir à l’instar des conservateurs retrouver rapidement les fondamentaux qui les ont toujours différencié de ceux-ci ou ... disparaître et laisser la place à des mouvements plus radicaux mais porteurs d’espoir pour tous ceux qui payent et vont continuer à payer une crise dont ils ne sont pas responsables.
Le "Manifesto" des partis socialistes européens est un échec et doit être retenu comme tel. On ne gagne pas en réunissant des idées qui ressemblent plus à de "l’eau tiède" qu’un programme socialiste. Si la gauche européenne veut reprendre la main, elle doit maintenant s’orienter vers une stratégie d’union de TOUTE la gauche.
Cette union de la gauche (qui doit inclure l’extrême gauche jusqu’aux socialistes les plus "tièdes") doit se faire autour d’un programme de gouvernement remettant en cause :
- les privilèges outranciers de certains
- le dumping social et fiscal
- les délocalisations systématiques
- les emplois précaires
- la future "utra flexibilité" des salariés
- la fin programmée du code du travail, de la médecine du travail et des prud’hommes
- la marchandisation de la santé
- l’allongement sans fin de l’âge de la retraite
- la mise en coupe réglée des média
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