• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Europe > Oui, le partenariat euroméditerranéen est utile

Oui, le partenariat euroméditerranéen est utile

Quelques heures après le dénouement heureux de l’affaire des infirmières bulgares, et la signature d’un « memorandum » entre la Commission européenne et la République arabe de Libye, la question de l’avenir des relations entre l’Union européenne et les Etats du sud de la mer Méditerranée est à nouveau soulevée et mérite que l’on s’y attarde quelques instants.

Depuis 1995 et la Déclaration de Barcelone, les représentants des Etats du pourtour méditerranéen se réunissent régulièrement et bâtissent, étape après étape, les instruments fondateurs du partenariat euroméditerranéen. Les objectifs du processus de Barcelone sont clairement établis et demeurent fidèles aux valeurs diffusées par l’Union européenne, à savoir : asseoir la paix, la sécurité et la stabilité autour de la Méditerranée ; renforcer la démocratie, l’Etat de droit et le respect des droits de l’Homme ; contribuer à un développement social et économique équilibré et viable dans la région ; combattre la pauvreté à travers un meilleur accès à l’éducation ; promouvoir le dialogue et une meilleure compréhension entre les cultures et les peuples du nord et du sud du bassin méditerranéen.

En novembre 2005, les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats de la zone euroméditerranéenne ont adopté un programme de travail de cinq ans visant à renforcer les programmes d’action menés dans le cadre du partenariat euroméditerranéen. L’un des objectifs de ce programme est la mise en place d’une zone de libre échange à l’horizon 2010, conformément aux engagements pris au sein des accords d’association signés entre la Commission européenne et les Etats tiers concernés. A Tampere (FI), les 27 et 28 novembre 2006, lors de la 8e Conférence des ministres des Affaires étrangères euroméditerranéens, ces principes de coopération ont été rappelés et confirmés.

La coopération entre Etats du nord et du sud fait l’objet de réunions régulières chaque année. Les ministres ont ainsi l’occasion de faire le point sur la situation des activités Euromed, conformément au programme de travail quinquennal, ainsi que sur les priorités ou urgences à mener dans de nombreux domaines (politique, sécurité, commercial et investissement, énergie et transport, environnement et tourisme, éducation, etc.). Ainsi par exemple, une prochaine réunion est prévue en septembre 2007 et portera sur le volet commercial du partenariat.
Voir ici .

En tout, pas moins de 21 initiatives et événements Euromed ont été prévus pour la seule année 2007.

Depuis le 15 avril 1976 et la signature du 1er accord de coopération entre la Commission européenne et la Tunisie, l’Union européenne n’a cessé de multiplier les initiatives visant à rapprocher les Etats et les peuples méditerranéens. Lors du Forum civil qui s’est tenu les 4-7 novembre 2006 à Marrakech, les ministres ont souligné l’importance du travail accompli depuis trente ans, ainsi que du dialogue méditerranéen qui s’est instauré tout au long de ces années de partenariat entre tous les acteurs de cette zone.
Voir ici

Loin d’être idyllique, le partenariat euroméditerranéen fait face à des difficultés, somme toute, naturelles. Comptant 37 membres, les points de divergence sont évidemment fréquents. Ce n’est un secret pour personne, certains Etats du Maghreb entretiennent des relations difficiles. En outre, on l’observe à chaque crise israélo-palestinienne, les déclarations des Etats arabes varient et il est très délicat de faire émerger une position commune sur les sujets sensibles ou qui fâchent. Grâce au partenariat, ces Etats maintiennent pourtant un dialogue permanent au sein d’une structure organisée avec des objectifs concrets et précis. Reposant sur le dialogue, prenant en compte la dimension bilatérale (UE - Etats tiers) et la dimension régionale de la coopération, le partenariat euroméditerranéen demeure un instrument utile au développement politique, économique et social de l’ensemble des Etats du pourtour méditerranéen.

Le processus de Barcelone est un instrument générateur d’espoir pour les populations du sud. Avec trente années d’expérience derrière elle, la coopération euroméditerranéenne continue son oeuvre visant à rapprocher les peuples et les Etats autour de projets concrets et menés en commun.

C’est la raison pour laquelle, le remettre en question serait une erreur stratégique et humaine. L’objectif de la mise en œuvre de la zone de libre échange en 2010 est crucial et doit demeurer la priorité des Etats participants à cette initiative.
Voir ici
Il doit être mené à son terme et recevoir le soutien de l’ensemble des chefs d’Etats et de gouvernement des Etats membres de l’Union européenne.


Moyenne des avis sur cet article :  3.67/5   (6 votes)




Réagissez à l'article

4 réactions à cet article    


  • Neos 25 juillet 2007 09:56

    Bonjour à tous, A l’heure où le Président de la République français envisage(rait) de remettre en question le processus de Barcelone et sa méthode de coopération, cet article a pour but de sensibiliser les lecteurs à la nécessité de préserver l’aspect multilatéral des relations de coopération avec les Etats du Maghreb et du Mashrek, ainsi que de souligner le travail réalisé depuis plus de 30 ans avec ces Etats tiers.


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 25 juillet 2007 20:14

      Mais monsieur l’auteur la Méditerranée avec ses profondeurs, ses pourtours et ses alentours a toujours été européenne ! Ce lac de merde a été le tremplin de tous les débordements européens sur le reste du Monde ! Toute la racaille de la piraterie était d’origine européenne, ne l’oubliez pas ! Il y’ avait occupation de la rive sud plusieurs siècles avant les débarquements des armées coloniales, alors ?

      Dire aujourd’hui qu’il y’ a un dialogue, une coopération ou un partenariat entre l’Europe et ... c’est simplement pisser sur l’histoire universelle !

      « Tout comme un homme politique bien connu, je demeure convaincu que l’instrument de l’Union est un espoir "pour peser sur l’évolution du monde et construire cette société (...) »

      Le partenariat Euro-Mohammed ne vous comprend que trop bien, Neos de Bruxelles ! Espérez et persévérez sur cette voie pour le plus grand bien de la méditerranée européenne !

      MOHAMMED.


      • anamo 26 juillet 2007 21:49

        Merci pour ce rappel en forme d’historique, énonçant les grands principes fondateurs.

        En fait, il ne s’agit pas pour moi d’un rappel mais d’une information pleine et entière.

        Je ai eu connaissance de cette forme de coopération durant la campagne électorale présidentielle, et encore, au travers de médias anglais. Nos médias ignorant totalement ce fait.

        @ mohammed. Le bassin méditerranéen n’appartient pas à l’Europe. Historiquement, les Maures, arabes et mulsulmans, les turcs l’ont « colonisés » tout à tour


        • Neos 26 juillet 2007 22:24

          @ Anamo,

          merci pour votre intervention. En effet, cette forme de coopération pilotée par les institutions européennes est méconnue par l’opinion publique. En France, les liens historiques bilatéraux entretenus par la République avec les Etats du Maghreb estompent singulièrement les relations UE-Maghreb.

          Nous entendrons bientôt le Président français détailler son point de vue sur l’avenir de ces relations. Si les choses n’ont pas changé, il y aura beaucoup à dire et à discuter.

          J’ai souhaité porter un éclairage particulier sur la méthode multilatérale de la coopération. J’attends avec un certain intérêt la position de la France sur ce point.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès