Les nouveaux « Peaux Rouges »
Imaginons-nous aujourd’hui que les flux migratoires du XVIIIe siècle se fassent dans l’autre sens. Et que les envahisseurs d’hier deviennent les peaux rouges de demain ?
Alors le « Vieux Continent » a-t-il encore des cartes à jouer dans le Monde du XXIe siècle ?
Cet argent roi a fait oublier la grande immigration du XVIIIe siècle, qui draina le quart de la population d’Europe. Car, c’était le surplus de population qu’elle ne pouvait plus nourrir.
Après la crise des subprimes et l’effondrement du système financier mondial, il semblerait rationnel de moraliser le capitalisme financier. Mais a-t-on les moyens de changer un modèle qui a fait la fortune des plus grands noms de la finance ? Et surtout comment moraliser ce qui par son essence même s’est construit sur l’immoralité ?
Les Groupes Internationaux, qui contrôlent le Monde, ont un raisonnement qu’il est pourtant facile d’ appréhender :
- Quand ils investissent un marché et font travailler les autochtones en les payant si peu, comme cela se fait actuellement en Chine, ils les considèrent comme « leurs nègres ». Car il faut reconnaître que c’est bien de l’esclavage déguisé.
- Quand le marché se développe et que les besoins en compétences sur place se font sentir, et afin de s’approprier les débouchés locaux, les nationaux deviennent alors « leurs indiens », car qui mieux qu’eux connaissent le terrain.
- Quand la rentabilité du marché est réalisée, il leur devient alors urgent de sortir l’intégralité des bénéfices ainsi obtenus du pays. Ce dernier se trouve alors promu au rôle de « banquier ». Et comme tout banquier qui se respecte, si la rentabilité décroît, il se doit chercher des pays encore plus compétitifs, et cela même au détriment de ses propres nationaux. Car il a l’obligation de satisfaire aux exigences de son client international, dont il devient la courroie de transmission directe, pour tous les ordres donnés ; qu’il sera tenu d’appliquer, alors, sans état d’âme. A cette étape importante, il se trouvera « dénationalisé » du pays, qui a été jusqu’à ce jour le sien et deviendra un « internationalisé », dans la mesure où, pour conserver son poste, il devra se faire l’alter ego identique de son donneur d’ordre. Dans cette optique, il partira ainsi à la recherche de nouveaux pays, qui passeront eux aussi les différentes étapes qui ont été les siennes.
Ces hommes très recherchés, ne fonctionnent avec aucun code moral connu. La préservation du plein l’emploi ne se fait pour eux, que s’il ne constitue pas un obstacle à la rentabilité maximale. Ils sont donc grassement payés, car ils ont été formés à l’école de leurs commanditaires. Par un lobbying actif et dynamique, ils tentent d’acheter les appuis politiques des pays dans lesquels ils agissent afin que soient votées des lois favorables et bienveillantes, leur permettant d’exercer ainsi au mieux leur gestion lucrative.
Parallèlement, avec l’éclatement du bloc soviétique, les populations de nombreux pays qui se précipitèrent en Europe de l’Ouest, à cause des salaires très bas pratiqués chez eux, refluent actuellement vers leur pays d’origine. Car, après une période d’exploitation intense, ils sont devenus, grâce au tissu industriel qui s’y est constitué, « les nouveaux indiens » dont on a besoin chez eux.
Ils quittent donc sans état d’âme, « La Vieille Europe », comme l’avait déjà définie l’Administration Bush, expurgée, chaque jour d’avantage, de ce qu’elle a de meilleur.
Chantal Sayegh-Dursus
3 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON