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Spéculations à la grecque

Crise financière à Athènes

Les caisses d’assurance des grandes entreprises publiques, le gouvernement et les fleurons de la finance européenne sont à la source d’un scandale politico-financier qui secoue - depuis des mois - la Grèce sans toutefois faire des vagues dans la presse européenne (à l’exception du Financial Times). D’abord les faits : le Crédit agricole, JP Morgan, BNP Paribas, Deutsche Bank, Morgan Stanley, HSBC, et bien d’autres institutions financières passant par des intermédiaires, des brokers de second rang et des petites banques, vendirent à des ministères et leurs caisses d’assurances des actions à des prix très au-dessus de leur valeur faisant perdre aux acheteurs des centaines de millions d’euros. Pris la main dans le sac, certaines de ces institutions honorables se proposent de rendre tout ou en partie de leur plus-value...

Le gouvernement grec pour sa part lutte pour sa survie, sacrifiant les uns après les autres les « petits couteaux » ayant participé à la combine. En effet, les fameux intermédiaires se sont enrichis de centaines de millions d’euros par des commissions allant jusqu’à 50% de certaines transactions. Ainsi, non seulement les caisses d’assurance achetaient bien au-dessus des prix, mais se faisant amputer par des énormes commissions. Personne n’est en mesure de quantifier les pertes ; mais pour donner l’esquisse d’un ordre de grandeur, il suffit de constater que le broker Proilos, - une des plus petites de ces institutions - se propose de rendre 132 millions d’euros et que JP Morgan accepte de revenir sur une transaction de 80 millions d’euros, au profit de la caisse d’assurance du ministère grec de la Défense. La gestion spéculative calamiteuse des caisses d’assurances a été au cœur des discussions du gouvernement grec avec la Commission et, - dit-on - un plan de rigueur a été décidé qui permettra de compenser les pertes par le contribuable. De cette entrevue, et pour cause, rien ou très peu a filtré...

Or, cette histoire abracabrandantesque ne trouve aucun écho au sein de la presse européenne. Est-ce par ce que les banques européennes y sont impliquées ? Est-ce parce que la preuve est faite que les caisses d’assurance, dès lors qu’elles acquièrent la possibilité de jouer avec le marché, se fourvoient dans des opérations douteuses qui les ruinent et enrichissent certains de ses dirigeants et certains hauts fonctionnaires des ministères de tutelle ? Au moment où l’on parle de la privatisation des caisses d’assurance et de fonds de pensions, il est préférable de taire la crise grecque.


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