Les nouveaux défis de l’UE
Les élections européennes de 2009, qui auront lieu les 4 et 7 juin prochain dans l’ensemble des 27 pays de l’Union Européenne, se dérouleront dans un climat économique tendu, laissant ainsi envisager une élection inédite, aux résultats indécis. Ces élections interviennent après une législature mouvementée, où l’échec de l’établissement d’une constitution européenne, le manque de cohésion des états membres sur le plan international et la léthargie dans laquelle s’est engagée l’Europe ont fait l’actualité. Les questions institutionnelles et le rôle que l’Europe doit jouer face à la crise seront les clés de ce scrutin, où la majorité du Parti Populaire Européen (dont l’UMP est membre) pourrait être ébranlée au profit du PSE (parti socialiste européen). Mais quelle que soit la prochaine majorité, l’Europe va devoir s’atteler à un certain nombre de problématiques qui l’enveniment pour tourner la page d’une législature 2004-2009 bien pâle...
Des institutions obsolètes
Les élargissements successifs de 2004 et de 2007 portent désormais le nombre d’états membres de l’UE à 27. L’arrivée en mai 2004 des pays de l’est a incontestablement ralenti l’action de l’Union, handicapée par ses institutions obsolètes, incompatibles avec l’élargissement à l’ex bloc soviétique. Faciliter l’adoption des mesures, tel était l’objectif du projet d’établissement d’une constitution européenne, rejeté respectivement en 2005 et 2007 par la France et l’Irlande. La multiplicité des états rend en effet inadapté et terriblement inefficace l’unanimité requise au conseil européen, qui conditionne l’adoption d’un texte d’importance majeur à l’approbation de l’ensemble des états, permettant ainsi à l’un seul d’entre eux eux de bloquer toute décision. Le projet de constitution prévoyait de réévaluer l’importance en terme de voix accordée aux pays mineurs, rendant ainsi proportionnel la population des nations aux voix attribuées aux conseils des ministres. Par ailleurs, la majorité requise à l’adoption d’un texte était réduite à 55% contre 71% auparavant. L’un des défis majeurs de l’UE lors de la prochaine législature sera donc la rénovation de ses institutions, afin de les adapter à l’Europe de 2009.
Quelle défense pour l’U.E ?
L’Union Européenne n’est pas parvenue lors de la précédente législature à réduire ses divergences, notamment en terme militaires, que la guerre en Irak a parfaitement illustré. Le manque de cohésion quand à la participation ou non à la seconde guerre du golfe a témoigné de la nécessité d’établir une puissance militaire européenne. La Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) est à ce jour le seul organe de défense commun à l’ensemble des nations de l’UE, dont l’effectif reste cependant conditionné par la participation volontaire des états. Le choix d’engager des troupes ne revient donc pas à l’UE mais aux différentes nations qui la composent. Le PESD joue cependant un rôle non négligeable dans le maintien de la paix international, notamment au Kosovo, en Bosnie, au Darfour, en Palestine mais encore en Macédoine. La lenteur de la mise en place de ces missions est considéré comme un sérieux point noir du PESD mais est surtout utilisé Une armée commune à l’union européenne reste donc à inventer, mais ce projet émerge peu à peu, en faisant face tant bien que mal aux nationalistes et eurosceptiques, fermement opposés à une telle chose.
L’entrée de la Turquie au coeur des débats ?
Tout comme lors de la précédente législature, l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne sera probablement à nouveau un dossier sujet à mouts débats et polémiques, du fait du symbole que représenterait l’entrée de cette nation dans l’U.E. L’ouverture du vieux continent à l’orient, c’est un véritable défi que pose la Turquie à l’UE en réaffirmant sa candidature, qui déchire les européens. Avec quelques 71 millions d’habitants, la population Turque ne serait autre que la deuxième de l’Union Europénne, derrière l’Allemagne, dont la faible natalité pourrait à terme, la reléguer derrière la Turquie. Un pays musulman comme première puissance démographique de l’U.E ? Paradoxal pour une union qui revendique régulièrement ses racines chrétiennes. Sur un autre plan, l’entrée de la Turquie dans l’U.E constituerait un tremplin économique de poids pour ce pays émergent, freinant ainsi le développement de l’islamisme. Au contraire, un certain nombre de nations abritant des extrémistes telles que l’Irak et la Syrie, sont frontalières avec la Turquie ; l’entrée dans l’UE de cette dernière favoriserait de ce fait l’incursion de terroristes sur le sol européen.
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