Russie : le revers de la médaille
Déclenchées le 8 août de l’an en cours, les hostilités qui ont mis aux prises les armées russe et géorgienne semblent rallumer un autre brasier.
Alors que l’Europe occidentale craignait la résurgence du nationalisme en Moldavie et en Ukraine, le conflit vient de se déplacer en... Russie.
En effet, la Tchétchénie, une République sécessionniste (et musulmane comme l’est le Kosovo de la Serbie), a connu de dangereux développements.
Coincée entre les Républiques russes du Daguestan (à l’est) et de l’Ingouchie (à l’ouest), cette région frondeuse est située au nord-ouest de la Géorgie.
Deux kamikazes tchétchènes ont lancé leur véhicule piégé contre une base d’un bataillon du ministère de l’Intérieur russe stationné à Védéno, une ville située au sud-est de cette province, non loin de la frontière du Daguestan. Cet attentat provoquera la mort d’un militaire russe et en blessera onze autres.
Serjen-Iourt, un village situé entre la capitale Grozny et Védéno a connu lui aussi un attentat à la bombe. Actionné à distance, cet engin meurtrier fera un mort, un soldat russe.
Cette recrudescence des activistes islamistes de Tchétchénie serait une suite logique à la guerre en Géorgie. Cette nouvelle vague de violence fait suite à l’assassinat de deux officiers russes tués à la suite de l’attaque de leur convoi militaire.
Craignant le revers de la médaille, Moscou assoupli ses exigences à la veille de la réunion de l’Union européenne qui doit se tenir ce lundi à Bruxelles (Belgique).
Isolée, la Russie reste le seul pays qui reconnaît l’indépendance des régions d’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie exceptée la Transnistrie, une autre région indépendantiste de la... Moldavie.
Lors de la dernière réunion qui a regroupé les pays d’Asie centrale, la Russie essuiera un camouflet. Comptant sur l’appui de la Chine, Moscou se verra rappeler que les Etats de la région doivent respecter la souveraineté de la Géorgie. Enfin, la dernière désillusion nous parvient de la Turquie qui prône la création d’un groupe régional de coopération qui regroupera dans un premier temps, outre les deux belligérants, l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
RACHID YAHOU
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