Les élucubrations macroniennes sur l’Europe annoncent sa stratégie aux européennes : incarner le tout sauf les « populistes »
Macron se ridiculise et fait l’unanimité des autres pays contre lui
Mais quelle mouche a donc piqué notre président... Il a pris l’habitude de dénigrer les Français dès qu’il se rend à l’étranger, mais il est allé plus loin en le faisant dans un pays qui pratique une politique opposée à celle de Jupiter.
Faut-il le rappeler le Danemark, la Suède ne sont pas dans la zone Euro. La Norvège n’appartient même pas à l’Union européenne.
Les pays scandinaves refusent de sacrifier leur système social et ils se sont fermés à l’immigration en pratiquant depuis longtemps un contrôle sévère de leurs frontières. Ils pratiquent une politique d’intégration intransigeante qui ferait hurler nos bobos.
Le Danemark n’appartient pas au camp macronien pas plus que l’Europe de l’Est (Pologne, Tchéquie, Hongrie…) ou l’Italie. Pire pour Jupiter, l’Allemagne tourne la page Merkel et propose de s’entendre avec l’Italie. L’Autriche fustige la logique macronienne.
Que les gouvernements soient de droite, mais également de gauche, nos journalistes les taxeront de « populistes », pourtant ils ne renient pas l’Europe, ils veulent la refonder.
L’opposition à Emmanuel Macron ne se limite pas à ceux qui veulent la fin de l’Euro, bien au contraire, et c’est le fait nouveau. En Europe même un fort courant se dégage en faveur d’une Union des Nations et remet en cause la logique fédéraliste.
Le déclencheur a été la crise des migrants.
Macron est isolé en Europe, peut être comptera-t-il sur les Belges, l’éphémère gouvernement espagnol, et la commission.
Le monde change et c’est très bien.
Macron a une ambition, incarner le fédéralisme seul et contre tout le monde, une ambition qui devrait lui permettre de regrouper derrière sa liste aux européennes tous ceux qui se trompent de siècle.
Un cap : le « renforcement de l’ordre mondial ». Et une priorité : le renforcement de l’Europe. Déroulant ces deux fils dans un discours-fleuve d’une heure et demie, lundi à l’Élysée, Emmanuel Macron a délivré aux ambassadeurs leur feuille de route pour l’action diplomatique par gros temps. Car le chef de l’État ne l’a pas caché, le vent mauvais d’une crise multiforme souffle à tout-va : montée des nationalismes, mise à mal du multilatéralisme, instabilité persistante dans une zone, de la Libye à la Syrie, « dont dépend notre sécurité »… L’Europe est au point de rencontre des stigmates et des solutions de cette crise. « Ce combat européen ne fait que commencer, il sera long, il sera difficile », a insisté le chef de l’État, en ouvrant la traditionnelle conférence des ambassadeurs – et, désormais, « des ambassadrices ».
C’est que les élections européennes de l’an prochain se profilent déjà.
Macron se trompe de siècle, il reprend la logorrhée des années 80.
L'Union européenne se construirait en dépassant les identités. Il faudrait les faire rentrer, au chausse-pied si nécessaire, dans « plus d Europe ». Et cela « dans l'intérêt des peuples ». Cette vision gorgée de bonnes intentions a dominé la scène politique pendant des décennies. Depuis plus de vingt ans, la construction européenne se heurte pourtant à une résistance croissante, passive ou active. Une résistance qui s est exprimée notamment lors des différents référendum, et qui a culminé en juin 2016 avec le Brexit, symptôme d'un mal qui n'est pas que britannique et que certains n'ont pas voulu voir. Avec arrogance, les élites ont taxé le vote britannique de populiste, raciste, etc. Pour sauver l'Europe, ne faudrait-il pas pourtant que celles-ci se décident à entendre la colère qui gronde et qu elles acceptent de se réconcilier enfin avec les peuples.
L’excellent Hubert Vedrine démontre combien le projet des élites « européistes » est erroné :
« Quand on analyse les votes aux différentes élections en Europe, il est clair que les peuples veulent garder une certaine identité, un certain niveau de souveraineté, et être assurés d’une certaine sécurité. Ce à quoi s’ajoute un désir, au Sud, de souplesse économique.
Le problème, c’est que les élites majoritairement européistes, animées par le mythe post-national, n’ont pas voulu tenir compte de ces demandes, persuadées que l’Europe n’avait d’avenir que dans une intégration sans cesse plus poussée. Pendant des années, ces élites politiques et médiatiques ont condamné avec morgue ou arrogance les réclamations populaires. Résultat : les insurrections électorales. Les européistes trop dogmatiques ont une lourde responsabilité dans la situation actuelle en Europe. Si nous ne répondons pas à ces demandes banales des classes populaires et moyennes, elles renverseront la table.
S’il y a un domaine où les pays membres devraient agir de façon volontaire, coordonnée et rapide, c’est pour doter Schengen de vraies frontières.
Oh, il y a quelques forces idéologiques et quelques lobbys qui continuent de s’opposer par aveuglement ou calcul à toute régulation renforcée des flux migratoires, mais globalement il n’y a pas d’opposition insurmontable en Europe contre l’idée de faire un vrai nouveau Schengen qui fonctionne. Les populations sont toutes demandeuses. Et les élites, après avoir été très pro immigration, comme on dit, sont désormais en pleine interrogation.
Pendant longtemps, après la chute de l’Union soviétique, l’Europe a connu une phase angélique, avec une vision « Bisounours » du monde. Nous avons aboli les frontières intérieures sans organiser assez les frontières externes, pour rester ouverts, accueillants, etc. Et puis, petit à petit, cette bien-pensance naïve a reculé sous le coup du nombre et des événements. Les uns après les autres, les pays ont rétabli leurs frontières dans le désordre. Il faut traiter ce sujet calmement et collectivement. Vraiment maîtriser les flux aux frontières, c’est-à-dire d’une part répondre de façon rapide et efficace aux demandes d’asile, et d’autre part co-gérer les flux migratoires avec les pays de départ et de transit.
Que les gouvernements se mettent vraiment d’accord, que les ministres de la Justice, de l’Intérieur, des différents pays travaillent ensemble, qu’il y ait une police Schengen des frontières, que les lois et les règlements soient harmonisés, etc. C’est un préalable indispensable. Beaucoup a été fait ces dernières années. Après, on pourra mieux réfléchir à comment défendre nos intérêts face à la Russie, la Chine, les Etats-Unis, etc. Mais si on ne commence pas par la maîtrise des flux, les peuples vont être furieux. C’est par ce biais que les élites peuvent retisser le lien perdu avec les peuples. »
Le discours macronien est irresponsable, il déclare la guerre à tous ceux qui tiennent à la Nation et refuse de tenir compte des réalités du Monde. Par ignorance, ceux qui le soutiennent, voteront pour un projet que toute l’Europe refuse. Depuis 1992 ils nous promettent un budget fédéral et les Etats-Unis d’Europe mais personne en dehors des intello boboistes français, personne n’en veut !
La campagne des européennes sera donc menée au nom de la morale contre les méchants populistes. Macron a été élu par défaut, il sait que les Français tiennent à l’Euro et refuseront toute aventure. Pour lui une troisième voie crédible serait une tragédie et celui ou celle qui l’incarnerait, changerait la donne.
Cette troisième voie est pourtant celle que choisissent nos partenaires.
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