Le plan de Christophe Barbier pour l’avenir de l’Europe : coloniser la Grèce
Dans son dernier éditorial politique, l'omniprésent Christophe Barbier dispense ses instructions au sujet de la place de la Grèce dans l'Europe. En envisageant le cas probable où les Grecs ne voteraient pas comme il faut, il ne propose rien de moins que... de coloniser le pays ! Rarement un partisan Européiste n'aura été aussi appliqué à réveler aussi clairement (et en moins de deux minutes) les motifs et ressorts réels qui président à la construction Européenne.
Expansion de la zone Euro : le mensonge comme principe idéologique.
M. Barbier commence son monologue en faisant l'aveu que l'entrée de la Grèce dans la zone euro répondait à des impératifs idéologiques et non économiques : on a accepté de faire entrer la Grèce dans l'euro pour des raisons politiques, c'est pour ça que les comptes maquillés par les Grecs n'ont pas été dénoncés a l'époque. Il est à cette occasion trés intéressant de se pencher sur les communications officielles de l'époque, qui justifiaient l'union monétaire et son extension à grands renforts de promesses d'ordre économique :
Le Ministère de l'Economie publiait ainsi, le 16 mars 1998 [1] :
Dominique STRAUSS-KAHN, ministre de l'Économie, des finances et de l'industrie, se félicite de l'accord intervenu entre les ministres et gouverneurs des banques centrales des États membres de l'Union Européenne sur la réévaluation de la parité du punt irlandais et l'entrée de la drachme grecque au sein du mécanisme de change du système monétaire européen.
(...)
L'entrée de la drachme grecque dans le mécanisme de change témoigne de l'attractivité de la future zone euro et de la crédibilité du processus d'ajustement économique dans lequel la Grèce s'est engagée avec détermination. Ceci favorisera la convergence entre l'économie grecque et celle des autres États membres. Pour les partenaires de la Grèce, notamment pour les entreprises, cette appartenance de la drachme au mécanisme de change facilitera le développement des relations économiques et commerciales.
Jacques Chirac, lors de ses voeux en 1998, promettait lui, au sujet du passage à l'euro[2] :
(...)plus de choix dans nos achats, des prix plus bas, de nouvelles parts de marchés, de nouvelles possibilités d'investissement et donc d'emploi. Il [l'Euro] nous apportera plus de stabilité dans un monde incertain (...)
Avec un tel palmarés lorsqu'il s'agit de prédire l'inverse de ce qui allait se produire, il n'est pas risqué de s'avancer a dire que si les memes experts souhaitent le maintien de la Grèce en zone euro, alors il faut qu'ils la fuient d'urgence !
Ainsi, pour M.Barbier, puisque l'entrée de la Grèce fut faite pour des raisons politiques, il est alors impossible d'envisager qu'elle en sorte car cela signifierait la ruine des "investissements politiques" des dernières décennies ; dit autrement, cela lui donnerai tort politiquement donc c'est une option à rejeter. M.Barbier est à cette occasion trés représentatif de la classe Européiste qui, retranchée dans son bunker et sentant son projet moribond, est d'autant plus résolue à poursuivre jusqu'au bout sa chimère, fût-ce au prix de la saignée du peuple Grec qui, face aux "investissements politiques" et à l'idéologie, ne pèse rien.
Le colonialisme Barbier au programme pour les Grecs.
M.Barbier ne fait d'ailleurs pas mystère de son mépris pour les Grecs en particulier, et pour la démocratie en général (il fut un fervent défenseur du traité de Lisbonne, pourtant rejeté par les Français par référendum) puisqu'il embraye immédiatement avec une proposition originale : mettre la Grèce sous "tutelle" dans l'éventualité ou les prochaines élections ne permettraient pas à un gouvernement bien défini de prendre forme. En restant flou sur les significations pratique de cette curieuse initiative, il précise toutefois qu'il faudra penser aux "instruments", "hommes", et "méthodes" venus de Paris et Berlin pour "remettre la Grèce dans le bon sens". Derrière ce verbiage dont sont coutumier les journalistes, M.Barbier sait trés bien qu'avec un peu de concision et de courage il aurait pu parler de colonialisme puisque c'est bien de ceci qu'il s'agit.
Le colonialisme se justifiant toujours par une raison vertueuse (la "civilisation", les "droits de l'Homme"), il prend soin d'expliquer que le colonialisme Barbier se justifierait lui pour des raisons "démocratiques", l'occasion de "rendre a la Grèce" ce qu'elle nous apporta jadis - autre objectif de notre laborantin à écharpe rouge : créer une "nation Européenne", excusez du peu ! Fouler au pied l'avis des peuples, user du colonialisme pour forger de force une nouvelle "nation", ceci porte aussi un nom : l'impérialisme.
Malgré un tel cynisme, beaucoup d'opposants à la construction Européenne sauront toutefois un gré infini à M.Barbier pour ses efforts à rendre vraie cette prédiction du prix Nobel d'économie Milton Friedman [3] :
La monnaie unique va imploser dans les 5 à 15 prochaines années. Non seulement l'euro ne fonctionnera pas, mais il sera également « l'ennemi de la démocratie ». L'euro ne remplacera jamais le dollar et sera toujours une illusion technocratique. Pourquoi ? Parce que les travailleurs européens ne sont pas assez mobiles, qu’il y a trop de blocages économiques et que les nombreuses différences culturelles entre les pays européens sont insurmontables. Un jour, l’adoption de cette monnaie « contre nature » coûtera cher aux pays européens.
Sources :
[1]http://www.minefi.gouv.fr/fonds_doc...
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