Pour une nouvelle Europe

Le débat entre pro européen et nationaliste bat son plein, et donne parfois lieu a bien des contorsions tant à droite qu’à gauche. Le mythe d’une Europe protectrice face à la mondialisation et à la crise s’est effondré. Elle apparaît au contraire pour le plus grand nombre comme responsable du recul social, et de l’austérité, alors que l’on s’enfonce dans une crise dont les répercussions sont encore imprévisibles. Mais il ne faut pas oublier que la construction européenne, depuis 35 ans, l’a été seulement en fonction des exigences capitalistes et de rien d’autre….
C’est pour ces exigences que le 30 janvier 2012 Sarkozy et Merkell ont mis en place le Mécanisme européen de stabilité (MES) et le TSCG dit aussi « pacte budgétaire », Le MES sera, comme le FMI, une institution financière internationale et prêtera donc des fonds aux États. Sa mise en fonction est directement conditionnée à celle du TSCG qui veillera à l’application de la règle d’or de l’austérité. Aux 60 % du PIB, montant maximum de la dette publique autorisée, aux 3 % du PIB, maximum autorisé de déficit budgétaire, va se rajouter cette fameuse « règle d’or », qui indique que « le budget général devra être équilibré ou en excédent ». Cette règle devra être intégrée « par le biais de dispositions contraignantes et permanentes ». C’est la Commission européenne qui veillera à son application. Mais vouloir relancer la croissance en se pliant aux politiques d’austérité c’est comme diriger un orchestre et prôner l’anarchie.
Certain pensent que l’on peut renégocier des parties des traités deja signés, mais s’ils se plient aux exigences des banques, des financiers et des multinationales cela n’a aucun sens. Si relancer la croissance n’a d’autre but que d’augmenter la compétitivité il s’agit d’une imposture, et a terme se sera une nouvelle foi les salariés et la population qui en feront les frais. L’on ne peut vouloir éliminer certains aspects, les plus aberrants, de la dictature de la finance tout en refusant de remettre radicalement en cause la domination des banques. Une autre Europe ne peut se construire que sur le socle de l’expropriation des banques et la mise en place d’un service public bancaire sous le contrôle des peuples.
Face à la crise, le FN tente d’apporter des réponses de repli nationaliste et cherche à diviser les classes populaires et les travailleurs pour le plus grand profit de leurs exploiteurs. Sa seule réponse à la mondialisation est un protectionnisme qui ne remet jamais en cause l’exploitation capitaliste, et ne s’attaque pas au pillage des Etats par une minorité de privilégiés. . Pariant sur l’effondrement de l’Europe, Le Pen prépare un état- prison ou les travailleurs devront se plier aux exigences des classes dominantes.
Des Indignés espagnols au révoltés grecs, nous devons rejeter l’austérité, les réformes libérales, la casse des salaires et des droits sociaux, tous ensemble, nous devons résister pour construire une autre Europe. Il est grand temps d’imposer un véritable programme commun pour tous, et rejeter la dictature des bourses et du profit. Il faut combattre la pensée unique qui nous fait croire que les marchés s’autorégulent pour le bien être du plus grand nombre. Les marchés ne sont pas nés d’une loi physique mais seulement par la volonté d’un petit nombre de possédants, et ce qu’une minorité a fait, la majorité peut le défaire. C’est en luttant contre cette austérité et toutes les régressions sociales avec tout ceux qui résistent aujourd’hui que naîtra une nouvelle Europe démocratique des travailleurs et des peuples !
Il faut inventer une nouvelle Europe, car dès le départ, l’Europe n’a été conçue que comme un grand marché unifié pour les grandes entreprises industrielles et financières, à commencer par celles des pays les plus puissants, comme la France et l’Allemagne. Résultat ? Le capitalisme européen comme partout ailleurs dans le monde, à force d’écraser les salaires et de tout financiariser à outrance nous entraine inéluctablement vers la misère, et… la guerre.
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