La politique énergétique de l’Europe

Bref compte rendu de la conférence débat

Le taux de dépendance énergétique de l’Europe va passer de 50 % à 80 % en 2025.

Les combustibles fossiles, pétrole, gaz, charbon, représentent 80 % des émissions mondiales de CO2 et les pays membres du G20 représentent 80 % des émissions mondiales de CO2, toutes sources confondues.

Il se profile deux alternatives au pétrole, combustible clé dans notre civilisation :

• électricité + lithium
• électricité + hydrogène

L’idéal serait de produire de l’électricité sans CO2 grâce à l’hydraulique, au solaire, à la géothermie et au nucléaire. Pour rappel, 75 % du charbon extrait dans le monde sert à produire de l’électricité via des centrales thermiques et produit 20 % des émissions mondiales de CO2.

Le nucléaire pose le problème des déchets radioactifs, mais reste une source d’énergie ne rejetant pas de CO2 dans l’atmosphère.

L’intervention de monsieur Robieux fut passionnante, la fusion nucléaire par laser a besoin du deutérium présent naturellement dans l’eau de mer à hauteur de 0,015% et ne produit pas de déchets. Cette proportion représente 16g de deutérium pour 1 m3 d’eau de mer sachant que le volume total des océans de notre planète représente 1,37 milliard de km3 nous possédons une sacrée réserve d’énergie.

La mise au point de cette technologie nécessite 50 ans, mais reste atteignable contrairement à la fusion nucléaire par confinement magnétique avec le projet Iter. La France est leader dans la fusion nucléaire par laser avec le laser Mégajoule à Bordeaux mais qui est dédié aux expérimentations militaires. Monsieur Robieux préconise une orientation parallèle à usage civil.

Les batteries au lithium pourront être utiles aux véhicules légers (voitures, scooters...) mais leurs limites sont atteintes dès leur utilisation dans des véhicules lourds (bus, camions, tracteur, avions, bateaux...).

Le couple électricité + hydrogène est donc prometteur au niveau européen et mondial :

• l’électricité nécessaire pour produire de l’hydrogène peut être au libre choix des pays, quelque soit la technologie utilisée : centrale thermique à charbon avec stockage de CO2, hydraulique, solaire, géothermie et nucléaire
• le stade des prototypes est déjà terminé avec les voitures, bus et tracteurs, et la présence de nombreux démonstrateurs à l’étranger appuient la faisabilité de la technologie, malgré leur absence marquée en France.

Monsieur Alleau soulignait l’intérêt de l’hydrogène comme vecteur de stockage et de transport de l’électricité produite par des énergies renouvelables mais éloignées des marchés les plus consommateurs.

Une stratégie européenne doit être mise en place afin de coordonner les efforts de recherche et de déploiement d’infrastructures à hydrogène par les industriels.

Comme le soulignait monsieur Beuzit, le plan hydrogène japonais ne comporte aucune subventions publiques.