Le FOU machiavélique JOHNSON va ridiculiser les diverses gouvernances de l’UE
Le 31 octobre 2019 va libérer Boris : il exultera ! Les "responsbles continentaux" de toutes les obédiences seront effondrés : ils n'ont pas crû, ils n'ont pas pris au sérieux le langage "simpliste" d'un Johnson assimilé à l'impétueux et versatile Trump, et ils seront acculés "dans les cordes". Ils, c-à-d l'UE continentale, devront en payer le prix ! Les évidences de demain sont accessibles dès aujourd'hui.
BoJo, est réputé bouffon, fou, mais aussi intelligent et machiavélique. Devant ses camarades plus policés, il s'est construit une image -sans forcer son talent- de fou dissident, alors que son rêve génétique est de devenir, au minimum, le Premier Ministre de sa Gracieuse Majesté. Ne se sentant pas mûr en 2016 il a laissé Thérésa May essuyer les plâtres tout en lui savonnant la planche ! Conforté par le vote des Britanniques aux européennes, son heure de gloire est enfin arrivée : c'est Lui qui sera le "Grand Homme Britannique" tel Churchill ou Cromwell, pour redonner gloire et puissance au RU (avec ou sans Royauté) ou à la Grande-Bretagne, pour retrouver la fierté d'un peuple conquérant de l'Empire Britannique et d'un destructeur de toute construction continentale européenne, d'un opposant viscéral à toute tentative de renaissance d'une Europe "Napoléonienne" même limitée à une construction économique forte. La GB, financiérement et commercialement, doit retrouver une position mondiale incontournable !
Suite aux heureux débuts de la construction européenne à six, Churchill préconisait l'entrée dans l'Europe des Six afin de mieux préserver les intérêts de la GB, en contrant tout ce qui n'allait pas dans le sens des intérêts de la GB et d'un libre-échange. De Gaulle l'avait bien compris et en avait tiré de bonnes conclusions. La suite devait Lui donner raison, la règle de l'unanimité permettant à la GB de s'opposer à tout ce qui n'allait pas dans le sens d'un libre-échange ouvert à tous, ou qui imposerait des normes de protection commerciale et/ou sociale. Margaret Tchatcher ne voulait financer que "le juste retour" vers l'économie britannique : pourquoi dépenser plus que ce que l'on pourrait assumer soi-même en interne ! "I want my money back".
Cameron, au vu des attaques populistes de Nigel Farage aux avant-dernières élections européennes et déjà partisan d'un Brexit idéalisé sans la moindre négociation, a, d'une part, entamé des négociations avec l'UE afin de contrer une partie de l'argumentaire de Farage et, d'autre part, promis un referendum pour soit rester dans l'UE selon les nouvelles clauses négociées, soit en partir avec le Brexit : ses avancées dans les négociations - qu'il n'a pas su mettre en avant dans la capagne référendaire- ont été submergées par les argumentaires populistes et mensongers de Farage, Johnson et les autres. Cameron fier de ses maigres avancées et sûr de lui se donnait gagnant jusqu'à la tombée des résultats ! Après les résultats britanniques des européennes, l'heure de Boris a enfin sonné : il conforte le jeu de son personnage face aux Européens et obtient -sans rien céder- l'appui de Trump à la recherche d'un grand vassal complaisant, soumis et fier de l'être !!!
Si négociations devaient avoir lieu, pour Boris tout ce qu'avait obtenu Cameron doit être acté, et en plus il faut que l'UE lache du lest pour tenir compte des justes revendications du peuple britannique c-à-d ce que Cameron n'avait pas obtenu ! Cameron avait obtenu une simplification des procédures européennes avec transfert des rérogatives de formulation et d'application aux Parlements Nationaux (requête commune à la majorité des États). Devant les projets de limiter le droit de veto des États, Cameron voulait le maintenir pour les droits essentiels et l'étendre contre les décisions internes de l'Eurogroupe pouvant nuire aux intérêts de la GB : les États non membres de l'Eurogroupe (Hongrie, Pologne...) partageaient la position de Cameron. En ce qui concerne le voeu fondateur du traité de Rome, à savoir "oeuvrer pour une union plus étroite", Cameron comme certains États, voulait en être exonéré, ce que la GB ou le RU avaient pratiqué depuis leur entrée dans l'UE. La majorité des États de l'UE (et surtout les fondateurs) ne pouvait souscrire à cette demande, pour le principe. Enfin, le dernier point concernait la libre circulation des personnes au sein de l'UE (la libre circulation des marchandises convenait parfaitement à Cameron) : du fait de sa nature insulaire, la GB n'était pas intégrée dans l'espace dit de Schengen de libre circulation des personnes (touristes, travailleurs et immigrés/réfugiés politiques ou économiques avec carte de séjour), mais acceptait la libre circulation des citoyens de l'UE sur simple présentation de la carte d'identité ou passeport national. Sur ce point, Cameron et déjà ses prédecesseurs avaient obtenu que la France (plus les pays de départs des ferries) contrôlent sur leur sol les non européens et ne laissent partir que ceux qui avaient leur visa pour se rendre en GB. Ainsi les zones portuaires de Calais, Dunkerque... et Paris pour les eurostars, sont des annexes soumis aux Autorités britanniques ! C'est déjà énorme mais insuffisant pour Cameron et Johnson qui veulent limiter et contrôler le passage des travailleurs européens ! Les négociateurs de l'UE soutenus par la quasi unanimité de ses membres refusent cette demande. La GB voudrait contrôler à ses frontières l'afflux de tous les étrangers, citoyens de l'UE inclus !!! Et maintenant BoJo veut l'imposer à l'UE !
La situation actuelle imposée par BoJO
Pour BoJo, les négociations de boutiquiers avec May, la taulière de transition, ne servent à rien tant que les fondamentaux ne sont pas reconnus : la GB pleinement souveraine, libre d'accueillir les personnes selon ses critères de choix et de sélection, libre de passer des accords commerciaux et financiers avec les pays étrangers et avec l'UE, libre de ses politiques économiques, sociales, financières et monétaires, se retire -selon le vote souverain de son peuple- de l'UE par le Brexit. En matière de commerce et de finances internationales la GB est génétiquement libérale et libre-échangiste sans entrave ! En matière de circulation de personnes elle reste maître de contrôler les flux et la nature, la spécificité, la nationalité des candidats visiteurs. En matière monétaire elle reste libre de sa monnaie, la livre sterling.
Pour l'avenir proche et lointain il faut tenir compte des déclarations de BoJo :
- il n'y aura pas de pénuries de médicaments, de produits alimentaires, de fournitures diverses, ni d'embouteillage monstre de camions bloqués aux frontières. Eh oui ! BoJo n'a jamais évoqué l'instauration de droits de douanes, droits finalement payés par les usagers britanniques (avec croissance de l'inflation, néfaste électoralement). Les normes européennes ne sont contestées que pour leur sévérité par certains britanniques, donc tout produit aux normes CE, produit dans l'UE, sera accepté avec le maintien des formalités légères avant l'embarquement sur des ferries ou sur les navettes du tunnel, formalités toujours effectuées sur le continent : ni la France, ni l'UE n'ont menacé de mettre fin à cette grande facilité offerte à la GB !
- non seulement les étrangers à l'UE actuelle mais aussi les citoyens de l'UE devront être porteur d'un visa accordé par les Autorités britanniques ! Les citoyens britanniques porteurs d'un passeport britannique et éventuellement européen pourront toujours se rendre librement dans l'UE et rentrer dans leur pays. Comme l'octroi des visas sera lié à des critères d'âge, de formation, d'employabilité, de revenus.... il est évident que les employés d'origine étrangère de la City assurant la puissance de la place financière, obtiendront sur le champ leurs visas ; par contre, les employés des bars, restaurants, commerces et des petits métiers (plombiers, coiffeurs, tailleurs...) auront beaucoup plus de difficultés pour l'obtension d'un visa et un nombre important devra quitter la GB ! Par contre, si l'UE a des velléités de riposte, la GB, toujours membre de l'UE, peut octroyer à ses propres citoyens la version européenne des passeports : les détenteurs de résidences secondaires en France inquiets depuis 3 ans ne devraient pas trop s'allarmer ; mais si le ton monte, la délivrance de visas (européens par Bruxelles ou nationaux par les diverses ambassades des pays de l'UE en GB) envenimera les relations. Pour se rendre en GB, les citoyens de l'UE et les étrangers à l'UE, devront obtenir des passeports dans leur pays d'origine ou dans l'UE, avec des délais en mois, puis obtenir les visas des consulats ou ambassades britanniques : devant les afflux, les délais seront importants. De toute façon, la GB ne sera pas importunée : elle expulsera les résidents sans visas et ne laissera entrer que des étrangers avec visa !
- en ce qui concerne l'Irlande et la colonie britannique d'Irlande du nord, le libre passage sans poste frontière sera maintenu. Un télécontrôle informatique sur les camions de transports de marchandises sera mis en oeuvre, (quand ?). Déjà les statistiques économiques, les contrôles déclaratifs permettent aux administrations un suivi certain, suffisant en l'absence d'un télécontrôle difficile à mettre au point et à imposer sur tous les camions. BoJo n'a pas encore confirmé que les Irlandais devront être muni d'un passeport avec visa britannique : pour éviter le retour des violences et des attentats, BoJo devrait limiter au portage d'un simple passeport (une simple carte d'identité pendant une phase transitoire) pour circuler librement dans l'Irlande du Nord ; par contre, pour se rendre en Écosse, au Pays de Galles ou en Angleterre, tous les citoyens irlandais (du sud ?) devront avoir un passeport avec visa britannique comme tous les européens et les étrangers.
- en ce qui concerne les droits de pêche dans les eaux britanniques, BoJo n'a rien déclaré, mais il est certain que l'UE devra s'attendre à de difficiles négociations !
- pour les fournitures industrielles (et autres) comme par exemple les ailes de tous les Airbus, BoJo n'a rien dit mais il est sûr qu'il ne s'opposera pas aux exportations : l'UE devra détermier si elle impose des droits de douane qui majoreront le coût des Aibus et diminueront leur compétivité, alors que seulement à peine 10% de sa production est vendue sur son marché intérieur (hors GB), et le reste exporté dans le monde entier.
- pour les accords commerciaux avec tous les pays de la planète, BoJo veut retrouver sa pleine souveraineté de négociations, qu'il ménera pour les intérêts de ses concitoyens : il n'est pas à la solde, ou le vassal de quelque pays que se soit. Trump champion de l'America First et de l'America Great Again, n'a rien obtenu de BoJo : il devra faire des concessions importantes s'il veut vendre (ou plutôt proposer aux consommateurs britanniques) ses poulets au chlore, ses viandes aux OGM et aux antibiotiques. Déjà BoJo a déclaré qu'il n'entamera des négociations avec Trump que s'il supprime certaines limitations imposées aux entreprises et banques britanniques !
-enfin BoJo n'a pas remis en question des accords bilatéraux tels l'accord de Lancaster avec la France pour le développement de certains armements, équipements et des collaborations militaires, ou multilatéraux comme pour l'ESA (Europe Spatiale des fusées et des satellites).
L'impréparation de l'UE aux "propositions de Johnson"
Le titre de ce paragraphe souligne l'absence de réactions constructives européennes aux déclarations de BoJo !
Le Brexit NO-DEAL aura propbablement lieu le 31 octobre 2019, et BoJo a "l'élégance Trumpienne" d'en faire porter la responsabilité à l'UE qui refuse dans une pseudo-négociation de donner toute satisfaction aux revendications de la Grande Bretagne.
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