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Accueil du site > Actualités > Europe > Le think tank « Notre Europe » : la tour d’ivoire des européïstes (...)

Le think tank « Notre Europe » : la tour d’ivoire des européïstes classiques

« Notre Europe », c'est un « think tank », une « boite à idées ». C'est une petite organisation qui a été fondée et présidée par Jacques Delors, l'éminence grise du PS en matière de « construction européenne », et qui a aussi été présidée par l'une des plus hautes éminences de la « mondialisation », le directeur de l'OMC Pascal Lamy, lui aussi issu du PS. Delors fut ministre des finances de Mitterand, de son élection en 1981 jusqu'à la fin du « tournant de la rigueur », en 84, qu'il participa à préconiser et superviser. Puis il fut président de le Commission Européenne, et il fut alors le co-auteur d'un rapport de 89, préconisant la création de l'euro, pour des raisons formulées par l'économiste Tommaso Padoa-Scioppa, autre co-auteur du rapport, et autre membre du thinck tank jusqu'à sa mort récente. Entre 81 et 84, pendant que Delors était ministre des finances, Lamy était directeur du cabinet du premier ministre. Puis il devint le directeur de cabinet de Delors pendant son mandat de président de la Commission, ainsi que commissaire européen sur les questions de commerce extérieur : il oeuvra alors pour que l'Union Européenne ait une politique commerciale libre-échangiste, avec de faibles droits de douane.

 Il y a une dizaine d'économistes, sociologues et politologues dans « l'équipe » du thinck tank, et des personnages importants dans son « conseil d'administration », comme Delors, Elisabeth Guigou, du PS, qui a été ministre des affaires européennes, ou Jean-Louis Bourlanges, du Nouveau Centre. Le thinck tank fait aussi écrire des rapports, et invite aussi à des séminaires, d'autres économistes, politologues, sociologues ou personnages importants. Parmi ces personnages importants, on peut citer des membres actuels ou passés du PS, comme Badinter, ancien ministre de la justice, Rocard, ancien premier ministre, et Lamy. Et on peut en plus citer Trichet, le président actuel de la Banque Centrale Européenne, ou Draghi son futur président, Vitorino, ancien commissaire européen, Santer et Prodi, deux anciens présidents de la Commission, Barroso son président actuel, ou Barnier, de l'UMP, commissaire européen, ou encore Von Rompuy le président actuel du Conseil Européen.

 Les locaux du thinck tank, 19 rue de Milan dans le 9ème arrondissement de Paris, sont donc un haut lieu, dans lequel ne s'exerce pas d'autre pouvoir que celui de publier des rapports et organiser des séminaires, mais dans l'orbite duquel se réunissent des gens qui ont orienté, et orientent encore, les choix politiques et les discours du système médiatique. Ces gens sont au cœur du pouvoir, mais ils vivent entre eux, séparés des populations, sans partager leurs problèmes d'argent ou d'environnement social, comme dans une bulle d'aisance ou de luxe, de voyages, et de raffinement culturel. Ils ont des âges respectables, ils ont eu ou ont encore de hautes responsabilités, ils ont fait de très brillantes études, et pourtant ils caressent un « rêve » qu'ils appellent « l'Europe », comme une petite fille qui cajole sa poupée et la protège de tous ceux qui voudraient lui faire du mal. Ils aiment leur idéologie comme la petite fille aime sa poupée, inconditionnellement. Ils refusent d'admettre toute réalité qui à leurs yeux la dévaloriserait, et méprisent et détestent les gens qui leur semblent la déprécier par leurs paroles ou par leurs actes. Comme la petite fille, ils sont prêts à faire de leurs fantasmes individuels, des lois qui s'imposeraient au monde qui les entoure, quand bien même le monde qui les entoure ne voudrait pas de ces lois, quand bien même ces lois feraient parfois le malheur de ce monde. « Notre Europe », c'est donc leur chimère de petite fille capricieuse, étalée au grand jour, qu'ils croient être la seule manière possible de concevoir et construire une union de pays européens. C'est une tour d'ivoire, coupée du monde, dans laquelle s'élabore et se donne à voir complètement, l'idéologie européïste classique qui imprègne le gros des paroles médiatiques et des actes politiques d'aujourd'hui.

 La comparaison de tous ces respectables personnages à une petite fille capricieuse qui dorlote une poupée, a-t-elle une part de vérité, malgré le fait qu'elle soit peut-être exagérée ? C'est ce qu'on peut essayer de voir en observant comment ces personnages abordent les questions épineuses du caractère démocratique de l'UE, de l'unité affective et culturelle des européens, et de la bienfaisance des lois et politiques économiques décidées par l'UE.

« Notre démocratie européenne »

 Le caractère démocratique ou non de l'Union Européenne, est l'un des thèmes majeurs de réflexion du thinck tank. Le thème est majeur puisque l'UE détient aujourd'hui d'énormes pouvoirs : niveau des droits de douane ou degré de libre-échange, degré de liberté de circulation des capitaux, degré d'ouverture des frontières aux personnes, manière dont la monnaie est instituée, et notamment caractère plus ou moins privatisé et règlementé du droit d'accorder des crédits, niveau des taux d'intérêts sur les crédits, valeur de l'euro par rapport aux monnaies étrangères, caractère plus ou moins privatisé et règlementé, d'activités comme l'énergie, les transports, les communications, les médias, la grande distribution, l'immobilier. Ces pouvoirs que détient l'UE constituent l'essentiel de ceux dont peut user un gouvernement pour agir sur l'économie de son pays : le chômage, la répartition des richesses, la prospérité, le caractère plus ou moins excessif des prix et des marges, la mission de service public, ou les moyens d'action de l'État. Il serait donc très dangereux pour les démocraties européennes, de confier de tels pouvoirs à une institution non démocratique.

 Sur ce sujet de la « démocratie européenne », l'esprit des personnes qui se rattachent au thinck tank, paraît torturé par deux forces contraires. Dans une note de 2009, intitulée L'action de l'Union répond-elle aux préférences des citoyens ?, un politologue du thinck tank admet que l'action des dirigeants européens, n'est pas en phase avec les volontés des habitants de l'Europe. Il admet aussi que cela s'explique par l'architecture des institutions européennes. Il y a bien des élus à la tête de l'UE, et même des élections européennes, celles des députés du Parlement Européen. Mais il n'y a pas, comme dans les démocraties représentatives traditionnelles, d'élections européennes qui soient pour les habitants de l'Europe, l'occasion de choisir un projet politique européen, dans lequel devraient ensuite s'inscrire les décisions des dirigeants européens, élus lors de ces élections. Les membres du Conseil, qui sont les gouvernements des pays européens, ne sont pas élus en même temps dans toute l'Europe. Les Traités Européens ne sont pas toujours ratifiés en même temps, et pas toujours par voie de référendum. Et les membres du Parlement, qui sont élus en même temps, ne détiennent pas suffisamment de pouvoir pour être à même de mettre en œuvre un programme sur lequel ils seraient élus, car ils ne détiennent qu'un droit de véto. Voilà plus précisément ce que dit le politologue : « Il n’empêche que le décalage entre l’offre et la demande est suffisamment prononcé pour que l’on s’y intéresse. Quelles peuvent en être les causes ? Certaines sont d’ordre institutionnel. […] L’Union Européenne est un système de « gouvernement mixte » au sein duquel des institutions représentant des intérêts distincts doivent composer ; même si les préférences des citoyens sont relayées par leurs représentants au sein du Parlement, ceux-ci n’auront au mieux qu’une emprise partielle sur les décisions qui y seront prises ; ils ne disposent même pas d’un pouvoir d’initiative en matière législative. Par ailleurs, on l’a vu, les élections, dominées par les enjeux et les partis nationaux, n’ont pas au niveau européen l’effet structurant qu’elles peuvent avoir dans le cadre national : vingt-sept scrutins nationaux peuvent difficilement déboucher sur un mandat politique clair. Enfin, une partie importante de l’activité législative est soumise à des contraintes importantes, qui résultent de la nécessité de mettre en œuvre les accords internationaux conclus par l’Union ou d’adapter la législation antérieure au progrès technique. »

 Un régime dont les actions des dirigeants, ne s'inscrivent pas dans un projet politique plébiscité par la population, n'est pas démocratique, aurait-on alors envie de dire. Mais c'est comme si, en plus d'être soumis à la force qui pourrait les pousser à dire cela, les personnes rattachées au thinck tank européïste classique, étaient aussi soumises à une force inverse, les poussant à affirmer que l'UE est démocratique. Non seulement ils ne cessent de le répéter, et de chercher à le démontrer de mille manières aussi sophistiquées que le système géocentrique de Ptolémée, mais en plus ils traitent en ennemis, ceux qui disent que l'UE n'est pas démocratique. Ainsi peut-on lire, dans un rapport de 2010, réalisé pour le thinck tank par un personnage important, intitulé La démocratie post-nationale et la réforme du Parlement Européen, que : « Les ennemis de l’Union Européenne, – et ils sont nombreux, – se révèlent lorsqu’ils l’accusent de « ne pas être démocratique » ». Le thinck tank n'hésite pas à rejeter la responsabilité du « déficit démocratique » sur les habitants de l'Europe, qui n'utiliseraient pas les pouvoirs que l'UE leur donne, non pas parce que ces pouvoirs sont trop insuffisants pour que leur exercice ait un sens, mais parce qu'ils seraient incapables d'en faire bon usage. En se promenant dans le site du thinck tank, on pourra lire que : « L'accusation de « déficit démocratique » dont fait fréquemment l'objet l'Union Européenne est en grande partie infondée. [...] En même temps, on ne peut nier que la pratique démocratique dans l'UE connaît encore aujourd'hui de nombreuses défaillances. Le Parlement Européen ne peut malheureusement pas s'appuyer sur toute la légitimité qu'une telle institution devrait posséder, du fait de la faible participation à son élection et du manque de connaissance de son action par le citoyen. [...] La schizophrénie des dirigeants trop enclins à utiliser l'Europe comme bouc émissaire est un des causes majeures de ce problème. Les partis politiques sont sans doute un autre chaînon manquant important, avec d'un côté des partis européens encore peu affirmés et de l'autre des partis nationaux qui ne jouent pas pleinement le jeu européen. ». Parfois le discours produit par le thinck tank peut servir de base à des discours médiatiques insultants, pour ceux qui douteraient du caractère démocratique de l'UE, sans qu'on puisse être sûr que le thinck tank a l'intention que ses productions soient ainsi récupérées. Dans une note de juin 2011, intitulée L'Union Européenne face aux populismes, un politologue du thinck tank, qui sait que le mot « populisme » est dans la langue courante des médias un synonyme de « démagogie », commence par expliquer que lui-même donne à ce mot un sens plus sophistiqué et non péjoratif, pour pouvoir dire ensuite au sujet d'une déclaration de Mélenchon, que : « L'on retrouve ici tous les accents classiques de la dénonciation populiste : confiscation de la légitime souveraineté du peuple au profit d’acteurs nommés ; asymétrie entre l’intégration économique et les mécanismes politiques ; connivence objective entre ces organes supranationaux et l’économie immatérielle incarnée par le système financier et les banques d’affaires. ». De tels discours peuvent servir de caution intellectuelle aux messages émis par le système médiatique, par exemple à un dessin de Plantu de janvier 2011, dessinateur de deux journaux réputés sérieux, Le Monde et L'Express. Peut-être l'attitude du thinck tank serait-elle moins ambigüe, s'il avait publié une note exprimant clairement un jugement sur des messages comme ce dessin.

 « Notre unité affective et culturelle européenne »

 Un autre thème majeur, relié au premier, est celui de l'unité affective et culturelle européenne, dans sa facette « identité européenne », et dans sa facette « solidarité européenne ». Le thème est majeur, puisque si l'on veut qu'un jour les décisions des dirigeants de l'UE s'inscrivent dans un projet politique plébiscité par le population européenne, il faut qu'existe un « contrat social européen » : il faut par exemple que les français soient prêts à reconnaître comme légitime tout choix que la population européenne ferait en majorité, même si eux les français avaient très majoritairement envie de faire un choix contraire, et même si ce choix portait sur un sujet à leurs yeux important. Accepter un choix collectif européen peut de plus parfois requérir pour la population d'un pays, de la solidarité financière vis à vis des populations d'autres pays, ou parfois un tel choix pourrait impliquer un plus grand mélange des populations européennes.

 Pour parler « d'identité européenne » et de « solidarité européenne », le thinck tank déploie des trésors de poésie et de bonnes intentions. Comme un démiurge, il remodèle la géographie affective accidentée de l'Europe, et crée une puissante unité affective entre tous les habitants de l'Europe. Il scrute le passé, à la recherche de l'histoire commune des européens. Alors que l'une des principales raisons pour lesquelles la zone euro risque de ne pas être une « zone monétaire optimale », pouvant partager une même monnaie, est que les européens n'ont peut-être pas très envie de changer de pays européen pour trouver du travail, ni d'accueillir dans leur voisinage une trop grande quantité d'étrangers européens à la fois, le thinck tank fait avec plaisir le récit de telle ou telle migration de personnes d'un pays d'Europe à un autre. Par exemple des étudiants polonais à Dublin, des personnes issues d'ex-yougoslavie venues en Suède, et travaillant pour pas cher sur les chantiers navals de Malmö, ou des entrepreneurs italiens attirés par le bas cout du travail en Roumanie. Alors qu'une autre raison possible d'un éventuel échec de l'euro, est le possible manque de solidarité financière entre les pays de la zone euro, le thinck tank appelle à un « renforcement » de cette solidarité.

 Ce qu'on ne comprend pas très bien, c'est pourquoi cette si grande affection des européens les uns pour les autres, devrait les obliger à partager un même régime politique, une même monnaie, une même politique économique, un même marché sans barrières douanières ou contrôle des changes. Pourquoi aussi cette si grande affection devrait les obliger à trouver indifférent d'habiter dans le pays où ils sont nés ou dans un autre pays européen. On se demande aussi ce que ferait le thinck tank si les peuples européens préféraient vivre de manière plus autonome politiquement, économiquement et culturellement les uns par rapport aux autres : respecterait-il cette volonté, ou la mépriserait-il ? Admettrait-il par exemple que certains pays européens puissent avoir envie de se reconstruire une plus grande unité culturelle et affective interne, en revitalisant leur idée nationale pour en faire un vecteur de cohésion, avant de se lancer dans un plus grand partage d'une culture commune avec les autres pays européens ? Voilà ce que dit une sociologue du thinck tank, dans une étude de 2010 intitulée Dé-paysements : « Partout, la crise économique a fait son travail de destruction. Au plan politique, les élections européennes de juin 2009 et les tribulations du Traité de Lisbonne [...] ont fait ressortir à plein l’opiniâtre propension des adversaires de l’intégration européenne à s’engouffrer dans les brèches [...] Revigorés par les insécurités que démultiplie la crise, c’est avec un succès manifeste que les tenants du nationalisme et du racisme ont brigué les mandats électoraux de cette année 2010 [...]. Ces partis ont en commun de proposer une reformulation des termes de l’entre-soi, un resserrement des contours du pacte de solidarité collective, que ce soit en disputant la place de l’étranger (immigré ou « étranger de l’intérieur », tels les Roms en Hongrie) dans la communauté nationale, ou bien en s’efforçant de distendre les liens qui unissent leur territoire d’élection à des structures étatiques jugées incommodantes et obsolètes. [...] Ces tentatives de redéfinition des termes du contrat social pourraient bien avoir des conséquences profondes sur le cours de l’intégration européenne. Et la difficile conjoncture économique qui s’annonce dans les années à venir ne fera sans doute que renforcer la pression sur les mécanismes de solidarité établis autant à l’échelle de l’Etat-nation qu’au niveau de l’Union Européenne. [...] Comment expliquer le hiatus entre la forte interdépendance économique qui lie entre eux les pays européens et l’étroitesse des consciences politiques ? Pourquoi l’espace transculturel est-il si difficilement représentable dans l’Europe d’aujourd’hui ? Les pages qui suivent constituent une tentative pour analyser ce décrochage entre dynamiques d’intégration économique et intensité des migrations intra-européennes d’une part, et expressions d’exclusivisme politique et culturel d’autre part. » Selon cette sociologue, un peuple européen qui voudrait garder une certaine autonomie politique et culturelle, est-il donc nécessairement peuplé en majorité de gens « nationalistes », « xénophobes », et « étroits d'esprits » ? Elle reste très ambigüe sur cette question, alors qu'encore une fois, rien ne lui interdisait d'être plus claire.

 « Nos bienfaisantes loi et politique économiques européennes »

 Sur les pouvoirs énormes que détient l'UE, il se pose non seulement la question de leur légitimité, à travers la question du caractère démocratique de l'UE, mais il se pose aussi la question de la qualité de l'usage que l'UE fait de ces pouvoirs. Un troisième thème majeur qu'aborde le thinck tank, est donc la question de savoir si les lois par lesquelles l'UE régit l'activité économique européenne, et si la politique monétaire menée par la BCE, sont bonnes pour les européens.

 La position du thinck tank sur ce sujet est assez simple. Le bilan des décisions économiques de l'UE est aussi bon qu'il pouvait l'être, étant donnés les pouvoirs qui jusqu'à maintenant lui ont été confiés. Le libre-échange, la libre circulation des capitaux, la privatisation totale et la forte dérèglementation du système bancaire, et donc de la possibilité d'accorder des crédits, la création de l'euro, la politique monétaire visant à restreindre fortement le crédit au nom de la lutte contre l'inflation, l'euro cher par rapport aux autres monnaies, la privatisation et dérèglementation des secteurs de l'énergie, des transports, de la grande distribution ou de l'immobilier, la non reconnaissance d'une notion de « service public » en un sens fort, sont des choix économiques que l'UE a été bien inspirée de faire ou prolonger. Ce n'est pas à ces choix qu'il faut imputer les problèmes économiques que l'Europe rencontre depuis maintenant assez longtemps, comme la faiblesse de la croissance, le chômage de masse, les marges et les prix excessifs, l'inéquité actuelle de la répartition des richesses, ou les difficultés qu'ont les États à financer toutes les actions qu'ils voudraient faire. Les points négatifs du bilan économique de l'UE sont dus au fait qu'elle ne détient pas encore assez de pouvoirs économiques : il faut donc que les pays européens acceptent de confier encore plus de leurs pouvoirs économiques à l'UE, en particulier il faut qu'ils lui cèdent une partie du contrôle de leurs budgets d'État.

 Dans la courte présentation de son projet de recherche « Europe 2020 », le thinck tank n'aborde pas les problèmes liés à l'impact de la « mondialisation financière » sur l'Europe, par contre il fait mention de problèmes liés à l'impact de la « mondialisation commerciale ». Il reconnaît l'existence d'une possible « concurrence déloyale d'autres pays qui n'ont pas les mêmes priorités s'agissant de l'équilibre entre les dimensions économique, sociale et environnementale. ». Pour faire face à ce problème, la solution proposée par le thinck tank est que l'UE fasse « la promotion des valeurs européennes sur la scène internationale. ». Tout un programme !


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5 réactions à cet article    


  • Gargantua 9 juillet 2011 02:42

    Qui a en mémoire le Mythe de la Tour de Babel, c’est cela Europe, c’est une tour de sable, elle ne résistera pas à la déferlant qui est en train de venir des différents pays Européens en crise. 


    • samuel_ 9 juillet 2011 16:45


       Moi je pense aussi au film Le dictateur de Chaplin, où le dictateur joue avec le globe terrestre : le monde devient sa chose, un peu comme l’Europe qui devient la chose de ces gens.


    • vida18 11 juillet 2011 16:33

      Je me suis souvent demandé si les choses aurait été différentes si les Français avait voté non à Maastricht en 1992. Toutefois Mitterrand l’a dit lui-même, si le non l’avait emporté, il serait allé à Edimbourg comme le Danemark demander une dérogation sur la 3ème phase de l’UEM ce qui aurait pour effet que le franc français participerait au MCE II avec une marge de manœuvre de 2,25% (donc quasi impossibilité de dévaluer). D’ailleurs, Mitterrand ne se serait pas risqué à organiser un référendum sur Maastricht si ses conseillers ne lui avait pas garanti un oui massif (Michel Rocard lui aurait garanti 60% de « oui » minimum).

      Il a dû avoir une attaque Tonton quand il a vu que le « oui » n’a obtenu que 51,04% (soit 538775 voix d’écart).

      Autre chose pensez-vous que si la question n’avait été :Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le Président de la République autorisant la ratification sur l’Union Européenne ?« mais »Accepteriez-vous une Union Économique et Monétaire avec les autres membres de la future Union européenne ?"

      Le résultat aurait été différent.


      • samuel_ 11 juillet 2011 17:20


         En 92 j’avais 9 ans, et je ne me suis pas renseigné depuis sur ce qui s’est passé exactement.

         Ce qui peut délégitimer ce scrutin, c’est les conditions du débat créées par la presse, et d’après ce que vous dites, la formulation de la question. Est-ce que la presse a vraiment permis aux gens qui avaient des critiques pertinentes de s’exprimer ? Pas seulement les gaullistes mais aussi de bons économistes. Est-ce que la presse a bien permis aux français de comprendre les conséquences de l’euro ? Je crois que pendant la campagne, à des moments Mitterand et les autres tenants du oui ont menti effrontément, sans que la presse le fasse remarquer.

         Et de toute façon, on a le droit de revenir sur des décisions passées ! C’est pour ça que des élections sont organisées régulièrement : pour qu’on puisse changer d’avis. Changer d’avis est un droit. L’euro n’est légitime que tant que les français continuent à l’accepter, mais ils ont le droit de ne plus en vouloir. Sinon on n’est plus en démocratie.


      • vida18 11 juillet 2011 18:10

        Ce qui m’a choqué lors du débat sur Maastricht, c’est que contrairement au Danemark où le texte a été approuvé par le Parlement avant d’être rejeté par référendum, c’est que là-bas il y a eu un long débat sur le pour et le contre même si contrairement en France, ça s’est résumé à (la droite (conservateurs et libéraux pour la ratification et la gauche+extrême-droite (socialistes, communistes, écologistes, parti du peuple danois...) contre). Résultat : 50,7% de non le 2 juin 1992.
        Tandis que chez nous, ça s’est résumé à Miterrand qui dit :C’est moi le chef donc vous ferez ce que je dis.". Mais ça a failli se retourner contre lui puisque des régions acquis au socialisme ont majoritairement voté contre le texte (ex : 57% de non dans la Région Centre) et les régions acquis à la droite et plus peuplé (Alsace, Région parisienne) ont voté pour Maastricht.

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