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Les nouveaux « Peaux Rouges »

Imaginons-nous aujourd’hui que les flux migratoires du XVIIIe siècle se fassent dans l’autre sens. Et que les envahisseurs d’hier deviennent les peaux rouges de demain ?

De grands groupes, comme celui de l’indien Mittal, l’ont prouvé. Il était à peine envisageable, il y a peu de temps encore qu’ une telle O.P.A, puisse être réalisée sur l’un des fleurons de la métallurgie européenne. De nos jours, avec l’externalisation de la production, c’est presque l’intégralité de la technologie occidentale qui a été exportée vers les pays émergents ; avec en contrepartie, une plus-value financière à très court terme. Et le Louvre ou la Sorbonne ont déjà été dupliqués.

Alors le « Vieux Continent » a-t-il encore des cartes à jouer dans le Monde du XXIe siècle ? 
 
 Les élections Européennes du 7 juin, sont-elles le dernier rempart de la « Vieille Europe », ou vont-elles entériner son démantèlement définitif au profit du reste du Monde, comme cela a été le cas, lors de l’effondrement du bloc soviétique ?
 
Les Chinois cultivés viendront, peut-être demain, visiter avec curiosité ce qui a été, il n’y a pas si longtemps déjà, le berceau de la civilisation industrielle, ainsi qu’un phare mondial dans le domaine de la culture ou du luxe.

Cet argent roi a fait oublier la grande immigration du XVIIIe siècle, qui draina le quart de la population d’Europe. Car, c’était le surplus de population qu’elle ne pouvait plus nourrir. 
 
 Cette conquête du Nouveau Monde, s’est faite dans la violence. Mais les Européens d’alors avaient la Suprématie du nombre et de la technologie. Est-ce encore le cas aujourd’hui ?
 
 Et ces départs sans aucun espoir de retour, ajoutèrent encore au désespoir, des peuples migrateurs. vers ces terres convoitées, qui étaient déjà peuplées ; occasionnant ainsi la perpétuation d’un des plus grands génocides culturels et humains de l’histoire de l’humanité.
 
 Il ne faut donc pas oublier que les grandes fortunes d’Outre-Atlantique d’hier sont nées de ces violences exercées au départ sur les autochtones, mais qui se retournèrent rapidement contre ceux-là même qui, arrivés les premiers, avaient acquis quelque bien. Des villes déjà peuplées et construites, à cause de nouvelles lois, inspirées par de puissants lobby, virent ainsi toutes leurs populations jetées à la rue, au profit de quelques spéculateurs. Les grandes fortunes et les grands noms du capitalisme d’Outre Atlantique sont issus de cette âpreté au gain des fondateurs. Cette violence, se perpétua et perdura par la suite dans tous les domaines de la vie économique, financière ou culturelle. Et, des donations importantes dans des Fondations, faites par ces « entrepreneurs » du Nouveau Monde, achetèrent en quelque sorte leur impunité et assirent ainsi leur légitimité. 

Après la crise des subprimes et l’effondrement du système financier mondial, il semblerait rationnel de moraliser le capitalisme financier. Mais a-t-on les moyens de changer un modèle qui a fait la fortune des plus grands noms de la finance ? Et surtout comment moraliser ce qui par son essence même s’est construit sur l’immoralité ?
 
Et il ne faut pas occulter le fait, qu’en bons élèves des États-Unis, nous avons également créés nos propres subprimes avec des prêts immobiliers allant de 35 à 40 ans, à des populations déjà fragilisées par le chômage et la précarité.

Les Groupes Internationaux, qui contrôlent le Monde, ont un raisonnement qu’il est pourtant facile d’ appréhender :
 
  • Quand ils investissent un marché et font travailler les autochtones en les payant si peu, comme cela se fait actuellement en Chine, ils les considèrent comme « leurs nègres ». Car il faut reconnaître que c’est bien de l’esclavage déguisé.
  • Quand le marché se développe et que les besoins en compétences sur place se font sentir, et afin de s’approprier les débouchés locaux, les nationaux deviennent alors « leurs indiens », car qui mieux qu’eux connaissent le terrain.
  •  Quand la rentabilité du marché est réalisée, il leur devient alors urgent de sortir l’intégralité des bénéfices ainsi obtenus du pays. Ce dernier se trouve alors promu au rôle de «  banquier ». Et comme tout banquier qui se respecte, si la rentabilité décroît, il se doit chercher des pays encore plus compétitifs, et cela même au détriment de ses propres nationaux. Car il a l’obligation de satisfaire aux exigences de son client international, dont il devient la courroie de transmission directe, pour tous les ordres donnés ; qu’il sera tenu d’appliquer, alors, sans état d’âme. A cette étape importante, il se trouvera « dénationalisé » du pays, qui a été jusqu’à ce jour le sien et deviendra un « internationalisé », dans la mesure où, pour conserver son poste, il devra se faire l’alter ego identique de son donneur d’ordre. Dans cette optique, il partira ainsi à la recherche de nouveaux pays, qui passeront eux aussi les différentes étapes qui ont été les siennes. 
     Ces hommes très recherchés, ne fonctionnent avec aucun code moral connu. La préservation du plein l’emploi ne se fait pour eux, que s’il ne constitue pas un obstacle à la rentabilité maximale. Ils sont donc grassement payés, car ils ont été formés à l’école de leurs commanditaires. Par un lobbying actif et dynamique, ils tentent d’acheter les appuis politiques des pays dans lesquels ils agissent afin que soient votées des lois favorables et bienveillantes, leur permettant d’exercer ainsi au mieux leur gestion lucrative.  
     
Cette violence financière perpétrée, engendre de nouveaux flux migratoires, des pays anciennement prospères vers ceux qui le sont d’avantage ou tendent à le devenir. Ce qui expliquerait après des années de Thatchérisme et de Blairisme, l’afflux des Anglais sur le sol français. En effet, le libéralisme à outrance, exercé par des dirigeants trop zélés, les ont jetés hors de leur propre pays, où par exemple, les soins de santé élémentaires ici, ne sont plus pour eux qu’un luxe d’un passé révolu.

Parallèlement, avec l’éclatement du bloc soviétique, les populations de nombreux pays qui se précipitèrent en Europe de l’Ouest, à cause des salaires très bas pratiqués chez eux, refluent actuellement vers leur pays d’origine. Car, après une période d’exploitation intense, ils sont devenus, grâce au tissu industriel qui s’y est constitué, « les nouveaux indiens » dont on a besoin chez eux.

Ils quittent donc sans état d’âme, «  La Vieille Europe », comme l’avait déjà définie l’Administration Bush, expurgée, chaque jour d’avantage, de ce qu’elle a de meilleur.

Chantal Sayegh-Dursus

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3 réactions à cet article    


  • paul muadhib 5 juin 2009 11:14

    « au xviii siecle une bonne partie de la population ne pouvait se nourrir. »....a cause des puissants encore et toujours, le vrai travailleur de l epoque le paysan aurait bien vecu sans ces parasites...la cupidite ne saura jamais provoquer autre chose, c est tellement visible, ............bonne bourre !


    • CHANTAL SAYEGH-DURSUS 30 juin 2009 11:26

      Bonjour,

       Il est certain que Louis XIV avec son goût affiché pour les fêtes et le Luxe a

       fortement contribué à vider les caisses du Royaume de France, sans oublier les sommes dépensées pour soutenir la Révolution américaine.
      De plus, cette Révolution des idées, bien que le peuple en ait été l’outil, a été faite par et pour la Bougeoisie qui se voyait saignée à blanc par la royauté dont elle était le Banquier.
      Donc il ne faut pas s’étonner qu’au début du XXe siècle, le peuple français ait récupéré cette Révolution qui lui avait été confisquée en proclamant la République.
      J’espère avoir répondu à votre remarque.


      • CHANTAL SAYEGH-DURSUS 30 juin 2009 20:02

        Oups un lapsus : à la fin du XIXe siècle en proclamant à nouveau la République ( la IIIe)

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