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MoDem : des militants s’inquiètent de la place de l’Europe dans leur parti

La fondation du Parti démocrate européen par l’UDF et la Margherita avait été un symbole fort en 2004. Pour la première fois, un parti était créé sur la base d’un fort positionnement pro-européen : c’est bien en réaction à la suppression de l’idée fédéraliste dans le manifeste du Parti populaire européen que François Bayrou a entraîné l’UDF hors de la maison commune fondée par les démocrates-chrétiens en 1976. Par ce geste, il n’a rien fait d’autre que de prouver que les différences idéologiques entre la droite et la gauche sont désormais moins pertinentes que celles sur l’Europe.

Le lancement quasi simultané cet été de deux mouvements se réclamant de cette nouvelle famille démocrate (le Parti démocrate italien et le Mouvement démocrate français) avait également soulevé de nombreux espoirs : pour la première fois, la création d’un parti européen précédait la création des partis nationaux correspondants.

Et pourtant, l’Europe est-elle encore au cœur du projet démocrate ? On peut se le demander quand on voit la place laissée à l’Europe dans la rhétorique de François Bayrou. Lors de son discours de rentrée politique en septembre, où il a brossé un large tableau des valeurs du Mouvement, l’Europe n’apparaissait pas une seule fois, ce qui contraste avec le ton très gaullien de son discours.

De même, dans la Charte des valeurs qu’il a proposée, l’Europe n’apparaît que comme un simple exemple d’organisation internationale défendant les intérêts des États. C’est une régression majeure par rapport aux valeurs qu’ont toujours portées l’UDF, Cap 21 et les Verts. Le programme du Parti démocrate européen affirme d’ailleurs clairement : « Nous voulons une Europe des peuples, et non une Europe des États afin que puisse s’accroître le sentiment d’appartenance à une même communauté  ».

Face au risque de voir le Mouvement démocrate renoncer à sa grande ambition pour l’Europe et se contenter de positions tièdes similaires à celles que peuvent adopter le Parti socialiste ou l’UMP, les militants se mobilisent. Un groupe Facebook a été lancé pour regrouper des adhérents déterminés à « soutenir l’idée européenne dans leur parti et, au-delà, dans la société ». Une proposition d’amendement à la Charte des valeurs qui souhaite remplacer le fade article 12 (celui qui concerne l’Europe) par une formulation plus ambitieuse, recueille des soutiens enthousiastes.

Il ne faut pas se leurrer : les européennes ne seront favorables au MoDem que si celui-ci se distingue clairement des socialistes et des conservateurs par un positionnement européen clairement affiché au moins aussi fort que celui de l’UDF. S’il manque de souffle, s’il se contente de positions peu ambitieuses, s’il part sur un programme hexagonal plutôt que de mener une campagne commune au niveau du Parti démocrate européen, alors soyons sûr qu’il aura manqué une occasion historique de faire entendre sa différence.


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11 réactions à cet article    


  • toubakouta 28 novembre 2007 13:32

    Ininteressant au possible. D’ailleurs pour quoi employer le pluriel quand vous parlez « des militants du Modem », je trouve ça assez singulier !


    • dom y loulou dom 8 décembre 2007 14:22

      @toubakouta

      pathétique assertion smiley


    • dom y loulou dom 8 décembre 2007 14:42

      quelle europe ? celle des Bilderberg qui veulent un holocauste humanoïde pour se remplir les poches ? non merci.

      Quelle nation ? celle que le groupe Bilderberg nous sert comme identité ? non merci.

      Quelle civilisation ? Celle du groupe Bilderberg qui se goinfre de banquets-caviar pendant que l’humanité plonge dans les misères organisées par le groupe ? pas une civilisation, mais les ultimes barbaries de l’occident, non merci.

      Des démocraties de façade avec des hordes de boeufs qui courent derrière les plus vociéfrants... et qui ne laissent aucune place à l’intelligence citoyenne ? Des boeufs ravis d’aller à l’abattoir ? Non merci.

      Mais nos avis sont aussi lourds que ces chiffres numériques qui nous permettent de nous exprimer ici, dans les marges du strass-system. Mais allez donc... que faisons-nous ici, rigolons jusqu’à la fin du monde n’est-ce pas ? Réinventons la roue tous les jours en l’appelant autrement tous les jours pour se persuader qu’on est des génies... reformuler ce qui existe déjà est une stpidité sans nom qui jusqu’ici nous gruge de toute liberté et occasionne une perte de temps longue d’années et d’années pendant lesquelles les nazis à la slde de Bush nous bassinent qui de leur complexe reptilien qui d’un complexe de supériorité hideux.

      Quels leurres suivrez-vous encore en ne vous demandant jamais qui vous les présente ? L’utopie vaut mieux que de se croire en évolution quand on se trouve en pleine régression à tous niveaux.

      Alors mes rêves maintenant vont chercher au-delà de notre monde parce que décidément... toutes ces violences égotiquement politiques me font vomir.


    • tvargentine.com lerma 28 novembre 2007 14:01

      Le MODEM n’a plus de candidats ils sont tous passé à l’UMP et on sait pas non plus si il aura encore des électeurs aux prochains élections car il est vraiment mal parti ce parti populiste et démago et mange à tous les rateliers.

      Cela rappelle de vieilles ordeurs pourris de la 4e république ou les centristes passés leur temps à se « vendre ».


      • Nemo 28 novembre 2007 16:46

        @ l’auteur,

        Je dois vous dire que je ne suis pas trop étonné de ce que vous nous expliquez. Je me suis suffisamment fait « taper dessus » sur Agoravox pour avoir maintes fois affirmé qu’à mon sens, c’était plus Bayrou qui avait trahi ses idées entre les deux tours, à des fins de cacul politicien, que les ex-UDF Nouveau Centre qui étaient partis.

        Je ne connais pas bien le cas de J.-M. Cavada, mais il me semble que son changement de fusil d’épaule arrive bien tard, en tout cas trop tard pour être vraiment sincère.

        Mais les Hervé Morin, François Sauvadet, Francis Vercamer et autres députés Nouveau Centre, ont quand même négocié un certain nombre de points de programme politique lors de leur ralliement. Je ne doute pas que la menace de l’UMP de présenter des candidats aux législatives face à eux a eu un effet particulièrement « convaincant ». Mais au moins il y avait-il une démarche politique.

        L’impression que me donne la famille (divisée) centriste aujourd’hui, c’est que d’une part le Modem est devenu « les Verts » du centre, avec un mode de « gouvernance » particulièrement catastrophique, et un flou à peu près total sur sa ligne politique.

        Le Nouveau Centre me semble beaucoup plus cohérent dans sa démarche (perpétuation de l’alliance politique traditionnelle de la droite et du centre), et surtout être un héritier beaucoup plus crédible des idées européennes de l’UDF.

        Entre les deux, bien sûr, il y a pour quelques jours encore ceux qui se revendiquent de l’UDF, sans être ni Modem, ni Nouveau Centre. Les uns le font certainement par calcul politique (qui va sortir vivant de la bataille ?), mais d’autres sont très certainement déboussolés face à ce champ de bataille.

        Bien cordialement,


        • Mysticman Mysticman 29 novembre 2007 01:31

          Bayrou n’est ni plus qu’un carriériste opportuniste. Et le coup de Cavada n’est qu’un signal d’autres risquent de suivre. Beaucoup de gens de centre-droit considèrent Bayrou comme un traitre. Pour ce qui est de l’Europe, pendant sa campagne, Bayrou qui critiquait sans cesse gauche et droite, l’Etablishment, les grandes finances et tout et tout s’est beaucoup contredit. Bayrou n’était pas comme ça lorsqu’il a milité très bien d’ailleurs pour le Oui au TCE. Et depuis plus d’un an subitement en passant par les présidentielles, il se range entre la contestation et la bien-pensance avec son ni droite ni gauche, a eu des bonnes idées auquelles j’ai cru qui seront heureusement repris par ceux qui ont eu raison de le lâcher mais maintenant je le vois en opportuniste nombriliste qui est toujours de centre-droit et dont certains de ses copains sont autant à droite sinon plus qu’à l’UMP.


          • vivelecentre 29 novembre 2007 07:32

            dommage que vous soyez deçu , c’etait pourtant previsible !

            Bayrou a souhaité faire adheré ses troupes en 2004 à un autre groupe que Le PPE pour bien enteriner le « divorce » avec la droite française au niveau national !!

            Il ne pouvait affirmé sa difference sur la scene national et sieger au parlement européen dans le même groupe que l’ump...

            Comme toujours chez Bayrou, la strategie politicienne a domminé sur les convictions et aujourd’hui, l’europe n’etant pas trop « vendeur » pour l’electorat français , on se garde bien d’avoir le courage de s’affirmer pro européen qui plus est federaliste...

            L’est il encore, celui qui change constament au gré des circonstances politiques ? Tout comme democrate chretien ....


            • La Taverne des Poètes 29 novembre 2007 11:19

              Que Bayrou parle moins de l’Europe en ce moment, cela peut se comprendre. Sa discrétion sur ce thème tient compte de l’expression majoritaire du peuple français lors du référendum. La démocratie ça se respecte. D’autre part, ce serait gênant de faire de la pub pour la décision de Sarkozy d’entériner le nouveau traité sans débat démocratique. Mais l’Europe est toujours au coeur du projet du MoDem.


              • KPM Karim-Pierre Maalej 29 novembre 2007 13:09

                Je trouve que c’est une erreur. Nicolas Sarkozy n’a pas eu peur d’affirmer tout haut des idées très fortes et il a été élu. Ségolène Royal a essayé de cacher ses convictions derrière son sourire, et elle a perdu.

                Si François Bayrou a fait 18% à la présidentielle c’est parce qu’il n’a pas eu peur de dire sans ambiguïté ce qu’il pensait.

                Si l’UDF ne faisait de bons scores qu’aux européennes, ce n’est pas un mystère : c’était le seul sujet sur lequel elle portait un message clair et fort.

                Tout cela pour dire que si nous défendons l’Europe, alors il ne faut pas la défendre avec des chamallows. Nous devons afficher clairement nos convictions et nos valeurs. On se mettra à dos Le Pen, De Villiers et Chevènement, et alors ? On veut vraiment courir derrière eux ?


              • Mysticman Mysticman 30 novembre 2007 12:54

                Vous faites une juste analyse Karim-Pierre. J’ai notamment voté la liste de Cavada aux européennes de 2004.


              • Laurent Watrin Laurent Watrin 23 février 2008 22:25

                Tout à fait en phase avec vos inquiétudes !

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