Le peep show de la Commision européenne
S'effeuillant comme dans un vulgaire porno de série B, la Commission européenne dévoile ses atours au grand jour comme pour enfoncer le clou de la doctrine libérale. Elle enfourche son cheval de bataille de la dérégulation et son matraquage doctrinal est un râle lancinant.
Qu'on se le dise, les salaires sont trop élevés en Europe et plus particulièrement en France où le SMIG est un véritable lest à l'économie sensée se libérer de toutes les contraintes.
En gros, 1050 € c'est un salaire de Nabab et cela grève nos entreprises... On croit rêve.
Il faudra tout de même nous expliquer comment ce handicap prohibitif permet à la France d'être dans le peloton de tête des exportations, il faudra nous éclairer le mystère de la compétitivité intérieure. En effet la grande majorité de nos PME n'occupent que le marché intérieur, aussi sont-elles toutes soumises aux mêmes règles sociales qui ne sont donc pas source d'iniquité.
Le but ultime de la Commission, (dirigée par ce survivant politique de Barroso, jamais élu mais toujours coopté par ses congénères libéraux) est en fait de casser le modèle social européen, le problème de la dette des pays du sud lui permet sous couvert de régler les comptes, en toute impunité, d'obliger les mauvais élèves à détruire le welfare, l'édifice de protection sociale mis en place durant des décennies de luttes.
Dans cette même logique du discours de la Commission, comment se fait-il que les pays à bas coûts salariaux soient également les pays souffrant d'une compétitivité dégradée ? Le Sud ne perd-il pas chaque année des parts de marché dans la compétition internationale ? On voit bien que ce genre de Mantras éructés à jet continu par notre gouvernement européen ne tient pas la route, ils ne satisfont que les marchés financiers et les moines de la doctrine néo-libérale, ils ne mériteraient qu'un haussement d'épaules s'il ne constituaientt la base du prêche bruxellois depuis une génération.
Mais concentrons-nous plutôt sur le timing de ce genre de déclarations, sur la pertinance de cette communications réglée comme du papier à musique. A y regarder de plus près, jamais sans doute la droite n'avait autant dominé le paysage politique continental .
En Espagne, Zapatero a pris une valise aux dernières élections régionales, au Portugal, Socrates a été renvoyé à ses chères études, en Italie, Berlusconi, malgré sa défaite aux municipales se maintiendra encore au pouvoir pour au moins deux ans, son plan de réduction des impôts devant lui assurer une remontée dans les sondages.
En France, le PS a laissé à la droite le bâton pour se faire battre l'année prochaine, au Royaume-uni, Cameron rase gratis, l'État, les prestations sociales et les fondements de la solidarité nationale, bénéficiant en ceci d'un assentiment général. En Allemagne, Merkel donne des gages pour après-demain aux écolos, cela lui permet de garder les mains sur le timon.
Quand on aura rajouté à ce raz-de-marée libéral le fait que nos socio-démocrates ne sont que des libéraux refoulés, complaisants envers les thèses capitalistes, qu'ils sont de pâles partisants d'un bouleversement économique, on comprendra aisément de quelle liberté d'action jouit actuellement la Commission qui peut sans peur de choquer se laisser aller à tous ses fantasmes, à tous ses peep show, à toutes ses arrogances.
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